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Il - Maroc Hebdo International

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Du 23 au 29 avril 1999 - N° 369 - 8ème année - <strong>Maroc</strong> 6 DH - France 10 FF - Canada 2,95 $ - USA 2,50 $ - Tunisie 1 DTU - Italie 4000 lires<br />

© D.R<br />

MAROC MAROC MAROC MAROC MAROC MAROC MAROC MAROC MAROC MAROC MAROC MAROC<br />

hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo<br />

<strong>International</strong><br />

http://www.maroc-hebdo.press.ma<br />

Rose. Le journalisme d’investigation est un art nouveau<br />

au <strong>Maroc</strong>. L’investigation tout court est un art plus<br />

ancien et il a connu ses heures de gloire par le passé. Je l’admets.<br />

Un journaliste qui fait de l’investigation est toujours<br />

un journaliste, sauf qu’il investigue. Pour qui ? Une bonne<br />

question. S’il le fait pour le compte de l’administration,<br />

c’est déjà moins un journaliste. <strong>Il</strong> devient un inspecteur de<br />

police. Auquel cas, il s’expose à la colère légitime et syndicale<br />

des policiers. <strong>Il</strong> ne faut pas que des journalistes fantasques<br />

et non expérimentés viennent manger le pain des<br />

policiers jusque dans les fins fonds des commissariats du<br />

Royaume. A chacun sa place.<br />

Pourquoi un journaliste investigue-t-il ? Ou enquête-til,<br />

si vous avez mal à la tête. Pour ses lecteurs. Sa production<br />

est en général publiée. Si l’enquête est bien torchée,<br />

elle peut faire un carton. Elle est sensationnelle. Pour un<br />

journal du même nom, c’est une aubaine. Le journaliste luimême<br />

devient sensass.<br />

Sur qui faut-il enquêter ? Sur Aziz Chihal. La réponse<br />

est bonne, mais elle est prématurée. Attendez un peu.<br />

D’abord, il faut que la cause soit légitime. Ensuite, il faut<br />

qu’il ait un informateur bénévole. En général, c’est quelqu’un<br />

qui en veut au sujet enquêté. <strong>Il</strong> rend la monnaie en<br />

LÕAlgŽrie nomme<br />

son prŽsident<br />

BOUTEFLIKA<br />

ET NOUS<br />

Par Abdellatif MANSOUR<br />

FOUAD FILALI<br />

LA SAGA<br />

DÕUNE<br />

FAMILLE<br />

BILLET BLEU<br />

disant au bonhomme : " Puisque c’est comme ça, je vais<br />

t’enfoncer dans la presse ". Souvent le type en connaît<br />

beaucoup parce qu’il était complice jusqu’au trognon. <strong>Il</strong> se<br />

venge parce qu’il est vexé ou pour une question de sous.<br />

On n’est pas encore dans une affaire de morale ou d’éthique.<br />

L’informateur noble existe, mais il ne court pas les rues.<br />

Surtout quand la période de chasse est fermée. À moins de<br />

créer un élevage. Nous ne savons toujours pas sur qui il faut<br />

enquêter. Autant pour moi.<br />

Donc, je disais, que la cause doit être légitime, et que<br />

l’informateur doit exister. Et que les lecteurs doivent être<br />

intéressés par le sujet soit parce que la personne est connue,<br />

soit que l’affaire est hénaurme. Le journaliste ne doit pas<br />

régler ses comptes personnels. C’est en général interdit. <strong>Il</strong><br />

doit par contre régler les comptes de son épicier. S’il confond<br />

les deux, son enquête va régler l’épicier, il lui effacera l’ardoise,<br />

mais dans ce cas, le journaliste sera dans la mouise<br />

et il n’y aura plus d’enquête. Pas de journal non plus et<br />

donc plus de journalistes. C’est compliqué, mais c’est comme<br />

ça. Nous faisons un boulot dangereux. Vous le savez.<br />

Quel est l’intérêt pour nous d’enquêter sur Aziz Chihal?<br />

Aucun, tant qu’il n’avait pas attiré notre attention. <strong>Il</strong> pou-<br />

UN HOMME, UN DESTIN. LE<br />

HASARD A VOULU QUÕIL<br />

QUITTE LA PRƒSIDENCE DE<br />

LÕONA LA MæME SEMAINE Oô<br />

SON PéRE, ABDELLATIF<br />

FILALI, SÕƒLOIGNE DE LA VIE<br />

POLITIQUE MAROCAINE.<br />

vait vivre heureux pendant longtemps. Nous avons<br />

toujours eu un faible pour la protection des espèces en voie<br />

de disparition. Mon banquier en connaît un bout. " Laissezles<br />

vivre ", une profession de foi écologique. Or ce monsieur,<br />

intelligent, racé, cultivé, docte et lumineux a attiré<br />

notre attention en nous demandant des espèces. Vous me<br />

suivez. Nous, on était en colère. Nous demander des espèces<br />

que nous voulions protéger et nous mettre en cabane pour<br />

ne pas les gagner. C’est tordu, inhumanitaire et peu écologique.<br />

Alors, on s’est dit collectivement pourquoi ne pas investiguer<br />

cette espèce cathodique protégée par le directeur<br />

de la télévision nationale, marocaine, patriotique sonnante<br />

et titubante. <strong>Il</strong> ne doit pas être blanc comme des œufs battus<br />

en neige, le gars de la télé. Quand on gueule si fort, et<br />

qu’on joue les vertus outragées, c’est qu’il y a de l’eau<br />

dans le gaz. Or, chez notre blaireau il y a beaucoup d’eau<br />

et surtout beaucoup de gaz. Une véritable aérophagie sidérale.<br />

Et ce ne sont pas là des pets de sloughi. Je vous assure<br />

que ça ne schlingue pas la rose. Attendez, j’ouvre la<br />

fenêtre et…. à la semaine prochaine.<br />

Khalil HACHIMI IDRISSI<br />

© Ph. AFP


FORMATION<br />

LÕISCAE met en place un rŽseau arabe pour la formation en commerce<br />

UNE FORMATION<br />

DE POINTE<br />

La mondialisation des<br />

échanges internationaux<br />

prend de plus en<br />

plus de l’ampleur. L’impitoyable<br />

concurrence économique<br />

a incité certaines régions<br />

du monde à se constituer<br />

en blocs régionaux et<br />

économiques pour mieux défendre<br />

leurs intérêts. Seule-<br />

• Rachid M’Rabet.<br />

ment pour y parvenir, la maîtrise<br />

des dossiers relatifs aux<br />

négociations internationales<br />

de la part des décideurs du<br />

secteur public et/ou décideurs<br />

privés sont une condition sine<br />

qua non pour mieux saisir<br />

ses rouages et à tous les niveaux.<br />

Cependant, au niveau des<br />

pays arabes, leurs autorités<br />

locales ont constaté que leurs<br />

cadres supérieurs issus de<br />

l’administration, pour la plupart,<br />

étaient pénalisés par<br />

leurs lacunes en négociations<br />

internationales. Et malgré la<br />

formation des hauts fonctionnaires<br />

arabes à travers les<br />

séminaires et stages organisés<br />

par les réseaux de formation<br />

relevant des organisations internationales<br />

et interrégionales<br />

ou bien privées, il s’est<br />

avéré que ces réseaux demeuraient<br />

insuffisants. Pour<br />

la simple raison qu’ils ne répondaient<br />

pas vraiment aux<br />

besoins spécifiques économiques<br />

et sociales des pays<br />

arabes. Et ce sont ces spécificités<br />

qui ont été débattues,<br />

entre autres thèmes, lors de<br />

la réunion de l’Assemblée<br />

constitutive du réseau arabe<br />

pour la formation au commerce<br />

international (RAFCI)<br />

qui s’est déroulé à l’ISCAE<br />

le 15 et le 16 mars1999.<br />

La réunion de RAFCI qui<br />

a été créée en prolongement<br />

du programme “Train for<br />

© Ph. MHI<br />

Trade” de la CNUCED avait<br />

pour but de renforcer les<br />

structures de formation destinées<br />

aux pays en voie de développement.<br />

Les participants des divers<br />

pays arabes ainsi que les représentants<br />

des organisations<br />

internationales et interrégionales<br />

comme la CNUCED,<br />

le PNUD, le Centre islamique<br />

pour le développement du<br />

commerce, la Ligue Arabe<br />

etc, ont été convaincus que<br />

seule la création de leur<br />

propre réseau de formation<br />

adapté aux spécificités régionales<br />

permettra un encadrement<br />

plus efficace de leurs<br />

cadres supérieurs.<br />

Pour cela, les pays participants<br />

ont décidé durant la<br />

réunion, qui s’est achevée<br />

avec succès, de constituer un<br />

conseil d’administration du<br />

RAFCI dont la présidence a<br />

été confiée au <strong>Maroc</strong> en la<br />

personne de M. M’Rabet, directeur<br />

de l’ISCAE ainsi que<br />

la coordination dont la char-<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 369 - Du 23 au 29 avril 99<br />

2<br />

ge revient à Allali Brahim,<br />

directeur du cycle supérieur<br />

de commerce international à<br />

l’ISCAE. Le financement et<br />

l’assistance de ce projet seront<br />

assurés en principe par<br />

les pays participants ainsi que<br />

les organisations internationales<br />

et interrégionales. ❏ H.T.


MAROC<br />

hebdo hebdo hebdo hebdo<br />

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Impression<br />

« AL AMAL » (<strong>Maroc</strong>)<br />

FIL DIRECT<br />

RETROUVAILLES<br />

Première nomination du nouveau ministre<br />

des Affaires étrangères et de la<br />

Coopération, Mohamed Benaïssa: le rappel<br />

du peintre Mohamed Melihi comme<br />

conseiller chargé de mission.<br />

Les deux hommes sont des amis<br />

d’enfance. Natifs tous deux d’Asilah, ils<br />

se connaissent et s’apprécient. Deux<br />

complices qui ont lancé ensemble le célèbre<br />

festival d’Asilah et qui ont déjà travaillé<br />

de concert, l’un comme ministre<br />

de la Culture, l’autre comme directeur<br />

de cabinet.<br />

Une des originalités de la politique,<br />

c’est qu’elle permet des retrouvailles à la<br />

fois heureuses et opérationnelles.<br />

REPRISE<br />

Le leader historique de l’Union marocaine<br />

du travail, après une intervention<br />

chirurgicale couronnée de succès à Paris,<br />

devait reprendre, samedi 24 avril, ses activités<br />

à la tête de la centrale syndicale.<br />

Mahjoub Benseddik, bon pied bon œil,<br />

l’esprit vif et le regard toujours perçant,<br />

fondateur du mouvement syndical marocain,<br />

compte assumer ses responsabilités<br />

avec toutes les nouveautés et contraintes<br />

du contexte politique actuel.<br />

Toujours égal à lui-même, M.<br />

Benseddik promet de donner une vigueur<br />

revendicative et sans complaisance<br />

à un dialogue social que l’UMT estime<br />

vicié et non productif. À la veille du<br />

1er mai, ce retour sur le terrain prend<br />

une signification à la fois syndicale et<br />

politique. De source proche de l’UMT,<br />

le discours de M. Benseddik à l’occasion<br />

de la fête du Travail réaffirmera les positions<br />

fortes de la centrale. Un discours<br />

qui promet d’être musclé.<br />

PROGƒNITURE<br />

Abdellatif Semlali est en colère contre<br />

Mahmoud Archane. Le président de<br />

l’UC en veut au leader du MDS pour<br />

une histoire d’élection législative anticipée<br />

qui a mal tourné.<br />

Le fils de L’ex-ministre de la<br />

Jeunesse et des Sports, Zaki Semlali,<br />

voulait se présenter à la circonscription<br />

de Bir Jedid, à El Jadida. Le père a alors<br />

entrepris des démarches pour que l’opposition<br />

présente un candidat commun.<br />

Marché conclu. Abdallah Kadiri du PND<br />

et Mohamed Laenser du MP n’y ont pas<br />

vu d’inconvénient.<br />

Même M. Archane a donné son accord<br />

de principe. Ça baigne. Ainsi la<br />

campagne électorale va mettre aux prises<br />

deux candidats communs, le député de la<br />

majorité dont l’élection a été invalidé,<br />

l’istiqlalien Brahim Benbrahim, et celui<br />

de l’opposition Zaki Semlali. Seulement<br />

voilà, entre-temps, un conseiller UC à la<br />

deuxième Chambre Lafhel Bencherki<br />

abandonne son parti pour le MDS afin<br />

de pouvoir se présenter à cette élection.<br />

M. Archane accepte non seulement<br />

que le transfuge fasse partie de ses rangs<br />

mais lui donne l’accréditation, oubliant<br />

la promesse donnée au chef de l’UC. M.<br />

Semlali s’est senti doublement trompé.<br />

Et décidé de retirer la candidature de son<br />

fils. Or, M. Archane explique son attitu-<br />

• Abdellatif<br />

Semlali<br />

• Mohamed<br />

Melihi<br />

• Mahmoud<br />

Archane<br />

© Ph.MHI<br />

© Ph..MHI<br />

© Ph.MHI<br />

• Mahjoub<br />

Benseddik<br />

© Ph.. MHI<br />

de par le fait que l’UC ne respecte pas<br />

non plus le principe de coordination<br />

entre les partis de l’opposition. <strong>Il</strong> en veut<br />

pour preuve le soutien d’un conseiller<br />

UC au président istiqlalien du conseil<br />

provincial de Khemisset au détriment<br />

des membres de l’opposition dont son<br />

fils Abdessamad Archane. Affaire de<br />

progéniture.<br />

CƒRƒALES<br />

La récolte céréalière de 1999 (moisson<br />

du mois de mai et juin) s’annone mauvaise.<br />

D’abord à cause du manque des<br />

pluies en octobre et novembre et puis<br />

leur insuffisance durant les mois de décembre,<br />

janvier et février.<br />

Les semailles ayant été tardives, la récolte<br />

le sera également. Ce qui signifie<br />

que les plants sont actuellement au stade<br />

de végétation du mois de mars. Or, la<br />

période de grosse chaleur qu’a connue le<br />

pays récemment (28/30 degrés à l’intérieur)<br />

a porté un coup sérieux aux plants<br />

et aux épis qui viennent à peine d’éclore.<br />

Les dégâts sont importants.<br />

Si les pluies n’arrivent pas jusqu’à fin<br />

avril, il sera alors trop tard et la récolte<br />

céréalière sera catastrophique.<br />

Au cours de la campagne qui s’achève<br />

(1998-1999), le <strong>Maroc</strong> a importé près<br />

de 4.250.000 tonnes des 4 principales<br />

céréales dont 1 million de tonnes d’orge.<br />

À signaler que c’est la première fois depuis<br />

1940 que le <strong>Maroc</strong> importe une<br />

quantité aussi importante de ce produit.<br />

JUSTICE<br />

Rassemblés par Abdellah CHANKOU<br />

Le président du MDS a déposé mardi<br />

20 avril deux plaintes, l’une en son nom<br />

propre et l’autre en tant que leader d’un<br />

parti, auprès du procureur du Roi près du<br />

tribunal de première instance de Rabat.<br />

Par cette procédure, le plaignant poursuit<br />

le directeur de la publication de Al<br />

Bayane, Nabyl Benabdallah et l’auteur<br />

de l’article jugé diffamatoire Narjis<br />

Reghaye.<br />

Cette affaire fait suite à la plainte portée<br />

par cette dernière contre l’ex-responsable<br />

de la Voix du centre Mustapha<br />

Sehimi pour avoir écrit un article jugé<br />

lui aussi diffamatoire et contre<br />

Mahmoud Archane en tant que directeur<br />

de la publication.<br />

Rappelons que la première audience a<br />

eu lieu, il y a deux semaines et que le<br />

procès a été reporté au 28 avril.<br />

NOMINATIONS<br />

Le gouvernement Youssoufi s’apprête à<br />

procéder à une série de nominations,<br />

plusieurs dizaines, paraît-il, à des postes<br />

stratégiques de l’administration marocaine.<br />

Un an d’alternance semble être un<br />

délai raisonnable d’observation et de réflexion<br />

sur la réactivation de l’administration<br />

dans le sens préconisé par la coalition<br />

gouvernementale.<br />

Une action contenue dans la déclaration<br />

de politique générale du Premier<br />

ministre qui ne devrait prendre aucune<br />

forme susceptible d’être taxée de<br />

clientélisme partisan ou de chasse aux<br />

sorcières.<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡369 - Du 23 au 29 avril 99<br />

3


DƒSORMAIS<br />

DES KOSOVARS<br />

Ë MELILLIA<br />

Par Abdellatif MANSOUR<br />

Melillia, tout comme Sebta d'ailleurs,<br />

c'est un Kosovo ˆ l'envers que nous<br />

parviendrons bien un jour ˆ remettre<br />

ˆ l'endroit.<br />

Les prolongements du conflit des Balkans ont atteint<br />

le <strong>Maroc</strong>. L'Espagne s'en est chargée pour nous,<br />

chez-nous, sans nous demander notre avis. Elle n'a pas<br />

estimé nécessaire de le faire puisqu'elle agit en puissance<br />

coloniale sur une partie de notre territoire.<br />

Respectant ses engagements au sein de l'UE, de<br />

l'OSCE et de l'OTAN, le gouvernement espagnol a décidé<br />

d'accueillir une partie des réfugiés Kosovars. Le secrétaire<br />

général de l'OTAN, Javier Solana, étant lui-même<br />

espagnol, l'Espagne ne pouvait se contenter d'une<br />

participation plus que symbolique à l'effort de guerre<br />

contre Slobodan Milosevic. <strong>Il</strong> fallait mettre dans le panier<br />

atlantique un petit plus humanitaire. Honorable, très<br />

honorable, cet élan de générosité, ce sens hautement civique<br />

de la solidarité internationale et de l'hospitalité.<br />

Mais chez autrui.<br />

À travers leur histoire tumultueuse, les Européens ont<br />

produit d'autres Milosevic. À cinquante ans d'intervalle,<br />

le drame du peuple kosovar rappelle le grand exode des<br />

Palestiniens, cinq cents mille en un mois, après l'implantation<br />

d'Israël, en 1948, au Proche-Orient. Les Arabes<br />

aussi ont de la mémoire. <strong>Il</strong> n'y a pas de prescription en<br />

histoire.<br />

Où ces victimes de la folie du maître parano de<br />

Belgrade seront-elles logées? Aux Asturies, au Pays<br />

Basque, en Castille, en Catalogne ou dans toute autre<br />

communauté autonome non contestée du Royaume<br />

d'Espagne? Dans une province objet de contestation interne<br />

entre Espagnols?<br />

Pour loger les réfugiés Kosovars, le gouvernement<br />

de Madrid a porté son choix sur Melillia. Ces Musulmans,<br />

devenus pauvres hères chassés du pays de leurs ancêtres<br />

par les hordes sauvages de Milosevic, sont les bienvenus<br />

en terre d'Islam.<br />

La stratégie de Madrid n'en est pas moins vicieuse.<br />

Le problème étant euro-européen, malgré la particularité<br />

religieuse des déportés, alors, semblent dire les<br />

Espagnols, restons entre Européens, en Europe, dans ses<br />

limites coloniales, pas géographiques. <strong>Il</strong> n'y a pas d'endroit<br />

plus approprié pour ces Musulmans européens qu'un<br />

bout d'Europe en Afrique musulmane. Très subtil. Plus<br />

subtil encore, l'amalgame pernicieux qui sous-tend la<br />

démarche espagnole.<br />

À Melillia, nous nous y sommes installés, disent les<br />

Espagnols, à la force du poignet de nos valeureux conquistadores,<br />

il y a quatre ou cinq siècles, et les Maures veulent<br />

nous en chasser.<br />

Melillia, tout comme Sebta d'ailleurs, c'est un Kosovo<br />

à l'envers que nous parviendrons bien un jour à remettre<br />

à l'endroit.<br />

Et puis, pourquoi enjamber la mer et aller jusqu'aux<br />

derniers débordements de la Reconquista? Puisqu'on est<br />

dans les conflits séculaires qui s'inscrivent dans la longue<br />

durée, l'Andalousie aurait sufi, avec ses mosquées transformées<br />

en églises, et les belles traces de quelque huit<br />

siècles de présence musulmane.<br />

Subtil le choix de Melillia mais pas très futé. Durant<br />

leur transfert vers leur lieu de refuge, les Kosovars se<br />

rendront bien compte qu'ils ont changé de continent.<br />

<strong>Il</strong>s découvrirent surtout, au cours de leur séjour dans<br />

cette ville christianisée, un échantillon du projet de<br />

Milosevic pour le Kosovo musulman. Un échantillon<br />

anachronique légué par les "Serbes hispaniques" d'il y a<br />

quelques siècles. Si j'étais Kosovar, je demanderais à<br />

l'OTAN de me ramener au plus vite à Pristina.❏<br />

DROITS DE LÕHOMME<br />

Le prŽsident du CCDH, Driss Dahak, ˆ Gen ve<br />

LA VOIX DU MAROC<br />

EN SUISSE<br />

Menant une dŽlŽgation du Conseil consultatif des<br />

Droits de lÕHomme composŽe de MM. A. Ferdaous,<br />

M. Hatimi, A. Sasson, A. Guennoun et A. Benzakour<br />

pour participer aux travaux de la Commission des<br />

droits de lÕHomme qui a eu lieu ce lundi 19 avril ˆ<br />

Gen ve, Driss Dahak a fait une brillante intervention<br />

dans laquelle il a exposŽ les avancŽes palpables<br />

rŽalisŽes par le <strong>Maroc</strong>.<br />

Le <strong>Maroc</strong> n’a plus rien<br />

à cacher en matière<br />

des droits de<br />

l’Homme. Des avancées palpables<br />

et certaines. Une page<br />

définitivement tournée. C’est<br />

Par Issam NAJATI<br />

fort de cet acquis qu’une délégation<br />

du Conseil consultatif<br />

des droits de l’Homme,<br />

conduite par son président<br />

Driss Dahak s’est rendue lundi<br />

19 avril, à Genève pour<br />

participer aux travaux de la<br />

Commission des droits de<br />

l’Homme.<br />

Cette manifestation a été<br />

marquée, mercredi 21 avril,<br />

par l’intervention brillante et<br />

remarquable du chef de la délégation<br />

marocaine. M.<br />

Dahak a en effet expliqué de<br />

manière claire et circonstanciée<br />

les réalisations marocaines<br />

dans ce domaine au<br />

cours de ces dernières années<br />

et le rôle joué par le CCDH<br />

dans cette affaire.<br />

Objectivité<br />

Une institution représentative<br />

de la diversité marocaine<br />

dans la mesure où elle<br />

compte les représentants des<br />

différents partis politiques et<br />

organisations syndicales, ainsi<br />

que les représentants des<br />

structures juridiques, professionnelles<br />

et scientifiques.<br />

“Grâce à l’objectivité, au dialogue<br />

et à l’esprit de tolérance<br />

qui imprègnent les travaux<br />

du CDD et grâce également<br />

à la consécration systématique<br />

des avis et propositions<br />

de cette institution par<br />

S.M le Roi, a souligné Driss<br />

Dahak, le Conseil a pu réaliser<br />

en l’espace de neuf années<br />

d’existence, de nombreux<br />

acquis, en particulier<br />

en faveur de la défense des<br />

libertés publiques et de la<br />

promotion des droits de<br />

l’Homme”.<br />

M. Dahak a par ailleurs<br />

rappelé l’amnistie royale qui<br />

a permis de libérer l’ensemble<br />

des détenus d’opinion,<br />

ainsi que les personnes<br />

• Driss Dahak, président du CCDH<br />

détenues “dans le cadre d’affaires<br />

criminelles à motivation<br />

idéologique“. De même,<br />

a déclaré l’orateur, le CCDH<br />

a contribué à éviter la peine<br />

capitale à tous les détenus<br />

condamnés à subir cette peine.<br />

M. Dahak n’a pas manqué<br />

de souligner la récente avancée<br />

majeure, l’apurement du<br />

dossier des disparus.<br />

Détermination<br />

Un organisme d’arbitrage<br />

spécial vient d’être mis en<br />

place afin de déterminer les<br />

indemnisations appropriées<br />

à verser aux familles des victimes<br />

pour les dommages et<br />

les préjudices subis.<br />

Reste l’affaire des 48 prisonniers<br />

dans le cadre d’affaires<br />

criminelles. Driss<br />

Dahak a déclaré que le<br />

Conseil est en train de travailler<br />

pour la libération des<br />

28 d’entre eux qui n’ont pas<br />

directement ou personnellement<br />

participé aux crimes.<br />

M. Dahak a passé en revue<br />

les différentes manifestations<br />

accueillies par le<br />

4<br />

<strong>Maroc</strong> et organisées par le<br />

CCDH : première rencontre<br />

à Marrakech des institutions<br />

nationales de protection et de<br />

promotion des droits de<br />

l’Homme dans le bassin méditerranéen,<br />

colloque à Rabat<br />

sur les perspectives des droits<br />

de l’enfant au <strong>Maroc</strong>, conférence<br />

à Tanger sur le phénomène<br />

de l’immigration et les<br />

droits des migrants.<br />

Le CCDH a ainsi participé<br />

régulièrement à la promotion<br />

de la culture des<br />

Droits de l’homme dans notre<br />

pays.<br />

En effet, le CCDH est devenu<br />

une institution incontournable<br />

au <strong>Maroc</strong> dans le<br />

dossier des droits de<br />

l’Homme et des libertés publiques.<br />

Une institution qui a acquis<br />

ses lettres de noblesse.<br />

Driss Dahak, magistrat connu<br />

et reconnu, réputé pour son<br />

sens du consensus et du dialogue,<br />

est une personnalité<br />

qui a sans conteste su donner<br />

au conseil la place qu’il<br />

mérite. ❏<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 369 - Du 23 au 29 avril 99<br />

Ph. MHI


RƒFORME<br />

La Fonction publique simplifie les r gles et procŽdures administratives<br />

HUILER LES ROUAGES<br />

Une administration à<br />

la portée de tous les<br />

citoyens. Ceci n’est<br />

pas un slogan de campagne<br />

électorale, encore moins un<br />

point d’une longue liste de<br />

doléances formulées par des<br />

étudiants réfractaires… Mais<br />

une interprétation du thème<br />

de la rencontre pour la<br />

"Simplification des règles et<br />

procédures administratives"<br />

organisée par le ministère de<br />

la Fonction publique et de la<br />

Réforme administrative, le<br />

23 avril 1999 au siège de<br />

l’ENA - École nationale d’administration-<br />

à Rabat.<br />

Selon un communiqué du<br />

ministère de la Fonction publique<br />

et de la Réforme administrative,<br />

" cette rencontre<br />

témoigne de la grande importance<br />

qu’accorde le gouvernement<br />

actuel à la question"<br />

de la fluidification des<br />

rouages administratifs. Elle<br />

s’inscrit, de fait, dans le cadre<br />

de la politique générale du<br />

gouvernement de l’alternan-<br />

PROJET<br />

ce, portant sur le programme<br />

national de modernisation et<br />

de développement des compétences<br />

de la gestion administrative.<br />

En effet, dans l’état actuel<br />

des choses, c’est une lapalissade<br />

que de dire que notre administration<br />

n’a pas bonne<br />

presse. Tant elle est taxée de<br />

tous les noms, lui adjoignant<br />

des attributs pas très flatteurs<br />

du genre lourdeur, lenteur,<br />

bureaucratie, laxisme, larbinisme...<br />

Lourdeur<br />

Cette indexation qui dénote<br />

un malaise chez l’usager<br />

des services administratifs<br />

n’est pas pour favoriser<br />

une bonne relation, fatale,<br />

entre le gouvernant et le gouverné.<br />

L’évidence même de ce<br />

constat a amené les têtes pensantes<br />

du ministère de la<br />

Fonction publique et de la<br />

Réforme administrative à<br />

mettre en œuvre des straté-<br />

À<br />

CASABLANCA<br />

COMMUNE DU MAÂRIF<br />

Lotissement Abdelmoumen<br />

Avis de Vente<br />

Des lots de terrains de type R+6 étages<br />

de 289 m 2 à 412 m 2<br />

• Aziz Houcine, ministre de la Fonction publique.<br />

gies à même de trouver des<br />

solutions pratiques pour résorber,<br />

une fois pour toute, le<br />

fossé creusé entre ces deux<br />

en cours<br />

de réalisation<br />

partenaires. Pour se faire, il<br />

a commandité des études et<br />

des sondages –scientifiques,<br />

en collaboration avec d’autres<br />

ministères tout aussi sensibles,<br />

sur la sellette, pour évaluer<br />

de façon chiffrée les sons<br />

faux et discordants de l’administration.<br />

Ainsi l’hôpital<br />

provincial de Khemisset, la<br />

perception de Mabela à<br />

Rabat, la délégation de la<br />

Pêche maritime à Agadir et la<br />

délégation régionale de<br />

l’Habitat à Marrakech, ont<br />

servi d’échantillon à ces<br />

études et sondages.<br />

L’éloquence des résultats présentés<br />

se passe de tout commentaire.<br />

En tout cas, l’unanimité<br />

est faite au sein des différents<br />

départements ministériels<br />

quant à la nécessité de remédier<br />

à la complexité des procédures,<br />

de démêler les enchevêtrements<br />

des démarches<br />

administratives, de rendre<br />

plus accessible l’administrateur.<br />

En un mot de rendre<br />

l’administration plus citoyenne<br />

c’est-à-dire au service<br />

du citoyen.❏<br />

B.T.<br />

ROYAUME DU MAROC<br />

MINISTÈRE DE L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE, DE L’ENVIRONNEMENT<br />

DE L’URBANISME ET DE L’HABITAT<br />

SECRETARIAT D’ETAT A L’HABITAT<br />

Promoteurs immobiliers,<br />

CoopŽratives,<br />

Associations et Particuliers<br />

Po<br />

(02) 99 11 80<br />

Résidence Abdelmoumen<br />

Imm 1, Bd Hamza Ben Abdelmoutaleb<br />

Derb Ghalef - Casablanca<br />

Tél.: (02) 99 11 80 (lignes groupées)<br />

Fax : (02) 99 11 85<br />

© Ph. AFP<br />

Horaires<br />

Du Lundi au Vendredi<br />

de 8h 30 mn à 12h<br />

et de 14h 30 mn à 18h 30<br />

Samedi de 9h à 12h 30<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 369 - Du 23 au 29 avril 99<br />

5


CRƒDIT<br />

CrŽdor sous le signe de dŽveloppement ma”trisŽ<br />

CROISSANCE ET VIGILANCE<br />

La sociŽtŽ CrŽdor, spŽcialisŽe dans le crŽdit ˆ la<br />

consommation, a invitŽ le vendredi 16 avril la<br />

presse nationale ˆ un petit dŽjeuner dŽbat.<br />

Majid Bennani<br />

Smires, l’administrateur-directeur<br />

général de Crédor, peut se réjouir<br />

des résultats positifs obtenus<br />

de l’exercice 1998. En<br />

effet, Le chiffre d’affaires de<br />

l’année 1998 à été de l’ordre<br />

de 218 348 millions de Dh<br />

soit une progression de 18%<br />

par rapport à l’année précédente.<br />

Quant au résultat de<br />

l’exploitation, il a enregistré<br />

une évolution en hausse de<br />

+11% durant la même période,<br />

de 91 234 Millions de Dh<br />

en 1997 à 101 347 millions de<br />

Dh en 1998. Les performances<br />

commerciales des<br />

principaux indicateurs de<br />

l’année 1998 ont été conformes<br />

aux prévisions arrêtés<br />

par le Conseil d’administration<br />

en 1997. Lesquels?<br />

Les crédits distribués qui ont<br />

atteint un taux de variation de<br />

+ 32%. Les encours nets,<br />

quant à eux, ont augmenté de<br />

+41%. Cependant, le résultat<br />

net en 1998 a reculé de<br />

–1% par rapport à 1997. Cette<br />

légère baisse est due d’une<br />

part à l’impact de l’incidence<br />

fiscale de la contribution libératoire<br />

qui s’est élevée à<br />

3,9 millions de dirhams et<br />

d’autre part par la reprise pour<br />

la provision du logement qui<br />

était de 2,4 millions de Dh.<br />

Assainissement<br />

La grande concurrence qui<br />

a régné dans le secteur de crédit<br />

à la consommation en<br />

1998 n’a pas pour autant entamé<br />

la bonne croissance<br />

maîtrisée de Crédor qui, du<br />

reste, a laissé de marbre ses<br />

dirigeants. Ces derniers vont<br />

être encore plus vigilants cette<br />

année au niveau des risques<br />

relatifs aux crédits attribués.<br />

Cette précaution s’est traduite<br />

par plusieurs initiatives<br />

dont la mise en place du "scoring",<br />

d’un remodelage des<br />

OFFICE NATIONAL DE L’EAU<br />

POTABLE (ONEP)<br />

DIRECTION COMMERCIALE<br />

DIVISION<br />

APPROVISIONNEMENTS DCM/A<br />

AVIS D’APPEL D’OFFRES<br />

N° 5/99 DCM/A<br />

Le présent appel d’offres concerne la fourniture de<br />

robinetterie industrielle (vannes à opercule et<br />

ventouses), dont le délai d’exécution est de quatre (4)<br />

mois.<br />

Le dossier de consultation est à retirer contre paiement<br />

de la somme de 300,00 Dh (trois cents dirhams) à<br />

l’une des adresses suivantes:<br />

- Bureau d’ordre de la Direction générale de<br />

l’ONEP, 6 bis, rue Patrice Lumumba,<br />

Rabat.<br />

• Téléphone: (07) 72.12.81/73.03.13<br />

• Téléfax: (07) 72.65.33<br />

- Ateliers Centraux de l’ONEP, rue de l’écrivain,<br />

Aïn Borja-Casablanca<br />

• Téléphone: (02) 61.94.06<br />

• Téléfax: (02) 61.94.09<br />

Le montant du cautionnement provisoire est fixé à<br />

30.000,00 Dh (Trente Mille Dirhams).<br />

Les offres établies et présentées conformément aux<br />

prescriptions du règlement de la consultation, doivent<br />

parvenir à Monsieur le Directeur Général de l’ONEP,<br />

6 bis, rue patrice Lumumba à Rabat au plus tard le<br />

Mercredi 2 juin 1999 à 11 heures.<br />

RŽsultats de lÕexercice 1998 et les projets de dŽveloppement<br />

ont ŽtŽ au cÏur du discours de la<br />

direction de CrŽdor.<br />

• Majid Bennani Smires<br />

systèmes d’information permettant<br />

de déléguer une plus<br />

grande autonomie aux<br />

agences et enfin d’un assai-<br />

© Ph. MHI<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 369 - Du 23 au 29 avril 99<br />

6<br />

nissement du réseau de revendeurs.<br />

Afin de se prémunir<br />

contre la hausse galopante<br />

des surendettés qui devient<br />

de plus en plus alarmante,<br />

Crédor envisage de cibler une<br />

clientèle qui serait plus favorable<br />

à un prélèvement à la<br />

source, c’est à dire au niveau<br />

de l’employeur. Face à la<br />

baisse du taux maxima (TEG)<br />

qui a été fixé à 17,83% depuis<br />

le 1er Avril 1999 contre<br />

20,42% au 1er avril 1998,<br />

Majid Bennani Smires a expliqué<br />

que Crédor n’avait<br />

d’autres solutions que de réduire<br />

les coûts des frais généraux<br />

ainsi que les provisionnements.<br />

Donc pour Crédor, l’année<br />

1999 sera une année de<br />

croissance modérée avec un<br />

objectif de croissance au niveau<br />

de la production ainsi<br />

qu’au niveau des encours<br />

clients. ❏<br />

H.T.


©DR<br />

INNOVATION<br />

3M se renforce au <strong>Maroc</strong><br />

LES IDƒES QUI GAGNENT<br />

ImplantŽe depuis plus dÕune dizaine dÕannŽes au<br />

<strong>Maroc</strong>, la filiale de 3M vend le savoir-faire amŽri-<br />

Cassettes vidéos, audio,<br />

rubans, disquettes,<br />

scotch, post-it, pansements,<br />

etc. La liste est<br />

longue. Plus de 50 000 produits<br />

sont commercialisés par<br />

la multinationale américaine<br />

3M. Vertigineux.<br />

La filiale marocaine 3M<br />

est présente au <strong>Maroc</strong> depuis<br />

plus d’une dizaine d’années<br />

par l’intermédiaire de sa fi-<br />

• M.Pierre Campeau.<br />

liale export 3M basée en<br />

France.<br />

Vu les potentialités du<br />

marché marocain, 3M a décidé<br />

de créer une filiale au<br />

<strong>Maroc</strong> en 1995.<br />

À l’image des filiales 3M<br />

dans le monde, la filiale marocaine<br />

commercialise un<br />

vaste catalogue de produits<br />

qui touchent presque tous les<br />

secteurs d’activités que peut<br />

compter une économie.<br />

Tout d’abord, le célèbre et<br />

discret sigle passe-partout<br />

“3M”est un abréviatif de<br />

Minnesota Mining and<br />

Manufacturing. Fondé en<br />

1902 à Two Harbors dans l’État<br />

de Minnesota. 3M fait partie<br />

de quelques grands<br />

conglomérats au monde qui<br />

couvrent le maximum de secteurs<br />

économiques. Elle est<br />

considérée comme partie intégrante<br />

du patrimoine économique<br />

aux yeux des Américains<br />

qui l’ont classée<br />

11ème parmi les compagnies<br />

les plus admirées aux USA,<br />

(Sondage de magazine<br />

Fortune en 1996).<br />

Créativité<br />

Plusieurs produits phares<br />

et brevetés ont fait la renommée<br />

de 3M comme le ruban<br />

adhésif appelé Scotch ou bien<br />

l’incontournable post-it.<br />

Présente dans plus de 60<br />

pays employant 75 639 employés,<br />

la force de 3M réside<br />

dans l’innovation. Celle-ci<br />

fait partie des credos sacrés<br />

de 3M dont les principaux<br />

sont l’affectation de plus de<br />

6,5% du C.A. à la recherche<br />

& devellopement et engranger<br />

plus de 30% du C.A. avec<br />

des produits de moins de<br />

4 ans. La recherche ainsi<br />

que la créativité au sein du<br />

personnel est assidûment en-<br />

cain industriel au <strong>Maroc</strong>. Des produits passe-partout<br />

qui touchent tous les secteurs dÕactivitŽ.<br />

couragée par l’État major 3M<br />

jusqu'à leur donner plus de<br />

15% de temps à travailler sur<br />

tout projet.<br />

Grâce à cette initiative<br />

hors norme, 3M a su anticiper<br />

les besoins futurs des<br />

consommateurs partout dans<br />

le monde.<br />

Pour revenir au <strong>Maroc</strong>, la<br />

filiale marocaine dirigée par<br />

Pierre Campeau, domiciliée à<br />

Casablanca avec un effectif<br />

de 19 employés, a réalisé un<br />

chiffre d’affaires de 28 millions<br />

de DH durant l’exercice<br />

1998.<br />

Ses produits de plus en<br />

plus sollicités par les fournisseurs<br />

locaux ont incité 3M<br />

à poursuivre sa politique d’investissements<br />

orientés vers<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 369 - Du 23 au 29 avril 99<br />

7<br />

l’embauche ainsi que la formation<br />

du personnel aux nouvelles<br />

technologies.<br />

Parallèlement, la direction<br />

de 3M a décidé de s’installer<br />

dans des locaux plus vastes<br />

en vue de répondre aux fortes<br />

exigences des marchés générées<br />

par le succès des ses produits.❏<br />

H.T.


COUVERTURE<br />

Fouad Filali, un homme, un destin<br />

LA SAGA DÕUNE FAMILLE<br />

Fouad Filali, l’ex-président<br />

de l’ONA, n’est ni une équation<br />

sociale à plusieurs inconnues,<br />

ni un électron libre<br />

de la galaxie financière ma-<br />

Par Khalil HACHIMI IDRISSI<br />

rocaine dont la première caractéristique<br />

est l’opacité et l’absence de vision.<br />

<strong>Il</strong> a rendu dans la dignité son<br />

tablier de patron du premier groupe<br />

privé marocain, le 20 avril 1999. Ce<br />

fait, malgré des attentes souvent pernicieuses<br />

et parfois de mauvaise foi,<br />

s’est déroulé dans un climat de sérénité<br />

qui en dit long sur la capacité de<br />

Fouad Filali à faire face à l’adversité<br />

sous toutes ses formes.<br />

Notre homme, un manager compétent<br />

de 44 ans, à l’allure sportive et<br />

au profil athénien, n’est pas né de la<br />

dernière pluie. <strong>Il</strong> sait qui il est. Ce<br />

qu’il doit à son père et à son pays. <strong>Il</strong><br />

saisit aussi les limites de ses rêves et<br />

de ses ambitions. <strong>Il</strong> connaît, surtout,<br />

intimement les bonnes fées qui se<br />

sont très tôt penchées sur son berceau<br />

pour faire de lui ce qu’il est devenu.<br />

Un homme à l’ascendance, à la loyauté<br />

indiscutable, honoré par la monarchie<br />

marocaine et à la descendance<br />

illustre.<br />

Ce qui ajoute du sens à tout cela,<br />

Fouad Filali sait relativiser les évènements<br />

et les choses. On peut avoir<br />

tous les destins du monde réunis en<br />

une vie, il n’en demeure pas moins,<br />

au-delà de toutes les chances qui ont<br />

tapissé sa vie, qu’il reste un homme<br />

avec un destin d’homme fait de grandeur,<br />

de joie, de tristesse, de faiblesse<br />

et d’épreuves. <strong>Il</strong> ne plaide jamais<br />

l’infaillibilité ou la perfection même<br />

si on exige de lui souvent, à son corps<br />

défendant, par une sorte de projection<br />

sublimée, une attitude parfaite<br />

et idéale.<br />

Destin<br />

Dans un pays où la culture dominante<br />

est historiquement celle des<br />

gens de bien, la rancœur calculée sur<br />

la courbe des évènements, la haine<br />

étalonnée sur les aléas de la vie, la<br />

médisance flamboyante renforcée par<br />

l’anonymat, ne représentent pas des<br />

valeurs à l’aune desquelles on peut<br />

juger Fouad Filali.<br />

<strong>Il</strong> n’a pas choisi d’être fils d’ambassadeur<br />

et de passer, notamment,<br />

une adolescence chinoise riche en expériences<br />

et en sensations fortes<br />

d’étrangeté. <strong>Il</strong> n’a pas choisi d’être<br />

fils d’un ministre respectable et respecté<br />

au parcours patriotique irré-<br />

prochable. <strong>Il</strong> n’a pas choisi une vie<br />

conjugale qui a fait de lui le père des<br />

petits-fils de SM Le Roi Hassan II.<br />

Lui, dont les aïeux ont toujours été<br />

des sujets très proches des souverains<br />

marocains. Fouad Filali a vécu et vit<br />

toujours ce destin comme une somme<br />

d’honneurs et de distinctions dont<br />

il tire une fierté légitime. Malgré cela,<br />

comme si c’était une fixation psychologique,<br />

il continue à vouloir vêtir<br />

sa personne d’une humanité<br />

simple, de tous les jours, faite de matins<br />

calmes et de soirées familiales<br />

douces. <strong>Il</strong> s’entête, parfois avec maladresse<br />

et souvent avec succès, à vouloir<br />

introduire dans sa vie une pratique<br />

citoyenne de la responsabilité au<br />

risque de créer un décalage entre ce<br />

qu’il est profondément et la manière<br />

avec laquelle il est perçu. Un effet<br />

non recherché qui explique probablement<br />

le voile à peine perceptible<br />

qui couvre parfois son regard et le<br />

ton à la fois affectueux et distant qui<br />

marque sa voix.<br />

Émotions<br />

L’homme qui ce jour-là explique<br />

calmement son départ de l’ONA n’est<br />

pas convaincant. Mais le souhaite-til<br />

vraiment ? Les yeux humides, les<br />

traits reposés mais certainement de<br />

fatigue et d’anxiété, il n’arrive pas ou<br />

ne veut pas aborder les vraies raisons<br />

de son départ de ce groupe presti-<br />

CƒRƒMONIAL<br />

Une cérémonie de changement à<br />

la tête d’un groupe aussi prestigieux<br />

que l’ONA, est incontestablement<br />

un moment fort. Quand les<br />

deux principaux acteurs, l’ancien<br />

PDG, Fouad Filali et le nouveau,<br />

Mourad Cherif, à peine coopté par<br />

le conseil d’administration, sont des<br />

compagnons de route, le suspense<br />

est considérablement modéré. Cela<br />

n’a en rien diminué l’émotion de la<br />

cérémonie de "passation des pouvoirs"<br />

entre les deux hommes, organisée<br />

mardi 20 avril. Ceux qui s’attendaient<br />

à un échange stérile d’amabilités<br />

entre le partant et le " nouveau<br />

venu ", ont été surpris. Le moment,<br />

pour fort qu’il était, avait tout d’une<br />

réunion de haut niveau où se sont<br />

confrontées des visions pas nécessairement<br />

divergentes. <strong>Il</strong> faut dire que<br />

Mourad Cherif est loin d’être un<br />

étranger à l’ONA, où il a passé une<br />

grande partie de sa carrière. Fouad<br />

Filali le rappellera subtilement sur le<br />

ton de l’anecdote en confiant "c’est<br />

la première personne que j’ai connue<br />

• Fouad Filali.<br />

gieux. <strong>Il</strong> sait que, par cette attitude, il<br />

attise le front des rumeurs malveillantes<br />

et qu’il renforce les spéculations<br />

nuisibles de tous ceux qui ont<br />

monté depuis plusieurs semaines une<br />

cabale haineuse contre lui. <strong>Il</strong>s ont réduit<br />

son recul privé pour mieux détruire<br />

son image professionnelle. Un<br />

Fouad Filali c de la place ˆ Mourad Cherif ˆ la t te de lÕONA<br />

MISSION ACCOMPLIE<br />

à l’ONA, il sera le dernier que je saluerai<br />

avant de partir ". Fouad Filali<br />

a toutes les raisons de partir avec le<br />

sentiment de mission accomplie. <strong>Il</strong><br />

laisse derrière lui un groupe rentable,<br />

largement désendetté et doté de<br />

moyens financiers très importants.<br />

"j'ai la conviction d'avoir construit un<br />

groupe homogène, en croissance et<br />

doté d'une stratégie claire", a-t-il affirmé.<br />

Continuité<br />

Aujourd’hui, comme le rappelle<br />

fièrement son ancien PDG, l’ONA<br />

fonctionne selon les standards internationaux<br />

et est devenu "un véritable<br />

processus de création de valeurs, tant<br />

pour ses actionnaires que pour son<br />

environnement ". Un bilan qui n’est<br />

nullement contesté par le successeur<br />

de Fouad Filali. Mourad Cherif reconnaît<br />

volontiers que son prédécesseur<br />

a su donner à l’ONA une vision<br />

claire, une véritable stratégie de<br />

développement, tout en restant fidèle<br />

à des valeurs personnelles fondées<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 369 - Du 23 au 29 avril 99<br />

8<br />

procédé, mille fois déplorable, dont<br />

seuls les milieux sournois du pouvoir<br />

financier ont la maîtrise fine. Mais<br />

rien de tout cela n’affleure dans les<br />

propos du jeune président partant.<br />

Mais il assène quand même ses vérités<br />

à sa manière policée, technocratique<br />

et ferme. Quand l’action-<br />

sur l’éthique et la citoyenneté. Ceci<br />

ne l’empêche pas de faire remarquer<br />

que la donne a changé, ce qui amène<br />

le groupe à inaugurer une étape<br />

nouvelle, marquée de nouvelles ambitions.<br />

Celles que l’ONA demeure<br />

toujours le premier groupe du <strong>Maroc</strong>.<br />

Dans la foulée, il a jeté quelques jalons,<br />

précisant que l’ambition de<br />

l’ONA n’est pas d’être un groupe purement<br />

financier. Certes, il y a des<br />

choix à faire, mais Mourad Cherif se<br />

dit prêt, convaincu qu’il est que " tout<br />

demeure négociable ". En attendant,<br />

son credo est la gestion des ressources<br />

humaines et la promotion de "cette<br />

culture interne qui caractérise<br />

l’ONA". Sa manière de procéder est<br />

déjà annoncée : la loyauté prime sur<br />

la compétence. <strong>Il</strong> ne faut donc s’attendre<br />

à aucun changement notable<br />

dans l’organigramme du groupe. Ni<br />

d’ailleurs dans ses grandes orientations.<br />

Pour le moment, l’institutionnalisation<br />

et la pérennité du groupe<br />

semblent être le premier objectif. ❏<br />

K.B.B.<br />

© Ph. MHI


COUVERTURE<br />

naire de référence l’a mis à la tête de<br />

ce groupe, il lui a donné comme mandat<br />

de mettre l’ONA au service du<br />

développement économique et social<br />

du <strong>Maroc</strong>.<br />

Le pays ayant besoin d’un groupe<br />

privé comme locomotive, l’ONA<br />

devait créer de la valeur dans l’intérêt<br />

de son environnement et de ses<br />

actionnaires. De 1986 à 1999, Fouad<br />

Filali a tenu cette ligne de conduite<br />

tout en faisant en sorte que l’ONA<br />

devienne un groupe doté d’une vision<br />

stratégique, structuré, transparent<br />

et productif. À l’époque, le capitalisme<br />

financier n’existait pas sous<br />

sa forme actuelle, la bourse de<br />

Casablanca était virtuelle et la mise<br />

à niveau, et son corollaire qu’est la<br />

globalisation, n’était qu’une frontière<br />

lointaine dans un marché protégé.<br />

Le développement du marché financier<br />

et la course effrénée pour le<br />

contrôle de pans entiers du tissu financier<br />

marocain, sans loi anti-trust,<br />

sans filets anti-accaparement, sans loi<br />

sur la concurrence vont conduire dans<br />

ce secteur à des situations de violence<br />

et de " sauvagerie " qui font passer<br />

le libéralisme américain pour une<br />

douce prairie.<br />

Le plus normalement du monde,<br />

un actionnaire principal nouveau s’est<br />

imposé au cœur de l’ONA par le biais<br />

de prise de participations diverses. <strong>Il</strong><br />

est en mesure désormais de dicter légitimement<br />

et légalement sa loi mê-<br />

SUCCESSION<br />

me s’il apparaîtra plus tard que ce<br />

même actionnaire, par le même système,<br />

et si ses projets se concrétisent,<br />

sera amené à contrôler 70% des principales<br />

capitalisations boursières du<br />

pays. Un chiffre faramineux : 101<br />

milliards de dirhams sur 142 milliards.<br />

Contours<br />

Dans ce contexte, le loup étant déjà<br />

dans la bergerie, l’ONA n’était plus<br />

l’ONA. Et le mandat de Fouad Filali<br />

était devenu caduc, car il n’avait pas<br />

au départ pour objectif de gérer un<br />

groupe financier. Mais bel et bien un<br />

groupe qui crée de la vraie valeur.<br />

Sous le coup de boutoir de transactions<br />

boursières massives et efficaces,<br />

ceux qui menaient la vie dure à<br />

l’ONA de l’extérieur pesaient en même<br />

temps de tout leur poids de l’intérieur<br />

pour bousculer les choses. Le<br />

ver était dans le fruit. Fouad Filali devait<br />

donc se tourner vers l’actionnariat<br />

de référence afin que les leçons<br />

de cette situation nouvelle soient tirées.<br />

Une nouvelle ONA devait naître.<br />

Le mandat initial de Fouad Filali s’est<br />

achevé. Normalement dans une économie<br />

nationale tâtonnante et expérimentale,<br />

dans une bulle financière<br />

sulfureuse et initiée et dans un libéralisme<br />

marocain grotesque et ridicule.<br />

Les jeux de rôles supplantant<br />

l’efficience économique véritable<br />

créatrice d’emplois et de vraies ri-<br />

Mourad ChŽrif, nouveau PDG de l'ONA<br />

RETOUR AUX SOURCES<br />

L'ONA semble avoir choisi<br />

la voie de la continuité<br />

et de la prudence dans la<br />

succession de Fouad Filali en<br />

nommant Mourad Chérif à la<br />

tête du Groupe. C'est en effet<br />

un ancien de l'ONA qui retourne<br />

au bercail. Et il s'agit<br />

là d'un signal fort en direction<br />

des milieux d'affaires et<br />

des opérateurs économiques.<br />

Les deux hommes se connaissent<br />

bien pour avoir travaillé<br />

ensemble à la tête du pôle<br />

Mines de l'ONA. Et, à l'instar<br />

du Groupe, M. Filali<br />

semble particulièrement satisfait<br />

que ce soit M. Chérif<br />

qui lui succède.<br />

L'ONA, rappelons-le, est<br />

présente dans quatre secteurs,<br />

(agroalimentaire, mines, assurances,<br />

distribution), et a<br />

réalisé en 1998 un chiffre d'affaires<br />

de 16 milliards de dirhams<br />

pour un bénéfice net<br />

de 1,2 milliard de Dh.<br />

Directeur général de<br />

l'Office chérifien des phosphates<br />

(OCP), poste dont il<br />

n'a pas été déchargé, M.<br />

Chérif a été nommé mardi 20<br />

avril à la tête de l'Omnium<br />

nord-africain (ONA), premier<br />

groupe privé marocain, qui<br />

était jusqu'alors présidé par<br />

Fouad Filali. Juste retour aux<br />

sources pour un homme qui<br />

a accompli une grande partie<br />

de sa carrière au sein de<br />

l'ONA. En effet, après sa sortie<br />

de l'École nationale supérieure<br />

des mines de Paris, en<br />

1969, en tant qu'ingénieur civil<br />

des Mines, cet homme<br />

d'une courtoisie délicieuse a<br />

intégré le groupe ONA en<br />

1970.<br />

Satisfaisance<br />

De 1970 à 1975, il a été<br />

ingénieur du fond, puis responsable<br />

de projets et chef<br />

d'exploitation dans plusieurs<br />

mines métalliques du groupe<br />

ONA dans l'Anti-Atlas.<br />

Directeur du pôle "Mines" de<br />

l'ONA en 1975, puis directeur<br />

général des mines en<br />

1980 et directeur général du<br />

groupe ONA, membre du<br />

Comité exécutif en 1989, cet<br />

homme qui a de l'énergie à<br />

revendre, a conduit le développement<br />

de plusieurs projets<br />

dans le cobalt, le cuivre,<br />

l'argent, la fluorine, le plomb,<br />

le zinc, notamment le projet<br />

"Guemmassa", l'une<br />

des premières mines<br />

de zinc dans le monde.<br />

Le Groupe ne<br />

confiera donc pas sa<br />

destinée à un inconnu,<br />

mais bien à un personnage<br />

dont la rigueur<br />

et la compétence<br />

sont reconnues par<br />

tous. <strong>Il</strong> a occupé divers<br />

fauteuils ministériels,<br />

dont ceux des Finances,<br />

du Commerce<br />

extérieur, des Investissements<br />

extérieurs et<br />

de l'Artisanat, de<br />

l'Habitat, de l'Emploi<br />

et de la Formation professionnelle.<br />

<strong>Il</strong> s'agit également,<br />

malgré son apparente<br />

timidité, d'un homme<br />

de communication. <strong>Il</strong> a en effet<br />

des rapports empreints de<br />

courtoisie et de coopération<br />

avec les médias.<br />

Coopération<br />

Ce Tangérois, père de<br />

quatre enfants, voue une véritable<br />

passion à la mine et<br />

les gens de la mine dont il dit<br />

volontiers que leur avantage<br />

chesses. Fouad Filali n’a rien dit de<br />

tout cela. Bien évidemment. <strong>Il</strong> n’en<br />

avait pas besoin. <strong>Il</strong> était déjà ailleurs.<br />

<strong>Il</strong> demeure fier de son groupe. De 2M<br />

et de la belle aventure intellectuelle et<br />

politique qu’elle a représentée. De sa<br />

croissance minière.<br />

De ses développements dans le<br />

domaine du tourisme, de la distribution<br />

et de la pêche. De ses vrais métiers<br />

où des ouvriers urbains et ruraux<br />

agissent pour leur bien, le bienêtre<br />

de leur famille et celui de leur<br />

communauté. <strong>Il</strong> n’oublie rien de tout<br />

cela Fouad Filali. Quand ce jour-là,<br />

la voix n’est pas étreinte par l’émotion<br />

et quand le regard n’est pas éteint<br />

par un regret indicible, il arrive à exprimer,<br />

au-delà de l’ONA, le destin<br />

de sa famille. Une histoire particulière<br />

dont les contours se confondent<br />

avec l’évolution d’un pays. Le hasard<br />

a voulu que ce jeune homme<br />

blessé quitte une responsabilité pour<br />

laquelle il se sentait prédestiné le jour<br />

où SM Le Roi a rendu un hommage<br />

émouvant, inédit et rare à l’adresse<br />

d’un ministre partant, Abdellatif Filali<br />

l’ex-ministre d’Etat chargé des<br />

Affaires étrangères et de la<br />

Coopération.<br />

Éternité<br />

"Une réception a été organisée en<br />

ton honneur, et Nous tenons aujourd'hui<br />

à organiser cette cérémonie en<br />

reconnaissance aux services rendus<br />

• Mourad Cherif.<br />

c'est qu'"ils connaissent profondément<br />

leur pays, ses<br />

gens, ses paysages et ses valeurs".<br />

Débordant d'énergie,<br />

Mourad Chérif a, par ailleurs,<br />

de nombreuses autres activités<br />

telles que président de<br />

l'Institut mondial des phosphates,<br />

vice-président de<br />

l'Association internationale<br />

par l'homme, le citoyen, l'homme<br />

d'Etat, le ministre et le compagnon<br />

que tu es. Nous n'oublions pas que<br />

notre auguste père, que Dieu ait son<br />

âme, nous disait toujours que notre<br />

grand-père, Moulay Youssef, que Dieu<br />

l'ait en Sa Sainte Miséricorde, et ton<br />

père entretenaient des relations très<br />

solides.<br />

Ces relations se sont poursuivies<br />

avec notre père, que Dieu ait son âme.<br />

Suivant l'exemple de ton père, tu as<br />

œuvré aux côtés de notre regretté père<br />

et à Notre côté personnellement. Je<br />

ne pourrais dire qu'une chose : J'ai<br />

toujours trouvé en toi le citoyen mobilisé,<br />

disposé et prêt à assumer toute<br />

mission et toute responsabilité. En<br />

notre nom personnel, et au nom du<br />

peuple marocain que tu as servi avec<br />

abnégation et fidélité, nous voudrions<br />

te témoigner notre reconnaissance<br />

en t'accordant ce Wissam afin que<br />

tous les <strong>Maroc</strong>ains sachent ta place<br />

parmi eux et dans notre cœur. Puisse<br />

Dieu t'accorder longue vie".<br />

Ainsi, le rideau est tombé la même<br />

semaine sur une famille qui quitte<br />

ainsi la scène politique, économique<br />

et financière du pays sans<br />

qu’elle n’ait jamais démérité et sans<br />

jamais se départir de son sens du devoir.<br />

Une saga familiale semble se terminer.<br />

Mais se termine-t-elle vraiment<br />

quand les bonnes graines sont<br />

semées pour l’éternité dans une terre<br />

féconde et généreuse?❏<br />

des fertilisants<br />

(IFA) et vice-président<br />

de la Fédération<br />

des industries<br />

minières du <strong>Maroc</strong><br />

(FDIM).<br />

<strong>Il</strong> est également<br />

Président de R&D<br />

<strong>Maroc</strong> (Association<br />

marocaine pour la<br />

recherche-développement),<br />

membre<br />

du Conseil d'administration<br />

de l'Université<br />

Al Akhawayne,vice-président<br />

de la Fondation<br />

Académia<br />

(Association pour<br />

l'accompagnement<br />

des étudiants marocains<br />

dans la voie<br />

de l'excellence par<br />

le mérite), président de<br />

l'AMIM (Association marocaine<br />

des ingénieurs des<br />

mines de Paris, Nancy et<br />

Saint-Étienne).<br />

<strong>Il</strong> est en outre co-président<br />

de la Fondation Fullbright<br />

<strong>Maroc</strong>, et président de<br />

l'Union marocaine pour la<br />

qualité. Une mine d'énergie.❏<br />

K.B.<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 369 - Du 23 au 29 avril 99<br />

9


ƒVƒNEMENT<br />

Les Žlections prŽsidentielles, une affaire algŽro-algŽrienne<br />

BOUTEFLIKA<br />

ET NOUS<br />

Bouteflika conna”t bien le <strong>Maroc</strong> et le <strong>Maroc</strong> conna”t<br />

bien Bouteflika. La lŽgitimitŽ politique, les AlgŽriens<br />

se la donnent ou ne se la reconnaissent pas, entre<br />

eux et entre eux seulement. Notre unique probl me<br />

avec l'AlgŽrie est celui de notre intŽgritŽ territoriale.<br />

Un dossier que rien n'emp che d'aborder, d s la consti-<br />

Ce qui se passe en Algérie nous<br />

concerne. "Ce droit d'ingérence",<br />

nous ne l'avons ni recherché,<br />

ni voulu. Les autorités algériennes<br />

nous l'ont imposé, avant et<br />

après l'éclatement de la guerre civile<br />

qui déchire ce pays.<br />

Par Abdellatif MANSOUR<br />

Mais faisons la part des choses.<br />

Aujourd'hui, l'Algérie a un nouveau<br />

président. La manière dont il a été<br />

élu est une affaire strictement algéroalgérienne.<br />

Du moins, d'un point de<br />

vue marocain. Le <strong>Maroc</strong> n'a pas de<br />

"conditionnalité démocratique" à opposer<br />

à l'Algérie. Chaque pays mijote<br />

sa propre tambouille démocratique,<br />

avec les ingrédients qui lui semblent<br />

digestes. Et qu'il arrive, presque toujours,<br />

à faire digérer à sa population.<br />

L'indigestion ressentie en Europe et<br />

en Amérique, suite à l'élection de<br />

Abdelaziz Bouteflika, passera.<br />

Les jérémiades de principe sur le<br />

non respect des canons de la démocratie,<br />

seront vite oubliées. Encore<br />

plus vite pour l'Algérie que pour n'importe<br />

quel autre pays. L'Algérie, et<br />

c'est tant mieux pour elle, dispose<br />

d'un capital de bienveillance, auprès<br />

des pays du Nord, que rien n'a pu entamer.<br />

Le pragmatisme commercial<br />

aidant, la realpolitik reprendra ses<br />

droits.<br />

Âge d'or<br />

En ce qui nous concerne, encore<br />

une fois, c'est aux Algériens et à leur<br />

hiérarchie militaire de choisir la forme<br />

de continuité de leur État. Par<br />

contre, celui qui en assume la charge<br />

et personnifie la politique, constitue<br />

pour nous un centre d'intérêt légitime.<br />

D'autant qu'il s'agit d'une<br />

vieille connaissance.<br />

Abdelaziz Bouteflika est natif du<br />

<strong>Maroc</strong>. C'est à Oujda, où il a vu le<br />

jour en 1937, qu'il a passé son enfance,<br />

son adolescence et achevé ses<br />

études secondaires. Lorsqu'il rejoint<br />

l'armée de libération nationale, en<br />

1956, il continue à faire partie du<br />

"groupe d'Oujda" qui regroupe le<br />

commandement de l'ALN pour l'ouest<br />

algérien, à partir de la capitale du<br />

<strong>Maroc</strong> oriental.<br />

Base-arrière pour les chefs maquisards<br />

qui prendront le pouvoir au<br />

lendemain de l'indépendance et ne le<br />

quitteront plus, Oujda a joué un rôle<br />

• Abdelaziz Boutaflika, nouveau président algérien.<br />

primordial dans la conduite de la guerre<br />

de libération de l'Algérie.<br />

Pour y être né et y avoir vécu, et<br />

pour avoir dirigé la diplomatie algérienne<br />

durant près de seize ans, sous<br />

Ahmed Ben Bella et durant toute la<br />

présidence de Houari Boumediane,<br />

Bouteflika connaît bien le <strong>Maroc</strong> et<br />

le <strong>Maroc</strong> connaît bien Bouteflika.<br />

Durant sa compagne électorale,<br />

Bouteflika s'est présenté comme la<br />

réincarnation politique de Boumediane,<br />

dont il a été l'homme lige,<br />

l'ombre voyageuse à travers le monde,<br />

le traducteur de sa conception des<br />

relations extérieures, des rapports de<br />

l'Algérie avec ses voisins, ses frères,<br />

ses amis et les autres.<br />

D'Oran à Bechar, en passant par<br />

Mascara et Constantine, pendant trois<br />

semaines, des dizaines de meetings et<br />

des milliers de kilomètres, Bouteflika<br />

a eu une seule référence, dont il ne<br />

s'est jamais départi: l'Algérie du gaz<br />

et du pétrole qui valaient leur pesant<br />

d'or noir, l'Algérie riche et prospère,<br />

l'Algérie de l'État-providence et omnipotent,<br />

l'Algérie pacifiée, réconciliée<br />

avec elle-même, passionnée à<br />

l'exubérance, chatouilleuse à l'excès<br />

sur tout ce qui peut effleurer un ego<br />

national hypertrophié. Bref l'Algérie<br />

tution du nouveau gouvernement algŽrien, pour que<br />

soient normalisŽes les relations entre les deux pays.<br />

Avec l'Žpaisseur politique qui lui est reconnue,<br />

Abdelaziz Bouteflika n'est pas sans savoir que le rŽvisionnisme<br />

historique, lorsqu'il bouscule la gŽographie,<br />

peut faire des dŽg‰ts tr s tr s regrettables.<br />

de Boumediane, que Bouteflika a présenté<br />

comme l'âge d'or d'une Algérie<br />

perdue.<br />

Rien sur la dilapidation de la manne<br />

pétrolière, rien sur l'autoritarisme<br />

étouffant, rien sur un dirigisme économique<br />

contre-productif, rien sur<br />

des choix sectoriels qui ont conduit<br />

à une totale dépendance alimentaire<br />

du pays. Si l'Algérie est aujourd'hui<br />

au fond de l'abîme, c'est la faute aux<br />

"présidents-stagiaires" qui ont squatté<br />

l'appareil de l'État depuis la mort<br />

de Boumediane.<br />

Le développement est linéaire, par<br />

trop manichéen. Bouteflika avait besoin<br />

d'un repère, et c'est compréhensible.<br />

<strong>Il</strong> s'y est accroché pour, dit-il,<br />

“provoquer un sursaut national, réveiller<br />

l'Algérie, remettre les Algériens<br />

au travail et casser le cycle infernal<br />

de la violence par la réconciliation<br />

nationale". Propos électoraliste, mais<br />

de bonne guerre électorale. La comparaison<br />

ne plaira sûrement pas à<br />

Bouteflika, mais on peut être boumédianiste<br />

en Algérie, comme on est<br />

gaulliste en France.<br />

La France, précisément,<br />

Bouteflika ne s'est pas privé d'utiliser<br />

son immixtion jugée inadmissible,<br />

pour réaffirmer la souveraineté de<br />

© Ph. AFP<br />

10<br />

l'Algérie. Taper sur l'ancienne puissance<br />

coloniale a toujours été une<br />

constante dans le discours nationaliste<br />

algérien. Aussi, l'Elysée,<br />

Matignon et le Quai d'Orsay réunis,<br />

ne s'en sont-ils pas formalisés. Reste<br />

à savoir si la mise à contribution de<br />

l'ancienne métropole comme fairevaloir<br />

électoral est aussi porteur en<br />

1999 que dans les années 60 et 70.<br />

Rien n'est moins sûr.<br />

Les jeunes "hitistes" de Bab El<br />

Oued qui contemplent les bateaux en<br />

partance pour Marseille, sont presque<br />

tous candidats au visa. La jeunesse<br />

algérienne, qui a effectivement besoin<br />

d'un déclic mobilisateur et salvateur<br />

avec des projets d'avenir visibles,<br />

se contentera-t-elle d'une fixation<br />

enjoliveuse sur une période révolue?<br />

Recyclage mental<br />

Une fois de plus, tant qu'il s'agit de<br />

la cuisine intérieure algérienne, de la<br />

manière d'un pays souverain de faire<br />

de la politique, quitte à se faire mal,<br />

il n'y a rien à redire. De qui que ce soit.<br />

La légitimité politique, les Algériens<br />

se la donnent ou ne se la reconnaissent<br />

pas, entre eux et entre eux seulement.<br />

Là où nous nous sentons concernés,<br />

nous autres <strong>Maroc</strong>ains, c'est<br />

lorsque la référence à Boumediane<br />

dépasse les frontières de l'Algérie,<br />

touche au voisinage géographique.<br />

Le candidat-Bouteflika a été très<br />

peu prolixe sur sa future politique extérieure,<br />

particulièrement au niveau du<br />

Nord-Ouest africain. <strong>Il</strong> a réitéré sa<br />

profession de foi dans l'idéal maghrébin<br />

et déclaré qu'il s'en tiendrait aux<br />

résolutions de l'ONU pour le règlement<br />

de la question du Sahara marocain.<br />

Pas de sortie électorale donc,<br />

comme on pouvait s'y attendre ou ne<br />

pas s’y attendre. Sur ce registre, la<br />

campagne présidentielle, trop bien<br />

réglée, n'a pas réussi à infléchir la<br />

langue de bois. Bon signe, ou source<br />

d'inquiétude? Les éléments de réponse<br />

et les indices annonciateurs de<br />

tendances, sont insuffisants. <strong>Il</strong> reste à<br />

se rabattre sur les interrogations et<br />

les hypothèses aussi contradictoires<br />

que plausibles.<br />

Une évidence. L'environnement<br />

international de l'ère-Boumediane<br />

n'est plus. Encore faut-il que dans la<br />

tête du Président Bouteflika, le Mur<br />

de Berlin soit réellement tombé. Qu'il<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 369 - Du 23 au 29 avril 99


ƒVƒNEMENT<br />

soit définitivement convaincu qu'il<br />

n'y a plus de place pour un quelconque<br />

leadership tiers-mondiste ou<br />

régional. Que les pays du Sud sont aujourd'hui<br />

demandeurs de coopération,<br />

d'échanges économiques et de<br />

regroupements régionaux plutôt que<br />

de discours idéologisants totalement<br />

anachroniques.<br />

Le jeune diplomate fringant des<br />

années 60 et 70, tantôt charmeur tantôt<br />

arrogant, mais réussissant toujours<br />

à “vendre” ou à faire admettre<br />

les fausses certitudes du boumedianisme,<br />

s'est-il imposé un exercice de<br />

recyclage mental? S'est-il persuadé<br />

que, désormais, la diplomatie agressive<br />

se fait moins dans les couloirs de<br />

l'ONU qu'autour des tables de négociations<br />

avec les experts de la Banque<br />

Mondiale, du FMI, des grands holdings<br />

et des multinationales? Peut-il<br />

se faire à l'idée que même à l'OUA,<br />

institution continentale qui a le moins<br />

progressé, les petits pays et les États<br />

pauvres sont de moins en moins sensibles<br />

au terrorisme verbal paternaliste<br />

et inquisiteur?<br />

<strong>Il</strong> faut espérer que la longue traversée<br />

du désert de Bouteflika, les<br />

expérimentations catastrophiques<br />

auxquelles l'Algérie a été soumise,<br />

et les malheurs actuels de son pays,<br />

l'ont amené à adapter son échelle de<br />

jugement.<br />

Urgence au Sahara<br />

"Ma première décision, une fois<br />

élu? Surtout ne prendre aucune décision",<br />

a-t-il déclaré, en reprenant<br />

une maxime de Talleyrand. Ses premières<br />

décisions seront sans aucun<br />

doute pour l'Algérie. C'est dans l'ordre<br />

des choses terribles que vit ce pays.<br />

Au niveau bilatéral, régional et continental,<br />

certains dossiers, pour avoir été<br />

trop longtemps bloqués, ne peuvent<br />

pas non plus attendre.<br />

Celui du Sahara marocain nous<br />

concerne au plus haut point. <strong>Il</strong> constitue<br />

une urgence que rien n'empêche<br />

d'aborder, dès la constitution du nouveau<br />

gouvernement algérien, pour<br />

que soient normalisées les relations<br />

entre les deux pays. Un travail de<br />

concertation et de préparation dans<br />

la perspective du prochain sommet<br />

de l'OUA qu'Alger doit accueillir au<br />

mois de juillet 1999. Le président<br />

Bouteflika pourrait, à cette occasion,<br />

donner un signal fort dans le sens d'un<br />

recentrage de la politique algérienne<br />

à notre égard.<br />

<strong>Il</strong> lui suffira de s'abstenir d'entraver<br />

un vote majoritaire, d'ores et déjà<br />

acquis, en faveur de la réintégration<br />

par le <strong>Maroc</strong> de la place qui lui a été<br />

injustement et illégalement usurpée<br />

par la fantomatique "RASD". En réparant<br />

cette incongruité aussi ridicule<br />

qu'absurde, Abdelaziz Bouteflika<br />

apportera un démenti cinglant à tous<br />

ceux qui le considèrent comme un<br />

président-otage d'un lobby militaire<br />

belliqueux.<br />

Abbas El Fassi, secrétaire général<br />

de l'Istiqlal, lui a suggéré de<br />

prendre une initiative simple et annonciatrice<br />

d'un changement d'attitude:<br />

"lever le blocus qui frappe les<br />

séquestrés des camps de Tindouf,<br />

• Manifestation de jeunes algériens contre le déroulement du scurtin présidentiel.<br />

11<br />

pour permettre leur libre retour au<br />

<strong>Maroc</strong>". Avec un minimum de volonté<br />

de normalisation, le reste suivra.<br />

Valeur aujourd'hui et demain, notre<br />

unique problème avec l'Algérie est<br />

celui de notre intégrité territoriale.<br />

C'est aussi le verrou qui empêche la<br />

réalisation de l'intégration maghrébine.<br />

Ce n'est pas seulement une chance<br />

précieuse à ne pas ignorer, mais<br />

la seule ouverture possible pour les<br />

peuples de la région, face aux coalitions<br />

du Nord, Union Européenne et<br />

États-Unis, à la fois hermétiques et<br />

terriblement concurrentielles.<br />

Avec l'épaisseur politique qui lui<br />

est reconnue, Abdelaziz Bouteflika<br />

n'est pas sans savoir que le révisionnisme<br />

historique, lorsqu'il bouscule la<br />

géographie, peut faire des dégâts très<br />

très regrettables.❏<br />

Le Conseil d’Administration de la BNDE réuni le 15 Avril 1999<br />

sous la présidence de M. Farid DELLERO, a constaté<br />

avec satisfaction l’évolution favorable des indicateurs<br />

d’activité et des résultats de la Banque.<br />

ACTIVITÉ EN PROGRESSION<br />

En 1998, les agréments globaux de la BNDE ont progressé de 32% par rapport à 1997 s’élevant<br />

à 4.311 Millions de Dh contre 3.280 Millions de Dh. Corrélativement, l’encours global des crédits<br />

s’est situé à 8.046 Millions de Dh en 1998, en amélioration de 14% par rapport à 1997.<br />

Les dépôts collectés se sont situés à près de 1.900 Millions de Dh, en amélioration de 22% par rapport<br />

à l’exercice précédent.<br />

SITUATION FINANCIÈRE<br />

L’action de développement des différents centres d’activité, menée de pair avec la maîtrise<br />

accrue des coûts de fonctionnement s’est traduite par une bonne amélioration de la rentabilité de la<br />

Banque.<br />

Dans ce cadre, le Produit Net Bancaire a progressé de 7,6% en 1998.<br />

Le Résultat récurrent de la Banque qui s’est situé à 92,5 Millions de Dh, en augmentation de 11%<br />

par rapport à 1997, permet de distribuer un dividende de 12%.<br />

En considérant les plus-values réalisées sur cession d’actifs, que le Conseil a décidé d’affecter<br />

pour l’essentiel aux fonds de réserves, le Résultat Net de la Banque s’élève à 183,3 Millions de Dh<br />

après régularisation exceptionnelle en faveur de l’Administration des Impôts d’un montant de 9,9<br />

Millions de Dh et constitution d’une provision pour investissements de 10.5 Millions de Dh.<br />

De ce fait, les fonds propres de la BNDE, après répartition des résultats telle que proposée à<br />

l’Assemblée Générale Ordinaire, vont atteindre 1.100 Millions de Dh, en augmentaton de 13% par<br />

rapport à leur niveau de 1997.<br />

Par ailleurs, conformément aux règles prudentielles édictées par Bank Al Maghrib, la BNDE maintient<br />

le taux de provisionnement de ses créances en souffrance à 100%.<br />

Ainsi, le montant global des provisions constituées par la Banque s’élève à 680 Millions de Dh, soit<br />

un peu moins de 9% de l’encours des prêts.<br />

FUSION AVEC LA BMAO<br />

Après avoir examiné l’étude sur la fusion avec la BMAO, le Conseil d’Administration a tracé ses<br />

orientations pour que les différentes phases prévues à cet effet soient accélérées en vue de rendre<br />

effective l’opération de la fusion à partir du 1er Janvier 2000.<br />

MODIFICATION DES STATUTS<br />

Le Conseil d’Administration a décidé la convocation d’une Assemblée Générale Extraordinaire<br />

pour modifier les Statuts de la BNDE en vue de son harmonisation avec la nouvelle Loi sur les<br />

Sociétés Anonymes.<br />

Ainsi, les modifications font porter essentiellement sur le relèvement de la valeur nominale des<br />

actions de 50 Dh à 100 Dh, leur unification en une seule catégorie au lieu des catégories actuelles<br />

“bleue et verte” et la suppression de la clause d’agrément des cessions par le Conseil.<br />

Sur la base des résultats financiers dégagés par la Banque en 1998, le Conseil d’Administration a<br />

décidé de proposer à lAssemblée Général Ordinaire des Actionnaires, la distribution d’un dividende<br />

de 12 Dh par action.<br />

© Ph. AFP<br />

BNDE : Votre partenaire pour la<br />

rŽalisation de vos projets<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 369 - Du 23 au 29 avril 99


ALGƒRIE<br />

LÕopposition algŽrienne pour une dŽmocratie vŽritable<br />

BOUTEFLIKA<br />

AU PIED DU MUR<br />

Selon diverses sources du minist re de lÕIntŽrieur,<br />

de lÕarmŽe, selon la presse algŽrienne unanime<br />

et les six candidats rŽtifs, les quatre cinqui me<br />

des Žlecteurs algŽriens nÕont pas votŽ. Parmi les<br />

votants, les deux tiers ont donnŽ leurs suffrages<br />

aux candidats " dŽmissionnaires ". Les Islamistes<br />

L’Algérie a-t-elle gâché<br />

toutes ses chances<br />

avec le simulacre<br />

d’élection présidentielle qui a<br />

porté Abdelaziz Bouteflika à<br />

la magistrature suprême ?<br />

Par Amale SAMIE<br />

Tout dépend de son attitude<br />

vis-à-vis des institutions algériennes<br />

et des mesures qu’il<br />

prendra pour faire oublier aux<br />

Algériens qu’il leur a été imposé.<br />

Pour tenter de dessiner les<br />

contours de la politique que<br />

mènera probablement<br />

Abdelaziz Bouteflika, il faut<br />

tout de même retourner aux<br />

résultats officiels du scrutin.<br />

<strong>Il</strong>s suggèrent une tentative de<br />

privilégier l’ opposition islamiste,<br />

à travers les "scores"<br />

de Ahmed Taleb Ibrahimi<br />

(20, 28%) et Abdallah<br />

Djaballah (12, 78%), au détriment<br />

de l'opposition "démocrate"<br />

et "moderniste", incarnée<br />

par Hocine Aït Ahmed<br />

et Mouloud Hamrouche.<br />

Que disent les principaux<br />

intéressés ? Ahmed Taleb<br />

Ibrahimi a rejeté "en bloc et<br />

en détail" les résultats de cette<br />

élection et a déclaré le 16<br />

avril qu'il considérait le candidat<br />

que "le pouvoir (...) a<br />

désigné" comme "une autorité<br />

de fait, sans aucune légitimité<br />

constitutionnelle".<br />

Abdallah Djaballah affirme<br />

''n'être concerné ni de près,<br />

ni de loin par les résultats du<br />

scrutin''.<br />

Razzia<br />

Drôle de complices, s’ils<br />

l’étaient. Mais en politique<br />

tout est possible. Bouteflika<br />

aurait-il transformé la fraction<br />

islamisante de l’opposition<br />

en arme de guerre contre<br />

Hocine Aït Ahmed et<br />

Mouloud Hamrouche pour<br />

garantir la rente des hydrocarbures<br />

?<br />

Le FIS, dans un communiqué<br />

publié par son bulletin<br />

Al Ribat, a apprécié les déclarations<br />

du président selon<br />

lesquelles il allait replacer<br />

l’AIS dans le champ juridique<br />

et politique. <strong>Il</strong> faut dire que<br />

de larges zones ont été concédées<br />

à l’AIS depuis la trêve<br />

qu’elle a proclamée en 1997.<br />

Les membres de ce bras armé<br />

du FIS s’y promènent à l’aise,<br />

commettant même<br />

quelques razzias dans les environs,<br />

se payant sur l’habitant<br />

et rackettant les commerçants.<br />

Le communiqué<br />

du FIS était signé notamment<br />

par Abbassi Madani.<br />

Souffrance<br />

Que disent les autres candidats<br />

?<br />

Djamel Zenati, porte-parole<br />

de Hocine Aït Ahmed, a<br />

déclaré le 16 avril n'accorder<br />

"aucune crédibilité aux résultats<br />

des élections, fabriqué<br />

par les laboratoires de la sécurité<br />

militaire".<br />

Pour Mouloud Hamrouche,<br />

le taux de participation...''engage<br />

le pays dans la<br />

voie de l'exclusion, de la division,<br />

de la souffrance et de<br />

la misère''.<br />

Mokdad Sifi affirme ne<br />

pas reconnaître les résultats<br />

de cette ''mascarade électorale''....<br />

Youcef Khatib a qualifié,<br />

lui aussi, de ''mascarade'' le<br />

scrutin, soulignant que les citoyens<br />

ont ''refusé'' d'aller aux<br />

urnes ''malgré les pressions<br />

et les intimidations''.<br />

Une stratégie commune<br />

découlera-t-elle de cette unanimité<br />

À l'exception de Mokdad<br />

Sifi, les cinq candidats " déserteurs<br />

" avaient appelé à une<br />

marche à Alger, le jour même<br />

de la proclamation des résultats<br />

officiels, mais elle a tourné<br />

court.<br />

Elle a vite été réprimée par<br />

les brigades anti-émeutes qui<br />

ont ainsi été les premiers inaugurateurs<br />

officiels de la nouvelle<br />

ère. Plus de 20 000 personne<br />

ont manifesté en<br />

Kabylie, à Tizi Ouzzou principalement.<br />

À quoi attribuer ce<br />

nombre? À l’audience du<br />

FFS, celle du RCD de Saïd<br />

" modŽrŽs " ont gagnŽ. LÕavenir du prŽsident<br />

passe-t-il par Ahmed Taleb Ibrahimi ou Abdellah<br />

Djaballah ? Mahfoud Nahnah, recalŽ par le Conseil<br />

constitutionnel, puis ralliŽ ˆ Bouteflika, recevrat-il<br />

une compensation pour services rendus au<br />

prŽsident mal Žlu ?<br />

• Ahmed Taleb Ibrahimi.<br />

Sadi ou plus simplement à<br />

l’irrédentisme Amazigh, ou<br />

encore à tout cela à la fois?<br />

La marche des "cinq" candidats<br />

rebelles a été reportée<br />

au 26 avril et un appel a été<br />

lancé pour la baisse des rideaux<br />

des commerces ''pendant<br />

une heure'', le jour de<br />

l'investiture de Bouteflika<br />

pour marquer l’opposition à<br />

son élection.<br />

La presse algérienne dans<br />

un élan quasi unanime a donné<br />

un avis sans appel.<br />

L'élection du nouveau président<br />

Bouteflika est un<br />

triomphe "sans gloire et sans<br />

panache". Selon El Watan,<br />

"L'alternance au pouvoir et<br />

la démocratie attendront des<br />

jours meilleurs ". Demain<br />

l'Algérie a appelé le président<br />

" le dernier des dictateurs ".<br />

Pour L'Authentique "Abdelaziz<br />

Bouteflika aura réussi<br />

son coup de force et aura obtenu<br />

ce qu'il exigeait dès le<br />

départ: une élection à un tour<br />

avec une participation " substantielle<br />

".<br />

Comment va faire le pré-<br />

sident pour faire éclater cette<br />

coalition de la société civile,<br />

des 80 % d’abstentionnistes<br />

et autres boycotteurs et<br />

des anciens candidats représentatifs<br />

?<br />

Et surtout, comment<br />

compte-t-il faire pour sortir<br />

son pays de la guerre civile ?<br />

Dès sa première déclaration<br />

après avoir été proclamé,<br />

Bouteflika s'est dit résolu à<br />

concrétiser " la réconciliation<br />

nationale et mettre fin à l'effusion<br />

de sang... en rassemblant<br />

tous ses compatriotes<br />

sur le brûlant dossier de la<br />

violence islamiste".<br />

Racket<br />

<strong>Il</strong> s’est dit prêt à discuter<br />

avec "tous les égarés", à<br />

condition qu'ils n'aient pas les<br />

mains tachées de sang.<br />

Mais sur le plan institutionnel,<br />

Bouteflika a exclu<br />

toute idée d’élections législatives<br />

anticipées.<br />

Les quatre partis qui l'ont<br />

soutenu disposent de 80 %<br />

des sièges à l'Assemblée populaire<br />

nationale. Pourquoi<br />

© Ph. AFP<br />

12<br />

cet homme qui ne tolère même<br />

pas l’opposition nuancée<br />

prendrait-il le risque de cohabiter<br />

avec un Parlement indocile?<br />

Abdelaziz Bouteflika,<br />

qui manifestement compense<br />

la frustration de sa mise à<br />

l’écart en1979, après la mort<br />

de son tuteur Boumediene<br />

veut tenter, en bousculant<br />

l’ordre politique et économique<br />

établi, de concrétiser<br />

un " renouveau national" et<br />

une "nouvelle place pour<br />

l'Algérie".<br />

Énergique, vigoureux.<br />

Messianique. Les peuples ont<br />

appris à se méfier des démiurges<br />

et des mystiques.<br />

Surtout quand ils leur disent:<br />

"Arrêtez de faire la sieste et<br />

de compter sur l'État".<br />

Mascarade<br />

Notons tout de même qu’il<br />

s'engage à construire un<br />

"cadre de vie institutionnelle<br />

et sociale ouvert, transparent<br />

et participatif", permettant<br />

"l'exercice des libertéspubliques<br />

et individuelles et l'ouverture<br />

politique".<br />

Mais il projette de supprimer<br />

l'une des deux chambres<br />

au Parlement afin de prévenir<br />

les "blocages". Décidément<br />

c’est à un débloqueur breveté<br />

que l’Algérie a eu droit.<br />

Les "islamisants", choyés par<br />

les chiffres, espèrent un avenir<br />

très ministériel.<br />

Qui sera le deuxième<br />

homme, Premier ministre ou<br />

président du Parlement ?<br />

Mahfoud Nahnah, écarté puis<br />

transformé en agent électoral?<br />

Taleb Ibrahimi ou encore<br />

Abdellah Djaballah ?<br />

Pour l’instant, les six candidats<br />

qui s'étaient retirés de<br />

la course aux présidentielles<br />

ont réaffirmé, le 21 avril, leur<br />

''non reconnaissance de la légitimité<br />

des résultats'' du scrutin.<br />

<strong>Il</strong>s invitent les citoyens à<br />

demeurer ''mobilisés'' afin<br />

d'imposer une démocratie véritable.<br />

Le Président n’aime pas<br />

la contradiction, mais il a 94%<br />

de contradicteurs en face de<br />

lui.❏<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 369 - Du 23 au 29 avril 99


ALGƒRIE<br />

LÕŽlection de Bouteflika, une mascarade prŽsidentielle<br />

BIENVENUE AU CLUB!<br />

Une comŽdie de boulevard! CÕest ce qu'est devenue<br />

l'Žlection prŽsidentielle algŽrienne. M. Bouteflika<br />

laisse couler son Žpiderme en s'attaquant violemment<br />

ˆ la France qu'il accuse de vouloir instaurer<br />

une "tutelle", un "protectorat" sur l'AlgŽrie. L'attaque<br />

N'était-ce la guerre au<br />

Kosovo qui couvre le<br />

ciel européen et écrase<br />

l'actualité mondiale, la<br />

mascarade présidentielle algérienne<br />

aurait eu l'impact<br />

Par Mustapha TOSSA<br />

d'un tremblement de terre politique.<br />

Signe avant coureur<br />

de cette situation, même occupés<br />

à livrer une guerre aérienne<br />

d'usure au président<br />

serbe Slobodan Milosevic,<br />

les alliés dont notamment<br />

Washington et Paris ont respectivement<br />

exprimé leur<br />

"déception" et leur "préoccupation"<br />

à l'égard du scrutin<br />

algérien qui ressemble<br />

plus à une désignation, à une<br />

nomination de l'établissement<br />

militaire local de Bouteflika<br />

à la fonction suprême qu'à<br />

une vraie élection. À court<br />

d'arguments politiques pour<br />

justifier cette comédie de boulevard<br />

qu'est devenue l'élection<br />

présidentielle algérienne,<br />

M. Bouteflika laisse couler<br />

son épiderme en s'attaquant<br />

violemment à la France<br />

qu'il accuse de vouloir instaurer<br />

une "tutelle", un "protectorat"<br />

sur l'Algérie.<br />

L'attaque verbale qui ressemble<br />

à s'y méprendre à un<br />

air d'Edith Piaf chanté par<br />

Line Renaud, a surpris par sa<br />

violence et trahit l'immense<br />

désarroi dans lequel le chef<br />

officiel de l'exécutif algérien<br />

entame sa présidence.<br />

Culpabilisation<br />

Les observateurs ont noté<br />

avec un amusement cynique<br />

la timidité de Bouteflika à<br />

l'égard de l'administration<br />

américaine. La "déception"<br />

de la maison Blanche valait<br />

pourtant largement la "préoccupation"<br />

du quai d'Orsay.<br />

Mais on voyait mal le successeur<br />

de Liamine Zéroual<br />

se mettre à dos les deux principales<br />

puissances qui se livrent<br />

sur son territoire à une<br />

concurrence frontale pour le<br />

contrôle des richesses algériennes.<br />

M. Bouteflika a préféré<br />

donc orienter toute sa virilité<br />

en direction de Paris qu'il<br />

sait réceptive aux humeurs<br />

algériennes. Le choix de la<br />

France comme défouloir des<br />

frustrations algériennes est<br />

un classique de la grammaire<br />

politique de l'État-FLN<br />

dont Bouteflika apparaît aujourd'hui<br />

comme l'illustration<br />

physique et sonore la plus<br />

achevée. Défier la France est<br />

un acte politiquement rentable<br />

pour une personnalité<br />

qui n'a réussi à séduire les<br />

urnes qu'en les bourrant.<br />

<strong>Il</strong> ne porte pas à conséquence<br />

puisque la France et<br />

l'Algérie entretiennent des<br />

rapports de maternité douloureuse,<br />

de paternité frustrée.<br />

Des sentiments contradictoires<br />

issus d'intérêts historiquement<br />

enchevêtrés vérifient<br />

cette théorie selon laquelle<br />

l'enfant illégitime, rebelle<br />

d'hier, peut, par le biais<br />

d'un chantage politico-affectif<br />

mâtiné de culpabilisation<br />

permanente, défier, vexer, torturer<br />

le géniteur fantasmagorique<br />

sans que cette exercice<br />

sado-masochiste aboutisse à<br />

une rupture totale. Le plaisir<br />

immédiat du froncement de<br />

sourcils est doublé par le clin<br />

d'œil des retrouvailles futures.<br />

À l'égard des États-Unis,<br />

le jeu est tout autre. Dépouillé<br />

du vécu dramatique qui caractérise<br />

la relation France-<br />

Algérie, il est aussi tranchant<br />

qu'une relation comptable.<br />

D'autant plus que les responsables<br />

algériens savent par<br />

expérience que quel que soit<br />

le locataire de la Maison<br />

Blanche, il n'a pas d'amis à<br />

ménager, il a des intérêts à<br />

défendre. Et les Américains<br />

ont montré depuis l'implosion<br />

de l'Union soviétique,<br />

par une attitude de Cow-boy<br />

et de prédateurs économiques,<br />

qu'ils disposaient<br />

d'une immense capacité<br />

d'adaptation à des régimes<br />

moyenâgeux pourvu que le<br />

"Business" soit sauvegardé.<br />

Entre l'Algérie et les USA<br />

existe une grande interrogation:<br />

au plus fort de la guerre<br />

civile algérienne et au moment<br />

où les étrangers étaient<br />

des cibles rêvées pour les maquisards<br />

et les forces occultes<br />

qui alimentent les violences<br />

algériennes, les citoyens américains<br />

étaient miraculeusement<br />

épargnés.<br />

Au moment où l'Algérie<br />

était un coupe-gorge pour<br />

n'importe qui, elle se transformait<br />

par la grâce d'une<br />

verbale qui ressemble ˆ s'y mŽprendre ˆ un air<br />

d'Edith Piaf chantŽ par Line Renaud, a surpris par<br />

sa violence et trahit l'immense dŽsarroi dans lequel<br />

le chef officiel de l'exŽcutif algŽrien entame<br />

sa prŽsidence.<br />

• Entre l’Algérie et la USA de Bill Clinton existe une grande interrogation.<br />

règle non-écrite d'une Omerta<br />

orientale en un club-med pour<br />

les "American Citizen". La<br />

timidité de Bouteflika vient<br />

de cette crainte invisible<br />

qu'inspire l'oncle Sam, unique<br />

gendarme du monde, qu'on<br />

sait à la fois dangereux et utile<br />

puisque sans scrupules et<br />

dont la capacité d'indignation<br />

est proportionnelle aux parts<br />

de marchés qu'il peut pourfendre.<br />

Indignation<br />

Pour la diplomatie américaine,<br />

l'Algérie, une dictature<br />

militaire comme une autre,<br />

sans particularité spécifique<br />

sauf celle de l'opulence de<br />

son sol et de l'avidité consommatrice<br />

de ses citoyens. Les<br />

cerveaux du pouvoir algérien<br />

savent qu'un pays comme<br />

l'Amérique capable d'accorder<br />

sa protection à un régime<br />

féodal type arabie-saoudite<br />

en échange de ses puits du<br />

pétrole, de rester de marbre<br />

devant les arrogances israéliennes,<br />

de trouver un charme<br />

discret au régime des<br />

Talibans en Afghanistan, de<br />

courtiser avec un talent marketing<br />

certain les dictateurs<br />

sanguinaires de l'Afrique, est<br />

un pays à ménager, puisque<br />

à la fois dangereux et accessible.<br />

Dans un livre paru récemment<br />

chez Grasset intitulé<br />

"les dollars de la terreur",<br />

le journaliste suisse Philippe<br />

Labevière démontre avec talent<br />

et documents à l'appui de<br />

quelles liaisons dangereuses,<br />

de quelles relations sataniques,<br />

de quels comportements<br />

machiavéliques, l'administration<br />

américaine est<br />

capable pour agrandir sa zone<br />

d'influence économique.<br />

Quant aux pays arabes, la<br />

désignation de Bouteflika a<br />

certes heurté les opinions<br />

mais soulagé les régimes qui,<br />

sans grande conviction certes,<br />

voyaient déjà dans l'élection<br />

d'un président arabe par l'onction<br />

du suffrage universel, lors<br />

d'un scrutin libre et transparent,<br />

une sorte de subversion<br />

verticale. <strong>Il</strong> ne fallait surtout<br />

pas créer de précédent qui servirait<br />

d'exemple à des foules<br />

assoiffées de démocratie et<br />

de liberté. C'est pourquoi, la<br />

"Ligue arabe", temple des réactions<br />

et des conservatismes<br />

arabes, s'est empressée dans<br />

une attitude irréelle, de saluer<br />

"le climat démocratique" dans<br />

lequel le vaudeville politique<br />

du 15 avril s'est déroulé, donnant<br />

ainsi le feu vert à des télégrammes<br />

de félicitations en<br />

provenance des capitales<br />

arabes qui semblaient tous dire:<br />

"Bienvenue M. Bouteflika<br />

au club très fermé des présidents<br />

à vie, votre 73% de taux<br />

de participation n'a rien à envier<br />

à nos 99% connus<br />

© Ph. AFP<br />

13<br />

d'avance". Beaucoup de<br />

sueurs froides sont quand même<br />

passées par là. Mais audelà<br />

de ce paramètre, existe<br />

un code de conduite arabe figé<br />

dans le temps et travaillé<br />

par les susceptibilités et une<br />

forme de mythe du destin<br />

commun.<br />

Démytification<br />

Ce code indique par expérience<br />

qu'un État arabe ne<br />

parle que pour féliciter. Et les<br />

fractures qui traversent le<br />

monde arabe entre monarchies,<br />

dictateurs présidentiels,<br />

ou régimes faussement laïcs,<br />

entre pro-israéliens et anti-israéliens<br />

sont généralement<br />

couvertes soit par une indifférence<br />

royale ou une agitation<br />

fiévreuse. Imagine-t-on<br />

un instant un pays arabe oser<br />

critiquer cette élection algérienne?<br />

Au nom de quel vécu<br />

démocratique? Au nom de<br />

quelle légitimité sachant que<br />

la démocratie est une semonce<br />

interdite dans l'espace<br />

arabe?<br />

Déception de l'Amérique,<br />

préoccupation de l'Europe,<br />

applaudissements et soulagements<br />

du Monde arabe,<br />

sont les traits caractéristiques<br />

du contexte international qui<br />

a accueilli l'intronisation de<br />

Bouteflika et son accession à<br />

la fonction suprême. Si on<br />

dispose de peu d'indications<br />

sur sa marge de manœuvre et<br />

les recettes miracles qu'il va<br />

mettre en pratique pour débarrasser<br />

l'Algérie de la violence<br />

politique qui la gangrène<br />

depuis plus de dix ans,<br />

on sait en revanche que l'ancien<br />

plus jeune ministre des<br />

Affaires étrangères de<br />

l'Algérie indépendante, création<br />

modelée par Houari<br />

Boumedienne, ne laissera pas<br />

en friches le terrain de la politique<br />

étrangère dans lequel<br />

pendant de longues années,<br />

il avait déployé son activisme<br />

militant.<br />

Et si auparavant il vendait<br />

une Algérie ivre de puissance<br />

et saisie par les démons du<br />

leadership, aujourd'hui, il aura<br />

pour tâche de faire oublier<br />

le péché original qui entache<br />

son pouvoir. Et par la grâce de<br />

cette seule tentation, Bouteflika<br />

est capable du pire comme<br />

du meilleur.❏<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 369 - Du 23 au 29 avril 99


DIPLOMATIE<br />

Le ministre des Affaires Žtrang res ˆ lÕŽpreuve des dossiers bržlants<br />

LES GRANDS CHANTIERS<br />

DE BENAìSSA<br />

Lourde t‰che pour Mohamed Bena•ssa, le tout<br />

nouveau ministre des Affaires Žtrang res et de<br />

la CoopŽration qui a ŽtŽ nommŽ jeudi 8 avril<br />

par Sa MajestŽ le Roi Hassan II. D'une part, il<br />

Aucun indice ne laissait<br />

soupçonner l'imminence<br />

du départ de<br />

M. Filali. Le paysage politique<br />

s'était habitué à la présence<br />

de cet homme qui a ac-<br />

Par Karim BENDAOUD<br />

compagné une bonne partie<br />

de l'histoire du <strong>Maroc</strong> indépendant.<br />

La transmission du témoin<br />

s'est opérée en douceur. Miniremaniement<br />

ministériel ou<br />

simple remplacement du départ<br />

du grand commis de<br />

l'Etat qu'était Abdellatif<br />

Filali?<br />

La nomination de<br />

Mohamed Benaïssa, qui, selon<br />

Mohamed Elyazghi dans<br />

l'émission "Fi Al Wajiha", sur<br />

2M, a fait l'objet d'un entretien<br />

entre Sa Majesté le Roi<br />

Hassan II et le Premier ministre<br />

Abderrahmane<br />

Youssoufi.<br />

De Mohamed Benaïssa,<br />

on se souvient surtout du ministre<br />

des Affaires culturelles<br />

qu'il a été de 1985 à 1992. Et<br />

de son activité intense en faveur<br />

de la popularisation de<br />

la culture.<br />

Mais l'on se rendrait coupable<br />

d'une injustice criante<br />

à son égard si l'on occulte son<br />

côté diplomate et sa grande<br />

connaissance des dossiers internationaux<br />

qui concernent<br />

le <strong>Maroc</strong>.<br />

Souffle nouveau<br />

Son arrivée à la tête des<br />

Affaires étrangères, qui répond<br />

en quelque sorte à l'aspiration<br />

bien légitime de M.<br />

Filali à un repos bien mérité,<br />

est également le signal d'une<br />

volonté de donner un souffle<br />

nouveau à la diplomatie marocaine.<br />

Dans un cadre nouveau.<br />

Celui du gouvernement de<br />

l'alternance à laquelle M.<br />

Filali s'est facilement et parfaitement<br />

adapté. Le réseau<br />

d'amitiés qu'il a su tisser un<br />

peu partout dans le monde,<br />

et notamment à travers le festival<br />

culturel d'Asilah et ses<br />

rencontres arabo-américaines,<br />

en plus de sa parfaite maîtrise<br />

des langues sont des atouts<br />

incontestables en faveur de<br />

Mohamed Benaïssa pour une<br />

diplomatie plus "voyante",<br />

encore plus efficiente à l'aube<br />

du troisième millénaire.<br />

Mais il est bien évident que<br />

c'est le dossier algérien –ou<br />

saharien, cela revient pratiquement<br />

au même- qui mettra<br />

à contribution une grande<br />

partie de l'énergie de M.<br />

Benaïssa.<br />

C'est en effet sur ce dossier-là<br />

qu'il sera attendu. Et<br />

que son action sera jugée. Un<br />

dossier que le nouveau ministre<br />

connaît bien pour l'avoir<br />

suivi de près alors qu'il était<br />

ambassadeur à Washington.<br />

Pour mémoire, Houston, la<br />

ville des fameux accords, se<br />

trouve aux Etats-Unis.<br />

Même si les projecteurs<br />

n'étaient pas braqués sur lui<br />

dans la ville texane, M.<br />

Benaïssa a pris part, quoique<br />

de manière assez peu médiatisée,<br />

à cet événement marquant<br />

dans le processus de<br />

règlement définitif de la question<br />

du Sahara marocain, à<br />

laquelle Rabat s'est fixée pour<br />

objectif la tenue du référendum<br />

en mars 2000.<br />

En fin diplomate, il ne<br />

pouvait rester à l'écart d'un<br />

dossier aussi vital pour le<br />

<strong>Maroc</strong>. Son arrivée à la tête<br />

de la diplomatie marocaine<br />

est presque concomitante à<br />

celle du nouveau président<br />

algérien Abdelaziz Bouteflika.<br />

Pas une mince affaire,<br />

quand on connaît le gabarit<br />

et les options de l'ancien compagnon<br />

de route de Houari<br />

Boumedienne. À charge pour<br />

Mohamed Benaïssa, outre la<br />

mission de donner un visage<br />

nouveau à nos relations extérieures,<br />

celle de négocier<br />

une nouvelle approche des<br />

relations du <strong>Maroc</strong> avec<br />

vient en lieu et place d'un poids lourd de la diplomatie<br />

marocaine, et d'autre part, il arrive ˆ<br />

un moment o il y a du lait sur le feu. Et notamment<br />

les relations avec Alger.<br />

• Mohamed Benaïssa.<br />

l'Algérie, gelées, et c'est là un<br />

doux euphémisme. Notamment<br />

à cause de la position<br />

adoptée par Alger à l'égard<br />

du parachèvement de l'intégrité<br />

territoriale du Royaume.<br />

Cellule spéciale<br />

À peine installé dans ses<br />

nouveaux bureaux, le chef de<br />

la diplomatie a tôt fait de réunir<br />

une cellule qui se consacrera<br />

exclusivement au dossier<br />

Algérie.<br />

<strong>Il</strong> s'agit de donner une<br />

nouvelle impulsion aux relations<br />

avec nos voisins, ce qui<br />

devrait normalement se traduire<br />

par une solution à la<br />

question du Sahara et à la réactivation<br />

de la bonne marche<br />

de l'Union du Maghreb Arabe<br />

(UMA). Ce serait là une belle<br />

démonstration de la théorie<br />

des dominos.<br />

D'autant plus que<br />

Abdelaziz Bouteflika, qui est<br />

parfaitement au fait de l'histoire<br />

récente et de l'actualité<br />

maghrébines, pourrait jouer<br />

là une belle carte dans le cadre<br />

du règlement de ce qu'il est<br />

convenu d'appeler la crise maroco-algérienne.<br />

Les autres dossiers en instance<br />

ne manquent pas : les<br />

multiples négociations en vue<br />

avec l'Union européenne<br />

(UE), le retour du <strong>Maroc</strong> en<br />

Afrique et le raffermissement<br />

des liens privilégiés qu'entretient<br />

le Royaume dans le<br />

monde arabo-musulman et<br />

auprès de ses amis traditionnels<br />

en Occident.<br />

Dans le cadre de son premier<br />

voyage à l'étranger en<br />

tant que ministre des Affaires<br />

étrangères, il avait fait une<br />

première sortie remarquable,<br />

en plaidant à Stuttgart, le vendredi<br />

16 avril, devant la<br />

Conférence des ministres des<br />

Affaires étrangères de l'Union<br />

européenne (UE) et de leurs<br />

partenaires de la rive Sud et<br />

Est de la Méditerranée, en faveur<br />

d'"un partenariat solidaire"<br />

et "sur des bases plus<br />

équilibrées".<br />

Ce Zaïlachi de 62 ans a un<br />

sens très aigu de la communication.<br />

Son cursus universitaire<br />

aux Etats-Unis, son<br />

passage dans le département<br />

communication de plusieurs<br />

instances des Nations Unies<br />

et à la tête des deux quoti-<br />

© Ph. MHI<br />

14<br />

diens du rassemblement national<br />

des indépendants (RNI)<br />

n'y sont pas tout à fait étrangers.<br />

D'autant plus que les<br />

moussems culturels annuels<br />

d'Asilah ont permis à l'homme<br />

de roder davantage sa<br />

maîtrise du verbe et de l'éloquence.<br />

C'est d'ailleurs à Asilah<br />

qu'il a patiemment peaufiné<br />

son approche américaine.<br />

Notamment par l'organisation<br />

à Asilah de nombreuses<br />

rencontres arabo-américaines,<br />

où penseurs, intellectuels, artistes<br />

et politiques ont pu se<br />

rencontrer, se connaître et<br />

échanger des idées.<br />

Nouvelle tournure<br />

À cet égard, et vu les nombreuses<br />

amitiés qu'entretient<br />

M. Benaïssa aux Etats-Unis,<br />

la diplomatie marocaine devrait<br />

amorcer une nouvelle<br />

étape dans ses relations –par<br />

ailleurs excellentes- avec<br />

Washington.<br />

Son activité et son solide<br />

réseau d'amitié dans la capitale<br />

fédérale américaine ne<br />

sont en effet pas dénués de<br />

tout rapport avec la récente<br />

visite de Mme Hillary Clinton<br />

au <strong>Maroc</strong> et la signature du<br />

manifeste d'amitié américano-marocain<br />

par le Congrès<br />

US. Beaux coups d'éclat qui<br />

clôturent en apothéose sa mission<br />

aux Etats-Unis.<br />

De même, cet arabophone<br />

accompli, qui entretient<br />

des relations privilégiées avec<br />

les décideurs du monde arabe,<br />

devrait être à l'origine<br />

d'une intensification des<br />

échanges maroco-arabes.<br />

Et l'on ne devrait pas<br />

s'étonner de voir les liens du<br />

Royaume avec le monde arabe<br />

et musulman prendre une<br />

nouvelle allure plus dynamique<br />

alliant intensification<br />

des échanges, pragmatisme<br />

et davantage d'unification des<br />

rangs.<br />

Politiquement, économiquement<br />

et culturellement<br />

parlant. Autant de dossiers<br />

qui nécessitent doigté, savoirfaire,<br />

faire-savoir et … diplomatie.❏<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 369 - Du 23 au 29 avril 99


ENQUæTE<br />

LÕŽquivalent tarifaire en vigueur favorise la fuite des devises<br />

LE BLƒ OCCULTE<br />

LÕŽquivalent tarifaire ˆ lÕimportation du blŽ dur et tendre<br />

est une bizarrerie du genre. CensŽ mettre fin aux abus<br />

de la fili re cŽrŽali re, ce syst me mis en place par le<br />

Remous dans le milieu<br />

des producteurs des<br />

céréales et des légumineuses.<br />

Ce secteur attend<br />

toujours une réforme courageuse<br />

et un assainissement<br />

Par Abdellah CHANKOU<br />

en profondeur. Une année<br />

après l’avènement du gouvernement<br />

d’alternance, aucune<br />

décision ferme n’a été<br />

prise dans ce sens. Pis, les<br />

services du ministère de<br />

l’Agriculture semblent reconduire<br />

les mêmes pratiques<br />

maintes fois dénoncées.<br />

Homme proche du terroir,<br />

soucieux du monde rural,<br />

Habib El Malki a tenu, entre<br />

les mois de février et d’avril<br />

au siège de son département,<br />

à Rabat, plusieurs réunions<br />

informelles avec les représentants<br />

des opérateurs pour<br />

justement réfléchir à une<br />

meilleure stratégie susceptible<br />

sinon de mettre fin du<br />

moins réduire l’ampleur des<br />

dégâts. Après nombre de discussions<br />

d’où ont jailli différents<br />

arguments et quelques<br />

voix discordantes, l’idée a été<br />

trouvée. Judicieuse, elle<br />

consiste à mettre en place, autour<br />

du ministre lui-même,<br />

une espèce de structure indépendante<br />

de l’office national<br />

interprofessionnel des céréales<br />

et des légumineuses<br />

(ONICL). L’élément objectif<br />

qui milite pour cette indépendance<br />

est que ce dernier<br />

est reconnu malade de ses<br />

mécanismes défaillants, obsolètes<br />

et contre-productifs.<br />

Surprise. Un document<br />

daté du 29 mars 1999, émanant<br />

du ministère de<br />

l’Agriculture, du Développement<br />

rural et des Pêches maritimes,<br />

fait état d’une décision<br />

totalement à l’opposé du<br />

projet de création d’une instance<br />

autonome par rapport<br />

à l’ONICL. Une décision qui<br />

reconduit le même schéma<br />

figé de cet office tant décrié.<br />

L’article premier de cette décision<br />

stipule, en effet, qu’un<br />

comité interprofessionnel des<br />

céréales et des légumineuses<br />

est créé auprès de l’ONICL.<br />

Les 10 composantes de ce comité<br />

qui se réunit sous la présidence<br />

du ministre de<br />

l’Agriculture ou du directeur<br />

général de l’ONICL, en vertu<br />

de l’article 3, ne sont autres<br />

que les membres du conseil<br />

d’administration de l’office.<br />

On reprend les mêmes et on<br />

recommence ! À quoi ça sert<br />

de s’encombrer d’une instance<br />

copie conforme de ce<br />

qui existe déjà et qui doit être<br />

réformée ? Veut-on faire du<br />

neuf avec du vieux ? Le ministère<br />

de tutelle et les dirigeants<br />

de l’ONICL cherchent<br />

apparemment à nous faire<br />

vendre des vessies là où le<br />

bon sens et l’urgence réclament<br />

des lanternes.<br />

Limites<br />

En fait, le problème est<br />

beaucoup plus grave que ça.<br />

Le système de protection de<br />

la production nationale de blé,<br />

les tarifs décroissants adoptés<br />

depuis octobre1998, est<br />

une bizarrerie du genre. C’est<br />

le moins que l’on puisse dire.<br />

Le procès verbal des réunions<br />

de travail organisées<br />

par l’ONICL, dont la plupart<br />

des professionnels ne sont pas<br />

au courant du reste, reconnaît<br />

noir sur blanc que ce système<br />

présente des limites et des insuffisances.<br />

Ce système<br />

“pourrait même inciter à la<br />

surfacturation et favoriser la<br />

concurrence déloyale”, lit-on<br />

dans le PV. Bien sûr, il s’agit<br />

là de la version édulcorée de<br />

la réalité de la teneur off the<br />

record des réunions, qui ont<br />

reconnu que l’équivalent tarifaire<br />

en vigueur génère plus<br />

néfaste que cela, la fuite des<br />

devises. Rien que ça. Mais<br />

pour ne pas choquer et minimiser<br />

l’affaire, les rédacteurs<br />

du PV ont préféré passer sous<br />

silence cette pratique frauduleuse.<br />

Des explications ? En<br />

voici, en voilà. Plus le prix<br />

d’achat déclaré à la douane<br />

par l’importateur de blé est<br />

élevé, moins il paie de taxes.<br />

Un exemple précis : les droits<br />

de douane sont de 1259,40<br />

Dh pour une tonne de blé à<br />

120 Dollars US (1 Dollar<br />

US= 9,40 Dh), tandis qu’ils<br />

sont de 1203, 47 Dh pour la<br />

minist re de lÕAgriculture depuis le 5 octobre 1998 favorise<br />

la fraude ˆ grande Žchelle. Surfacturation, concurrence<br />

dŽloyale et fuite des devises. Mode dÕemploi.<br />

• Habib El Malki, ministre de l’Agriculture.<br />

même quantité achetée ou déclarée<br />

à 128, 50 Dollars US.<br />

Le prix coût fret dédouané<br />

atteint 2387,40 Dh pour le<br />

premier cas et se chiffre à<br />

2411,37 dans le second cas,<br />

soit une différence de 23,97<br />

Dh par tonne. Résultat : l’importateur<br />

qui a acheté cher<br />

semble perdre au <strong>Maroc</strong><br />

23,97 Dh par tonne. En fait,<br />

cela lui permet de transférer<br />

à l’étranger 8,50 Dollars US.<br />

C’est tout le secret d’un subterfuge<br />

qui fonctionne. Un tel<br />

système encourage évidemment<br />

la fuite des devises.<br />

<strong>Il</strong> est clair que ces pratiques<br />

ont des conséquences<br />

sur les fonds de l’État.<br />

Effectivement, l’État perd en<br />

devises sur le coût fret : 8,50<br />

Dollars x 30.000 tonnes=<br />

255.000 US $. La même perte<br />

se traduit au niveau des intérêts<br />

payés par l’État (procédure<br />

Coface par exemple)<br />

pendant 42 mois sur la base<br />

d’un taux de crédit de 6%.<br />

Une perte qui s’élève à<br />

quelque 53.550 US $. Quant<br />

à la perte pour l’administration<br />

des douanes, elle est de<br />

1.677.900 Dh. Globalement,<br />

le manque à gagner pour le<br />

© Ph. MHI<br />

trésor public (devises, intérêts<br />

et douane) après déduction<br />

du profit réalisé par l’ONICL<br />

atteint 3.672,270 Dh sur<br />

30.000 tonnes de blé importé.<br />

Au cours de la campagne<br />

agricole qui se termine<br />

(1998/1999), le <strong>Maroc</strong> a importé<br />

2.500.000 tonnes de blé<br />

dur et tendre. Soit une perte<br />

sèche de près de 300 millions<br />

de Dh.<br />

Hémorragie<br />

Comment une hémorragie<br />

financière de cette étendue<br />

a-t-elle pu échapper à la sagacité<br />

de Habib Malki et à la<br />

vigilance de Fathallah<br />

Oualalou ? Pour étayer cette<br />

thèse, un appel d’offres lancé<br />

par l’ONICL le 2 décembre<br />

1998. Prix de cession<br />

du blé: 247, 98 Dh le quintal.<br />

Or l’ensemble des soumissionnaires<br />

ont proposé des<br />

prix coût fret inférieurs à celui<br />

de l’USCAM qui, lui, était<br />

de 128,50 $ US.<br />

Sur le plan commercial,<br />

comment peut-on expliquer<br />

qu’en achetant le blé à un prix<br />

CF supérieur à ses concurrents<br />

de 6 à 11 $ US la ton-<br />

15<br />

ne plus cher, l’USCAM puisse<br />

vendre sa marchandise à<br />

l’ONICL à un prix inférieur<br />

à ces mêmes concurrents de<br />

20 à 60 Dh la tonne ?<br />

Mystère. Un décalage suspicieux<br />

entre le prix coût fret<br />

et le prix de cession du blé.<br />

Pourquoi une société comme<br />

l’USCAM supporterait-elle<br />

une perte pareille si elle ne<br />

bénéficie pas d’une compensation<br />

substantielle quelque<br />

part ? Du blé pour tout le<br />

monde.<br />

Intérêts<br />

Au phénomène désormais<br />

connu du détournement de la<br />

subvention de l’État au profit<br />

de la filière céréalière à environ<br />

les 2/3 de sa valeur<br />

s’ajoute maintenant l’astuce<br />

de la fausse déclaration et de<br />

la surfacturation. En clair, les<br />

deniers publics se trouvent<br />

ainsi transférés à une poignée<br />

d’individus au détriment des<br />

intérêts des producteurs nationaux,<br />

des consommateurs<br />

et des importateurs et des<br />

commerçants sérieux. L’enrichissement<br />

indu continue<br />

de plus belle. L’équivalent tarifaire<br />

mis en place depuis le<br />

5 octobre 1998 pour l’importation<br />

du blé dur et tendre<br />

ne fait donc que renforcer et<br />

encourager les abus de toutes<br />

sortes. Étant donné que les<br />

prix internationaux évoluent<br />

avec des variations entre 1000<br />

et 1100 Dh la tonne, les prix<br />

à l’importation les plus élevés<br />

se trouvent avantagés par<br />

rapport aux prix plus bas.<br />

Ce système à l’importation<br />

étant ce qu’il est, il faut<br />

imaginer un autre mécanisme<br />

plus transparent, à même<br />

de protéger le consommateur<br />

en lui permettant d’acheter<br />

les céréales à des prix intéressants<br />

sans recours à la subvention.<br />

Les fonds alloués à<br />

celle-ci pourraient aller directement<br />

aux producteurs<br />

nationaux.<br />

S’agissant de l’importation,<br />

il est temps d’imaginer<br />

une procédure hermétique<br />

d’adjudication du tarif sur la<br />

base d’offres individuelles<br />

des importateurs. La “bonne<br />

gouvernance” est à ce prix.<br />

À moins de vouloir perpétuer<br />

les mêmes mauvaises habitudes<br />

❏<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 369 - Du 23 au 29 avril 99


BOURSE<br />

Faut-il acheter les actions Auto Nejma ?<br />

DIVERGENCES BOURSIéRES<br />

<strong>Il</strong> fallait une premi re au <strong>Maroc</strong>. Les analystes ne pouvaient<br />

sainement continuer ˆ tre toujours dÕaccord<br />

ˆ propos des transactions boursi res. La rŽputation<br />

de notre marchŽ boursier, m me encore va-<br />

Pour un coup d’essai, ce<br />

fut plutôt fort. Le<br />

désaccord entre analystes<br />

à propos de la recommandation<br />

à associer au titre<br />

Auto Nejma, s’est mué en<br />

Par Kamal BENBRAHIM<br />

une guerre d’études plus savantes<br />

les unes que les autres,<br />

où analyses et prévisions données<br />

pour certitudes, ont fini<br />

par émailler les cerveaux des<br />

profanes que nous sommes.<br />

Créée en 1963 à l’initiative<br />

de la famille Hakam, Auto<br />

Nejma est une société anonyme<br />

au capital de 62 millions<br />

de Dh (avant augmentation)<br />

qui a l’exclusivité de<br />

la distribution au <strong>Maroc</strong> des<br />

marques Mercedes, Daewoo,<br />

Ssang Yong et Samsung.<br />

La société a lancé du 12<br />

au 16 avril, une offre publique<br />

de vente (OPV) portant sur<br />

258.400 actions au prix unitaire<br />

de 178 Dh ( 160 Dh pour<br />

le personnel) dont 52.000 par<br />

augmentation de capital.<br />

Au moment où les analystes<br />

de Casablanca Finance<br />

Group (CFG) recommandent<br />

de souscrire à l’offre publique<br />

de vente (OPV) d’Auto<br />

Nejma, se basant sur une<br />

prospective des évolutions du<br />

marché automobile, ceux de<br />

Wafa Bourse, de CDMC et<br />

d’ABN AMRO émettent une<br />

opinion négative faisant ressortir<br />

des craintes liées notamment<br />

au risque juridique<br />

de résiliation des contrats de<br />

la société avec ses principaux<br />

fournisseurs.<br />

Pour CFG, le secteur automobile<br />

et celui des pièces<br />

détachées devraient profiter<br />

d’une conjoncture particulièrement<br />

favorable, marquée<br />

par la commercialisation de la<br />

voiture économique, la baisse<br />

des droits de douane, l’octroi<br />

de facilités de paiement à<br />

la clientèle, en plus d’un souséquipement,<br />

actuellement de<br />

51 véhicules pour 1000 habitants.<br />

Dans ce contexte, l’on prévoit,<br />

au CFG, une progression<br />

en unités de 20 à 25%<br />

en rythme annuel au cours<br />

des 5 prochaines années pour<br />

les ventes des véhicules importés<br />

neufs. Or, le positionnement<br />

d’Auto Nejma sur le<br />

segment du haut de gamme<br />

avec la carte Mercedes est de<br />

nature à lui garantir une croissance<br />

soutenue du chiffre<br />

d’affaires, ainsi que des<br />

marges stables du fait du<br />

nombre réduit d’opérateurs.<br />

Certes, les spécialistes de<br />

CFG évoquent le risque de<br />

non intégration des véhicules<br />

Daewoo dans le processus de<br />

démantèlement douanier ou<br />

celui de la perte pure et simple<br />

de cette carte, mais ils prennent<br />

en même temps en<br />

considération les ventes de la<br />

marque Chrysler qui devraient<br />

au bout d’un ou de<br />

deux exercices compenser<br />

cette baisse.<br />

Espoir<br />

Optimistes, les analystes<br />

de CFG font état d’une croissance<br />

du chiffre d’affaires de<br />

18% et d’une progression de<br />

40% du résultat net en rythme<br />

annuel entre 1998 et 2000,<br />

du fait d’une baisse relative<br />

des charges fixes et d’une diminution<br />

des frais financiers.<br />

Résultat, une décote de 18%<br />

par rapport au marché et une<br />

recommandation franche<br />

pour l’achat du titre.<br />

Chez Wafa Bourse on<br />

n’est pas du tout de cet avis.<br />

D’abord, l’objet principal de<br />

cette opération, précise-t-on,<br />

est de concourir au financement<br />

de la réouverture de<br />

l’ancien siège de Ba H’med<br />

à Casablanca dont le montant<br />

de l’investissement a été estimé<br />

à 7,2 millions de Dh<br />

pour l’année 1999. Les ressources<br />

supplémentaire permettront,<br />

selon la direction<br />

générale d’Auto Nejma, de<br />

saisir les opportunités qui se<br />

présenteront à l’avenir.<br />

Ensuite, Wafa Bourse<br />

pointe une baisse depuis 1996<br />

des parts de marché de la société<br />

sur le segment du haut<br />

de gamme, celui là même où<br />

elle etait fortement positionnée<br />

depuis sa création. Elle<br />

s’y est même classée deuxième<br />

en 1998 derrière Univers<br />

Motors .<br />

Même la stabilisation des<br />

parts de marché enregistrée<br />

entre 1997 et 1998, est imputée<br />

à la percée exceptionnelle<br />

des ventes des véhicules<br />

Daewoo qui ont été multipliées<br />

par trois en l’espace<br />

gissant, en aurait pris un coup. Heureusement, lÕintroduction<br />

en bourse de la prestigieuse maison Auto<br />

Nejma, leur aura donnŽ lÕoccasion de nous Žviter cette<br />

f‰cheuse tendance.<br />

• La Bourse de Casablanca s’ouvre au secteur de l’automobile.<br />

d’un an. Alors qu’en termes<br />

de chiffre d’affaires, le segment<br />

haut de gamme est passé<br />

à 21% en 1998, contre<br />

27% l’année précédente.<br />

Même constat pour ce qui<br />

est de la part de marché<br />

d’Auto Nejma sur le moyen<br />

de gamme qui a connu une<br />

baisse importante. Une évolution<br />

due à la régression des<br />

ventes des véhicules Daewoo,<br />

du fait de la vétusté des modèles<br />

commercialisés, même<br />

s’il faut prendre en compte<br />

un net regain des ventes en<br />

1998, la marque ayant lancé<br />

de nouveaux modèles plus innovants<br />

et mieux adaptés à la<br />

demande sur le marché marocain.<br />

Modèles<br />

Autre point, au moment<br />

où Auto Nejma semble se<br />

transformer en un généraliste<br />

de la distribution automobile,<br />

avec 55% du chiffre d’affaires<br />

réalisé dans le segment<br />

du moyen de gamme, ses<br />

ventes demeurent fortement<br />

concentrées sur l’axe<br />

Casablanca-Rabat qui représente<br />

quelque 75% du<br />

nombre de véhicules commercialisés.<br />

Une situation expliquée<br />

par la faible densité du réseau<br />

commercial qui ne comprend<br />

que 7 concessionnaires et une<br />

trentaine de revendeurs de<br />

pièces de rechange, alors que<br />

la société Auto Hall, par<br />

exemple, couvre 18 villes du<br />

Royaume.<br />

<strong>Il</strong> est ainsi reproché à Auto<br />

Nejma d’être très faiblement<br />

ancrée sur le marché, en comparaison<br />

avec les autres distributeurs,<br />

notamment<br />

Sopriam, Renault, Auto Hall<br />

et Toyota du <strong>Maroc</strong>.<br />

La plus grande crainte des<br />

analystes de Wafa Bourse<br />

semble cependant tourner autour<br />

de l’évolution du partenariat<br />

d’Auto Nejma avec les<br />

constructeurs.<br />

La politique de partenariat<br />

à long terme entre les<br />

deux parties, ne saurait exclure<br />

le risque juridique de<br />

résiliation des contrats, soutient-on.<br />

Se basant sur la cas<br />

d’Univers Motors, par<br />

exemple, qui a perdu la carte<br />

BMW sans aucune indemnité<br />

de résiliation, Wafa<br />

Bourse prévient que la possibilité<br />

de résiliation des<br />

contrats de concession<br />

d’Auto Nejma par l’Allemand<br />

Mercedes ou le Coréen<br />

Daewoo constitue un risque<br />

juridique majeur " dont il<br />

© Ph. MHI<br />

16<br />

convient de mesurer les<br />

conséquences possibles ".<br />

Certes, le partenariat entre<br />

Mercedes et Auto Nejma dure<br />

depuis 30 années, mais les<br />

analystes ne disposent d’aucune<br />

information concernant<br />

une protection juridique en<br />

faveur d’Auto Nejma au cas<br />

où ce contrat venait à être résilié<br />

par le constructeur.<br />

Encore une fois, le cas<br />

d’Univers Motors fait office<br />

de référence, puisqu’il a perdu<br />

la carte BMW après 28<br />

années de partenariat.<br />

De plus, le contrat Auto<br />

Nejma- Daewoo arrivera à<br />

expiration le 31 décembre<br />

prochain.<br />

Or, l’installation au <strong>Maroc</strong><br />

d’une entité juridique propre<br />

au groupe coréen exclut la<br />

possibilité du renouvellement<br />

de ce contrat sous sa forme<br />

actuelle, sans compter l’éventualité<br />

que le groupe coréen<br />

décide d’assurer lui même la<br />

distribution après installation<br />

au <strong>Maroc</strong>.<br />

Prime<br />

Par ailleurs, Daewoo et<br />

Samsung mènent ensemble<br />

un projet de swap d’actifs, ce<br />

qui pourrait se répercuter sur<br />

la nature des rapports entre<br />

Auto Nejma et Samsung,<br />

étant donné les mouvements<br />

de restructuration actuellement<br />

en cours en Corée en<br />

vue d’une plus grande spécialisation<br />

des métiers.<br />

Enfin, la comparaison des<br />

ratios boursiers entre Auto<br />

Nejma et Auto-Hall, seule société<br />

du secteur cotée en bourse,<br />

a mené les analystes de<br />

Wafa Bourse à conclure à une<br />

surévaluation d’Auto Nejma,<br />

puisqu’au cours d’introduction<br />

proposée, le titre Auto<br />

Nejma se traite avec une prime<br />

de 42% par rapport à la<br />

seule société du secteur cotée<br />

à la bourse de Casablanca,<br />

alors que les performances<br />

commerciale et financière<br />

d’Auto-Hall sont nettement<br />

supérieures. À la fin, fallaitil<br />

ou non acheter les actions<br />

Auto Nejma ? les investisseurs<br />

ont avisé.<br />

En attendant, une telle profusion<br />

d’informations et<br />

d’analyses ne pourrait que favoriser<br />

le développement du<br />

marché boursier national.❏<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 369 - Du 23 au 29 avril 99


LIBƒRALISATION<br />

Le secteur des tŽlŽcommunications face ˆ la concurrence<br />

LICENCE<br />

Ë TOUT PRIX<br />

Avant juillet, le bal des candidats ˆ la deuxi me licence<br />

GSM prendra fin. Heureux sera lÕexploitant de<br />

cette offre qui met en course plusieurs opŽrateurs<br />

nationaux et internationaux. Pour tout un chacun<br />

Les quinze groupes préqualifiés<br />

pour la licence<br />

GSM se sont regroupés<br />

en huit consortiums.<br />

Plusieurs opérateurs nationaux<br />

et internationaux sont<br />

Par Seddik MOUAFFAK<br />

dans la course. Par exemple<br />

le groupe Afriquia a rejoint<br />

le consortium constitué de<br />

Téléfonica Portugal Télécom<br />

et de la BMCE-Bank.<br />

Font partie également des<br />

candidats à l'exploitation de la<br />

deuxième licence GSM le<br />

consortium mené par France<br />

Télécom avec ses partenaires<br />

Motorola, Ferrovial et Wafabank<br />

ainsi que le consortium<br />

formé par Vivendi et la<br />

Banque <strong>Maroc</strong>aine pour le<br />

commerce et l'industrie (BM-<br />

CI). La formation de ces<br />

consortiums n'est pas figée.<br />

Si l'opérateur prétendant a déjà<br />

scellé son alliance avec son<br />

partenaire banquier, l'équipementier<br />

se réserve au vainqueur.<br />

Les alliances peuvent<br />

se défaire à tout moment.<br />

L'annonce des candidats<br />

pré-qualifiés était faite pour le<br />

13 avril 1999. Elle sera suivie<br />

du dépôt des offres qui doit<br />

avoir lieu avant la fin de même<br />

mois. La qualification des<br />

candidats s'effectuera au plus<br />

tard le 15 juin. La licence sera<br />

octroyée au candidat qui<br />

sera choisi avant la fin juillet.<br />

Heureux soit l'élu, puisqu'il<br />

va opérer dans un marché juteux.<br />

Le jackpot financier est<br />

également certain pour l'État.<br />

La concession de la<br />

deuxième licence GSM est<br />

estimée à 4,5 milliards de Dh.<br />

Ajoutée aux recettes de privatisation<br />

de 3,5 milliards de<br />

Dh, cette manne d'argent demeure<br />

très conséquente dans<br />

l'architecture du budget de<br />

l'État. Demain, l'ouverture du<br />

capital d'Itissalat Al-Maghrib<br />

au secteur privé devra mobi-<br />

liser une enveloppe également<br />

significative.<br />

La libéralisation du secteur<br />

est perçue comme étant<br />

un signal fort de la part du<br />

gouvernement Youssoufi qui<br />

s'adresse aussi bien aux investisseurs<br />

étrangers qu'aux<br />

partenaires, surtout les organismes<br />

internationaux et<br />

bailleurs de fonds.<br />

Elle permet, en effet, de<br />

faire sauter un grand verrou:<br />

l'aspect stratégique ne justifie<br />

plus le monopole d'État. Tout<br />

le monde y trouve son compte,<br />

y compris le consommateur<br />

qui est censé bénéficier<br />

de la réduction des prix même<br />

si les tarifs qui seront appliqués<br />

par le nouvel opérateur<br />

ne sont pas connus.<br />

Jackpot<br />

Ainsi, avec l'arrivée d'un<br />

deuxième opérateur GSM et<br />

la prochaine privatisation<br />

d'IAM, "Le <strong>Maroc</strong> est favorable<br />

à la déréglementation<br />

et à la libéralisation des télécoms,<br />

beaucoup plus qu'un<br />

pays comme le Chili qui a<br />

adopté cette démarche bien<br />

avant", rappelle Ahmed<br />

Khaouja, directeur Évaluation<br />

et Concurrence à l'Agence<br />

Nationale de réglementation<br />

des télécommunications<br />

(ANRT), au cours d'un séminaire<br />

sur les stratégies et<br />

approches financières du secteur<br />

des télécommunications,<br />

organisé par l'École polyfinance<br />

les 8 et 9 avril 1999 à<br />

Casablanca.<br />

Autour de Hamid Ben<br />

Elafdil, directeur de l'école,<br />

plusieurs analystes spécialisés<br />

appartenant à des organismes<br />

financiers aussi prestigieux<br />

que la Banque de France,<br />

ING Barings, HSBC Investment<br />

Banking, Crédit Suisse<br />

First Boston, BNP Equities<br />

ou à des groupes de renom<br />

comme France Télécom ou<br />

Vivendi, ont eu à mettre en<br />

exergue les spécificités techniques<br />

et commerciales d'un<br />

secteur aussi complexe que<br />

celui des télécommunications.<br />

La nouveauté du secteur<br />

dans le paysage financier<br />

marocain incite à une re-<br />

dÕeux, certes, les scŽnarios et les intŽr ts diffŽrent<br />

mais lÕenjeu est unique: Convaincre le gouvernement<br />

marocain de son dossier. Quand au prix ˆ payer,<br />

il est estimŽ ˆ 4,5 milliards de Dh.<br />

• Mostafa Terrab, Directeur de l’ANRT<br />

cherche de compétences spécifiques<br />

pour les aspects valorisation,<br />

analyse financière<br />

et études d'opportunités.<br />

Arguments<br />

Les cadres de l'ANRT, venus<br />

en force, ont tenu, au<br />

cours de ce séminaire, à expliquer<br />

le rôle de cet organe<br />

de régulation, de contrôle et<br />

d'arbitrage dans le nouveau<br />

paysage des télécom. Organe,<br />

qui a la lourde tâche de concilier<br />

entre les impératifs de<br />

l’ouverture du secteur à la<br />

concurrence et les contraintes<br />

de ce qu’il est communément<br />

appelé le service public de télécommunications.<br />

Régulateur qui a plus que<br />

jamais besoin de se concerter<br />

avec des instances de dialogue<br />

composées des opérateurs<br />

et des utilisateurs. Ne<br />

serait-ce que pour se mettre<br />

d’accord sur les solutions à<br />

apporter à certaines lacunes<br />

aux textes régissant les télécoms<br />

au <strong>Maroc</strong> (la loi 24-96).<br />

Ces lacunes concernent aussi<br />

bien les modalités d’arbitrage<br />

que la liste limitative<br />

des services à valeur ajoutée<br />

qui sont au nombre de dix,<br />

dont la messagerie vocale et<br />

électronique et le service<br />

Internet en passant par la participation<br />

au financement du<br />

service universel. La loi 24-<br />

96 qui a mis fin au monopole<br />

d’Ittissalat Al Maghreb définit<br />

le service universel comme<br />

"une mise à la disposition<br />

de tous, d’un service minimum<br />

consistant en un service<br />

téléphonique d’une qualité<br />

spécifiée, à un prix abordable,<br />

l’acheminement des<br />

appels d’urgence, la fourniture<br />

du service de renseignements<br />

et d’un annuaire téléphonique".<br />

C’est en quelque<br />

sorte, le téléphone fixe pour<br />

tous.<br />

L’accès au service universel<br />

est nécessaire à la pleine<br />

appartenance à la collectivité,<br />

et donc doit être fourni<br />

à tous à un tarif raisonnable.<br />

Les problèmes de service<br />

universel se posent avec acuité<br />

lorsqu’on met fin au monopole,<br />

car les forces du marché<br />

contraignent à rapprocher<br />

les tarifs des coûts. Cela peut<br />

conduire à faire payer beaucoup<br />

plus cher, voire insupportablement<br />

cher, des usagers<br />

coûteux à desservir.<br />

Selon Mostafa Terrab,<br />

©DR<br />

17<br />

Directeur de l’ANRT, les<br />

conditions minimales de couverture<br />

du territoire -couverture<br />

géographique, démographique<br />

et la vitesse de déploiement-<br />

serviront probablement<br />

comme critère d’évaluation<br />

pour l’attribution de<br />

la deuxième licence de GSM.<br />

Donc, le prochain exploitant<br />

de cette licence, bien qu’il ne<br />

soit pas concerné par le service<br />

universel, doit participer<br />

au financement.<br />

Contraintes<br />

Ce qui ne va pas sans susciter<br />

quelques problèmes<br />

d’ordre juridique: la loi ne<br />

détermine pas à quel organe<br />

cette contribution devra être<br />

payée.<br />

Le service universel, c’est<br />

l’accès à la société de l’information<br />

et du savoir. En<br />

l’offrant, les pouvoirs publics<br />

ne pourront qu’éviter que se<br />

creusent davantage des disparités<br />

excessives qui menacent<br />

notre société.<br />

Menaces qui ont pour<br />

nom les nouveaux visages de<br />

l'analphabétisme: l’analphabétisme<br />

de l’information.<br />

En effet, le <strong>Maroc</strong> accuse<br />

un retard en matière de technologies<br />

de l’information.<br />

Selon Larbi Ajjoul, Secrétaire<br />

d’État chargé de la Poste et<br />

des Technologies de l’information,<br />

"la télédensité, qui<br />

est actuellement de 5,4%, est<br />

loin de répondre à nos ambitions.<br />

Nous voulons aller au delà<br />

de 13% dans un proche avenir<br />

et rendre accessible le téléphone<br />

à chaque famille.<br />

Notre objectif est aussi l’élargissement<br />

de cette notion<br />

d’accès à d’autres services<br />

comme Internet- demain plus<br />

besoin d’avoir un PC portable<br />

à portée de main, un simple<br />

téléphone mobile GSM équipé<br />

d’une carte modem, d’un<br />

abonnement Internet et d’une<br />

carte de paiement suffit – au<br />

niveau de la population, étant<br />

donné qu’il s’agit d’un critère<br />

d’évolution des sociétés.<br />

Ce sont des paramètres de développement<br />

qu’il ne faut pas<br />

négliger".❏<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 369 - Du 23 au 29 avril 99


FOIRE<br />

Le Forum de lÕŽtudiant et de la formation tient sa 8 me Ždition ˆ la Foire de Casalanca<br />

SAUVER<br />

LÕƒCOLE!<br />

Les ministères de l’Éducation<br />

nationale, de<br />

l’Enseignement supérieur,<br />

la Formation professionnelle,<br />

la Recherche<br />

scientifique… et tous les<br />

Par Bachir THIAM<br />

autres départements ministériels<br />

concernés ont-ils besoin<br />

d’espace de débats ? de<br />

forum? de confrontations<br />

d’idées?<br />

La question mérite d’être<br />

posée, tant qu’ils n’en ont jamais<br />

manifesté le besoin;<br />

bien sûr, mis à part le travail<br />

de la Commission spéciale<br />

éducation-formation, décidée<br />

par Sa Majesté le Roi<br />

Hassan II, sous la direction de<br />

Abdelaziz Meziane Belfquih,<br />

qui planche toujours sur sa<br />

copie, à rendre à la fin de<br />

l’année scolaire, pour proposer<br />

un modèle d’enseignement<br />

sur mesure à l’école<br />

publique marocaine, surtout...<br />

Notons aussi le souci qui<br />

motive l’organisation du<br />

Forum de l’étudiant, visant<br />

invraisemblablement à instaurer<br />

un espace de réflexion<br />

sur le devenir de l’éducation<br />

et de la formation au <strong>Maroc</strong>.<br />

En tout cas, c’est ce qui<br />

se dégage du propos de<br />

Mohcine Berrada, paru dans<br />

la presse nationale. M.<br />

Berrada, organisateur et directeur<br />

de publication de la<br />

revue L’Étudiant <strong>Maroc</strong>ain<br />

défend mordicus que son<br />

souci est resté inchangé depuis<br />

la naissance de l’idée de<br />

doter ce secteur d’un espace<br />

de réflexion. Et le dit sans<br />

sourciller: "Notre objectif,<br />

c’est de faire du Forum un<br />

véritable espace de réflexion,<br />

de confrontation des idées et<br />

des expériences ".<br />

Contours<br />

Le contour, sinon les<br />

contours du Forum de l’Étudiant<br />

et de la Formation sont<br />

ainsi tracés. Huitième du genre,<br />

ce forum se déroule du 22<br />

au 25 avril 1999 à la Foire<br />

internationale de Casablanca,<br />

sous l’égide des ministères<br />

de l’Éducation nationale, de<br />

l’Enseignement supérieur, de<br />

la Formation des cadres et de<br />

la Recherche scientifique, du<br />

Développement social, de<br />

l’Emploi et de la Formation<br />

professionnelle.<br />

Se voulant un programme<br />

d’animation, le Forum de<br />

l’Étudiant et de la Formation<br />

s’emploie à développer, année<br />

après année, sa thématique<br />

pour cibler la plus large<br />

population concernée possible.<br />

Et Dieu sait-ce n’est<br />

pas ce qui manque dans<br />

notre pays.<br />

Ainsi, cette année, deux<br />

vastes volets se partagent le<br />

contenu du programme proposé<br />

aux exposants.<br />

Le premier consacre les<br />

différents cursus scolaires<br />

touchant les formations professionnelles,<br />

les formations<br />

qualifiées et les formations<br />

supérieures et le deuxième<br />

tourne autour de l’information<br />

sur les métiers, soutenue<br />

par un cycle de conférences<br />

animées par des professionnels<br />

de différents secteurs.<br />

Tel " Le métier du journaliste<br />

au <strong>Maroc</strong> " thème de<br />

l’exposé animé par notre<br />

confrère Nabil Benabdellah,<br />

directeur de publication du<br />

journal Al Bayane, prévu le<br />

samedi 24 avril à partir<br />

de17h30.<br />

Défis<br />

Des thèmes sur " Le métiers<br />

d’expert comptable "<br />

animé par Moulay Ahmed<br />

Skalli Houssiani, expertcomptable,<br />

membre de<br />

l’Ordre des experts comptables<br />

du <strong>Maroc</strong>, sur les métiers<br />

des orthodentistes et<br />

consorts sont au programme.<br />

Mais s’il est vrai que le<br />

Forum de l’Étudiant tire sa<br />

particularité dans sa capacité<br />

à varier sa thématique à<br />

chacune de ses éditions, cette<br />

année, c’est un invité surprise<br />

qui a fait une entrée fort<br />

remarquable.<br />

Nous avons nommé le désormais<br />

célèbre sigle EF,<br />

English First, au fronton de<br />

Benomar Center de Maârif<br />

à Casablanca. En effet, c’est<br />

le stand de EF -English First<br />

- sous la direction de son<br />

General Manager, Hassan<br />

Benomar, qui a ravi la vedette<br />

aux exposants. Ça<br />

change de l’enseignement<br />

classique, intitutionnel,<br />

conventionnel... Un stand at-<br />

• Hassan Benomar Général Manager de English First.<br />

© Ph. MHI<br />

22<br />

trayant, animé par une tombola<br />

non moins attrayante qui<br />

a fait courir beaucoup de visiteurs.<br />

La raison est toute simple:<br />

l’heureux gagnant bénéficiera<br />

d’un séjour linguistique<br />

à Londres de deux semaines<br />

(Prise en charge complète).<br />

Et les recettes de cette tombola<br />

seront versées intégralement<br />

à AGIR. Qui agit<br />

mieux?<br />

Plus de cent exposants,<br />

allant d’universités aux opérateurs<br />

en matière d’éducation,<br />

en passant par des établissements<br />

d’enseignement<br />

supérieur privés, des établissements<br />

de formation professionnelle<br />

publics et privés…<br />

prennent part à cette<br />

foire.❏<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 369 - Du 23 au 29 avril 99


A MON AVIS<br />

CLƒMENCE<br />

CARACTƒRISƒE<br />

Trois mois de prison avec sursis, pour<br />

Mohamed Selhami, directeur de <strong>Maroc</strong><br />

<strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> (MHI), autant pour<br />

Amale Samie, journaliste. Le juge<br />

Abdelmajid Fikri a peut-être estimé que le<br />

verdict était encore trop clément, il l’a donc<br />

agrémenté de 696 000 Dirhams d’amende<br />

et autres frais.<br />

Aziz Chihal, animateur de "Studio 5"<br />

émission que vous ne connaissez pas tous,<br />

loin s’en faut, s’est estimé injurié lorsque<br />

Amale Samie a dénoncé son incompétence<br />

grave et déclaré que les programmes de la<br />

RTM étaient un complot de la bêtise contre<br />

la culture et un crime contre l’humanité.<br />

Bien. Aziz Chihal a bénéficié d’une formidable<br />

publicité gratuite dans les colonnes<br />

de MHI. <strong>Il</strong> serait avisé d’exploiter très vite<br />

le filon en sollicitant de nouveaux sponsors<br />

pour son " émission ". Et en augmentant ses<br />

tarifs.<br />

MHI, pour le juge Fikri, est un repaire de<br />

plumitifs spécialisés dans l’injure contre<br />

Aziz Chihal. Que fait le juge ? <strong>Il</strong> délivre une<br />

amende-matraque, à MHI, assortie de 3 mois<br />

de cabane avec sursis. C’est que Monsieur<br />

le juge ne plaisante pas. On est dans un tribunal,<br />

pas à un spectacle de Bziz ou de Saïd<br />

Naciri.<br />

Le verdict prononcé va faire jurisprudence.<br />

La condamnation va faire école. Elle<br />

figurera dans les manuels juridiques et les<br />

publications universitaires. N’en doutez<br />

point.<br />

Sur quelle base l’amende a été calculée<br />

? Sur la base de contrats publicitaires passés<br />

entre des sponsors et Aziz Chihal et qui<br />

auraient été annulés à la suite de l’article de<br />

Amale Samie.<br />

Pourquoi 3 mois de prison ? Quand MHI<br />

le saura, vous serez les premiers à être au<br />

courant.<br />

Mais pour que vous constatiez par vousmêmes<br />

que le juge Fikri n’a pas eu la main<br />

lourde, nous vous livrons le texte intégral<br />

du jugement prononcé contre MHI. Le juge<br />

a été équitable et généreux.<br />

Sa bienveillance sera reconnue à l’échelle<br />

planétaire. Nonchalamment ballottée sur<br />

le réseau Internet, la sentence qu’il a prononcée<br />

confirmera au monde qu’au <strong>Maroc</strong>,<br />

la justice va parfois à une telle vitesse qu’elle<br />

dépasse la démocratie.<br />

Ici, la presse est libre. On émet une opinion<br />

sur la médiocrité d’un animateur télé<br />

et sur la nullité des programmes de la chaîne<br />

qui l’inflige aux <strong>Maroc</strong>ains depuis des années<br />

et clac ! Trois mois de cachot et arrosage<br />

à la mitrailleuse lourde de la trésorerie<br />

d’un journal indépendant.<br />

Le juge Fikri et la RTM ont plusieurs<br />

longueurs d’avance sur nous, en matière<br />

d’impartialité, d’indépendance, de liberté<br />

d’expression et de pratique démocratique.<br />

Sans parler du respect dû aux téléspectateurs.<br />

Ces pédagogues nous ont fait un cours<br />

magistral, mais MHI n’a rien compris. En<br />

tout cas, il n’a pas compris une chose : il<br />

n’est pas en phase avec l’ère de progrès et<br />

d’ouverture que nous vivons. Mais MHI a<br />

fait appel quand même. Téméraire ? <strong>Il</strong> faudra<br />

voir.❏<br />

JUSTICE<br />

LÕaffaire MHI - Aziz Chihal telle que prononcŽe par le tribunal de<br />

1 re instance dÕAnfa<br />

LE JUGEMENT<br />

DU PROCéS<br />

Au nom de Sa Majesté le<br />

Roi. Le 05 Avril 1999, Le<br />

Tribunal de première instance<br />

d'Anfa, statuant en matière<br />

correctionnelle, a rendu le jugement<br />

dont suit la teneur:<br />

Entre:<br />

Le Procureur du Roi du<br />

Tribunal de céans,<br />

Les parties civiles demanderesses:<br />

- Aziz Chihal<br />

- Société Spectop<br />

Prise en la personne de son représentant<br />

juridique Aziz Chihal.<br />

Ayant pour leur mandataire,<br />

Me Abderrahman Fraïkech, avocat<br />

à Casablanca.<br />

Et les accusés:<br />

1- Amale Samie Fils de<br />

Abdellatif, marocain, né en 1944,<br />

de sa mère Khadija, fille de Abbas,<br />

marié, Directeur journaliste, demeurant,<br />

à Casablanca.<br />

2- Mohamed Selhami fils de<br />

Aziz, marocain, né en 1954, de sa<br />

mère Amina Benjelloun, marié,<br />

Directeur de Journal, demeurant<br />

Normandie II Bir Anzarane à<br />

Casablanca.<br />

Prévenus en vertu de la plainte<br />

directe pour diffamation et injures;<br />

faits prévus et punis par les<br />

articles 47-48 du code de la presse,<br />

442, 443 du code pénal, commis<br />

dans le ressort judiciaire du<br />

Tribunal de céans, et ce, depuis un<br />

temps non prescrit en matière correctionnelle.<br />

Ayant pour mandataire en justice,<br />

Me El Ferdaous Abdellah,<br />

avocat à Casablanca.<br />

Les faits<br />

Vu la plainte directe déposée<br />

par Me Fraikech pour le compte de<br />

son mandant Aziz Chihal au greffe<br />

du Tribunal de céans en date du<br />

14/1/99, dont la taxe judiciaire a été<br />

acquittée selon récépissé n°83421,<br />

aux termes de laquelle il expose:<br />

Qu'il est producteur de télé<br />

exerçant l'animation artistique, de<br />

sorte qu'il produit et présente dans<br />

ce cadre l'émission Studio 5 diffusée<br />

par la première chaîne.<br />

Qu'il s'expose à la critique à<br />

l'instar du reste des artistes dans<br />

les divers mass média;<br />

Que toutefois, il a fait l'objet<br />

d'un article vexatoire et partial de<br />

la part du premier accusé Amale<br />

Samie, publié dans l'hebdomadaire<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> édité à Casablanca<br />

en langue française;<br />

Que l'article a englobé des<br />

termes ignobles qui dépassent la<br />

qualification de diffamation et d'injure,<br />

par exemple: mielleux, maniéré,<br />

faux, méprisant, mièvre,<br />

grassement imbécile et faussement<br />

enthousiaste;<br />

Que bien plus, il est même allé<br />

jusqu'à qualifier l'exposant de<br />

nullité la plus crasse et de brouet<br />

si infect, et que son émission est<br />

une célébration triomphale de la<br />

médiocrité et constitue une arme<br />

de guerre contre les citoyens;<br />

Que ces faits portent atteinte à<br />

l'honneur de l'exposant et à la<br />

considération de sa personne, et<br />

constituent le délit de diffamation<br />

prévu et puni par l'article 442 du<br />

code pénal.<br />

Que la diffamation et l'injure<br />

publique sont punies conformément<br />

aux dispositions du dahir du<br />

15/11/1958 portant code de la<br />

presse;<br />

Que l'auteur de l'article et le directeur<br />

de publication sont respectivement<br />

considérés coupables<br />

conformément aux dispositions<br />

de l'article 67 du code de la presse<br />

ci-dessus;<br />

Qu'étant donné que cet acte a<br />

causé un grave préjudice à l'exposant,<br />

à savoir la privation de sa<br />

société SPECTOP qu'il dirige de<br />

plusieurs marchés, de telle sorte<br />

qu'il présente des pauses publicitaires<br />

pendant la diffusion de son<br />

émission Studio 5 au profit de<br />

nombreuses sociétés;<br />

Qu'il contracte des contrats<br />

avec ces sociétés par l'intermédiaire<br />

de la Société SPECTOP cidessus,<br />

et qu'après la publication<br />

de l'article objet de la plainte, plusieurs<br />

Sociétés ont annulé leurs<br />

commandes qu'elles avaient adressées<br />

à l'exposant;<br />

Qu'ainsi, ALIF Communication<br />

a annulé la commande<br />

n°98/93 de l'ordre de 80.500 Dh,<br />

et que le même Établissement a<br />

annulé deux commandes pour le<br />

même motif, de l'ordre de<br />

600.000Dh;<br />

Que la Société METAL<br />

Emballage a annulé, à son tour, sa<br />

commande de l'ordre de 163.000<br />

Dh en raison de l'article objet de<br />

la plainte;<br />

Que de même, l'exposant a subi<br />

un préjudice du fait de cet acte<br />

en sa qualité de journaliste, d'artiste<br />

et de producteur de télévision,<br />

ayant un large public aussi bien à<br />

l'intérieur qu'à l'extérieur.<br />

24<br />

Que l'article en question est<br />

susceptible de porter atteinte à sa<br />

réputation et à sa crédibilité, et de<br />

provoquer un écho non louable<br />

dans les rangs de ses fans et de ses<br />

admirateurs;<br />

Que c'est pourquoi, l'exposant<br />

sollicite en la forme de déclarer la<br />

plainte directe recevable, au fond<br />

sur l'action publique, de déclarer<br />

les accusés ci-dessus coupables<br />

conformément aux articles de<br />

poursuites, et sur l'action civile<br />

consécutive, de condamner les accusés<br />

à lui payer solidairement la<br />

somme de 816.500 Dh à titre d'indemnité<br />

matérielle et la somme<br />

de 1.000.000 Dh à titre d'indemnité<br />

morale, et de leur imputer les<br />

entiers dépens.<br />

Que la cause fut alors enrôlée<br />

à l'audience du 1.3.99, à laquelle<br />

les accusés ont comparu tout en<br />

étant épaulés par leur défenseur<br />

M. Abdellah El Fardaous, de même<br />

qu'a comparu Me Fraikech<br />

pour le plaignant.<br />

Qu'après avoir vérifié l'identité<br />

des accusés, Me Abdellah El<br />

Ferdaous est intervenu en précisant<br />

que l'article objet de la plainte<br />

directe avait été publié au numéro<br />

307 daté du 30/1/1998, et<br />

que la plainte directe avait été déposée<br />

le 14.1.1999;<br />

Que les actions publique et civile<br />

résultant des infractions prévues<br />

par le Dahir portant code de<br />

la presse sont forcloses par l'écoulement<br />

de cinq mois francs à<br />

compter du jour de la perpétration.<br />

Que de même, la plainte directe<br />

n'a pas détaillé clairement<br />

l'infraction qui a causé le préjudice<br />

et qui justifie des revendications<br />

civiles et que la société<br />

SPECTOP n'est pas en droit de<br />

déposer plainte.<br />

Qu'après que le Tribunal ait décidé<br />

de joindre les moyens de forme<br />

au fond, l'accusé Amale Samie<br />

a été avisé de l'objet de la plainte<br />

directe, notamment des termes figurant<br />

dans l'article, traduits par<br />

un traducteur assermenté; qu'ainsi<br />

il a confirmé que l'article parlait<br />

de l'émission et de la manière de<br />

sa présentation, et que les termes<br />

y consignés étaient ordinaires et<br />

n'avaient pas pour but d'outrager le<br />

plaignant.<br />

Qu'ensuite, le second accusé<br />

Mohamed Selhami a été, également,<br />

avisé de l'objet de la plainte<br />

directe, notamment des termes<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 369 - Du 23 au 29 avril 99


JUSTICE<br />

consignés dans l'article; qu'ainsi, il a<br />

déclaré que l'accusé Samie Amale est<br />

un journaliste connu et distingué en<br />

cette qualité; qu'il existe une manière<br />

de présenter l'information; qu'il remarque<br />

quotidiennement la liberté de<br />

presse et d'expression; que les termes<br />

de l'article, par exemple, le fait d'aller<br />

se faire implanter des cheveux,<br />

étaient ordinaires;<br />

Que le terme "faussement enthousiaste"<br />

signifie improviste; que<br />

le terme "imbécile" est courant en<br />

langue française; et que le terme "basse<br />

besogne" ne porte pas atteinte à<br />

l'honneur de Aziz Chihal;<br />

Qu'il a ajouté que tout journaliste<br />

assume sa responsabilité, et qu'il ne<br />

constate plus l'existence d'article ordinaire;<br />

Qu'il a achevé sa déclaration en<br />

précisant que les termes de son article<br />

n'avaient pas pour but de porter<br />

atteinte à la partie plaignante.<br />

Que de ce fait, la parole a été donnée<br />

à Me Frakech qui a confirmé que<br />

la diffamation était évidente dans la<br />

cause et que le défaut d'établir le fit<br />

de diffamation constituant une présomption<br />

à leur encontre;<br />

Que la seule raison invoquée par<br />

le rédacteur pour convaincre le<br />

Tribunal est que l'émission déplait à<br />

sa famille, et que les choses dites par<br />

Samie dans son article revêtent l'aspect<br />

d'agressivité;<br />

Que l'écriture ironique est un art,<br />

voire une discipline sublime qui requiert<br />

une grand éminence;<br />

Qu'après avoir étalé les succès<br />

connus par l'émission tant à l'intérieur<br />

qu'à l'extérieur et décliné l'identité<br />

de la personne du présentateur de<br />

l'émission, Me Fraikech a sollicité,<br />

en dernier lieu, de prononcer jugement,<br />

sur l'action publique, conformément<br />

aux articles de poursuites, et<br />

sur l'action civile, d'allouer l'indemnité<br />

détaillée dans la plainte directe.<br />

Que M. le Procureur du Roi a,<br />

alors, étalé ses réquisitions tendant à<br />

l'application de la loi; puis Me El<br />

Ferdaous a pris la parole pour le<br />

compte de la partie accusée et confirmé<br />

ses moyens de forme qu'il avait<br />

soulevés, ajoutant que l'article était<br />

écrit en langue française et que la traduction<br />

produite n'était ni judiciaire<br />

ni faite par un traducteur spécialiste,<br />

notamment que le langage de l'article<br />

était bien tissé et que les termes de<br />

l'article étaient invraisemblables par<br />

rapport à la teneur de la plainte;<br />

Que par ailleurs, le plaignant s'est<br />

servi de l'article avec sélectivité;<br />

- Qu’en se référant à la plainte directe,<br />

le Tribunal remarquera qu’elle<br />

ne comprend aucune diffamation<br />

au sens de l’article 44;<br />

-Qu’après avoir exposé ses<br />

moyens de défense et ses observations,<br />

les accusés ont eu la parole en<br />

dernier;<br />

- Qu’ensuite, le Tribunal a décidé<br />

de mette la cause en délibéré pour<br />

l’audience du 22.3.99 prorogée à celle<br />

du 5.4.99.<br />

- Qu’après en avoir délibéré<br />

conformément à la loi.<br />

Sur la forme de la plainte directe.<br />

Sur les moyens de forme :<br />

Sur la prescription :<br />

- Attendu qu’en se référant aux<br />

modifications introduites par le Dahir<br />

de 1973 à propos de la prescription<br />

des infractions résultant de la presse,<br />

ils s’avèrent que ledit Dahir a élevé<br />

le délai de prescription à un an au lieu<br />

de cinq mois tel que prévu par le<br />

Dahir du 15.11.1958 dans l’article<br />

78, ce qui rend l’exception de prescription<br />

mal fondée et échet, en conséquence,<br />

de la débouter.<br />

- Attendu que les moyens de forme<br />

qui obligent le Tribunal de leur<br />

donner suite sont les moyens sérieux<br />

et fructueux quant à l’action publique,<br />

or les moyens invoqués par le défenseur<br />

de la partie accusée sont dépourvus<br />

de cette qualité, ce qui échet<br />

de passer sous silence à ce propos.<br />

- Attendu qu’outre ce qui précède,<br />

la plainte directe a rempli toutes les<br />

conditions de forme requises par la loi,<br />

donc elle est recevable en la forme.<br />

Sur le fond de la plainte directe<br />

- Attendu que la partie plaignante<br />

a formulé sa plainte en vertu de laquelle<br />

elle sollicite de déclarer les accusés<br />

ci-dessus coupables pour diffamation<br />

en injure publique, de les<br />

condamner à lui payer solidairement<br />

la somme de 815.500 Dh à titre d’indemnité<br />

pour le préjudice matériel,<br />

et la somme de 1.000.000 Dh à titre<br />

d’indemnité pour le préjudice moral,<br />

et de les condamner aux entiers dépens.<br />

- Attendu que les accusés ont nié<br />

la teneur de l’objet de la plainte directe<br />

en confirmant que les termes de l’article<br />

publié dans l’hebdomadaire<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> étaient complètement<br />

ordinaires, qu’ils ne comprenaient<br />

aucune diffamation ou injure et que<br />

le but n’en était pas d’outrager à l’auteur<br />

de la plainte directe.<br />

- Attendu qu’en se référant aux<br />

stipulations du Dahir du 15.11.1958,<br />

il s’avère que :<br />

" Toute allégation ou imputation<br />

d’un fait qui porte atteinte à l’honneur<br />

ou à la considération des personnes<br />

ou du corps auquel le fait est<br />

imputé, est une diffamation lorsqu’elle<br />

est publiée directement ou par<br />

voie de reproduction, alors que l’injure<br />

est toute expression outrageante<br />

ou terme de mépris.<br />

-Attendu qu’en se référant à l’article,<br />

objet de la plainte directe, publié<br />

dans le numéro 307 édition du<br />

24 au 30 janvier 1998, le Tribunal remarquera<br />

qu’il comprend un ensemble<br />

de faits et de termes diffamatoires<br />

imputés à la partie plaignante.<br />

-Que lors des débats engagés par<br />

le Tribunal, la partie accusée n’a pas<br />

pu les établir ni produire des preuves<br />

à ce propos, mais elle s’est contentée<br />

dans sa réplique à préciser que la teneur<br />

de l’article, objet de la plainte<br />

directe, n’avait pas pour but de porter<br />

atteinte à l’honneur et à la considération<br />

de la partie plaignante.<br />

- Que cette réplique est contraire<br />

au code de la presse qui impose au<br />

journaliste qui engage sa responsabilité<br />

sur le plan judiciaire, de produire<br />

les appuis et bases tenus en<br />

compte par lui dans la publication,<br />

de l’information et des faits imputés<br />

à la personne diffamée, en lui fixant<br />

un laps de temps qu’il doit observer<br />

et dans lequel il doit produire les<br />

preuves.<br />

- Attendu qu’en se référant à l’article<br />

49 du code de la presse, il s’avère<br />

qu’il confirme que l’établissement<br />

de la preuve du fait imputé à la per-<br />

- Attendu que la partie accusée est tenue<br />

d’indemniser la partie plaignante pour<br />

la perte de gain et le préjudice qu’elle a subis<br />

du fait de l’article publié, et conformément à<br />

la règle générale en ce que le dommage<br />

doit être réparé.<br />

sonne diffamée est seul susceptible<br />

d’entraîner l’innocence quant à l’accusation<br />

au sens du code pénal, ce<br />

que la partie accusée dans la plainte<br />

directe n’est pas parvenue à établir<br />

au Tribunal..<br />

- Attendu que suivant les motifs<br />

précités, il s’avère que l’acte perpétré<br />

par l’accusé Amale Samie constitue<br />

les deux délits d’injure et de diffamation<br />

à son égard, et eu égard à la<br />

responsabilité graduelle prévue par<br />

le code de la presse, le directeur de<br />

l’hebdomadaire Mohamed Selhami<br />

est considéré comme étant co-auteur<br />

et complice dans la divulgation de<br />

l’infraction de presse par voie de sa<br />

publication dans son hebdomadaire<br />

dont il est responsable, ce qui échet<br />

de les en déclarer coupables conjointement.<br />

- Attendu qu’eu égard au défaut<br />

d’antécédents des prévenus et à leurs<br />

conditions socialises, le Tribunal estime<br />

leur accorder le bénéfice des circonstances<br />

atténuantes.<br />

Sur les revendications civiles :<br />

-Attendu que la partie plaignante<br />

a sollicité de lui accorder les revendications<br />

détaillées dans sa plainte<br />

directe, au motif qu’il présente des<br />

pauses publicitaires au profit de plusieurs<br />

sociétés pendant la diffusion<br />

de son émission de télé Studio 5.<br />

- Qu’il passe des contrats avec ces<br />

sociétés par l’intermédiaire de la société<br />

SPECTOP, qu’après la publication<br />

de l’article, objet de la plainte,<br />

plusieurs sociétés ont annulé les<br />

commandes qu’elles avaient faites.<br />

- Attendu que l’article ci-dessus,<br />

objet d’inculpation, est de nature à<br />

causer un préjudice à l’exposant et à<br />

porter atteinte à l’activité de sa société<br />

qui exerce dans le domaine de<br />

l’information, notamment en matière<br />

de publicité qui constitue la prin-<br />

cipale ressource financière de son<br />

émission diffusée à la première chaîne,<br />

en l’occurrence Studio5.<br />

- Attendu qu’en se référant aux<br />

commandes en vertu desquelles la<br />

partie plaignante a justifié le volet civil<br />

de sa plainte et qui ont été annulées<br />

à cause de la presse, il appert à<br />

travers la mine du document portant<br />

le n°9 qu’elles ont atteint le montant<br />

de 636.000,00 dh.<br />

- Attendu que la partie accusée est<br />

tenue d’indemniser la partie plaignante<br />

pour la perte de gain et le préjudice<br />

qu’elle a subis du fait de l’article<br />

publié, et conformément à la<br />

règle générale en ce que le dommage<br />

doit être réparé.<br />

- Attendu que les sommes revendiquées<br />

à titre d’indemnité, fixées au<br />

montant de 1.000.000 Dh, sont exagérées,<br />

ce qui échet de les ramener à<br />

la somme raisonnable à l’appui du<br />

pouvoir discrétionnaire du Tribunal en<br />

la matière.<br />

- Qu’en application des articles<br />

346, 349, 676 et 679 du code de procédure<br />

pénale, 55 du code pénal et<br />

du Dahir du 15.11.1958.<br />

Par ces motifs<br />

- Le tribunal, statuant en premier<br />

ressort, publiquement et contradictoirement<br />

:<br />

1 – En la forme :<br />

- déclare la plainte directe recevable<br />

en la forme<br />

2 Au fond :<br />

Sur l’action publique :<br />

- déclarer les accusés Amale<br />

Samie et Mohamed Selhami coupables<br />

pour les faits leur étant reprochés<br />

en vertu de la plainte directe et<br />

condamne chacun d’eux à trois mois<br />

d’emprisonnement avec sursis et à<br />

une amende ferme de 1.000 Dh (mille<br />

dirhams).<br />

- Les condamne aux dépens avec<br />

contrainte au minimum.<br />

Sur l’article civil :<br />

- Condamne les accusés ci-dessus<br />

à payer au profit du plaignant, la somme<br />

de 636.000,00 Dh (six cent trente<br />

six mille dirhams) à titre de valeur<br />

des commandes annulées en raison<br />

de la publication de l’article, ainsi<br />

qu’une indemnité civile de l’ordre de<br />

60.000 Dh (soixante mille dirhams),<br />

à payer par le propriétaire de l’hebdomadaire,<br />

conformément à l’article<br />

69 du code de la presse.<br />

- Condamne ce dernier aux dépens,<br />

avec durée de contrainte par<br />

corps fixée au minimum.<br />

- écarte le reste des revendications.<br />

- Ainsi jugé et prononcé le présent<br />

jugement les jours, mois et an<br />

que dessus, par le Corps composé de:<br />

Mr Abdelamajid Fikri : Président<br />

Mr Imad Mostapha : Membre<br />

Mr El Mouden Abou Saâd :<br />

Membre<br />

Mr Bichri Nasaltana : représentant<br />

du ministère public,<br />

Avec l’assistance de Achira<br />

Abderrahmane : Secrétaire greffier.❏<br />

Le président ,<br />

Le greffier.<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 369 - Du 23 au 29 avril 99<br />

25


CONFRATERNITƒ<br />

RESPECT<br />

ET DIGNITƒ<br />

L<br />

’élan de solidarité formidable dont<br />

a bénéficié MHI lors de cette affaire<br />

Chihal-Issari est porteur d’espoir.<br />

D’abord il nous réchauffe le cœur en<br />

tant que journalistes professionnels<br />

ayant une haute idée de notre profession<br />

et une conscience aiguë du rôle<br />

que nous pouvons jouer, ensemble dans<br />

l’élargissement des espaces de liberté<br />

et de démocratie dans notre pays.<br />

Ensuite cette action collective,<br />

consciente délibérée et assumée annonce<br />

que les journalistes <strong>Maroc</strong>ains<br />

ont décidé d’exister désormais en tant<br />

que corps constitué, conscient de ses<br />

devoirs, de ses responsabilités et des<br />

charges morales qui pèsent sur lui. Le<br />

corps des journalistes marocains ne<br />

peut plus tolérer d’être méprisé, dévalorisé<br />

et surtout traîné collectivement<br />

dans la boue. <strong>Il</strong> revendique un<br />

statut social qui soit à la hauteur de sa<br />

mission et une visibilité sociale qui<br />

l’extraie des lieux communs charriés<br />

par des lecteurs de rien sur l’indignité<br />

de la presse. Le temps de la stigmatisation<br />

facile est révolu. Ni la gestion des<br />

entreprises de presse, ni la formation<br />

de qualité des journalistes, ni leur niveau<br />

de qualification ne permettent aujourd’hui<br />

d’évaluer cette profession<br />

par des clichés éculés. Les nouveaux<br />

journalistes sont bel et bien là, et ils<br />

ont besoin d’être perçus différemment.<br />

<strong>Il</strong>s refusent le mépris.<br />

L’action solidaire des journalistes<br />

marocains pour soutenir un confrère<br />

dans l’épreuve montre d’une manière<br />

éclatante la maturation d’une profession<br />

qui est en passe de relever d’une<br />

manière endogène ses propres défis :<br />

une meilleure posture déontologique,<br />

un souci moral plus élevé, une organisation<br />

syndicale plus structurée et<br />

une affirmation plus accentuée de son<br />

rôle au service d’une opinion publique<br />

plurielle avide d’informations, d’éclairages<br />

et d’analyses pour mieux appréhender<br />

son environnement qui<br />

s’éveille à la démocratie. Dans tous les<br />

pays du monde, les journalistes et les<br />

juges font bon ménage pour bâtir une<br />

société plus transparente, plus juste et<br />

plus égalitaire. Ensemble ils insufflent<br />

des idées de progrès et consolident l’État<br />

de droit. Ce n’est pas le cas malheureusement<br />

dans notre pays. Où le<br />

délit de presse, même quand il n’est<br />

pas constitué, est apprécié d’une manière<br />

pénale. Où le préjudice même<br />

quand il est hypothétique est sanctionné<br />

par des sommes ahurissantes.<br />

Non. La route est fausse. Le journaliste<br />

a autant besoin de respect et de dignité<br />

qu’un juge dans l’exercice de ses<br />

fonctions encore faut-il que l’un et<br />

l’autre soient simultanément respectables<br />

et irréprochables. Sinon, c’est<br />

la démocratie qui est malade. Que nos<br />

confrères solidaires trouvent ici l’expression<br />

de nos remerciements les plus<br />

chaleureux car ils ont éclairé le chemin<br />

de notre profession d’un jour nouveau.<br />

Pour qu’aucun journaliste au <strong>Maroc</strong><br />

ne soit plus jamais condamné à la prison<br />

pour ses idées.❏<br />

Khalil HACHIMI IDRISSI.<br />

L ’hebdomadaire MHI vient d’être<br />

condamné pour diffamation de<br />

l’animateur télé, Aziz Chihal. Le tribunal<br />

est allé trop fort dans la sentence<br />

prononcée contre un organe de<br />

presse. La justice marocaine qui n’est<br />

point outillée pour évaluer s’il y a eu<br />

diffamation ou non dans un article de<br />

presse, peut-elle réellement servir<br />

nombreux abus de la liberté d’expression.<br />

L’affaire <strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> révèle les<br />

limites d’une justice qui attend toujours<br />

sa mise à niveau.<br />

Du jamais vu dans les annales de<br />

la presse indépendante. Et la presse<br />

tout court. L’hebdomadaire <strong>Maroc</strong><br />

<strong>Hebdo</strong> vient d’être condamné par le<br />

Tribunal de première instance de Casa<br />

Anfa à une lourde amende et à des<br />

peines d’emprisonnement pour Amale<br />

Samie, en tant qu’auteur d’un article<br />

jugé diffamatoire, et Mohamed<br />

Selhami en tant que directeur de la<br />

publication.<br />

Le journal était poursuivi par Aziz<br />

Chihal, animateur d’une émission télé<br />

à La RTM. Ce dernier reprochait à<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> de l’avoir diffamé lors<br />

de la chronique habituelle et féroce<br />

de Amale Samie intitulée "Faut-il<br />

vous l’envelopper?"<br />

Si certains journalistes de l’hebdomadaire<br />

reconnaissent que le chroniqueur<br />

n’est pas allé de main morte<br />

pour critiquer Aziz Chihal, ils refusent<br />

le terme de diffamation. Pour eux,<br />

Amale Samie a un style particulier,<br />

<strong>Il</strong>s ont écrit ...<br />

UN JUGEMENT SƒVéRE<br />

Par Ali M’RABET<br />

En réponse à votre communiqué<br />

adressé au Syndicat national de<br />

la presse marocaine, au sujet du verdict<br />

prononcé par le tribunal de première<br />

instance de Casablanca-Anfa,<br />

dans l'affaire Aziz Chihal, le bureau<br />

national du SNPM, après délibération,<br />

vous informe de ce qui suit:<br />

1- La position du SNPM à propos<br />

des émissions culturelles présentées<br />

par la télévision marocaine est claire.<br />

Le syndicat a déjà critiqué le recours<br />

de la première chaîne à ce genre de<br />

société pour produire des programmes<br />

qui portent atteinte au goût du public,<br />

alors que des compétences appartenant<br />

à cette chaîne sont marginalisées.<br />

L'émission "studio5" est l'archétype<br />

de ces produits futiles présentés par la<br />

iconoclaste, qui souvent fait grincer les<br />

dents mais qui, " en aucun cas, n’a<br />

pour objectif d’insulter ou de diffamer<br />

quiconque. Amale se réconcilie<br />

souvent avec ses "victimes ". C’est la<br />

règle du jeu ".<br />

Et d’ailleurs, assurent-ils, le but de<br />

la chronique de Samie est de critiquer,<br />

même sévèrement, et non de<br />

chanter des louanges. "C’est le propre<br />

de tout travail journalistique " s’indigne<br />

un autre rédacteur. Mais, apparemment,<br />

cette explication n’a pas<br />

satisfait les juges. D’où la lourde<br />

condamnation qui s’en est suivie.<br />

Trois mois de prison avec sursis<br />

pour Amale Samie et Mohamed<br />

Selhami, et 660.000 Dh d’amende.<br />

Un jugement qui étonne par sa sévérité.<br />

Pour Khalil Hachimi Idrissi, rédacteur<br />

en chef de <strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> "<br />

ces condamnations ne visent ni plus<br />

ni moins que la fermeture de la publication,<br />

puisque nous somme incapables<br />

de trouver une somme pareille<br />

".<br />

Du jamais vu<br />

Pour le moment, le journal n’en<br />

est pas là. Après avoir interjeté appel,<br />

les responsables du titre de presse ont<br />

diffusé un communiqué dans lequel<br />

ils demandent la collaboration et la<br />

solidarité de tous les journalistes marocains<br />

pour contrer ce qu’ils appellent<br />

"une grave atteinte à la liberté<br />

d’expression". M. Hachimi Idrissi,<br />

qui prépare une riposte médiatique<br />

ne peut s’empêcher du pouffer d’indignation<br />

face à ce qu’il considère,<br />

comme "une conjuration ".<br />

Et de prévenir, dans un long article<br />

paru vendredi dernier, que "si<br />

nous devons tous dans cette affaire<br />

aller en prison parce qu’un juge ignore<br />

apparemment le droit de la presse,<br />

nous assumerons notre responsabilité<br />

professionnelle dans la dignité. Au<br />

26<br />

moins comme cela, nous saurons dans<br />

quel pays nous vivons ". D’un point<br />

de vue objectif, la condamnation<br />

contre l’hebdomadaire casablancais<br />

apparaît plus comme une mise au pas<br />

que comme une punition juste.<br />

Car, c’est incompréhensible que<br />

pour quelques malheureux mots, le<br />

"pêché mignon " de notre confrère<br />

Amale Samie, <strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> soit obligé<br />

de débourser une somme astronomique<br />

qui mettrait en péril toute l’entreprise<br />

de presse. S’il devait y avoir<br />

" punition ", ce serait plutôt aux lecteurs<br />

qui payent chaque semaine 6 dirhams<br />

d’en prendre une. En cessant<br />

par exemple d’acheter cette publication.<br />

Attention danger!<br />

Une critique, même féroce et exagérée,<br />

comme l’aime Samie, reste ce<br />

qu’elle est: une critique. Et puis, s’il<br />

y a eu réellement diffamation, fallaitil<br />

en arriver à exiger, comme l’a fait<br />

Aziz Chihal, 180 millions de centimes,<br />

et d’en obtenir une soixante en<br />

guise de réparation morale?<br />

<strong>Il</strong> y a beaucoup, énormément, de<br />

téléspectateurs marocains qui n’aiment<br />

pas le programme de Studio 5.<br />

C’est leur droit. Sont-ils pour autant<br />

condamnables?<br />

Devraient-ils se délester de<br />

quelques millions de centimes à<br />

chaque fois qu’ils diront du mal de<br />

cette émission?<br />

La réponse est assurément négative.<br />

Car toucher la liberté de tout un<br />

chacun, et surtout celle de la presse<br />

dont le rôle est d’informer, de faire<br />

dans la critique, frise la censure la<br />

plus odieuse. La plus dangereuse<br />

aussi. Donc, attention danger. <strong>Il</strong> y va<br />

de la liberté d’expression. Une liberté<br />

qui, si elle reste contrôlée par une justice<br />

inexperte et point outillée pour<br />

cela, n’en sera plus une.❏<br />

Le Syndicat national de la presse marocaine soutient MHI<br />

CONDAMNATION INJUSTE<br />

télévision marocaine. Par ailleurs, le<br />

SNPM a toujours demandé que les<br />

transactions et les procédures financières<br />

administratives soient transparentes,<br />

dans le but de combattre la corruption,<br />

le clientélisme et le népotisme.<br />

2- Le bureau national prend acte<br />

de la double sanction, civile et pénale,<br />

prononcée contre <strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong>.<br />

Nous rappelons à cet effet que le<br />

syndicat, dans ses propositions d'amendement<br />

du code de la presse, a appelé<br />

à la suppression des sanctions d'emprisonnement,<br />

pour ne retenir que les<br />

amendes, pour les délits de presse.<br />

Quant à l'affaire elle-même, le bureau<br />

national considère qu'un citoyen a le<br />

droit de recourir à la justice s'il estime<br />

avoir subi un préjudice, à condition<br />

que le procès soit équitable. En conséquence,<br />

le syndicat exprime sa disponibilité<br />

à assurer le suivi de cette affaire<br />

et soutenir la revendication de <strong>Maroc</strong><br />

<strong>Hebdo</strong> pour une justice indépendante<br />

et intègre.<br />

4- Le bureau national rappelle ses<br />

positions quant au respect de la déontologie<br />

professionnelle et son appel<br />

aux journalistes pour qu'ils évitent tout<br />

ce que peut lui nuire. Le bureau rappelle<br />

également que plusieurs affaires<br />

concernant la déontologie professionnelle<br />

sont actuellement devant la<br />

justice, ces affaires ne doivent pas être<br />

traitées de manière éclectique.❏<br />

Le syndicat national de la presse<br />

marocaine- Rabat<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 369 - Du 23 au 29 avril 99


CONFRATERNITƒ<br />

Un hebdomadaire, <strong>Maroc</strong><br />

<strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong>, son<br />

Directeur responsable, Mohamed<br />

Selhami, un journaliste,<br />

Amale Samie, viennent d'être<br />

Par Fahd YATA<br />

condamnés en première instance<br />

par un tribunal casablancais.<br />

Le verdict semble particulièrement<br />

sévère pour nos<br />

confrères puisque la condamnation<br />

pour diffamation comporte<br />

trois mois de prison avec<br />

sursis et plus 660.000 dirhams<br />

de dommages et intérêts.<br />

Une telle sentence ne saurait<br />

laisser indifférent tout homme<br />

de presse et La Nouvelle<br />

Tribune assure nos confrères de<br />

sa solidarité de principe, entière<br />

et agissante. Mais cette affaire,<br />

qui n'est pas vraiment la<br />

première du genre, mérite<br />

quelques remarques. En effet,<br />

un communiqué de <strong>Maroc</strong><br />

<strong>Hebdo</strong> en appelle au soutien de<br />

la profession. En d'autres occasions<br />

pourtant, aucun de ceux<br />

qui se réclament aujourd'hui de<br />

la presse indépendante, ne jugèrent<br />

utile d'exprimer leur solidarité<br />

envers un rédacteur en<br />

chef lui aussi condamné pour<br />

diffamation en janvier 1996, sur<br />

une plainte d'un opérateur économique.<br />

<strong>Il</strong> est vrai que la sentence<br />

était légère, mille dirhams<br />

<strong>Il</strong>s ont écrit ...<br />

INTOUCHABLES<br />

LibertŽ de la presse<br />

MHI DEVANT LA JUSTICE<br />

Notre confrère <strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> vient d'être<br />

condamné à 3 mois de prison avec sursis<br />

et à une lourde amende de 660.000 dirhams pour<br />

avoir publié un article critique sur l'émission télévisée<br />

"Studio 5" diffusée par la RTM et animée<br />

par Aziz Chihal. Le délit serait, selon le<br />

plaignant, d'avoir grosso modo porté atteinte à<br />

la crédibilité d'une institution étatique et d'avoir<br />

dénigré une émission produite par ladite institution<br />

en la personne de son animateur.<br />

Ce qui est reproché à Amal Samie, auteur de<br />

l'article incriminé, n'est pas du tout nouveau.<br />

C'est généralement le discours de tout téléspectateur<br />

ayant à cœur de voir se développer la chaîne<br />

nationale par la programmation d'émissions<br />

de qualité, compatibles avec les aspirations du<br />

citoyen.<br />

Nous ne doutons pas un instant des compétences<br />

impartiales de la justice marocaine qui,<br />

seule, est habilitée à se prononcer sur les litiges<br />

estés devant les tribunaux; cependant, nous pensons<br />

qu'une telle amende est à mesure de gre-<br />

d'amende. Pourtant, certains<br />

journaux se pleurent à mettre<br />

en exergue cette condamnation<br />

tandis qu'une chaîne de télévision,<br />

privée à l'époque, en faisait<br />

un spot publicitaire…<br />

La question est sans doute<br />

tout autre aujourd'hui car, depuis,<br />

la presse qui s'auto-qualifie<br />

d'indépendante, s'est développée,<br />

a gagné en puissance, en<br />

impact et influence, en crédibilité.<br />

Mais, en même temps,<br />

une dérive certaine s'est accentuée,<br />

des pratiques malsaines<br />

sont apparues et quelques individus<br />

peu recommandables ont<br />

investi le milieu médiatique.<br />

Les insultes d'un titre à<br />

l'autre sont devenues usuelles,<br />

la titraille tapageuse a fait école,<br />

tandis que de nombreux journalistes,<br />

éprouvés ou à peine<br />

débutants, animés par le seul<br />

esprit de lucre, se sont mis à<br />

vendre leur plume au plus offrant.<br />

C'est cette dérive qui a<br />

conduit à la situation actuelle.<br />

Car, en fait, la presse indépendante<br />

n'existe pratiquement pas.<br />

Qui, hormis La Nouvelle<br />

Tribune et l'Économiste, publie<br />

ses comptes annuels dans ses<br />

propres colonnes, conformément<br />

aux prescriptions légales<br />

en matière de presse? Beaucoup<br />

de nos confrères qui affirment<br />

leur alignement, taisent leurs tirages<br />

ou l'exagèrent, cachent<br />

leurs soutiens financiers, maquillent<br />

leurs structures juridiques,<br />

montrent des moyens<br />

sans rapport avec leur capital<br />

déclaré…<br />

Être indépendant, en fait,<br />

n'est donné qu'à ceux qui se sen-<br />

tent forts, parce que par<br />

exemple à l'abri des contrôles<br />

fiscaux, des vérifications douanières,<br />

des questions de la<br />

CNSS. Être indépendant, c'est<br />

d'abord et avant tout, se référer<br />

en permanence à une éthique<br />

stricte, une déontologie incontournable.<br />

Être indépendant,<br />

c'est refuser l'insulte facile, le<br />

dérapage systématique, l'outrance<br />

dans l'écrit, qu'il soit analytique<br />

ou descriptif. Être indépendant,<br />

enfin, c'est refuser<br />

l'accroche ou le titre faciles, l'attaque<br />

gratuite, la personnalisation<br />

diabolisante, le règlement<br />

des comptes, personnel ou par<br />

procuration.<br />

Être indépendant, c'est donc<br />

respecter l'autre comme il doit<br />

vous respecter, en refusant les<br />

coups de Jamac, en s'interdisant<br />

le débauchage, le pillage<br />

intellectuel, le plagiat des lendemains…<br />

Cet état médiatique<br />

“idéal” n'existe pas, ce qui explique,<br />

peut-être, ce verdict<br />

d'instance.<br />

La profession, qui ne saurait<br />

ignorer la loi, ne manquera<br />

pourtant pas de réagir et de<br />

faire corps avec nos confrères<br />

Selhami et Samie.<br />

Mais, disons-le franchement<br />

et sincèrement “l'affaire <strong>Maroc</strong><br />

<strong>Hebdo</strong>” est l'occasion d'un<br />

changement qui devra être radical.<br />

C'est aux journaux et aux<br />

journalistes de faire en sorte<br />

qu'ils soient intouchables.<br />

Non parce qu'ils seront audessus<br />

ou hors la loi, mais parce<br />

que leurs écrits ne seront pas<br />

condamnables ! ❏<br />

ver dangereusement le budget de fonctionnement<br />

de notre confrère dont le réalisme n'est<br />

plus à décrire. L'article mis en cause méritait-il<br />

pareille sanction?<br />

Si maintenant tout le monde, dès qu'une tournure<br />

de phrase jugée déplaisante ou à cause de<br />

propos qu'il sent le concerner, se plaît à mener<br />

devant les tribunaux des journaux et des journalistes<br />

qui se respectent, on peut dire adieu à<br />

la liberté de la presse. Déposons, alors, les armes<br />

pour ne pas irriter les sensibilités et faire des<br />

mécontents. Voilà une autre leçon sur la transparence…<br />

À l'heure où l'État affiche ses intentions d'appui<br />

proche à la presse indépendante, elle lui coupe<br />

l'herbe sous les pieds.<br />

En cet épisode douloureux de la liberté de la<br />

presse au <strong>Maroc</strong>, nous soutenons entièrement<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong>, M. Selhami et M. Samie ainsi<br />

que tous ceux qui, au nom de la liberté, sont persécutés<br />

et censurés.❏ L’ÉCHO TOURISTIQUE<br />

27<br />

NE DITES PAS É<br />

MAIS DITES<br />

Tremblez, chroniqueurs, et verdissez<br />

de peur de ce qui<br />

risque de vous arriver si le juge<br />

Abdelmajid Fikri fait école! Vous<br />

qui faites métier de traquer la bêtise<br />

et de débusquer la médiocrité<br />

vous qui, matin et soir, menez<br />

la vie dure aux responsables Par Saïd SEDDIKI<br />

de la télévision, à ses "animateurs<br />

" et à ses " artistes " auto proclamés irréprochables<br />

et qui sévissent, impunément, dans notre<br />

boîte à images!<br />

<strong>Il</strong> vous en coûtera, comme il semble devoir en<br />

coûter à Mohamed Selhami et à Amale Samie : des<br />

mois de cachot et des amendes astronomiques! C’est,<br />

tout compte fait, trop cher à payer pour le vain plaisir<br />

de s’être payé la tête de quelque hurluberlu malfaisant,<br />

de quelque "star " nocive et absolument inappropriée<br />

comme on dit, depuis le Monicagate, de<br />

tout ce qui est lamentable et dérisoire!<br />

Ne vous avisez plus de vouloir redresser des torts,<br />

rectifier des écarts, rogner les ailes à l’ignorance et<br />

à la fatuité, dénoncer la méchante facilité, le sousdéveloppement<br />

culturel érigé en système d’abrutissement<br />

et d’obscurantisme. Négligez les gémissements<br />

et les plaintes des télespectateurs qui fuient en<br />

masse les télévisions nationales. Que vous importe,<br />

du reste? Vous ont-ils demandé de vous muer en garde-chiourmes,<br />

en censeurs vigilants et bon voyants?<br />

Si, de plus, vous êtes talentueux et opportuns, si<br />

vous vous piquez d’humour de bon aloi, si vous avez<br />

des choses intéressantes et utiles à dire et à écrire, et<br />

si vous savez bien les "trousser" pour servir la vérité<br />

et ceux qui en sont les adeptes, alors là, "hadari,<br />

hadari, le juge Abdelmajid Fikri vous a à l’œil, doublement!<br />

Et cet œil-là est celui d’un Non! Non! Je<br />

ne vous dirai pas de quel œil il s’agit. Je suis, moi,<br />

un chroniqueur honnête, simple, normal en un mot<br />

et n’ai nul souci d’être traîné devant l’injustice de mon<br />

pays pour "outrage à magistrat "!<br />

Faites comme je fais, amis confrères – pamphlétaires<br />

: cultivez l’euphémisme et ayez recours à la litote<br />

qui ne blesse ni ne défrise. Ne dites, plus courtoisement,<br />

qu’il n’a pas inventé la poudre. Ne dites<br />

pas que c’est un danger public ou une catastrophe ambulante,<br />

mais optez plutôt pour le langage policé et<br />

de bon ton en disant que ce n’est pas un bienfait des<br />

dieux et que des catastrophes, même statiques, eh bien<br />

! on en a vu pire et on s’en est sorti pas tout à fait en<br />

morceaux, Dieu merci!…<br />

Ne dites pas de tel autre animateur – le métier, on<br />

le voit, est très couru! Doublé d’un comédien – qu’il<br />

se dit! – que le "produit " qu’il a commencé de présenter<br />

à la RTM est une chose navrante, qu’il est ennuyeux,<br />

sans flamme ni imagination, qu’il reste dans<br />

la droite ligne de ce qu’il a commis précédemment<br />

! Pour sauvegarder votre liberté, votre sécurité et vos<br />

économies, dites plutôt, pourquoi pas, que la dite<br />

émission ne casse rien – sinon nos têtes! – et qu’à<br />

tout prendre son producteur et principale "vedette"<br />

est un génie méconnu, notamment par les chroniqueurs<br />

de presse, ces faiseurs d’embarras et de chichis.<br />

Formulées ainsi, vos remarques et vos critiques<br />

risquent de passer. Vous n’aurez pas, un procès sur<br />

les bras et vous éviterez ainsi les foudres disproportionnées<br />

du juge Fikri que nous n’aurons garde d’égratigner.<br />

La prudence étant désormais expressément<br />

recommandée, il est bon pour tout un chacun de s’y<br />

plier! Elle ne nous empêche cependant pas de dire<br />

toute notre solidarité aux confrères Selhami et Samie.<br />

<strong>Il</strong>s savent qu’elle leur est, dans l’épreuve, toute acquise.❏<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 369 - Du 23 au 29 avril 99


CONFRATERNITƒ<br />

CRIME<br />

ET CHåTIMENT<br />

<strong>Il</strong> ne fallait pas s’arrêter en si bon<br />

chemin. Soixante six millions de<br />

centimes et trois mois de prison<br />

avec sursis pour le directeur de<br />

"<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong>",<br />

Mohamed Selhami et pour son<br />

chroniqueur Amale Samie, n’est-ce<br />

Par Naïm KAMAL pas peu? On ne demanderait pas la<br />

potence pour ne pas ameuter les<br />

adversaires de la peine capitale, mais pendant qu’on y<br />

était, il ne fallait pas se gêner. Dire que la Télévision<br />

marocaine est un crime contre l’humanité, qualifier un<br />

illustre producteur-animateur, Aziz Chihal en l’occurrence,<br />

de nullité incurable est un rare gravissime délit<br />

de lèse-RTM. Nullité, à la rigueur, mais incurable…<br />

c’est une condamnation sans appel de nature à désespérer<br />

l’homme du genre humain. Et tout ce qui est "de<br />

nature à ", conformément au fameux dahir de 1935<br />

abrogé seulement dans le texte, est à réprimer sans hésitation<br />

ni indulgence. Ah ! <strong>Il</strong> n’a pas dit incurable<br />

Amale Samie, mais qu’est-ce qu’il a dit alors?<br />

Imbécile ? Qu’est ce que je vous disais, c’est grave imbécile.<br />

Con, passe, mais imbécile rampant alors qu’il<br />

se présente chez nous chaque jour à l’heure de l’apéritif<br />

en vrai bipède sous les traits du parfait homme depuis<br />

que celui-ci est descendu de l’arbre, revient à véhiculer<br />

une fausse information. Du ferme, ça, ça aurait<br />

été du solide comme jugement. Comment non? Si à<br />

côté des "vérités dangereuses " qu’on s’interdit de dire,<br />

on ne peut plus dire, non plus, les vérités seulement<br />

"désagréables à entendre ", ne vaudrait-il pas mieux<br />

croupir en prison? Si le champ de la sacralité recouvre<br />

désormais aussi les roturiers, comment ferons-nous<br />

pour distinguer et honorer la noblesse, déférencier le<br />

bon grain de l’ivraie?<br />

Manque de pot. Le verdict est tombé le jour même<br />

où le ministre de tutelle, M. Azziman, parlait de la corruption<br />

qui gangrène la justice et de la résistance aux<br />

réformes. Le juge a pris peur et a liquéfié la fermeté<br />

par une dose de sursis.<br />

Dommage, je les vois bien, moi, Mohamed Selhami<br />

et Amale Samie (ça rime) en tenue rayée de mauvais<br />

gibiers, portant comme matricule de détenu le numéro<br />

de l’édition où l’article incriminé est paru. En souvenir<br />

de leurs facéties. Mohamed Selhami dans le rôle des<br />

frères Dalton réunis et Amale Samie dans celui du Cid<br />

de l’écriture qui gicle l’encre plus vite que l’ombre<br />

dans laquelle aurait dû mettre le juge de Casablanca.<br />

Entre deux parties de cartes, ils pourraient méditer, en<br />

contemplant le bleu à travers la petite lucarne de leur<br />

cellule, les choses de la vie, les raisons de l’existence,<br />

le secret de l’éternité, les causes de la mort et du néant,<br />

lire dans les Aphorismes qu’il est impossible de porter<br />

à travers la foule le flambeau de la vérité sans brûler ici<br />

et là une barbe ou une perruque " telle celle, invisible,<br />

que porte comme un fard l’animateur de "Studio5". <strong>Il</strong>s<br />

pourraient aussi réfléchir sur "l’enfer c’est l’autre" de<br />

Sartre ou se pencher sur " la nausée" du même philosophe.<br />

<strong>Il</strong>s en déduiraient avec philosophie que ce que<br />

l’on pense, il ne faut pas toujours le dire, ce que l’on<br />

dit, il ne faut pas toujours l’écrire, et pour écrire, il n’ y<br />

a rien de tel que le miel du sujet, verbe, compliment<br />

même sans objet direct.<br />

Trois mois c’est vite passé. Au sortir de leur séjour<br />

dans le quartier européen d’Oukacha, Mohamed<br />

Selhami ajoutera à sa déjà longue biographie un passage<br />

par les geôles de l’allergie à la liberté de ton de la<br />

presse et Amale Samie, déjà prix Atlas du roman, nous<br />

gratifiera d’un Goncourt sur les faiblesses des hommes<br />

et leur petitesse, la misère des gens et l’indigence de<br />

leur humour.<br />

<strong>Il</strong> en a le talent et la langue, il est vrai un rien pendu.<br />

Mais qui parle encore de pendaison? ❏<br />

<strong>Il</strong>s ont écrit ...<br />

<strong>Il</strong> m'est arrivé d'écrire, il y a<br />

moins de deux ans, sur la<br />

question de la diffamation dans<br />

une affaire qui a opposé un<br />

homme d'affaires à un confrère.<br />

Et dans cette affaire, j'étais<br />

du côté de la personne diffamée,<br />

en dépit du fait que la personne<br />

poursuivie était un<br />

confrère. À l’époque j’avais<br />

fait l'objet de nombreux reproches<br />

tous en rapport avec<br />

le devoir de solidarité professionnelle.<br />

Mais ces remarques<br />

n'ont pas réussi à ébranler ma<br />

conviction que le principe de la<br />

liberté d'expression n'a d'autres<br />

limites que celles qui touchent<br />

les autres dans leur honneur et<br />

leur dignité. Je me souviens<br />

avoir dit à l’époque que la personne<br />

diffamée, qui reçoit un<br />

coup de feu mortel, ne saurait<br />

être " ressuscitée " qu'à travers<br />

un jugement intègre, rapide et<br />

ferme qui la réhabilite et nous<br />

prévient, nous autres journalistes,<br />

contre nos dérapages,<br />

nos erreurs et de l’abus dont<br />

font preuve certains d'entre<br />

nous à utiliser ce qui est considéré<br />

comme le quatrième pouvoir.<br />

Aziz Chihal, le producteur<br />

de Studio 5, est un citoyen auquel<br />

s'applique ce qui est valable<br />

pour tous. <strong>Il</strong> s’est senti<br />

lésé par un article mordant de<br />

la part de notre confrère Amale<br />

Samie de <strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong>. <strong>Il</strong> est<br />

possible que le journaliste se<br />

soit trompé et que l'animateur<br />

de télévision en ait été lésé.<br />

Dans un État de Droit, on a<br />

dans ce cas recours à la justice,<br />

qui se prononce, et l'affaire<br />

est close.<br />

On s'attendait à vivre une<br />

affaire banale dans le cadre<br />

d'une des plaintes en diffamation,<br />

rares dans un pays comme<br />

le nôtre où les citoyens ont<br />

plus recours à la justice pour<br />

"coups et blessures" que pour<br />

injures et diffamation.<br />

Notre confrère <strong>Maroc</strong><br />

<strong>Hebdo</strong> international<br />

(MHI) vient d'être condamné<br />

à l'occasion de la publication<br />

d'un article jugé diffamatoire,<br />

signé Amale Samie critiquant<br />

une émission de télévision animée<br />

par Aziz Chihal. Trois<br />

mois de prison avec sursis pour<br />

l'auteur de l'article.<br />

Trois mois de prison avec<br />

sursis pour Mohamed Selhami<br />

STUDIO<br />

66 MILLIONS !<br />

La pire des supputations<br />

nous ramenait au procès<br />

Amaoui, par exemple, dans le<br />

cadre duquel le tribunal a prononcé,<br />

pour des raisons politiques,<br />

une peine de deux années<br />

d'emprisonnement, ou les<br />

dizaines de procès dans lesquels<br />

Si Mohamed El Berini a<br />

comparu lorsqu'il était directeur<br />

du quotidien Al Ittihad Al<br />

Ichtiraki. Plus d'une fois, les<br />

tribunaux ont prononcé des<br />

peines de plusieurs mois de<br />

prison avec sursis. Mais nos<br />

espoirs ont été déçus et l'impensable<br />

s'est produit. Aziz<br />

Chihal a pu à obtenir ce que<br />

nul tribunal marocain n'a jamais<br />

prononcé en faveur d'une<br />

personne diffamée : 66 millions<br />

de centimes de dommages<br />

et 3 mois de prison avec<br />

sursis pour les confrères Amale<br />

Samie et Mohamed Selhami, le<br />

directeur de la publication.<br />

Qu’a donc pu commettre<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> pour qu'il soit<br />

tenu de débourser 66 millions?<br />

Aziz Chihal est certes un citoyen,<br />

mais il est vrai aussi qu'il<br />

présente un produit médiocre.<br />

Et le fait de dire qu'une personne<br />

fait un travail médiocre,<br />

ne constitue pas une atteinte à<br />

son honneur.<br />

En fait, c'est Aziz Chihal<br />

lui-même qui porte atteinte à<br />

notre goût et méprise notre intelligence.<br />

Formuler ce constat,<br />

relève de l'essence même de la<br />

liberté d'expression. La télévision<br />

marocaine, qui défie une<br />

société tout entière, gouvernement<br />

compris, n'est pas bien<br />

placée pour faire sienne l'affaire<br />

Aziz Chihal, si affaire il<br />

y a. Quand les responsables<br />

de <strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> sont contactés<br />

et qu’on leur demande de<br />

verser au producteur de l'émission<br />

une indemnisation contre<br />

son silence, selon ce qu'a écrit<br />

notre confrère Khalil Hachimi<br />

Idrissi dans le dernier numéro<br />

en sa qualité de directeur de la<br />

publication et enfin une amende<br />

de 666.000 dirhams.<br />

Une première dans les annales<br />

de la presse indépendante.<br />

Et la presse en général.<br />

Après avoir interjeté appel, les<br />

responsables de l'hebdomadaire<br />

ont diffusé un communiqué<br />

dans lequel ils dénoncent<br />

l'accaparement des<br />

moyens de la première chaîne<br />

28<br />

Par Nourredine MIFTAH<br />

(NDLR, MHI n° 367) de l'hebdomadaire,<br />

c'est du chantage<br />

caractérisé.<br />

Nous avons été affligés de<br />

cette situation dans laquelle<br />

nous pourrions nous trouver<br />

un jour. Nous serions alors<br />

contraints de payer le prix fort<br />

de notre profession : le prix de<br />

l'investissement dans un secteur<br />

qui, s'il préserve la pérennité<br />

de son institution, peut se<br />

prévaloir d’avoir accompli une<br />

grande réalisation et ne parlons<br />

pas des bénéfices. Le prix<br />

de démarches harassantes auprès<br />

de sources d’information<br />

multiples et réservées. Le prix<br />

de " batailles " déclenchées<br />

sciemment par ceux que la parole<br />

dérange.<br />

Si l’on y rajoute le prix<br />

d'une simple critique exprimée<br />

dans un commentaire et sanctionnée<br />

par une amende de 66<br />

millions, nous n'aurions plus<br />

qu'à fermer nos institutions et<br />

à nous chercher une autre profession.<br />

Ce qui renforce davantage<br />

l’impact de cette "calamité",<br />

c'est qu’il s’agit en l’occurrence<br />

d’un journal indépendant,<br />

ne bénéficiant ni de la<br />

subvention de l’État, ni d’un<br />

parapluie protecteur. Dans ce<br />

contexte, nous serions presque<br />

acculés à convenir qu’indépendant<br />

rime avec orphelin.<br />

Imaginons donc le scénario<br />

suivant : Incapable de verser<br />

l’amende à laquelle il a été<br />

condamné, <strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> ferme<br />

boutique.<br />

Aziz Chihal continuerait à<br />

nous regarder du haut de son<br />

Studio 5, ses biens accrus de 66<br />

millions de centimes !<br />

Nous espérons que justice<br />

sera rendue à nos confrères en<br />

appel.<br />

La compagnie de <strong>Maroc</strong>-<br />

<strong>Hebdo</strong> est meilleure qu’un million<br />

d'épisodes de l’émission<br />

Studio 5. ❏<br />

TEL UN COUPERET<br />

et demandent la collaboration<br />

et la solidarité de tous les journalistes<br />

pour mettre fin à “cette<br />

nouvelle forme de censure<br />

qui ne dit pas son nom”. Pour<br />

la presse d'une manière générale,<br />

et la presse indépendante,<br />

en particulier, le couperet<br />

qui vient de tomber sur nos<br />

confrères de MHI est lourd de<br />

conséquences.❏ Le Quotidien<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 369 - Du 23 au 29 avril 99


CONFRATERNITƒ<br />

Vous avez entendu parler du<br />

dernier film de Robert<br />

Redford, "l'Homme qui murmure<br />

à l'oreille des chevaux"? À<br />

Rabat, il semble que quelqu'un a fait<br />

plus fort: il murmurait à l'oreille des<br />

lions. La presse de la semaine dernière<br />

a consacré une grande place à<br />

un trafic de viande d'âne qu'un tenancier<br />

de gargote fourguait sous forme<br />

de merguez dans un quartier populaire<br />

de la capitale. L'affaire est,<br />

comme on dit, entre les mains de la<br />

justice. D'abord, il faut dire qu'un type<br />

capable de chouraver la bouffe<br />

des lions, même en captivité au zoo,<br />

doit sûrement avoir un truc balèze.<br />

Ou peut-être est-ce un copain des<br />

lions, qui l'aiment bien et lui laissent<br />

leur gigot de bourriques, épaule et<br />

morceaux de choix. Je ne vois pas<br />

d'autres explications à moins qu'il<br />

leur murmure des choses par nous<br />

ignorées mais que des fauves pigent<br />

au quart de tour.<br />

On dit que c'est un préposé à la<br />

boustifaille des fauves qui serait de<br />

mèches avec la marchande de saucisses<br />

d'âne. Mais même dans ce caslà,<br />

il est fort, ce mec. Les consom-<br />

<strong>Il</strong>s ont écrit ...<br />

On peut murmurer ˆ l'oreille des chevaux, mais aussi des lions et des sponsorsÉ<br />

660.000<br />

Dh à titre<br />

de dommages<br />

–<br />

intérêts et<br />

3 mois de<br />

prison<br />

avec sur-<br />

Par A. DILAMI<br />

sis à l’encontre<br />

de M. Selhami et<br />

Amale Samie, de <strong>Maroc</strong><br />

<strong>Hebdo</strong>.<br />

Telle est la sentence du<br />

tribunal qui devait se prononcer<br />

à propos d’un article<br />

estimé diffamatoire à son encontre<br />

par Aziz Chihal, animateur<br />

de télévision.<br />

Tout d’abord la notion de<br />

diffamation elle même mérite<br />

d’être clarifiée. La chronique<br />

de Amale Samie est<br />

un style littéraire particulier<br />

qui peut être qualifiée de caricature<br />

littéraire.<br />

Toute appréciation doit se<br />

situer dans ce contexte : la<br />

caricature littéraire est-elle<br />

diffamatoire?<br />

Or, dès qu’elle ne porte<br />

atteinte ni à l’honnêteté, ni à<br />

la moralité de la personne<br />

SOIXANTE BåTONS<br />

ET SIX BRIQUES<br />

mateurs ne se sont rendus compte de<br />

rien pendant tout ce trafic qui a duré<br />

un moment tout de même. C'est<br />

vrai qu'ils ont perdu du poids. <strong>Il</strong> n'y<br />

a pas longtemps, en visitant le zoo.<br />

J'ai trouvé qu'ils avaient une petite<br />

mine. Surtout les lions. Par contre, les<br />

tigres étaient d'une humeur exécrable<br />

et lorgnaient dangereusement vers<br />

les bébés que des mamans tenaient<br />

dans leurs bras. C'est dangereux d'affamer<br />

les fauves, et en plus, c'est dégueulasse<br />

de faucher de la viande<br />

d'ânes à des animaux qui peuvent<br />

même pas aller en trouver ailleurs<br />

ou l'acheter chez le gargotier en question.<br />

Mais voilà, tout le monde veut<br />

gagner rapidement du fric sur le dos<br />

des lions (ce qui est vachement dur,<br />

je vous le concède) et des gens, mais<br />

ça, c'est assez courant. C'est tellement<br />

courant qu'un journal, <strong>Maroc</strong><br />

<strong>Hebdo</strong>, a été condamné à trois mois<br />

de prison avec sursis et à une amende<br />

de la somme rondelette de soixante-six<br />

millions de centimes. (Je l'écris<br />

en toutes lettres pour mesurer la lourdeur<br />

de la peine) pour la publication<br />

d'une chronique frappée au coin de<br />

la dérision, un genre journalistique<br />

QUESTIONS<br />

caricaturée, la caricature ne<br />

peut être considérée comme<br />

diffamatoire. De plus et en<br />

tout état de cause, la sévérité<br />

et la lourdeur de la<br />

condamnation inquiétent. En<br />

effet, la presse est certes un<br />

métier à risque, mais faut-il<br />

penser maintenant que ce<br />

risque se multiplie et devient<br />

de l’aléatoire?<br />

C’est d’autant plus inquiétant<br />

qu’il s’agit d’un<br />

journal indépendant.<br />

Que faut-il penser alors<br />

si l’on considère que la première<br />

condamnation importante<br />

en matière de diffamation<br />

frappe un journal indépendant<br />

: est-ce à dire que<br />

les risques encourus par cette<br />

presse là sont plus importants?<br />

Cela signifie-t-il que le<br />

système de la protection politique<br />

est indispensable au<br />

<strong>Maroc</strong>?<br />

Ce sont peut-être des<br />

questions exagérées. Les<br />

voies de recours n’étant pas<br />

épuisées, la Justice n’a pas<br />

encore dit son dernier mot.❏<br />

La justice, à l'issue d'un<br />

procès qui a duré près de<br />

18 mois, vient de se prononcer<br />

dans l'affaire qui opposait<br />

notre confrère <strong>Maroc</strong><br />

<strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> (MHI) à<br />

l'animateur de l'émission de<br />

la première chaîne, Studio 5<br />

en l'occurrence. Le tribunal<br />

de première instance de Casa-<br />

Anfa, dans son verdict rendu<br />

le 5 avril dernier, a requis<br />

une peine d'emprisonnement<br />

de trois mois avec sursis à<br />

l'encontre de l'auteur de l'article,<br />

jugé diffamatoire par la<br />

partie plaignante, et autant<br />

pour le directeur de l'hebdomadaire<br />

en la personne de<br />

Mohamed Selhami. Laquelle<br />

peine a été assortie d'une<br />

amende de 660.000 Dh que<br />

la publication devra verser à<br />

l'animateur de l'émission,<br />

qualifiée d' "indigence culturelle"<br />

par l'article de presse à<br />

l'origine de cette affaire. La<br />

rédaction de <strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong><br />

<strong>International</strong>, dans un communiqué<br />

rendu public vendredi,<br />

qualifie le verdict "disproportionné",<br />

allusion faite<br />

qui se pratique dans tous les pays démocratiques<br />

et où les poètes arabes,<br />

ante et post-islamiques, sont passés<br />

maîtres.<br />

Bon, c'est vrai que Amale Samie<br />

ne fait pas dans la poésie mais dans<br />

l'humeur versatile de l'instant.<br />

Cependant, de nombreux organes de<br />

presse et de télévision consacrent un<br />

espace privilégié à la dérision, qui<br />

est une autre forme de la critique traditionnelle<br />

sous forme de caricature<br />

écrite humoristique et forcément agaçante,<br />

des activités politiques, sociales<br />

ou culturelles. Manque de bol,<br />

c'est tombé sur une émission sponsorisée<br />

de télé que diffuse TVM et<br />

qui n'est ni politique ni sociale et encore<br />

moins culturelle.<br />

Bon, là, je vais commencer à faire<br />

attention parce qu'on a affaire à<br />

un type très fort et qui ne supporte pas<br />

la dérision. Surtout lorsqu'on lui traduit<br />

la chronique dans son patois et<br />

le chroniqueur en justice. <strong>Il</strong> a exigé<br />

cent quatre-vingt bâtons comme dédommagement<br />

parce qu'un journaliste<br />

a dit ce que disent au moins cinq<br />

millions de téléspectateurs marocains,<br />

sans compter les Chinois et<br />

à la sévérité de la sentence.<br />

Dans un long article intitulé<br />

"les nouveaux visages de la<br />

censure", paru dans la dernière<br />

livraison du MHI, son<br />

rédacteur en chef, Khalil<br />

Hachimi Idrissi, abonde dans<br />

le même sens en comparant<br />

le jugement à "une mise en<br />

faillite d'une entreprise de<br />

presse". Et K. Hachimi Idrissi<br />

de poursuivre:" (…) si nous<br />

devons tous dans cette affaire<br />

aller en prison parce qu'un<br />

juge ignore apparemment le<br />

droit de la presse, nous assumerons<br />

notre responsabilité<br />

professionnelle dans la dignité,<br />

(et) nous saurons dans<br />

quel pays nous vivons".<br />

Même son de cloche dans<br />

le communiqué cité plus haut<br />

qui classe le verdict parmi<br />

ces "pratiques" qui, d'après<br />

la rédaction de l'hebdomadaire,<br />

"menace(ent) ouvertement<br />

le contexte politique<br />

inauguré par l'alternance voulue<br />

par Sa Majesté le Roi, fragilisent<br />

notre pays et son processus<br />

démocratique et porte(ent)<br />

atteinte à son image".<br />

29<br />

Par Najib RAFAIF<br />

les Tibétains qui captent TVM sur<br />

le satellite. Toujours dans le registre<br />

des sous qu'on gagne sur le dos des<br />

médias mais sous d'autres cieux, car<br />

la connerie ignore les frontières, mais<br />

au moins, ailleurs, on en rigole sans<br />

passer à la caisse.<br />

Vous avez sûrement entendu parler<br />

de ces trois pieds nickelés qui ont<br />

inventé une disparition-bidon dans<br />

les Alpes, en France, pour vendre<br />

leur récit en exclusivité à Paris<br />

Match. La presse française entière<br />

s'est payée leur tête en les surnommant<br />

"les crétins des Alpes". <strong>Il</strong>s<br />

avaient demandé, eux aussi, soixante<br />

briques à Paris Match pour raconter<br />

leur fausse mésaventure. À<br />

ce jour, ils n'ont pas encore inventé<br />

de procès en diffamation à la presse.<br />

Vous avez remarqué que je n'ai<br />

pas cité une seule fois le nom de<br />

l'émission, ni celui de son animateur,<br />

ni de ses sponsors, ni de ses mentors.<br />

On ne prend jamais assez de<br />

précautions avec un homme qui murmure<br />

à l'oreille des sponsors.<br />

Ces derniers doivent être fiers des<br />

performances réalisées par leur vedette.❏<br />

SƒVéRE SANCTION<br />

Le procès, dont le verdict se<br />

veut comme une "sanction"<br />

de l'article de presse dans lequel<br />

son auteur se demandait<br />

"si le <strong>Maroc</strong> est à l'image de<br />

sa télé et vice-versa, nous<br />

sommes mal partis pour le<br />

21ème siècle", lance le débat<br />

sur les rapports entre la critique<br />

et la télévision qui, de<br />

par la médiocrité qu'elle véhicule,<br />

est en elle-même une<br />

provocation. D'où le rôle que<br />

doit jouer la critique, dans la<br />

presse écrite notamment,<br />

pour amener la télévision marocaine,<br />

toutes chaînes<br />

confondues, à adopter un nivellement<br />

par le haut et non<br />

pas par le bas comme c'est le<br />

cas jusqu'à présent. Ceci n'est<br />

possible que grâce à une critique<br />

constructive dont la mission<br />

est d'encourager la création<br />

télévisuelle intelligente<br />

–quand elle existe-, mais surtout<br />

de faire ressortir les travers<br />

du paysage télévisuel<br />

marocain (PTM) pour en faire<br />

un facteur de développement.❏<br />

Mokhtar Ghailani<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 369 - Du 23 au 29 avril 99


ILS SOUTIENNENT<br />

LA LIBERTÉ DE LA PRESSE<br />

Suite ˆ la condamnation disproportionnŽe et injuste de notre journal dans lÕaffaire MHI/Aziz Chihal, nos lecteurs et<br />

nos amis ont ŽtŽ nombreuxˆ nous Žcrire dans un geste de solidaritŽ et de soutien. Nous ne pouvons malheureusement<br />

pas passŽ tous les tŽmoinages que nous avons re us. Un numŽro entier du MHI nÕaurait pas suffi. Nous tenons<br />

Žgalement ˆ remercier tous les amis de MHI qui sont passŽs au 4, rue des Flamants pour venir personnellement,<br />

nous manifester leur soutien. Cet Žlan de solidaritŽ fantastique a rŽchauffŽ le cÏur de lÕŽquipe de MHI et dŽmontre<br />

que la libertŽ de la presse dans notre pays, peut avoir de beaux jours devant elle.<br />

CENSURE BæTE<br />

D 'habitude il ne faut pas commenter les<br />

décisions de justice surtout quand elles<br />

sont passibles d'appel, mais les habitudes<br />

doivent être parfois bousculées, et aujourd'hui<br />

c'est le cas, c'est une décision certes<br />

inique et grotesque, mais surtout, j'en suis<br />

sûr, la première d'une longue série, la censure<br />

nouvelle est arrivée !<br />

<strong>Il</strong> n y a plus de place à la censure directe,<br />

par la saisie d'un journal ou la mise au trou<br />

d'un journaliste, la censure nouvelle est arrivée<br />

! frapper là où ça fait mal, au portefeuille<br />

,=E0 la= trésorerie déjà chancelante de nos<br />

journaux, soixante bâtons pour avoir " insulté<br />

" CH ( excusez moi je ne suis pas millionnaire<br />

moi), le prix Nobel de la nullité et du<br />

mauvais goût, l'animateur le plus bête du<br />

PAI( paysage audiovisuel international).<br />

Mais pourquoi nous l'impose-t-on? on a<br />

eu des animatrices potiches, on s'est dit c'est<br />

pas grave elles sont belles et Dieu aime la<br />

beauté, on a eu quelques animateurs loin<br />

d'être des bombes, mais leur prestation faisait<br />

oublier leur physique ( Bouanani, Ali<br />

Hassan etc), mais alors le concentré de "ni<br />

beauté ni venue tôt " (traduisez) on l'a eu<br />

avec Mr CH.( Je dis monsieur car on ne sait<br />

jamais), et on a cru que ça était un défouloir,<br />

un punching-ball , un exutoire que dame<br />

RTM mettait gracieusement à notre disposition,<br />

mais non, soixante millions ça fait cher<br />

le punching-ball, dame RTM c'était donc sérieux,<br />

c'était bien un animateur qui en plus,<br />

non content de polluer notre quotidien par sa<br />

présence, s'est mis à produire l'argent du<br />

contribuable au service de la médiocrité , la<br />

censure nouvelle est arrivée, tout ça pour ça.<br />

Dites, finalement vous vous en tirez pas<br />

mal, imaginez que l'objet de votre article fut<br />

l'inénarrable présentateur du JT, vous en auriez<br />

peut être pris pour 20 piges ou perpète,<br />

enfin al hamdou lillah ela slama , vous l'avez<br />

échappé belle.<br />

Trêve de mots, passons aux choses sérieuses,<br />

de toute façon vous ferez appel, mais<br />

cela n'empêche pas de rester vigilant, et je<br />

propose à tous les lecteurs de MHI, d'ouvrir<br />

une souscription " anti-censure ", et j'ose espérer<br />

qu'il y a dans ce pays 6000 citoyens<br />

soucieux de la liberté de la presse et capables<br />

de payer 100 Dh chacun pour que ne meurt<br />

pas un journal ; pour desserrer l'étau de la<br />

censure et si le cas échéant, le jugement est<br />

révisé à la baisse ou à l'acquittement par la<br />

Cour d'appel, cet argent servirait une cause<br />

humanitaire .<br />

Les discours, c'est bien beau, l'action c'est<br />

encore mieux, alors.. action. Kamal Oufroukhi<br />

Nantes-France<br />

DƒBILITƒ<br />

<strong>Il</strong> n'y a pas que cette émission idiote qui peut<br />

être mise en cause (Studio Khancha) mais une<br />

bonne partie de la télé marocaine.<br />

Par exemple ces série mexicaines, est-ce que<br />

les responsables de la RTM (l'appellation responsable<br />

est ici seulement pour désigner les patrons)<br />

ont demandé aux <strong>Maroc</strong>ains s'il en veulent<br />

ou non ? C'est une question que je ne pose pas<br />

bien sûr sinon je serais traité d'idiot.<br />

L'émission Studio Khancha fait partie tout<br />

simplement d'un vaste programme dans lequel<br />

on trouve notamment les séries mexicaines ou<br />

encore ces séries dans lesquelles au lieu de proposer<br />

des solutions à certains problèmes de société<br />

on essaie de pousser les gens à accepter de<br />

faire partie des niveaux les plus bas de la société<br />

et ensuite les entraîner dans la banalisation de<br />

l'infidélité, et la prostitution, de l'immoralité et<br />

de la corruption etc.<br />

Revenons à votre problème, quand j'ai lu ce<br />

qu'a écrit Amale Samie, la première réaction que<br />

j'ai eue est que je ne suis plus seul et que au<br />

<strong>Maroc</strong>, il y a des gens intelligents qui osent s'opposer<br />

à la débilité et la création du ZÉRO<br />

NÉGATIF (ça vient de sortir à la RTM).<br />

Ensuite, je me suis posé la question simple<br />

suivante :<br />

Pourquoi cette émission est toujours à la télé?<br />

alors que quand je discute avec les gens (des<br />

<strong>Maroc</strong>ains bien sûr et autres de nationalités<br />

arabes j'ai honte d'en parler) qui regardent cette<br />

émission, tout le monde commence à insulter cet<br />

animateur (réanimateur de l'ignorance et maître<br />

de l'imbécillité).<br />

Pardonnez-moi, mais comme je suis installé<br />

ici en France depuis 13 ans, je me suis posé cette<br />

question un peu naïve car ici, quand une émission<br />

n'est pas acceptée par le public, la décision<br />

de la suspendre ou de l'annuler est prise le lendemain<br />

et sans autres considérations et sans pitié.<br />

Alors MHI, vous avez mon soutien dans<br />

votre combat contre l'idiot du village RTM. En<br />

vous souhaitant une victoire sur ce mal cancéreux,<br />

je vous dis au revoir et tenez bon car une<br />

grande majorité de <strong>Maroc</strong>ains pensent comme<br />

vous.<br />

Aissa de Toulouse<br />

aissa@cpa25.ups-tlse.fr<br />

OPPRESSION<br />

<strong>Il</strong> faut rappeler que l'Occident a obtenu et est<br />

arrivé à son zénith grâce à la liberté d'expression<br />

et non à l'oppression des critiques constructives.<br />

Hélas !<br />

À chaque fois que je crois que le <strong>Maroc</strong> est<br />

en voie de l'illumination, quelque chose de stupide<br />

et de nature arriérée l'emmène en sens inverse<br />

(trois pas en arrière pour un pas devant).<br />

Malheureusement !!!<br />

Samih Barehmi"<br />

barehmi@massed.net<br />

RIDICULE<br />

Je pense que le soutien à MHI contre une censure<br />

ridicule est un devoir et ce, pour plusieurs<br />

raisons dont les principales sont :<br />

-la qualité de votre journal et les efforts qu'il<br />

ne cesse d'entreprendre pour faire la lumière sur<br />

les vérités fondamentales.<br />

-la qualité médiocre de l'émission et de son<br />

animateur qui sont à l'origine de cette injuste<br />

condamnation.<br />

Je pense que MHI a encore une fois une raison<br />

d'être fier de la qualité de sa mission d'informer<br />

les <strong>Maroc</strong>ains de part le monde.<br />

Meilleures salutations et bonne continuation.<br />

Squalli-houssaini mohammed<br />

mhsqalli@hotmail.com<br />

REGRET<br />

Je regrette profondément toute action ayant<br />

pour but de nuire à la liberté de la presse au<br />

<strong>Maroc</strong>.<br />

Toutefois, la condamnation de votre journal<br />

n'est pas à mon sens une atteinte aux libertés<br />

fondamentales, bien au contraire cela me prouve<br />

qu'il y a bel et bien une justice qui protège les citoyens<br />

et les institutions des écarts et des abus de<br />

la presse, dont votre journal est adepte.<br />

Ce que je regrette, c'est par contre l'utilisation<br />

que vous faites de ce jugement (cela me rappelle<br />

vaguement l'incident du retrait de votre journal<br />

des kiosques qui a permis de faire décoller vos<br />

ventes pas la suite), alors que tout le monde sait<br />

de quelle obédience est votre journal.<br />

Au nom de la modernité de la presse, il serait<br />

temps d'évoluer du tabloïd et de la presse de caniveau<br />

vers un véritable journal d'investigation.<br />

En vous remerciant.<br />

Lamrani Yassir-France<br />

lamrani@ifrance.com<br />

ƒCÎUREMENT<br />

Assalam alaykoum <strong>Maroc</strong> hebdo international,<br />

Je suis un <strong>Maroc</strong>ain de Paris, et cela ne<br />

m'empêche pas de suivre les événements médiatiques<br />

et politiques de mon pays.<br />

J'étais heureux de savoir que la démocratie est<br />

en train de s'accomplir au <strong>Maroc</strong>, mais avec le<br />

jugement rendu concernant l'affaire Chihal-MHI,<br />

j'étais écœuré et "giflé" par une décision qui favorise<br />

les intérêts de quelques "personnes de<br />

l'ombre" et leur marionnette "chiale" et écrase la<br />

liberté de l'expression.<br />

Je dis : patience MHI et liberté d'expression<br />

et patience mon pays, la démocratie vaincra.<br />

Bravo Amale Samie et Mohamed Selhami.<br />

30<br />

khalid Benali<br />

benali72@yahoo.fr<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 369 - Du 23 au 29 avril 99


CHUTE<br />

Je suis fier de mon pays et de ses<br />

avancées démocratiques.<br />

Ainsi avais-je le privilège de clouer le bec à<br />

tous ceux qui, en France, avaient le malheur de<br />

critiquer le <strong>Maroc</strong> et ses institutions.<br />

Je leur disais nous avons une liberté d'expression<br />

et une intelligence qui dépasse la vôtre.<br />

Vous qui en Occident confondez souvent mot et<br />

maux et qui passez votre temps à surveiller tous<br />

les médias pour sévir au moindre dérapage.<br />

Cependant, voilà que j'apprends que des<br />

journalistes sont jugés et condamnés à la prison<br />

pour délit d'opinion.<br />

Que les propos de monsieur Amale Samie<br />

soient durs c'est un fait.<br />

Cependant les passages durs, où monsieur<br />

Amale Samie parle de crime contre l'humanité,<br />

sont à prendre dans le sens de l'image et non au<br />

pied de la lettre.<br />

Du moins tout être doté d'un minimum de<br />

bon sens devrait le comprendre.<br />

Si on croit les propos de monsieur Hachimi,<br />

à savoir que les directeurs de la chaîne marocaine<br />

auraient demandé de l'argent pour que monsieur<br />

machin retire sa plainte, alors le cas est<br />

grave car il s'agit :<br />

- D'un chantage puni par la loi de monsieur<br />

Fikri .<br />

- Cas de corruption avéré par deux hauts<br />

fonctionnaires de l'État d'élite puni par la loi.<br />

Voilà une lamentable affaire qui ne grandit<br />

pas notre justice.<br />

Cette affaire ne peut avoir que deux issues.<br />

- Soit messieurs Chihal,Tricha, Issari et Le<br />

juge Fikri partent pour sauver l'honneur de notre<br />

pays.<br />

Soit nous dicter par Chihal interposé ce qu'il<br />

convient de dire ou ne pas dire.<br />

Dans cette dernière éventualité, nous serions<br />

tombés bien bas.<br />

Ce qui est sûr c'est que dorénavant je ne<br />

pourrais plus tenir le même langage concernant<br />

notre liberté de presse et comme on dit dans les<br />

salles de jeux rien ne va plus.<br />

Abdesselam Bougedrawi<br />

bougedra@cybercable.fr<br />

MƒDIOCRITƒ !<br />

Je suis profonément triste de constater que la<br />

liberté de presse, d'opinion et de commentaire<br />

sur des faits exacts rapportés par Monsieur<br />

Amale Samie, soit fragile et même bafouée dans<br />

notre pays.<br />

La sanction dont a fait l'objet ce journaliste<br />

avec Monsieur Mohamed Selhami, rappelle que<br />

le pouvoir et ses institutions n'aiment pas les<br />

journalistes.<br />

Ni tous ceux qui jouent le rôle de chien de<br />

garde à leur égard ou qui servent l'intérêt public<br />

et non des intérêts personnels ou particuliers.<br />

Monsieur Amale Salme n'a fait que son devoir<br />

de publier sur la RTM un article d'intérêt<br />

public.<br />

N'est-ce pas de son devoir de défendre le<br />

droit des citoyens avec une information de qualité<br />

et de dire aussi qu'on peut bien en avoir assez<br />

de la médiocrité des programmes de la<br />

RTM!<br />

Aziz Alaoui<br />

Rédacteur en chef-adjoint de Maghreb Observateur,<br />

Montréal et<br />

Membre de la Fédération Professionnelle des<br />

Journalistes du Québec<br />

Canada<br />

NULLITƒ<br />

J ’ai appris avec stupéfaction à travers TV5<br />

(émission Kiosque Avec M. Tossa et<br />

d’autres journalistes) la condamnation de votre<br />

journal par un tribunal de Casa Anfa, au sujet de<br />

l’émission "Studio 5 ".<br />

Ce qui m’a fait plus mal, c’est le jugement de<br />

ce juge, qui, s’il est vraiment honnête et sérieux<br />

et libre dans son jugement ", n’a qu’à regarder<br />

cette soi-disant émission Studio5, il constatera<br />

de lui-même que ce qu’a avancé et écrit Samie<br />

Amale est authentique et juste. Et que cette<br />

énergumène de Chihal n’est qu’un détraqué et<br />

un vaurien et d’une nullité exceptionnelle.<br />

Je tiens à vous exprimer par cette correspondance<br />

mon entière solidarité. Et que dorénavant,<br />

je serai un lecteur assidu de votre journal et je<br />

lui ferai la publicité dans mon entourage. Et je<br />

vous propose de continuer à démasquer cette<br />

bande de mafiosi qui ont phagocyté la télé et<br />

veulent abrutir le peuple marocain<br />

(Téléspectateurs). Mais heureusement que l’espace<br />

Audiovisuel est riche en chaînes satellitaires.<br />

Votre condamnation, reflète leur état d’esprit<br />

de Superman, et de dictateur qui veut écraser<br />

tout à son passage.<br />

Je peux vous assurer que le taux d’audience<br />

de cet imbécile de Chihal ne dépasse pas<br />

0,0001%. Des enfants et vieilles femmes qui<br />

sont les téléspectateurs.<br />

Lecteur enragé<br />

POUBELLE<br />

Bonjour ! Pour commencer, je dirais que je<br />

suis estomaqué !! c'est même un euphémisme<br />

de qualifier mon état en apprenant cette<br />

"nouvelle".<br />

Pour le moins qu'on puisse dire c'est une mascarade<br />

maladroitement orchestrée et par l'appareil<br />

judiciaire et par des pantins du pire acabit, c'est<br />

renversant !!<br />

Je vous écris pour vous faire part de mes sentiments<br />

à ce sujet.<br />

La situation est pour le moins rocambolesque...il<br />

n'y pas de mots pour la qualifier. J'ai<br />

été surpris de voir que l'on écope de condamnation<br />

à des mois de prison pour une "affaire" publique<br />

pour laquelle la liberté de pensée et d'expression<br />

est de premier droit avec bien sûr un<br />

sauf conduit pour la TVM (Tais-toi et Vois mes<br />

Merdes), pardonnez ma grossièreté !<br />

Et ce qui me met surtout dans tous mes états<br />

c'est que l'une des figures marquantes de ce<br />

grand procès de fin de siècle, ce n'est rien<br />

d'autres que ce AZIZ... une espèce hybride issue<br />

d'un croisement entre la stupidité et l'erreur humaine,<br />

tout à l'image de cette décharge publique<br />

ainsi que ceux qui l'ont engagé pour exercer ce<br />

qu'il sait faire être NUL, et exécrable, mais cela<br />

ne me surprend pas car ce complot dure depuis<br />

toujours et durera encore tant et aussi longtemps<br />

que ces minables prennent la population en otage.<br />

Permettez-moi cependant, de vous reprocher<br />

d'avoir accepté d'écrire un article sur la TVM<br />

puisque vous le saviez déjà, et surtout donner de<br />

l'importance à une nullité pareille.<br />

Je vous souhaite la meilleure des chances, et<br />

vous dit que vous pouvez me compter parmi<br />

vos lecteurs les plus dévoués.<br />

Merci pour tout! Bien à vous !<br />

Hamid Aziz<br />

azimed@hotmail.com<br />

HONTE<br />

Cher ami : Chapeau! Permets-moi de te dire<br />

"brihiquement":<br />

"Chankou Youçabbinou ahsane".<br />

L'homme qui aimait trop… peut se passer<br />

de prendre un bain pour une bonne période.<br />

Sincèrement, c'est une honte!<br />

Dans les années 70, on respirait avec le sentiment<br />

d'être persécutés, surveillés, traqués.<br />

Chacun de nous voyait en l'autre un flic, un<br />

mouchard, un indic… c'est à peine si nous<br />

n'avons pas sombré dans la paranoïa.<br />

Aujourd'hui, trente ans après, on constate,<br />

hélas, que l'expéditif l'emporte toujours sur<br />

l'instructif quand il s'agit de prononcer un jugement,<br />

que la tête du client –tout ce qui brille<br />

n'est pas or- importe encore beaucoup et que le<br />

mythe de celui qui n'a pas son sidou a sa lallah<br />

existe encore.<br />

Où va-t-on?<br />

Solidairement vôtre.<br />

Mohamed Mrini<br />

ESCROQUERIE<br />

Écœuré, je vous adresse mon soutien sincère.<br />

Tricha le filou, Issari l’escroc et<br />

Chihal… la bête ne pourront pas vous faire éluder<br />

de votre mission, celle de faire du<br />

Journalisme.<br />

De tout cœur avec vous et pour la constitution<br />

d’une caisse de solidarité parce qu’en fin<br />

de compte, Samie n’a écrit que ce que je pense<br />

réellement de la TVM.<br />

J. Azelmate<br />

Président de l’AMOSPE<br />

CONSTERNATION<br />

J'ai appris avec étonnement la nouvelle du<br />

procès qu'on a attenté contre votre publication,<br />

et je ne saurais vous exprimer ma consternation<br />

devant la sévérité du verdict.<br />

Je tiens cependant, à joindre ma voix à tous<br />

ceux, qui vous ont exprimé leur solidarité dans<br />

ce moment pénible que traverse votre hebdomadaire,<br />

digne de respect et de considération.<br />

Espérons que la raison et le sens de la justice<br />

et de la responsabilité l'emporteront sur les<br />

tendances partisanes.<br />

Et veillez accepter mes salutations respectueuses.<br />

Ben Rochd Er Rachid.<br />

Écrivain Casablanca<br />

AVEC VOUS<br />

Malheureusement, il y a des responsables<br />

qui empêchent le progrès des <strong>Maroc</strong>ains.<br />

Je suis avec vous...<br />

BELMIR Abdelaziz<br />

belmir@bocal.cs.univ-paris8.fr<br />

COMBAT<br />

Je soutiens <strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> dans<br />

son combat pour la liberté d'expression<br />

dans notre pays.<br />

Abdelhamid BELMEKKI<br />

Paris France<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 369 - Du 23 au 29 avril 99<br />

31


ARTS PLASTIQUES<br />

Abdellatif Lasri, un peintre et ses figures<br />

ENTRE SENSUALITƒ<br />

ET SUBLIMATION<br />

Abdellatif Lasri est un peintre pas comme<br />

les autres. Un peintre assoiffŽ dÕespace,<br />

toujours en qu te dÕun espace,<br />

son espace. Une qu te esthŽtique subtile<br />

qui inflige ˆ sa composition picturale<br />

une force incommensurable que les critiques<br />

interpr tent comme Žtant un sen-<br />

Peu connu du grand public,<br />

Abdellatif Lasri<br />

peint langoureusement<br />

sa perception et sa conception<br />

de l’univers et du chaos.<br />

Ce natif de Casablanca en<br />

Par Taïeb CHADI<br />

1957 qu’on dit à " mi chemin<br />

entre l’art et la timidité " interpelle<br />

par sa sérénité. <strong>Il</strong> dérange,<br />

même. D’où les questions.<br />

Questions sur le feu<br />

créateur du feu Prométhée,<br />

jadis grand, sur la force du<br />

geste et pinceau, puis des<br />

questions sur l’angoisse devant<br />

le blanc et le néant. Des<br />

questions, puis la couleur qui<br />

vient mettre de l’ordre à ce<br />

désordre imaginé. Un tableau,<br />

de la lumière et des figures.<br />

On agence : un ordonnancement<br />

géométrique qui invite<br />

au regard, après quoi l’œil, à<br />

une rêverie où les formes et<br />

les couleurs se convolent en<br />

noces pour la énième fois.<br />

On est face à un peintre<br />

bizarrement amoureux de la<br />

peinture et du tout ce qui est<br />

pictural. Ce sentiment indécis<br />

ou plutôt insaisissable se traduit<br />

en agressivité dans ses<br />

tableaux. Ce passage vertigineux<br />

du blanc au noir, cette<br />

obsession à vouloir tracer des<br />

formes –buldings- qui cachent<br />

leurs colères, verticalement.<br />

Insaisissable<br />

On a l’impression que<br />

Lasri est toujours en quête<br />

d’un espace, son espace.<br />

Cette quête esthétique subtile<br />

inflige à sa composition<br />

picturale une force incommensurable<br />

Avec Lasri, on est devant<br />

une peinture moderne dans<br />

ce qu'il a de mieux, à la fois<br />

de plus excitant et d'indémodable<br />

: la liberté créative, la<br />

vocation d'éveil qui paraît ne<br />

pas connaître d'entraves et<br />

consacrer en de mystérieuses<br />

partitions le choc du monde<br />

extérieur sauvage et chaotique<br />

avec le moi le plus secret et<br />

le plus intime. La modernité<br />

de ses œuvres ne doit pas être<br />

• Abdellatif Lasri.<br />

timent indŽcis ou plutt insaisissable<br />

se traduisant en agressivitŽ dans ses<br />

tableaux. Pouvait-on aussi bien caricaturer<br />

ce peintre hors-pair que ce critique<br />

dÕart qui a parlŽ dÕun trait dÕunion dans<br />

sa mani re dÕ tre et dÕavoir, en rŽsumŽ<br />

de son Ïuvre.<br />

perçue dans le sens du cubisme,<br />

fauvisme..., mais cette<br />

manière de peindre à michemin<br />

entre ce qu’il a de très<br />

marocain de ces couleurs<br />

fortes et chaleureuses, ces<br />

masques africains et ses<br />

grilles verticales à résonance<br />

occidentale.<br />

Un critique d’art parle<br />

d’un trait d’union dans sa manière<br />

d’être et d’avoir. Mais<br />

On peut davantage y percevoir<br />

cette soif d’embrasser<br />

l’universel.<br />

D’être soi-même et en même<br />

temps se mettre dans la<br />

peau de tout et chacun.<br />

Cette errance aux mouvements<br />

irrépressibles, ce ras-lebol<br />

de cette société qui a engendré<br />

l’isolement et l’isolation<br />

en plein cœur du village<br />

de la globalisation.<br />

Lasri, qui vit entre la<br />

France et le <strong>Maroc</strong>, est bel et<br />

bien au carrefour de ce déchirement,<br />

tantôt en observateur,<br />

tantôt en acteur.<br />

D’où ce caractère solitaire<br />

et indépendant, cette liberté<br />

si personnelle et si subtile<br />

dans l'agencement de ces<br />

oeuvres. Une liberté qu'il ma-<br />

© Ph. MHI<br />

térialise dans le mot "Figure",<br />

vocable incongru qui voulait<br />

tout dire et rien dire et dont il<br />

se sert à tout bout de champ<br />

pour qualifier ce qui dans sa<br />

production est inaliénable, lui<br />

appartenait en propre.<br />

Chemins croisés<br />

Comme beaucoup d'artistes<br />

de son époque, Lasri rêve<br />

assez de l'œuvre totale.<br />

Une sorte d’assemblage parfait<br />

où les couleurs et les<br />

formes correspondent, sans<br />

fausse note. Donc, une œuvre<br />

qu’on peut lire comme des<br />

chemins croisés des tendances<br />

de la modernité mais<br />

bien plus encore comme les<br />

pages autobiographiques, un<br />

peu sibyllines, cependant prenantes<br />

d'une démarche en demi-teinte<br />

qui se méfie de l'esthétisme<br />

pour l'esthétisme et<br />

attend aussi de l’art qu'il<br />

chiffre les épaisseurs de l'être.<br />

Dès lors, Lasri a tendance<br />

à être partagé entre cet art<br />

d'avant-garde et ses variantes,<br />

et une peinture figurative qui<br />

n'est pas sans qualité et que,<br />

parallèlement, il mène, persuadé<br />

qu'il faut continuer à<br />

questionner cette facette de<br />

l'art pour mieux maîtriser<br />

l'autre.<br />

Réfutant la signification<br />

sociale, politique, existentielle<br />

de l'œuvre d'art, Lasri peint<br />

comme s’il milite pour une<br />

approche spécifique où n'entrent<br />

en ligne de compte que<br />

formes, lignes, couleurs, surfaces.<br />

Et la peinture devient subitement,<br />

le temps d’un tableau,<br />

le temps d’un clin<br />

d’œil furtif, lyrique très personnelle.<br />

Une peinture qui ne fait ni<br />

dans la tiédeur ni dans l'afféterie,<br />

mais plutôt dans le musclé,<br />

le percutant avec un goût<br />

manifeste pour les couleurs<br />

dissidentes et la touche qui<br />

devient elle-même un signe<br />

structurant. Un signe qui<br />

prend l’allure des formes domestiques,<br />

des figures, et encore<br />

des figures qui s’agitent,<br />

qui crient comme pour nous<br />

conter une histoire au verbe<br />

de commencement palimpseste.<br />

Lasri peint comme s’il reproche<br />

à quelques choses à<br />

l'art abstrait ?<br />

Notre peintre est convaincu<br />

que la peinture n’est pas<br />

une question de sujet et que<br />

toutes les métamorphoses de<br />

la forme qui reviennent dans<br />

ses tableaux n’est qu’une trace<br />

d’une pensée incolore.<br />

Pour lui, le sujet n'a jamais<br />

été qu'un prétexte à exprimer<br />

les valeurs. Les siens !<br />

Cette conviction reste la<br />

sienne. Lasri persiste et peint<br />

dans un univers inodore où<br />

l'art abstrait, la peinture figurative<br />

peuvent maintenant<br />

évoluer côte à côte; où l'art<br />

abstrait n'étant pas une école<br />

mais une autre façon, comme<br />

une autre, de penser la<br />

peinture.<br />

Celle qui sort des tripes et<br />

celle qui chante la liberté totale,<br />

d'invention. Où la couleur<br />

et la forme y trouvent<br />

leurs moyens absolus d'expression.<br />

Une sorte de vers<br />

picturaux qui défient les sonnets,<br />

mais célèbrent les<br />

signes, quand il le faut.❏<br />

32<br />

LE NUCLƒAIRE<br />

Ë L'ACADƒMIE<br />

L a première session de<br />

l'année en cours de l'académie<br />

du Royaume du <strong>Maroc</strong>,<br />

se déroulera du 6 au 8 mai<br />

à Rabat, dans la salle<br />

Ahmed Balafrej, autour du<br />

thème: ''la dissémination des<br />

armes nucléaires est-elle ou<br />

non un facteur de dissuasion?'',<br />

annonce un communique<br />

de l'académie. Les<br />

membres de l'académie ainsi<br />

que les experts invités débattront<br />

au cours de cette<br />

session de trois axes, portant<br />

sur le processus historique<br />

de l'armement nucléaire,<br />

sur la réalité de la<br />

dissémination des armes nucléaires<br />

dans le monde d’aujourd'hui<br />

et sur le traitement<br />

de cette réalité en vue de rétablir<br />

la sécurité et la stabilité<br />

mondiales.<br />

LE LIVRE ET<br />

SES AUTEURS<br />

La deuxième édition de la<br />

fête du livre de Tétouan sera<br />

organisée du 23 au 30<br />

avril courant, à l'initiative de<br />

la communauté urbaine de<br />

Tétouan et de la section locale<br />

de l'union des écrivains<br />

du <strong>Maroc</strong> (UEM). Cette manifestation<br />

qui vise l'enracinement<br />

de la consommation<br />

du livre et de la lecture à travers<br />

une programmation festive,<br />

coïncide cette année<br />

avec la journée mondiale du<br />

livre et des droits d'auteurs.<br />

Plusieurs activités sont programmées<br />

pour cette édition,<br />

dont les débats prévoient<br />

un bilan des sciences<br />

humaines et sociales au<br />

<strong>Maroc</strong>, une évaluation de<br />

l'expérience du groupe de<br />

travail présidé par le philosophe<br />

Mohamed Abed Al-<br />

Jabiri dans l'authentification<br />

des œuvres d'Ibn<br />

Rochd.<br />

L'ENFANT ET<br />

LE CULTUREL<br />

Les premières journées culturelles<br />

de l'enfant seront organisées,<br />

du 2 au 9 mai prochain<br />

à Rabat, Salé et Fès, à<br />

l'initiative des associations<br />

Ribat Al-Fath, Bouregreg et<br />

Fès-Saiss, en collaboration<br />

avec l'office national des aéroports<br />

(ONDA).<br />

Ces journées, qui se tiennent<br />

sous le thème ''Les enfants<br />

d'aujourd'hui et les défis de<br />

demain'', proposent diverses<br />

activités d'animation et de<br />

sensibilisation, notamment<br />

sanitaire et éducative, ainsi<br />

que des ateliers (jeux électroniques,<br />

dessins, théâtre,<br />

musique, peinture et sculpture).<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 369 - Du 23 au 29 avril 99


BEAUTƒ<br />

LÕŽlection de Miss Rabat 99, une premi re au <strong>Maroc</strong><br />

LES CANONS<br />

DE LA CAPITALE<br />

ƒlire Miss Rabat 99. Un tel ŽvŽnement nÕŽtait pas<br />

facile. Sa rŽalisation a demandŽ des efforts<br />

considŽrables. Miss Rabat a ŽtŽ Žlue. Ce fut<br />

Un port altier, du charme,<br />

de la présence<br />

d’esprit… Comme<br />

l’avait annoncé Julien Lepers<br />

au cours d’une conférence de<br />

presse tenue le vendredi 26<br />

Par Naïma BOUÂCHRINE<br />

mars dernier à Rabat, Miss<br />

Rabat sera “belle et intelligente”.<br />

Et elle l’est… Malgré<br />

la petite grogne du public qui<br />

a porté son choix sur la<br />

deuxième dauphine, Haya El<br />

Gharby, autre lycéenne de 17<br />

ans au charme incontestablement<br />

andalou-r’bati, mais timide<br />

et un brin gagnée par le<br />

trac. Bref, on ne badine pas<br />

avec le choix du jury! Salma<br />

El Atmani, la désormais Miss<br />

Rabat pour une année, 20 ans,<br />

lycéenne, a répondu aux canons<br />

de la beauté reconnus<br />

en pareilles circonstances.<br />

Tant mieux pour elle!<br />

Dans une ambiance bon<br />

enfant, Julien Lepers, animateur<br />

de l’émission<br />

“Questions pour un champion”<br />

et l’un des organisateurs<br />

de ce concours de beauté,<br />

semblait envoûté par la<br />

beauté des 30 candidates en<br />

lice. <strong>Il</strong> ne s’est pas empêché<br />

d’ouvrir le bal avec une sorte<br />

de déclaration d’amour<br />

pour toutes les filles marocaines<br />

: “Les plus belles filles<br />

du monde se situent au<br />

<strong>Maroc</strong>”. Malgré quelques petits<br />

couacs (notamment la<br />

double annulation du célèbre<br />

orchestre Pinhass et de la manifestation<br />

des islamistes prévue<br />

cette nuit devant le palace),<br />

la soirée s’était déroulée<br />

le plus normalement du monde.<br />

Le jury était composé du<br />

directeur du Hilton, Hagop<br />

Doghriamadjian, Ghizlaine<br />

Ouazzani, modéliste et styliste,<br />

M. Taoufik, photographe<br />

de mode, Aziz<br />

Youssfi, directeur commercial<br />

de l’Agence Canal+,<br />

Mme Laraqui, représentante<br />

de la maison Honda.<br />

Le public, quand à lui,<br />

c’était la crème de Rabat. Un<br />

public assoiffé à pareilles<br />

prestations. Un public aussi<br />

las de la routine des soirées<br />

passées dans les quelques<br />

clubs que compte Rabat.<br />

L’assistance, impatiente de<br />

voir les trente candidates en<br />

lice, a découvert un Julien<br />

Lepers débordant d’énergie.<br />

“Ce n’était pas facile pour<br />

moi, j’ai dû faire un grand effort<br />

pour ne pas être vaincu<br />

par le trac de rencontrer pour<br />

la première le public marocain.<br />

Heureusement, tout<br />

s’était passé sans grands problèmes”,<br />

déclare-t-il.<br />

Avec son talent d’animateur,<br />

il a présenté les 30 candidates<br />

en grande pompe, leur<br />

posant un tas de questions,<br />

une sorte de Questions pour<br />

un champion “masqué”.<br />

Sobres mais élégantes dans<br />

des costumes représentant les<br />

corps de métiers; sans ornements,<br />

sinon leur beauté et<br />

leur jeunesse, ces filles représentatives<br />

de la beauté marocaine<br />

ont défilé avec grâce<br />

sur un fond de musique orientale.<br />

Talent<br />

Affichant leurs chiffres<br />

pour les besoins du concours,<br />

elles n’étaient que sourire et<br />

charme pour un public émerveillé<br />

et enchanté par une telle<br />

apparition. À voir ces filles<br />

défiler, il est clair et net qu’un<br />

sérieux travail de chorégraphie<br />

a été effectué durant des<br />

jours. N’empêche que<br />

quelques-unes des candidates<br />

ont volé la vedette aux autres.<br />

Normal, une poignée des 30<br />

aspirantes au titre de Miss<br />

Rabat 99 étaient mannequins<br />

à mi-temps. La Miss Rabat,<br />

Selma El Atmani en fait partie.<br />

Après ce bref mais marquant<br />

passage, une troupe de<br />

jeunes danseuses de ballet a<br />

réalisé avec maestria une danse<br />

à l’orientale. Ces fillettes<br />

aux visages de chérubins ont<br />

su tenir le public en haleine<br />

pendant un bon quart d’heure.<br />

Leur prestation n’avait rien<br />

à envier aux célèbres danses<br />

d’une Fifi Abdou ou d’une<br />

Tahiyate Karyouka. Bref, ce<br />

fût une autre belle apparition!<br />

Le temps de s’arracher de<br />

cette belle vision, le public<br />

fût ravi par le déploiement<br />

de nymphettes en costumes<br />

traditionnels typiquement<br />

une nuit forte en sensations qui a donnŽ au public<br />

RÕbati ˆ admirer la beautŽ marocaine dans<br />

tout son Žclat.<br />

marocains. L’originalité de la<br />

beauté marocaine et la candeur<br />

de ces filles-candidates<br />

à peine âgées de 14 à 25 ans,<br />

ressortait dans tout son éclat,<br />

éblouissant ainsi le regard et<br />

les sens d’un public avide de<br />

beauté et d’esthétisme. Les<br />

costumes, réalisés avec grand<br />

art et goût étaient l’œuvre de<br />

Kenzo Couture. Cette deuxième<br />

présentation était l’occasion<br />

pour Julien Lepers de<br />

présenter une à une les candidates<br />

dans un exercice de<br />

communication qui a aidé le<br />

jury à arrêter son choix.<br />

Beauté<br />

Le public -ce qui est normal<br />

dans pareilles circonstances-<br />

s’est enthousiasmé<br />

pour certaines candidates au<br />

charme indiscutable. Mais la<br />

beauté n’a pas été la seule<br />

carte blanche pour accéder<br />

au titre. Miss Rabat doit être<br />

intelligente, c’est-à-dire communiquant<br />

avec facilité et<br />

ayant de la présence d’esprit.<br />

Révolu le temps de “Sois belle<br />

et tais-toi”. <strong>Il</strong> fallait joindre<br />

l’utile à l’agréable. Quelques<br />

candidates avaient des difficultés<br />

de communication…<br />

Le jury ne pardonnait pas à<br />

ces jeunes filles le fait d’avoir<br />

avaler leur langue sur le podium.<br />

Le jury, en ce moment,<br />

prenait note des réactions et<br />

des prestations de chacune<br />

des candidates. 16 candidates<br />

seront désignées par la suite<br />

pour le deuxième tour. Entretemps,<br />

un Saïd Naciri toujours<br />

égal à lui-même a réussi<br />

à faire sortir le public de sa<br />

réserve. Reprenant des passages<br />

qui lui ont valu le succès<br />

de ses deux derniers One<br />

man shows, Meky Jackson et<br />

Titanos et réalisant en même<br />

temps un très réussi exercice<br />

d’improvisation, il n’a pas<br />

manqué de lancer des fléchettes<br />

à l’adresse de la<br />

TVM, de vitupérer la mollesse<br />

du gouvernement devant<br />

la crise des diplômés<br />

chômeurs et d’autres maux<br />

sociaux qui rongent notre société…<br />

Pince-sans-rire, il a<br />

ainsi caricaturé dans divers<br />

passages la vie quotidienne<br />

• Salma El Atmani, Miss Rabat 99.<br />

laissant le public déchaîné de<br />

rire. Arrivent les moments<br />

forts de la soirée! L’annonce<br />

des 16 candidates sélectionnées<br />

a laissé comme un regret<br />

chez le public: comment<br />

éliminer dans la prochaine<br />

étape 13 beautés toutes aussi<br />

attachantes? Dur exercice!<br />

Réserves<br />

Bref, des pauses signées<br />

Saïd Naciri ou la prestation<br />

d’un chanteur se produisant<br />

chaque soir au Hilton ont su<br />

entretenir l’enthousiasme du<br />

public. La soirée arrivait à sa<br />

fin. Les membres du jury,<br />

après les délibérations regagnaient<br />

leurs places pour annoncer<br />

leur choix. Suspens<br />

et surprise! Miss Rabat 99 est<br />

cette grande et belle fille, au<br />

sourire généreux et à l’allure<br />

altière. Cette jeune lycéenne<br />

de 20 ans, mannequin à ses<br />

heures perdues, a attiré l’attention<br />

du jury, mais non celle<br />

du public qui a invectivé<br />

sans relâche ce choix.<br />

Un membre du jury, représentant<br />

la revue “Femmes<br />

du <strong>Maroc</strong>” défend ce choix:<br />

"D’abord, les délibérations<br />

ont été très difficiles... J’ai vu<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 369 - Du 23 au 29 avril 99<br />

33<br />

Selma défiler à plusieurs reprises.<br />

Elle a de la grâce et de<br />

la présence. Elle mérite largement<br />

ce titre de Miss Rabat<br />

99". Pour le jeune Club Apostrophe,<br />

c’est une réussite<br />

malgré la contestation des islamistes<br />

de laisser défiler des<br />

filles en maillot. Cet épisode,<br />

certes décisif pour le choix<br />

du jury, a été annulé pour ne<br />

pas attiser la colère des islamistes.<br />

Les familles de certaines<br />

candidates ont même<br />

été menacées au téléphone…<br />

En tout cas, le fait de fêter la<br />

beauté n’est pas un trait étrange<br />

à notre culture, en témoignent<br />

l’élection de Miss<br />

Sefrou lors de la saison des<br />

cerises, et le célèbre Moussem<br />

Imilchil.<br />

Ce club a aussi dû supporter<br />

les caprices du public.<br />

Un public pas encore habitué<br />

à pareils événements.<br />

Mais dont le choix aurait dû<br />

être pris en considération, car<br />

dans les jury reconnus à<br />

l’échelle internationale, un<br />

représentant du public doit<br />

faire partie du jury. Mais, ce<br />

n’est qu’un début pour ce jeune<br />

club! Un début en tout cas<br />

prometteur. ❏<br />

©DR


AGRICULTURE<br />

Le programme MŽda 99 accorde une place de choix au dŽveloppement rural<br />

AMƒLIORER LA VIE DU RURAL<br />

La commission europŽenne privilŽgie toute<br />

approche qui vise ˆ amŽliorer les conditions<br />

de vie des populations rurales. CÕest<br />

ce qui ressort de son programme MŽda<br />

Le programme Méda<br />

1999 de la commission<br />

européenne accorde une place<br />

de choix au développement<br />

rural. Aménagement et<br />

assainissement de l'eau, lutte<br />

contre l'érosion, protection<br />

des écosystèmes forestiers,<br />

investissements, tels sont les<br />

axes prioritaires du financement<br />

accordé par la commission<br />

européenne.<br />

Des instruments de crédits<br />

ont été mis en place par<br />

la Banque européenne d'investissement<br />

à travers les<br />

Caisses de crédit agricole et<br />

le Fonds de développement<br />

agricole ou encore en s'associant<br />

directement à des partenaires<br />

comme l'Agence de<br />

développement du nord ou<br />

encore l'ONEP.<br />

Sur la question de l'accès<br />

à l'eau potable, la commission<br />

européenne privilégie<br />

toute approche qui vise à<br />

améliorer les conditions de<br />

vie, l'hygiène et la santé des<br />

populations rurales. C'est ainsi<br />

que le projet financé par<br />

l'UE avec l'ONEP pour un<br />

montant de 40 millions d'écus<br />

a pour objectif de garantir une<br />

eau de qualité dans sept pro-<br />

COLLATION<br />

L'inauguration de la seconde<br />

promotion du<br />

Diplôme des études spécialisées<br />

en développement rural<br />

régional assure désormais<br />

à cette nouvelle filière créée<br />

au sein de la faculté des lettres<br />

de Rabat un avenir prometteur.<br />

L'initiative de l'Unité de<br />

formation et de recherche de<br />

la Faculté est à présent soutenue<br />

activement par de nombreux<br />

partenaires comme<br />

l'ambassade d'Allemagne,<br />

l'université technique de<br />

Munich, le soutien financier<br />

de l'Office allemand de coopération<br />

technique (GTZ).<br />

Les motivations qui ont<br />

• Hassan Lamrani<br />

vinces de la région du Nord<br />

et dans le Tensift.<br />

Cultures alternatives<br />

<strong>Il</strong> est ainsi prévu en collaboration<br />

avec l'office qui a<br />

déjà une expérience réussie<br />

en la matière, de promouvoir<br />

et de créer des micro-entre-<br />

été à l'origine de la création de<br />

cette spécialité sont connues.<br />

À mesure que le rôle de la région<br />

en tant que secteur de<br />

développement s'affirme, il<br />

est devenu nécessaire et indispensable<br />

d'avoir des cadres<br />

techniques et des intervenants<br />

qui aient une connaissance<br />

approfondie du milieu socioéconomique<br />

régional en général<br />

et rural en particulier.<br />

Le profil de ces nouveaux intervenants<br />

devrait correspondre<br />

à un diplômé qui maîtrise<br />

aussi bien les techniques<br />

d'analyse régionale et spatiale<br />

que la connaissance du milieu<br />

rural et de ses intercon-<br />

1999 dont la rŽalisation nŽcessitera une<br />

mise en place dÕinstruments de crŽdits. Ce<br />

ˆ quoi la Banque europŽenne d'investissement<br />

sÕest attelŽe.<br />

prises qui auront à charge aussi<br />

bien l'entreprise, la maintenance<br />

que la gestion des réseaux<br />

d'eau potable. La coopération<br />

avec l'office concerne<br />

également des petits<br />

centres comme Azilal, Berkane<br />

et Taourirt déjà couverts<br />

par le quatrième protocole<br />

La facultŽ des Lettres de Rabat f te sa 2 me promotion.<br />

UNE FORMATION ADAPTƒE<br />

Ë LA RƒGIONALISATION<br />

LÕUnitŽ de formation et de recherche de<br />

la facultŽ des Lettres de Rabat, appliquŽe<br />

aux besoins de dŽveloppement rŽgional,<br />

f te sa deuxi me promotion. Ë mesure<br />

que le rle de la rŽgion, dans le dŽveloppement<br />

global se dessine, des formations<br />

adaptŽes sont proposŽes ˆ ses<br />

cadres et agents techniques.<br />

© Ph. MHI<br />

nexions avec la ville. C'est<br />

donc pour répondre à un besoin<br />

réel que la Faculté des<br />

lettres de Rabat a été autorisée<br />

à délivrer un Diplôme<br />

d'étude supérieure spécialisée<br />

en géographie de l'aménagement<br />

spécialité "Développement<br />

rural régional dans<br />

les pays du Maghreb".<br />

Spécialisation<br />

Un diplôme qui, selon les<br />

termes du bulletin officiel du<br />

20 février 1997: "Sanctionne<br />

une formation de haute spécialisation<br />

préparant directement<br />

à l'exercice d'une profession<br />

dans un secteur dé-<br />

dans le cadre des projets<br />

"Alimentation en eau potable<br />

et assainissement des petits<br />

centres". Avec l'Agence pour<br />

la promotion et le développement<br />

économiques des<br />

provinces du Nord, la coopération<br />

avec la commission<br />

européenne est passée à<br />

la vitesse supérieure puisqu'un<br />

premier appel d'offres<br />

international portant sur une<br />

première tranche de l'enveloppe<br />

globale de 1 milliard<br />

de centimes vient d'être lancé.<br />

<strong>Il</strong> s'agit du fameux programme<br />

d'introduction des<br />

cultures alternatives qui a mis<br />

du temps pour démarrer.<br />

Cette première partie du<br />

financement sera consacrée<br />

essentiellement au recrutement<br />

des cadres et techniciens<br />

qui auront pour mission de<br />

mettre en chantier des pôles<br />

de démonstration pour sensibiliser<br />

les populations qui<br />

vivent jusqu'à présent de la<br />

culture du cannabis. <strong>Il</strong> semble<br />

ainsi que le voyage organisé<br />

par le Premier ministre accompagné<br />

des ambassadeurs<br />

des pays de l'UE dans le nord<br />

du pays ait porté ses fruits.❏<br />

A.E.A.<br />

terminé". La formation répond<br />

à un besoin réel et l'accueil<br />

qui lui a été réservé aussi<br />

bien par les équipes de recherche<br />

et universités étrangères<br />

que par les ONG et les<br />

départements ministériels démontre<br />

que le pays est en déficit<br />

flagrant en ce qui concerne<br />

des profils pointus en la<br />

matière. <strong>Il</strong> s'agit là d'un bon<br />

exemple de formation poussée<br />

parfaitement adaptée au<br />

marché du travail. Car les domaines<br />

d'intervention vont du<br />

montage d'une coopérative<br />

au tourisme rural en passant<br />

par la commercialisation du<br />

henné.❏ A.E.A.<br />

34<br />

PACKAGE<br />

BIEN FOURNI<br />

À l'occasion de la fête<br />

des roses du 6 au 10 mai<br />

1999, l'agence de tourisme<br />

“Zones Libres” organise<br />

un voyage.<br />

Le package comprend<br />

un billet d'avion<br />

aller-retour, Casablanca-<br />

Ouarzazate-Casablanca,<br />

un séjour de quatre nuits<br />

en demi-pension, une<br />

randonnée à Kalaât<br />

Magouna pour participer<br />

à la fête des roses, une<br />

excursion d'une journée<br />

sur les Gorges du Tadra<br />

et une autre excursion<br />

d'une journée à Zagora.<br />

Pour plus d’informations<br />

prendre contact avec<br />

“Zones Libres” au (02)<br />

47 27 47<br />

GLOBALISATION<br />

ET INFLUENCE<br />

L'association des anciens<br />

élèves des lycées<br />

Gouraud et Descartes organise,<br />

en collaboration<br />

avec le Crédit du <strong>Maroc</strong>,<br />

une conférence-débat sur<br />

le "Mondialisation et son<br />

influence sur l'économie<br />

et la société marocaines"<br />

le mardi 27 avril 1999 à<br />

la salle polyvalente au lycée<br />

Descartes à Rabat, à<br />

partir de 19 heures.<br />

La rencontre sera animée<br />

par Miriam Chellaoui<br />

(2M-Kafila et<br />

RTM-Intermédia).<br />

Elle réunira d'éminentes<br />

personnalités<br />

comme Driss Benhima,<br />

le directeur général de<br />

l'ONE ou Jean François<br />

Lherete, le directeur général<br />

du Crédit du <strong>Maroc</strong><br />

et Alain Holleville,<br />

conseiller de coopération<br />

et d’actions culturelles.<br />

ASSISTANTES<br />

DE DIRECTION<br />

L e Centre des assistantes<br />

de direction organise<br />

son deuxième salon<br />

de l'assistante de direction<br />

le samedi 8 mai<br />

1999 au Hyatt Régency<br />

de Casablanca.<br />

Très demandées dans<br />

un marché de travail en<br />

pleine mutation, les assistantes<br />

de direction sont<br />

devenues incontournables<br />

dans la bonne<br />

marche des entreprises.<br />

Au cœur d'activités<br />

polyvalentes, les assistantes<br />

de directions sont<br />

appelées à maîtriser aussi<br />

bien les articles de<br />

communication moderne<br />

que le travail de secrétariat<br />

proprement dit.<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 369 - Du 23 au 29 avril 99


PROJET<br />

LÕouverture du village-rŽsidence Cap Ghir est prŽvue pour avril 2000<br />

UN VILLAGE 5 ƒTOILES<br />

La magnifique cte, sÕŽtendant entre<br />

le Cap Ghir et Taghazout dans la rŽgion<br />

dÕAgadir, ne laisse pas indiffŽrent.<br />

Des investisseurs allemands y Žrigent<br />

un complexe touristique dÕenvergure<br />

sous forme de village de standing de<br />

La côte qui s’étend<br />

d’Essaouira à Agadir<br />

figure parmi les plus<br />

belles du pays. Entre le<br />

Cap Ghir et Taghazout,<br />

une magnifique région<br />

connue aussi bien pour<br />

ses paysages de rêve que<br />

ses côtes poissonneuses.<br />

Le petit port de Tiguert<br />

est bien approvisionné en<br />

homards, langoustes et<br />

coquillages en tout genre.<br />

C’est là que des<br />

Allemands ont décidé<br />

d’ériger un complexe touristique<br />

d’envergure. La<br />

résidence village Cap<br />

Ghir est un village de 5<br />

étoiles construit en pierres<br />

naturelles. 96 appartements<br />

et 30 chambres<br />

avec une architecture en<br />

harmonie avec l’environnement<br />

montagneux. Des<br />

jardins tropicaux et des<br />

fontaines donnent à ce village<br />

l’aspect d’un riad traditionnel.<br />

Tous les loge-<br />

SENSIBILISATION<br />

ments ont une vue sur<br />

mer qui s’étend de<br />

l’océan atlantique aux<br />

montagnes de l’Anti<br />

Atlas. Chaque apparte-<br />

ment portera le nom d’un<br />

arbre, d’une ville ou<br />

d’une personnalité marocaine.<br />

Parmi les activités<br />

les plus prisées, le village<br />

proposera de la plongée<br />

sous-marine, de l’équitation,<br />

des promenades à<br />

dos de chameau ou de<br />

mulet pour découvrir les<br />

montagnes et les plages<br />

du cap Ghir.<br />

Particularités<br />

Le village proposera<br />

d’ailleurs l’unique thérapie<br />

à oxygène avec une<br />

station pressurisée. Les<br />

clients pourront profiter<br />

de la haute technologie<br />

pour une consultation médicale<br />

en suivant un traitement<br />

approprié ou tout<br />

simplement refaire un lifting.<br />

L’inauguration du<br />

village est prévue pour<br />

avril de l’an 2000. Les<br />

promoteurs comptent<br />

drainer un maximum de<br />

touristes étrangers, les<br />

Allemands prisant particulièrement<br />

la destination<br />

Agadir.❏<br />

A.E.A.<br />

AFAK section de Marrakech organise le forum de la citŽ et du citoyen<br />

IMPLIQUER LE CITOYEN<br />

DANS LA GESTION DE LA CITƒ<br />

LÕassociation AFAK, section de<br />

Marrakech fait dans la sensibilisation<br />

du citoyen, en mettant plus<br />

lÕaccent sur les enfants, pour une<br />

bonne gestion de la citŽ. Ë travers<br />

les th mes du Forum de la<br />

La section de<br />

Marrakech de l'association<br />

AFAK a organisé le<br />

forum de la cité et du citoyen<br />

à la Chambre de<br />

commerce et de l'industrie<br />

de Marrakech.<br />

Destinée en premier<br />

lieu aux enfants et d'une<br />

manière générale aux citoyens,<br />

la rencontre a<br />

pour objectif de faire découvrir<br />

aux visiteurs la<br />

complexité de la gestion<br />

d'une ville en leur don-<br />

• Le site où aura lieu le complexe.<br />

nant l'occasion de rencontrer<br />

des hommes de<br />

terrain qui répondent en<br />

direct à des questions<br />

aussi diverses que les<br />

lois, la gestion des déchets,<br />

le service public<br />

ou les impôts.<br />

Conscience<br />

Le but, on s'en doute<br />

bien, est d'amener le citoyen<br />

à s'impliquer davantage<br />

dans les affaires<br />

de la cité et surtout lui<br />

5 Žtoiles, de 96 appartements et de 30<br />

chambres dont lÕarchitecture est en<br />

parfaite harmonie avec lÕenvironnement<br />

montagneux de la rŽgion. Ce village<br />

accueillera ses premiers locataires<br />

ˆ partir dÕavril 2000.<br />

citŽ et du citoyen quÕelle a organisŽ<br />

ˆ la Chambre de commerce<br />

et dÕindustrie de Marrakech,<br />

AFAK a mis le doigt sur les prŽoccupations<br />

quotidiennes des<br />

citoyens.<br />

faire prendre conscience<br />

du rôle important qu'il a<br />

à jouer dans la société.<br />

Quel que soit son statut<br />

social, le citoyen est interpellé<br />

par les problèmes<br />

de la cité et le moindre<br />

de ses gestes a une conséquence<br />

plus ou moins<br />

grave sur le développement<br />

économique et social.<br />

C'est pour cela que les<br />

thèmes du forum ont été<br />

choisis parmi les préoc-<br />

©D.R<br />

cupations les plus directes<br />

des citoyens. Cela<br />

va de la distribution de<br />

l'eau et de l'électricité, à<br />

la poste ou la police en<br />

passant par des thèmes<br />

plus généraux tels que les<br />

droits, les élections ou la<br />

justice.<br />

Les stands dotés de<br />

matériel pédagogique ont<br />

été érigés de manière à<br />

faciliter la communication.❏<br />

A.E.A.<br />

35<br />

MAIS ENCORE<br />

VIVE LA GRéVE<br />

Par Abdellatif EL AZIZI<br />

Si on pense faire ainsi pression<br />

sur les gouvernements,<br />

cÕest ratŽ, les ministres ont<br />

leur GSM, ils ne prennent pas<br />

le train et envoient leur rejeton<br />

dans les Žcoles Žtrang res.<br />

e cachet de la poste faisant foi ". La<br />

"L formule est usée, elle continue à faire<br />

doute malgré internet et le GSM.<br />

Surtout quand on est étudiant, fauché et<br />

focalisé sur des prétendues études à l’étranger<br />

bien commodes.<br />

Manque de pot, quand le dernier délai<br />

d’envoi du dossier coïncide avec une grève<br />

des postiers, c’est le comble de la guigne.<br />

72 heures de grève, de quoi prendre la<br />

route, déposer le dossier et revenir. Si ce<br />

n’était le visa, l’entreprise serait parfaitement<br />

concevable.<br />

Le pauvre bougre s’en souviendra du<br />

service public. Heureusement pour lui, ses<br />

gosses en sont encore au stade virtuel sinon<br />

il les aurait eu sur le dos ce 13 avril parce<br />

qu’il y avait également les enseignants qui<br />

s’étaient mis en grève. Les postiers, les enseignants,<br />

les inspecteurs des finances, appuyés<br />

par de nombreux confrères dans la<br />

fonction publique atteints de contestation<br />

aiguë.<br />

Le secteur protégé, celui des activités<br />

subventionnées par l’État qui monte au front<br />

pour étaler au grand public sa grogne.<br />

Le prolo en sit-in devant son usine fait pâle<br />

figure.<br />

Le grand public, lui, est le véritable otage<br />

de cette cascade de grève. Une victime<br />

interposée. L’usager est pris en otage d’une<br />

logique qui veut que le service public se<br />

trouve régulièrement violé par ceux qui sont<br />

supposés le défendre.<br />

La pratique de la grève dans le secteur public,<br />

avec absence de risques garantie ne<br />

donne plus désormais bonne conscience<br />

qu’à ceux qui en profitent grassement, à savoir<br />

les syndicats.<br />

Les communiqués triomphants sur le<br />

"succès de la grève qui a démontré une fois<br />

encore le degré de conscience, la discipline<br />

et l’attachement à un cahier revendicatif<br />

juste et légitime " en disent long sur la capacité<br />

de manipulation des syndicats.<br />

Quant à la grève comme moyen de chantage<br />

pour obtenir le respect et autre chose<br />

avec, la méthode a fait son temps.<br />

Le dévoiement de la grève se fait désormais<br />

au détriment du citoyen, du petit peuple,<br />

celui qui utilise les services défaillants de la<br />

poste, celui qui se presse dans les couloirs<br />

obscurs des administrations ou encore celui<br />

qui envoie sa nombreuse progéniture préparer<br />

son certificat de chômage sur les bancs<br />

tristes de l’école publique.<br />

Si on pense faire ainsi pression sur les<br />

gouvernements, c’est raté, les ministres ont<br />

leur GSM, ils ne prennent pas le train et envoient<br />

leur rejeton dans les écoles étrangères.<br />

Si on ne peut rien alors que la majorité<br />

des fonctionnaires est mal payée, la grève<br />

dans le secteur public à la marocaine<br />

n’est qu’une facture de plus à régler pour<br />

l’usager. Les syndicats qui connaissent à<br />

merveille les vertus des nuisances publiques<br />

utilisent souvent la grève dans le secteur public<br />

pour des raisons qui n’ont rien à voir<br />

avec les intérêts des fonctionnaires. Et ce<br />

n’est pas Amaoui qui pourrait prétendre le<br />

contraire. En tout cas, vivement le 1er mai.❏<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 369 - Du 23 au 29 avril 99


DƒCOUVERTE<br />

Troisi me Ždition du Raid <strong>Maroc</strong> Entraide<br />

NE PAS ROULER IDIOT<br />

Le Raid <strong>Maroc</strong> Entraide en est ˆ sa troisi me<br />

Ždition. Encore un ! Serait-on tentŽ de dire.<br />

Mais, ce qui caractŽrise cette expŽdition, qui<br />

Et de trois pour le Raid<br />

<strong>Maroc</strong> Entraide qui fait<br />

peau neuve cette année. Ainsi<br />

les participants ne se contenteront<br />

pas de traverser à toute<br />

allure des localités qu'ils<br />

ne prendront même pas le<br />

temps d'admirer, ni d'en<br />

connaître les habitants. Créée<br />

en 1996, l'Association <strong>Maroc</strong><br />

Entraide (AME), et à sa tête<br />

Saïd Ouichou, un jeune médecin<br />

marocain établi en<br />

France, a pour objectif cette<br />

année de financer, à travers<br />

les cotisations des participants<br />

et les aides des sponsors, la<br />

construction d'un dispensaire<br />

à Tamaârouft, dans la province<br />

de Ouarzazate. La pose<br />

de la première pierre doit<br />

avoir lieu le 17 mai.<br />

Le Dr Ouichou, un passionné<br />

de 4X4, rappelle que<br />

déjà en 1997, ce raid avait<br />

permis de récolter des fonds<br />

au profit de l'Association marocaine<br />

de lutte contre le sida<br />

(AMLCS). Et à l'issue de<br />

l'édition 1998, deux projets<br />

ont été mis en place dont la<br />

réhabilitation d'écoles dans<br />

l'Atlas et la construction d'un<br />

dispensaire à Tamaârouft,<br />

dans la province de Ouarzazate.<br />

Les droits de participation<br />

s'élèvent à 2500 FF pour<br />

les adeptes venus d'outre-mer<br />

et à 3500 Dh pour les rési-<br />

JUBILƒ<br />

dents au <strong>Maroc</strong>. Ces droits<br />

couvrent à peine les frais<br />

d'hôtel ou de bivouac, d'assistance<br />

médicale ou de restauration.<br />

Ciblage<br />

Par ailleurs, les participants<br />

peuvent apporter des<br />

dons qu'ils remettront aux directeurs<br />

d'écoles, aux enseignants<br />

ou aux autorités locales<br />

qui se chargeront de les<br />

distribuer. Et ce, dans un sou-<br />

se dŽroulera cette annŽe du 10 au 20 mai,<br />

c'est que c'est une aventure qui a du cÏur et<br />

qui ne veut pas "rouler idiot".<br />

ci de ciblage plus efficient,<br />

d'équité, mais également de<br />

sécurité. Lors de la deuxième<br />

expédition, médicaments<br />

et fournitures scolaires<br />

avaient été acheminés directement<br />

aux directeurs d'écoles<br />

et aux centres de santé ruraux<br />

et ce, pour l'optimisation<br />

maximale de l'initiative.<br />

<strong>Il</strong> n'y aura pas plus de 25<br />

véhicules, c'est-à-dire 50 participants.<br />

L'Association, qui<br />

aurait pu inscrire un nombre<br />

LÕex-avant centre de la Mancha prend sa retraite<br />

L'AU-REVOIR Ë KLINSMANN<br />

Pour ses adieux au football,<br />

l'Allemand Juergen Klinsmann a voulu<br />

s'offrir une belle f te sous forme<br />

d'un match, qui rŽunira quelques uns<br />

Plusieurs champions du<br />

monde et des internationaux<br />

de 14 pays, encore en<br />

activité ou déjà retraités, ont<br />

répondu favorablement à l'invitation<br />

que leur a envoyée<br />

Juergen.<br />

Parmi les invités, les<br />

Français Youri Djorkaeff,<br />

Lilian Thuram, Emmanuel<br />

Petit, les Allemands Rudi<br />

Voeller, Thomas Haessler,<br />

Pierre Littbarski, qui avaient<br />

remporté avec lui la Coupe<br />

du monde en 1990, le<br />

Néerlandais Ruud Gullit ou<br />

encore l'Anglais Kevin<br />

• Un raid pour la découverte du <strong>Maroc</strong>.<br />

des plus grands noms du football.<br />

Retrouvailles, souvenirs et nostalgie<br />

seront au rendez-vous le 24 mai ˆ<br />

Stuttgart.<br />

Keegan et l'ancien "ballon<br />

d'or" Matthias Sammer. Le<br />

match de gala opposera un<br />

"VfB All Stars" composé<br />

d'anciens joueurs du VfB<br />

Stuttgart, le club avec lequel<br />

Klinsi a éclaté, et la "Dream<br />

Team de Juergen".<br />

Celle-ci repasse le film<br />

des 20 dernières années de<br />

football: Walter Zenga,<br />

Andreas Koepke, Juergen<br />

Kohler, Kevin Keegan,<br />

Thomas Haessler, Teddy<br />

Sheringham, Bernd Schuster,<br />

Rudi Voeller, Andreas<br />

Brehme, Nicola Berti, Patrick<br />

Blondeau, Emmanuel Petit,<br />

Rui Barros, Giuseppe<br />

Bergomi, Lilian Thuram,<br />

Youri Djorkaeff, Ruggiero<br />

Rizzitelli, Ruud Gullit, Pierre<br />

Littbarski. <strong>Il</strong>s seront entraînés<br />

par Berti Vogts et<br />

Osvaldo Ardiles.<br />

Palmarès<br />

Dans le "VfB All Stars" :<br />

Eike Immel, Thomas<br />

Berthold, Guido Buchwald,<br />

Karlheinz Forster, Bernd<br />

Forster, Fritz Walter,<br />

Krassimir Balakov, Carlos<br />

Dunga (encore incertain),<br />

©DR<br />

bien supérieur d'équipages, a<br />

voulu se limiter à ce chiffre,<br />

car elle n'a ni les moyens, ni<br />

la logistique nécessaires pour<br />

l'encadrement d'une entreprise<br />

de la taille des grands<br />

raids. <strong>Il</strong>s viennent de France<br />

et du <strong>Maroc</strong>, avec en commun<br />

le désir de vivre une belle<br />

aventure et de joindre l'utile<br />

à l'agréable.<br />

Optimisation<br />

Le Raid <strong>Maroc</strong> Entraide<br />

se veut une expédition tout<br />

terrain sur le <strong>Maroc</strong>, à travers<br />

sa mosaïque de paysages, de<br />

végétations et de populations.<br />

Le parcours de la troisième<br />

édition comprendra dix<br />

étapes alternant route, piste<br />

et parfois hors-piste. C'est à<br />

Fès que le Raid <strong>Maroc</strong><br />

Entraide prendra son départ,<br />

pour arriver à Marrakech.<br />

Dans sa première phase, le<br />

circuit empruntera le Moyen<br />

Atlas pour rejoindre Missour,<br />

puis traversera la région de<br />

Tafilalet pour aller jusqu'à<br />

Merzouga et finir dans les superbes<br />

dunes de l'Erg Chebbi.<br />

Les autres étapes, comprendront<br />

l'initiation au pilotage<br />

dans le sable, qui sera un<br />

avant-goût du désert, avant<br />

les traversées de dunes et de<br />

pistes caillouteuses. ❏<br />

K.B.<br />

Matthias Sammer, Andreas<br />

Muller, Frank Verlaat, pour<br />

ne citer qu'eux. <strong>Il</strong>s doivent<br />

être dirigés par Helmut<br />

Benthaus et Arie Haan.<br />

Klinsmann, qui a pris sa<br />

retraite sportive après l'élimination<br />

de l'Allemagne en<br />

quarts de finale du dernier<br />

Mondial par la Croatie, a pris<br />

soin de ne pas inviter d'actuels<br />

internationaux de son<br />

pays. Comme quoi toutes les<br />

occasions, et même les plus<br />

inattendues, sont bonnes pour<br />

régler ses comptes.❏ K.B.<br />

36<br />

ARAZI<br />

ET ALAMI OUT<br />

L es <strong>Maroc</strong>ain Hicham<br />

Arazi et Karim Alami ont<br />

été éliminés, jeudi 22 avril,<br />

au stade des quarts de finale<br />

du tournoi de tennis<br />

de Monte-Carlo, comptant<br />

pour le circuit ATP et doté<br />

de 2,45 millions de dollars.<br />

Arazi, 37-eme joueur à<br />

l'ATP, a été battu par le<br />

Chilien Marcelo Rios, 13e<br />

joueur mondial, en deux<br />

sets 6/3, 6/3. Pour sa part,<br />

Karim Alami, 46-eme au<br />

classement ATP, a été éliminé,<br />

après avoir été battu<br />

en deux sets 6-4, 6-1 par<br />

l'Espagnol Carlos Moya,<br />

tête de série n-1 et 8-eme<br />

joueur mondial.<br />

POSTURE<br />

DƒLICATE<br />

L'équipe nationale de rugby<br />

a été battue 18 à 3, par<br />

son homologue uruguayenne,<br />

dimanche 18<br />

avril à Montevideo, dans le<br />

cadre de la première<br />

manche du match barrage<br />

qualificatif pour la Coupe<br />

du monde, prévue du 1er<br />

octobre au 6 novembre<br />

1999 au Pays de Galles.<br />

La deuxième manche<br />

de cette confrontation aura<br />

lieu le 1er mai au <strong>Maroc</strong>.<br />

Le vainqueur est qualifié<br />

pour les phases finales où<br />

il fera partie du groupe A,<br />

en compagnie de l'Afrique<br />

du Sud, de l'Ecosse et de<br />

l'Espagne.<br />

LE GOLDEN<br />

GOAL DE BAHJA<br />

Ahmed Bahja a offert la<br />

Coupe des vainqueurs de<br />

coupe d'Asie à son club<br />

saoudien Al-Ittihad, vainqueur<br />

en finale de la formation<br />

sud-coréenne Ch<br />

unnam Dragons par 3-2<br />

grâce au but en or marqué<br />

par l'attaquant marocain à<br />

la 104ème minute de jeu,<br />

dimanche 18 avril à Tokyo.<br />

Après avoir ouvert le score<br />

sur penalty par Bahja dès<br />

la 9-eme minute, les Saoudiens<br />

ont été rejoints par<br />

les Coréens sur un but de<br />

Roh Sang-Rae, quatre minutes<br />

plus tard.<br />

Le même joueur va<br />

donner l'avantage aux dragons<br />

sur penalty (71e).<br />

Mais, Mohammed Al<br />

Hwsawi égalisera en faveur<br />

d'Al-Ittihad (83e) et enverra<br />

les deux équipes aux prolongations.<br />

À une minute de la fin<br />

de la première prolongation,<br />

Bahja met un terme à<br />

la rencontre, en marquant le<br />

"golden goal".<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 369 - Du 23 au 29 avril 99


TENNIS<br />

Karim Alami retrouve ses sensations<br />

RETOUR EN FORCE<br />

ArrivŽ en finale du tournoi de Barcelone,<br />

Karim Alami affiche une belle forme. Ë la<br />

veille de Roland-Garros, il affiche des am-<br />

Karim Alami est le premier<br />

finaliste africain au<br />

tournoi de Barcelone. Et il a<br />

été l'un des rares non-<br />

Espagnols à s'illustrer sur la<br />

terre battue catalane malgré<br />

sa défaite en finale contre<br />

l'enfant du pays, Felix<br />

Mantilla.<br />

Alami, bientôt 26 ans et<br />

83e joueur mondial avant sa<br />

finale de Barcelone, après<br />

près de 10 ans chez les pros,<br />

a montré qu'il était au<br />

meilleur de sa forme avant<br />

de jouer en Coupe Davis<br />

contre la Yougoslavie et le<br />

rendez-vous de Roland<br />

Garros, où il arrivera fort d'un<br />

nouveau classement ATP auquel<br />

il pointe désormais à la<br />

46ème place.<br />

Une blessure au poignet<br />

l'avait tenu éloigné des courts<br />

pendant trois mois et il peut<br />

espérer revenir à son niveau<br />

de 1996, année de ses deux<br />

victoires sur le circuit, à<br />

Atlanta et Palerme. Karim<br />

Alami a également été finaliste<br />

à Casablanca en 1994 et<br />

Bologne en1998.<br />

Les spécialistes ne donnaient<br />

pourtant pas cher de<br />

MONDIAL 2006<br />

• Karim Alami<br />

ses chances au premier tour<br />

à Barcelone, contre le<br />

Suédois Magnus Gustafsson,<br />

qui l'avait sèchement battu<br />

l'année dernière sur le même<br />

court 6-0, 6-1.<br />

bitions qui laissent espŽrer revoir le joueur<br />

talentueux qui avait remportŽ en 1996 le<br />

tournoi dÕAtlanta et de Palerme.<br />

<strong>Il</strong> a pris cette année une<br />

belle revanche, qui a été selon<br />

lui "la clé " pour le reste<br />

de la compétition".<br />

Le <strong>Maroc</strong>ain a par la suite<br />

battu l'Australien Andrew<br />

LÕUnion Arabe de football pour une candidature arabe unique<br />

POUR UNE MEILLEURE<br />

EFFICIENCE<br />

L'Union arabe de football (UAF) semble<br />

vouloir mettre de l'ordre dans les rangs,<br />

et ce, pour plus de cohŽsion et d'harmonie<br />

en son sein en ce qui concerne la<br />

candidature arabe ˆ l'organisation de la<br />

Selon la revue saoudienne<br />

spécialisée Arriadia, les<br />

orientations de l'UAF visent<br />

à garantir la candidature d'un<br />

seul pays arabe pour l'organisation<br />

de la Coupe du monde<br />

2006, ainsi que le soutien<br />

de l'Union et de tous les pays<br />

arabes pour ce pays afin de<br />

renforcer sa position et ses<br />

chances auprès de la FIFA.<br />

La revue rapporte, par<br />

ailleurs, une déclaration du<br />

président de la Fédération<br />

égyptienne de football, Samir<br />

Zaher, dans laquelle il se dit<br />

"convaincu de la nécessité de<br />

la candidature d'un seul pays<br />

arabe pour l'organisation du<br />

Mondial 2006 et respecte<br />

dans ce sens les orientations<br />

du prince Fayçal Ben Fahd,<br />

président de l'UAF".<br />

Orientations<br />

<strong>Il</strong> a ajouté que la fédération<br />

égyptienne contacterait<br />

son homologue marocaine<br />

pour examiner cette question,<br />

précisant que si les respon-<br />

Coupe du monde de football 2006. Dans<br />

ce sens, l'UAF affiche une nette prŽfŽrence<br />

pour une candidature unique, le<br />

<strong>Maroc</strong> ou l'Egypte, ˆ l'organisation de la<br />

grand-messe footbalistique.<br />

sables marocains sollicitaient<br />

le retrait de l'Egypte, il ne verrait<br />

aucune objection à soutenir<br />

la candidature du <strong>Maroc</strong>,<br />

qui avait présenté à deux reprises<br />

sa candidature pour<br />

l'organisation de cette manifestation<br />

sportive planétaire<br />

en 1994 et 1998.<br />

Pour l'instant, la Fédération<br />

royale marocaine de football<br />

(FRMF) n'a pas encore<br />

réagi à la demande de l'UAF.<br />

Les enjeux et les retombées<br />

sont tellement énormes que<br />

© Ph. AFP<br />

<strong>Il</strong>ie (43e à l'ATP), l'Américain<br />

Vincent Spadea, qui s'était<br />

qualifié sur forfait de<br />

Sampras, l'Espagnol Albert<br />

Costa, récent vainqueur à<br />

Estoril, et le n°8 mondial,<br />

Todd Martin.<br />

Trois mousquetaires<br />

Karim Alami, qui a gagné<br />

37 places au classement ATP,<br />

n’est pas le seul <strong>Maroc</strong>ain à<br />

avoir progressé au classement<br />

ATP de cette semaine. En effet,<br />

Younès El Aynaoui, qui<br />

a atteint les quarts de finale,<br />

gagne cinq places pour se<br />

hisser au 36ème rang, reprenant<br />

ainsi sa place de n°1 marocain,<br />

juste devant Hicham<br />

Arazi, qui demeure au 37ème<br />

rang mondial. Bon présage,<br />

les "trois mousquetaires" du<br />

tennis marocain se retrouvent<br />

donc, à la veille du match de<br />

Coupe Davis contre la<br />

Yougoslavie, dans le club très<br />

fermé des cinquante<br />

meilleurs joueurs mondiaux.<br />

<strong>Il</strong>s figurent d'ores et déjà dans<br />

le tableau final de Roland<br />

Garros, qui aura lieu à Paris<br />

du 24 mai au 7 juin 1999. ❏<br />

K.B.<br />

chacun y regardera à deux<br />

fois avant de désister en faveur<br />

de l'autre.<br />

Et même si, d'aventure,<br />

les deux fédérations arrivaient<br />

à s'entendre sur ce point, les<br />

autres candidats sont d'un tout<br />

autre calibre.<br />

<strong>Il</strong> faudra se lever très tôt et<br />

soumettre un dossier des plus<br />

solide pour pouvoir prétendre<br />

battre des poids lourds comme<br />

l'Allemagne ou l'Angleterre.<br />

❏<br />

K.B.<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 369 - Du 23 au 29 avril 99<br />

37<br />

BOUCETTA AVEC<br />

LA HOLLANDE<br />

Le sélectionneur néerlandais,<br />

Frank Rijkaard, a communiqué,<br />

la liste de ses 18<br />

joueurs appelés à affronter le<br />

<strong>Maroc</strong>, en match amical, le<br />

28 avril courant, à Arnhem.<br />

Aucun joueur du club espagnol<br />

du FC Barcelone ne figure<br />

dans cette sélection.<br />

Le Barça a demandé au<br />

sélectionneur néerlandais de<br />

ne pas faire appel à ses internationaux<br />

(Cocu, Kluivert,<br />

Reiziger, Zenden et les<br />

frères De Boer) en raison<br />

des festivités organisées<br />

dans le cadre du centenaire<br />

du club catalan.<br />

Frank Rijkaard a répondu<br />

favorablement à cette requête.<br />

Le milieu de terrain<br />

d'origine marocaine, Driss<br />

Boucetta (AZ Alkmaar) fait<br />

également partie des appelés<br />

par Rijkaard. Quel gâchis<br />

…<br />

DEUX MAROCAINS<br />

Ë BIRMINGHAM<br />

L es <strong>Maroc</strong>ains Adil<br />

Belgaïd et Abdelouahed<br />

Chorfi El Idrissi participeront,<br />

les 24 et 25 avril, au<br />

tournoi international de judo<br />

de Birmingham, en<br />

Angleterre.<br />

Adil Belgaïd, quintuple<br />

champion d'Afrique des<br />

moins de 81 kg, a remporté<br />

récemment le tournoi Blanc-<br />

Mesnil Maeda en France,<br />

alors que Chorfi El Idrissi,<br />

vice champion d'Afrique,<br />

avait remporté l'US Open de<br />

New York.<br />

Les deux judokas devront<br />

également participer,<br />

en juin prochain, au tournoi<br />

de la ville italienne de Sasari,<br />

qui compte parmi les compétitions<br />

les plus relevées à<br />

l'échelle internationale, ainsi<br />

qu'aux phases finales du<br />

championnat du monde en<br />

octobre 1999 à Birmingham.<br />

ABDELKADER<br />

EL MOUAZIZ FæTƒ<br />

La presse britannique a salué<br />

la victoire du <strong>Maroc</strong>ain<br />

Abdelkader El Mouaziz au<br />

marathon de Londres, à 2<br />

secondes du record de la<br />

compétition établi en 1998.<br />

Le Daily Mail note que<br />

"la victoire de Abdelkader<br />

El Mouaziz lui a permis<br />

d'empocher 51.000 livres<br />

sterling et il aurait pu gagner<br />

16.000 livres supplémentaires<br />

s'il avait battu le record<br />

du marathon de<br />

Londres", estimant que "El<br />

Mouaziz n'aurait eu aucun<br />

mal à le faire s'il n'avait pas<br />

salué la foule avant de franchir<br />

la ligne d'arrivée".


POST-SCRIPTUM<br />

CYBERCONFRéRES<br />

CAPITALISME :<br />

LA COLLE DU PEUPLE<br />

Si le capitaliste classique est plutt heureux de<br />

son sort et qu'il porte sur la populace qui le nourrit<br />

un regard o le paternalisme le dispute ˆ la<br />

condescendance, il n'en va pas ainsi du fonctionnaire.<br />

N´hésitant jamais à<br />

sombrer dans la facilité,<br />

ce numéro de<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> s'attaque aux<br />

agents de la fonction publique.<br />

J'imagine déjà les plus<br />

gauchistes d'entre vous s'alarmer<br />

de cette dérive dans l'humour<br />

droitier; soyons clairs,<br />

si nous détestons tant les<br />

fonctionnaires c'est parce que<br />

nous avons échoué à intégrer<br />

leurs rangs et que désormais<br />

nous nous usons la santé dans<br />

le privé afin de participer à la<br />

constitution de leurs émoluments<br />

princiers... PROFI-<br />

TEURS !!!<br />

Disons-le tout net, si l'on<br />

considère qu'un suppôt du capital<br />

est un être suiffeux et oisif<br />

qui s'enrichit du travail des<br />

autres, tout en ne faisant rien<br />

ou presque de ses journées,<br />

on peut considérer que le<br />

fonctionnaire en est un !!! Je<br />

sais, la thèse est osée mais ai-<br />

sément démontrable, le fonctionnaire<br />

est un CAPITA-<br />

LISTE, d'un genre un peu<br />

particulier certes, mais c'en<br />

est un...<br />

Si le capitaliste classique<br />

est plutôt heureux de son sort<br />

et qu'il porte sur la populace<br />

qui le nourrit un regard où le<br />

paternalisme le dispute à la<br />

condescendance, il n'en va<br />

pas ainsi du fonctionnaire.<br />

Parasite aigri et fielleux, le<br />

fonctionnaire s'acharne à nous<br />

rendre la vie impossible, non<br />

seulement il s'engraisse à la<br />

sueur d'un front qui n'est pas<br />

le sien, mais en plus il s'ingénie<br />

à nous tourmenter de<br />

mille tracas (son ingéniosité<br />

s'arrêtant souvent là).<br />

Citons en vrac :<br />

- La 128ème grève RATC<br />

relative à la remise en cause<br />

de la 12ème semaine de<br />

congé payé ou du 15ème<br />

mois.<br />

- L'agent des forces de<br />

©DR<br />

Tête de cochon. Y<br />

en a qui ont des<br />

têtes à claques, des<br />

qui ont la tête à faire<br />

peur et des tas<br />

d’autres. Y a des<br />

têtes de bois, des<br />

têtes chercheuses,<br />

des têtes à faire<br />

peur, des têtes à faire<br />

avorter les parturientes<br />

sensibles.<br />

Des tas de têtes. Je<br />

vous en épargne<br />

certaines parce que<br />

je suis bien élevé.<br />

Mais enfin, cette<br />

dame très philippine<br />

en a fait, du chemin,<br />

depuis<br />

Manille, pour se<br />

payer une tête de<br />

porc. Nous, on n’a<br />

pas à aller si loin<br />

pour en trouver<br />

une. Des têtes de<br />

faux témoins, on a.<br />

Au moins une.<br />

Mais c’est pas sur<br />

Canal Horizons<br />

qu’on la voit. Ni<br />

sur 2M. Mais on la<br />

voit. Enfin quand<br />

on est maso.❏<br />

l'ordre remarquable d'inefficacité<br />

au milieu d'un carrefour<br />

où s'est agglutinée une<br />

horde motorisée et qui vous<br />

choisit vous, afin de vous aligner<br />

pour un phare fêlé.<br />

- Les éboueurs qui passent<br />

la nuit très tôt dans votre rue<br />

pour vous réveiller et qui passent<br />

tard dans les autres quand<br />

vous êtes en voiture, bloqué<br />

derrière.<br />

- Une infirmière antillaise<br />

et taciturne vous retourne brutalement<br />

le pied que vous<br />

vous êtes fait broyer par un<br />

camion et vous demande avec<br />

lassitude: "ça vous fait mal<br />

quand je fais ça? "<br />

Je préfère arrêter là cette<br />

énumération... je vais encore<br />

m'énerver et j'ai oublié mes<br />

gouttes... j'aimerais cependant<br />

conclure cette diatribe<br />

en disant ceci: Le fonctionnaire<br />

est à la société ce que la<br />

sonnette est au sourd.❏<br />

http: // www.francefun.com<br />

FAUT-IL VOUS LÕENVELOPPER ?<br />

0,70 = 0<br />

Par Amale SAMIE<br />

38<br />

Vous imaginez le planning familial et la<br />

dŽnatalitŽ si chaque jeune couple faisait<br />

0, 70 gosse par an? O serions-nous,<br />

mes amis?<br />

L ’impuissance est le mal du siècle. Elle transforme l’existence<br />

de ceux qui en souffrent en enfer. On les voit raser<br />

les murs, les yeux baissés, honteux, défaits, détruits. On<br />

a envie de les rassurer, de les cajoler, de leur remonter le moral,<br />

même les pierres se fendent devant le triste spectacle d’un<br />

impuissant en détresse. Partout dans le monde. C’est une<br />

plaie universellement ressentie comme une cruauté du sort.<br />

Partout.<br />

Quoi? Partout? Non. Pas partout. En tout cas pas chez<br />

nous. Le <strong>Maroc</strong> est bien au-dessus de tout ça. C’est des<br />

contingences à peine dignes d’être évoquées par des bavards<br />

en panne de sujet vraiment planant. On en parle comme<br />

d’un phénomène négligeable, et en passant très vite.<br />

Je ne parle jamais en l’air. Je ne dis pas n’importe quoi.<br />

Je ne donne pas d’opinion personnelle. Je donne des chiffres.<br />

Allemagne: 18, Turquie: 29, Belgique: 22, Portugal: 18,<br />

Espagne: 26, Russie: 18.<br />

C’est pas des chiffres, ça? C’est pas du 2+2 = 4? C’est<br />

pas de la science exacte, peut-être? C’est des opinions ou<br />

des idées, ça? NON. Mais, allez-vous me dire, en quoi ces<br />

chiffres concernent le <strong>Maroc</strong>?<br />

Je vais vous répondre. Que les cardiaques s’en aillent,<br />

évacuez le navire, les femmes et les enfants d’abord, tel le<br />

capitaine de la légende, je veux sombrer seul en remâchant<br />

cette pénible vérité. Ça y est? Vous avez rangé les hypertendus,<br />

les dépressifs, les vulnérables d’origine? Je vous le<br />

dis. <strong>Maroc</strong>:6.<br />

Toujours en queue de peloton, le <strong>Maroc</strong>, sauf pour la<br />

qualité des programmes télé de la RTM... <strong>Maroc</strong>: 6, je vous<br />

le répète, car au point où j’en suis, seule la délectation morose<br />

peut me soulager. Oui, en une journée de championnat,<br />

on a enregistré 6 buts seulement. En huit matches. Soit<br />

0, 70 but par match. Vous imaginez le planning familial et<br />

la dénatalité si chaque jeune couple faisait 0, 70 gosse par<br />

an? Où serions-nous, mes amis? Entre zéro virgule soixante-dix<br />

et zéro, je ne vois pas bien la différence. Peut-être que<br />

les règles du foot marocain ont été aménagées et qu’on<br />

compte les zéros après la virgule dans le classement? Vous<br />

imaginez ce résultat ailleurs que chez nous? Regardez par<br />

exemple: Brésil-Chine: 0, 57 à 0, 32? Et le but en or? C’est<br />

un bout de but? Une fraction de "Goal"? Et la mort subite?<br />

Ça devient une mort lente? Le championnat national est<br />

une mort lente, une atroce agonie, sinistre comme 36 dimanches.<br />

Je me souviens que dans ma jeunesse, quand un copain<br />

mordu, fanatique et gâteux de foot marocain écoutait les reportages<br />

sur les matches, je m’enfonçais encore plus profondément<br />

dans le désespoir. Je ne regarde jamais de match<br />

de championnat. Ni bas de tableau ni tête d’affiche. Notre<br />

championnat a une tête à claque et une gueule de bas du dos.<br />

Mortel ennui, mortel football. Si on enlève les deux gardiens<br />

de buts, il y a 20 tarés qui courent comme une horde<br />

de dératés derrière un ballon fou. Ailleurs, on maîtrise mieux<br />

même la balle ovale qui est pourtant destinée aux trajectoires<br />

farceuses. Donnez un ballon rond à un joueur marocain, il<br />

deviendra ovale. C’est qu’on aime l’imprévu, nous. Le jeu<br />

pour le jeu. On ne marque pas, nous, Monsieur, on ne<br />

marque pas: ON JOUE!!!<br />

Enfin, quoi, si vous cessiez de chipoter ? Un terrain de<br />

foot fait 90 m sur 45 m pourquoi voulez-vous que la balle<br />

se mette en tête d’aller trouver 7 m pour échouer là où dès<br />

qu’elle échouera le jeu s’arrêtera comme ça, juste pour qu’il<br />

y ait des temps morts?<br />

Bon, ben fini de rigoler. Les Lions de l’Atlas ont miraculeusement<br />

échappé à ce triste sort. <strong>Il</strong>s jouent bien, ils<br />

marquent, ils gagnent. Mais enfin, il faudrait leur interdire<br />

la vieillesse, les blessures, les indigestions et tous les empêchements<br />

pour qu’ils soient là, jusqu’à la fin des temps.<br />

<strong>Maroc</strong>: 6. C’était le total des buts de la trentième journée<br />

du championnat de foot. Mais comment la FRMF arrive-t-elle<br />

à un classement final après cette impuissance<br />

honteuse? Mystère. Je ne félicite personne.❏<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 369 - Du 23 au 29 avril 99


ƒQUIPEMENTS<br />

Nokia, le gŽant finlandais, entend faire grand<br />

DES ATOUTS ET DES AMBITIONS<br />

Le titre de champion du monde du GSM, sÕil en est,<br />

attribuŽ ˆ Nokia, nÕest pas usurpŽ. Le gŽant finlandais<br />

qui se dŽfinit, par ailleurs, comme " un partenaire<br />

technologique de choix pour le dŽploiement du GSM<br />

au <strong>Maroc</strong> ", a plus dÕune corde dans son arc. <strong>Il</strong> a dŽ-<br />

La Finlande, championne<br />

du monde du<br />

téléphone portable.<br />

Plus de 60% des Finlandais<br />

possèdent un portable, soit un<br />

nouveau record du monde en<br />

la matière. En terme comptable,<br />

ce sont plus de 3,1 millions<br />

de Finlandais des 5 que<br />

compte le pays qui ont ainsi<br />

un téléphone cellulaire, acquis<br />

au rythme de 60.000 par<br />

mois. En référence aux statistiques<br />

en la matière, arrêtées<br />

en 1998. Autant dire, s’il<br />

en est, un champion du monde<br />

peut en cacher un autre.<br />

Issue elle aussi des hautes<br />

terres finlandaises, la marque<br />

Nokia se proclame elle-même<br />

premier fabricant de téléphones<br />

portables au monde.<br />

Forte d’un contrat d'une<br />

valeur de plus de 100 millions<br />

d'euros pour l'extension, sur<br />

trois ans, d’un réseau mobile<br />

en Belgique, l’équipe de<br />

Nokia est venue prendre<br />

contact avec la presse marocaine,<br />

mercredi 21 avril à<br />

Casablanca. Une prise de<br />

contact, ça serait peu dire.<br />

Puisque le team du petit géant<br />

finlandais a dressé un topo<br />

succinct de tout le savoir-faire<br />

et l’expertise de Nokia dans<br />

les telecoms.<br />

Arguments béton<br />

Mais avant, une petite mise<br />

au point : " Nous sommes<br />

au <strong>Maroc</strong> depuis 4 ans et<br />

nous y resterons quelque soit<br />

l’issue de la deuxième licence<br />

GSM ", affirme Laurent<br />

Samama, le directeur général<br />

de France & Afrique du<br />

Nord-Ouest de Nokia.<br />

Normal, puisque Nokia, forte<br />

d’une notoriété et des<br />

veloppŽ la gamme de terminaux, en la mati re, la plus<br />

compl te du marchŽ et ŽquipŽ plus de 20 millions de<br />

personnes, pour la seule annŽe 1998É ƒquipera-t-elle<br />

le futur adjudicataire de la deuxi me licence GSM<br />

au <strong>Maroc</strong>?<br />

chiffres qui plaident en sa faveur,<br />

il ne parle pas au conditionnel<br />

de son avenir au<br />

<strong>Maroc</strong>. Faut-il rappeler que<br />

Nokia a fourni ses équipements<br />

GSM à 78 opérateurs<br />

dans 37 pays. Loin de là, le<br />

génie finlandais voit plus loin<br />

que la date butoir du fin juin<br />

ou juillet (l’octroi de la<br />

deuxième licence GSM au<br />

<strong>Maroc</strong>). Ce qui est loin de dire<br />

que Nokia n’est pas intéressée<br />

par le sort de la deuxième<br />

licence du GSM convoitée<br />

par des mastodontes de la<br />

télécommunication mondiale.<br />

"Nous sommes prêts à collaborer<br />

avec le deuxième opérateur<br />

quelque soit son identité.<br />

Nous n’avons de préférences<br />

pour aucun d’eux", aime<br />

à préciser, une fois pour<br />

toute, M. Samama qui paraissait<br />

plus porté à présen-<br />

ter et expliquer toute la vision<br />

et le savoir-faire de son<br />

entreprise que de s’attarder<br />

sur la préférence de son groupe<br />

quant à l’acquéreur de ladite<br />

licence.<br />

Savoir-faire<br />

Toutefois, il a tenu à préciser<br />

que "La meilleure façon<br />

d’être compétitif sur le marché<br />

international passe par<br />

les infrastructures des télécommunications.<br />

Et je pense<br />

que Nokia, avec son expertise<br />

et sa connaissance du marché<br />

peut beaucoup offrir au<br />

<strong>Maroc</strong>". Message reçu cinq<br />

sur cinq. Sans le moindre<br />

bruitage. En fait, il semble<br />

que Nokia a un dossier clef en<br />

main pour l’équipement du<br />

deuxième réseau GSM au<br />

<strong>Maroc</strong>. L’équipementier finlandais<br />

ne manque pas de fai-<br />

39<br />

re valoir les multiples atouts<br />

dont il pourrait faire bénéficier<br />

le futur adjudicataire de<br />

la licence. "Tout a été fait.<br />

Étude, repérage, simulation.<br />

Nous sommes prêts à passer<br />

à l’actions aussitôt sollicités",<br />

déclare Christian<br />

Gorecki, directeur des opérations<br />

et services France et<br />

Afrique du Nord-Ouest. Cette<br />

maîtrise qui pourra être mise<br />

à profit par le futur opérateur<br />

GSM, à travers l’analyse des<br />

besoins des futurs abonnés<br />

tant en termes de couverture<br />

du pays et de services innovants,<br />

comme les cartes prépayées,<br />

l’accès à l’Internet<br />

depuis le téléphone mobile.<br />

Connection. Et direction,<br />

sans fil, à la galaxie Nokia où<br />

les mots clefs sont mobilité<br />

et Internet.❏ Taïeb CHADI<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 369 - Du 23 au 29 avril 99

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