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La Cour spéciale de justice rend son verdict sur le dossier du Crédit agricole
Des peines de 2 à 12 ans ferme Rachid Haddaoui
Journal d’informations générales 11 ème année - N° 517 - 28 juin au 4 juillet 2002
Abdelkbir Alaoui M’daghri,
ministre des Affaires
islamiques
“Au Maroc,
le danger
ne vient pas
des Islamistes”
ATMOSPHÈRE
Abdelaziz Bouteflika vient de commettre
une première dans les annales diplomatiques.
Il a adressé une lettre au Premier ministre d'un pays
souverain pour lui dicter ce qu'il devait discuter avec un
autre Premier ministre d'un pays également souverain. Si
cela ressemble à une charade, c'est que la démarche est d'une
incongruité désarmante. En voici la clé. Abderrahmane
Youssoufi était, du 25 juin au 27 juin, chez Guy Verhofstadt,
chef du gouvernement belge. Le Président algérien par procuration
militaire, a écrit à celui-ci pour “attirer son attention
sur la gravité de la situation découlant de l'occupation
illégale du Sahara Occidental par le Maroc".
Inversons la configuration. Imaginons Bouteflika en visite à
l'Elysée, Abderrahmane Youssoufi aurait-il écrit à Jacques
Chirac pour “attirer son attention sur la gravité de la situa-
M 01791 - 517 - F: 1,52 E
3:HIKLRJ=VUVZWU:?k@f@l@h@a;
tion découlant de la politique des gouvernants d'Alger en
Kabylie"?
Inconcevable. Le parallèle n'est pas uniquement pour dénoncer
un procédé jusqu'ici inconnu. Il fait vraiment vrai,
s'agissant du rapprochement avec la récente tentative d'évasion
des camps de Tindouf, sauvagement réprimée par les
gardes-chiourmes du Polisario. Tout comme le particularisme
culturel à Tizi Ouzou a reçu comme seule réponse un
exercice de tir des gendarmes à la gâchette aussi facile que
celle des tueurs présumés du GIA.
La comparaison, la vraie, est celle-là: la Kabylie étouffée et
le Sahara libéré. Deux parties intégrantes de chacun des deux
pays. Deux politiques réelles, difficiles à assumer, l'une et
l'autre, pour un Président moins que virtuel.
A. MANSOUR
Le Conseil constitutionnel juge
le code électoral inconstitutionnel
En arrière toute
Si l’engagement royal doit être maintenu, le gouvernement
doit prévoir une session extraordinaire
du parlement au cours du mois du juillet pour pouvoir
tenir les délais imposés par le calendrier électoral
allant jusqu’au 27 septembre.
Page 13
Abderrahmane Sâaïdi, P-dg de la Samir
Plaidoyer pour
un monopole
Abderrahmane Sâaïdi est-il pour
le monopole du raffinage du pétrole?
Défend-il les intérêts de la société
Corral qui a racheté la Samir?
L'ancien ministre libéral serait-il
devenu protectionniste? Entretien.
L’affaire des vignettes-auto devant la Justice
Hécatombe pour les lampistes
Le dossier du détournement des vignettes au niveau
de l’Office national du transport (ONT), vient d’être remis
à la Cour Spéciale de Justice. 58 accusés, dont 31
incarcérés et 27 autres en liberté provisoire, doivent
répondre de leurs actes: détournement de 22,6 millions
de Dh. Page 10
Assad Kotaïte, président du Conseil de l’OACI
Un grand seigneur
de l’aviation civile
Assad Kotaïte, président de l’OACI,
est une figure familière au gotha du
transport aérien international. La démarche
encore vive, le pas alerte et
le parcours orné de réalisations, le
Président compte s’attaquer aux chan- • Assad Kotaïte.
tiers de l’heure. Page 16
Elle est timide, joviale
et pleine d’humour.
Dans “Tempo”, émission
quotidienne de musique,
Salma Squalli arbore ce
beau sourire qui fait rêver
des milliers de
jeunes fans.
Reconnaissante, Salma
prépare de bonnes surprises
pour la rentrée.
Page 34 • Salma Squalli.
• Abderrahmane Sâaïdi.
Salma Squalli, animatrice de “Tempo”
“La télé,
un métier de rêve”
Maroc 8 DH - Union européenne Euro 1,52 - Canada 2,95 $ - Sénégal 1200 CFA - USA 2,50 $ - Tunisie 1 DTU
Pages 20 et 21
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FIL DIRECT Rassemblé par Abdellatif El Azizi
Coalition
Le Dr El Khatib et Mahjoubi Aherdane ont échappé à la mort de justesse
dans un accident de la circulation survenu le 24 juin 2002 sur
l’autoroute qui relie Larache à Rabat. La voiture qui a capoté après
plusieurs tonneaux transportait le leader du Parti de la Justice et du
développement et le chef du Mouvement National Populaire qui revenaient
ensemble d’un voyage en Espagne. Ils s’étaient déplacés
pour rencontrer les chefs d’associations musulmanes andalouses.
Dans quelques jours, le PJD et le MNP rendront publique leur idylle.
Les deux formations ont décidé de faire front commun pour s’attaquer
aux législatives de septembre 2002. Une coalition qui risque de
faire mal à l’Istiqlal qui comptait bien sur le soutien des islamistes.
Tortures
Le ministre des Droits de l'Homme a reçu une délégation de
l'Organisation Internationale pour la Réhabilitation des Victimes de
tortures basée à Copenhague. Le centre situé à Casablanca, le premier
de ce style au Maghreb, devra prendre en charge des victimes originaires
de toute l'Afrique du Nord.
Diplomatie
Le président Jacques Chirac qui considère la politique française au
Maghreb comme relevant de son domaine va mettre un peu d’ordre
dans le personnel diplomatique dans les pays Afrique du Nord. Au
Maroc, on ne sait pas encore qui remplace Serge Mucetti le consul général
de Rabat qui a déjà fait ses valises alors qu’il semble assuré que
c’est le directeur Afrique du Nord/Moyen-Orient du Quai d’Orsay,
Yves Aubin de Messuzière, qui prendra le poste d'ambassadeur à
Tunis. Pour ce qui est de l'ambassade d'Alger, les interrogations restent
entières.
Livre
La célèbre journaliste américaine, Marvin Howe du New York Times,
a séjourné à Laâyoune du 17 au 23 juin. Elle était venue réactualiser
ses informations sur le Sahara marocain sur lequel elle entend publier,
prochainement, un livre. Cette spécialiste du Maroc -elle y avait, déjà,
servi dans les années 50 comme correspondante de presse– a rencontré,
durant son séjour saharien, plusieurs acteurs locaux dans les
provinces du Sud.
Report
Prévu le 29 juin, le déplacement du Premier ministre, Abderrahmane
Youssoufi, à Laâyoune a été reporté au jeudi 4 juillet pour des raisons
imposées par l’agenda du Premier ministre qui devra auparavant
assister au conseil d’administration de l’Agence du Nord, le 2 juillet
à Taounate. Youssoufi, qui sera accompagné par une bonne partie
de son cabinet, devra présider, dans la capitale des provinces sahariennes,
l’ouverture des journées de réflexion sur l’Agence de développement
du Sahara. La création de cette agence fut annoncée par
SM le Roi Mohammed VI lors de sa dernière visite de la région en mars
2002.
Enquête
Les autorités locales à Laâyoune viennent d’ouvrir une enquête sur
l’origine du « rapport sur la situation des droits de l’homme au Sahara»
publié récemment par les hebdomadaires Demain et Casablanca.
Certains auteurs présumés de ce brûlot anti-marocain, dont El Houcine
Moutiq, président de l’antenne saharienne du Forum Vérité et Justice
(FVJ), auraient été auditionnés, vendredi 19 juin, par la police.
Loterie
Les Marocains ont encore une fois raflé le maximum de visas à la loterie
“Green Card" de cette année. C’est ce qui ressort des résultats annoncés
de la loterie “Green Card" qui octroie chaque année la résidence
permanente au Etats-Unis pour 55000 candidats venant des
quatre coins du monde.
Pour ce qui est du Maghreb, ils sont 3083 Marocains, 834 Algériens,
2
• Dr El Khatib.
• Hamel Merzouk.
• Driss Basri.
• Driss Benhima.
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114 Tunisiens et 61 Libyens à être acceptés.
La dernière loterie a porté le nom de DV-2003 et s'est déroulée au
mois d'octobre dernier (du 1er au 31 octobre 2001). La prochaine loterie
dont le nom officiel est DV-2004 se déroulera à l'automne 2002.
Télévision
Beur TV c’est le nom de la chaîne qui va balayer par satellite, dès le
1er octobre 2002, la France, le Maghreb, l’Europe et le Moyen-Orient.
La chaîne privée généraliste qui sera lancée par le patron de Radio
Beur Nacer Kettane, fera dans la diversité des genres, proposant des
documentaires, des films et des flashs info. Elle s’adressera à un public
varié (dont les 6 millions de Maghrébins de France) et ce, dans
trois langues, le français, l’frabe et le tamazight.
Procès
Driss Basri compte poursuivre en justice le quotidien Assabah pour
un article publié dans l’édition du 21juin 2002. L’article jugé diffamatoire
par l’ex-ministre de l’intérieur titrait à la une « Jettou était
victime de Basri dans une histoire de falsification des élections ». Dans
sa mise au point adressée et publiée par le quotidien au groupe de
l’Economiste le 27 juin 2002, Basri rappelle que « l’actuel ministre
de l’Intérieur n’a jamais postulé à un quelconque suffrage pour briguer
quelque mandat législatif que ce soit. En conséquence, le soidisant
tripatouillage dont aurait été victime M. Jettou relève de la
pure et simple affabulation ».
L’ex-patron du ministère de l’Intérieur, qui est décidé à ne plus se
laisser marcher sur les pieds, a choisi un collectif d’avocats pour
s’occuper de ce dossier. Il s’agit en l’occurrence de Mohamed Tber,
de Mohamed Ziane, de Mohamed Berrada et de Ahmed Hajaji.
Condamné
Les islamistes algériens comptent mettre la pression pour remettre
en question le procès de Hamel Merzouk qui a été condamné à mort
au Maroc pour avoir tiré sur le mur d'un cimetière juif à Casablanca
en 1994.
Dans une correspondance du Front Islamique du Salut, on apprend
que « Cela fait huit ans qu'il appelle la communauté internationale
à entendre sa voix mais Dieu seul est sa raison de survivre ».
Grèves
Le mois de juillet risque d’être bien épicé. Le bras de fer entre les syndicats
et la direction des collectivités locales va déboucher encor
une fois sur une grève nationale des éboueurs les 2 et 3 juillet 2002.
Les trois syndicats (UMT, CDT et UGTM) n’ont pas apprécié que les
pouvoirs publics aient ponctionné dans les salaires du personnel
l’équivalent des journées de grève qui ont marqué le mois de juin.
Désillusion
Interrogé sur la situation globale de la pêche, le ministre Saïd Chbaâtou
a fait cette remarque désabusée: “Le secteur de la pêche permet
d'identifier les promoteurs du changement comme ceux qui lui opposent
une résistance, il permet aussi d'identifier, parmi les journalistes,
ceux qui sont épris des valeurs de justice et de démocratie
et les autres".
Prolongation
Bonne nouvelle pour les fêtards casablancais ! Le wali de Casablanca,
Driss Benhima, vient de faire une bonne action en rallongeant les horaires
de fermeture des boîtes de nuit et autres lieux de débit de boissons.
Profitant de la tenue de la fête de la musique, du 22 au 23 juin dernier,
M. Benhima a fait circuler une note auprès des gérants et propriétaires
des discothèques les incitant à allonger les soirées nocturnes jusqu’à 4
h du matin au lieu de 2 h et demi du matin.
Cette mesure d’exception, qui ne concerne que la ville de Casablanca,
s’étendra uniquement durant les deux prochains mois d’été de l’année
en cours. L’objectif étant de stimuler le tourisme dans la capitale économique
qui n’aura plus rien à envier aux autres villes du Royaume,
Agadir et Marrakech en l’occurrence.
Maroc Hebdo International - N° 517 - Du 28 juin au 4 juillet 2002

Interview de Abdelkbir M’daghri Alaoui, ministre des Affaires islamiques
Au Maroc, le danger
ne vient pas des Islamistes
• Maroc Hebdo international : Est-ce
qu’il y a des facteurs qui peuvent faire
du Maroc une base d’Al Qaida ?
- Abdelkbir M’daghri Alaoui: La dernière
arrestation des éléments d’Al Qaida
au Maroc appelle une remarque très importante
: l’efficacité et la vigilance des
services de sécurité marocains qui ont
capturé ces éléments avant qu’ils commettent
le moindre acte terroriste. Cela
ne doit pas être ignoré ou passé sous silence.
• MHI : La compétence de ces services
est reconnue, mais est-ce que les
Marocains ne pourraient pas être tentés
par des actions terroristes sous l'influence
d'éléments étrangers d'Al Qaida,
par exemple ?
Abdelkbir M’daghri Alaoui: Les
Marocains refusent le terrorisme. Et même
ceux qu’on qualifie d’intégristes récusent
la violence et le terrorisme. Par
conséquent, ils ne soutiendront, ni ne
s’associeront à aucun acte terroriste. Je
peux dire qu’il y a une sorte de consensus
autour de cette question. C’est pourquoi
le Maroc ne sera jamais une base arrière
des activités terroristes d’Al Qaida.
Cela dit, nous avons tendance à oublier
que l’islam au Maroc est un islam sunnite
et malékite basé sur l’unicité de la
confession. Ce qui n’est pas le cas pour
plusieurs pays islamiques. À cela, il faut
ajouter le pouvoir du collège des oulémas
qui veille sur notre harmonie et unité religieuse.
C’est pour cela que j’insiste sur
le fait que les Marocains sont religieusement
immunisés contre toute tentative
intégriste qui exploite l’Islam à des
fins fanatiques.
• MHI : Peut-être bien, mais comment
immuniser de pauvres illettrés qui n’ont
pas accès au minimum vital en matière
de conditions de vie? On rapporte
que les agents recruteurs d’Al Qaida
sont très actifs dans les bidonvilles ?
- Abdelkbir M’daghri Alaoui: Je ne suis
pas d’accord avec cette vision que je trouve
très simpliste. Dans ce cas, comment
expliquer le fanatisme en Arabie
Saoudite, en Libye et en Malaisie alors
que les gens dans ces pays ne sont ni
pauvres ni illettrés.
L'Islam est une religion de paix. Elle n'a
4
L’ÉVÉNEMENT
Pour M. M daghri, les Marocains refusent le terrorisme. Et m me ceux qu on qualifie
d int gristes r cusent la violence. Ils ne soutiendront ni s associeront aucun
acte terroriste. C est pourquoi le Maroc ne sera jamais une base arri re d Al Qaida.
• Abdelkbir Alaoui M’daghri.
rien à voir avec le terrorisme. Il existe un
terrorisme basque, un terrorisme irlandais,
un terrorisme corse. Il y a beaucoup d’inexactitude
dans ce qu’on dit sur l’Islam.
Certains ont été jusqu’à dire que l’islam
est la culture et l’expression de la pauvreté.
Nous nous devons de corriger cette
image négative qu’on colle à l’islam et
aux musulmans.
• MHI : Les derniers événements ont
tout de même montré que le Maroc n’est
pas à l’abri des activités intégristes et
terroristes d’Al Qaida ?
- Abdelkbir M’daghri Alaoui: C’est tout
à fait normal puisque même les Etats-
Unis ne sont pas l’abri des activités d’Al
Qaida. D’ailleurs, au Maroc, on s’attendait
à ce genre de tentation qui a échoué
grâce notamment à l’application de nos
services de sécurité et également grâce à
la vigilance des citoyens marocains qui
sont fondamentalement contre le terrorisme.
• MHI : A partir de là, est-ce que vous
pouvez affirmer que les mouvements
islamistes ne pourraient pas être des
incubateurs pour des éléments terroristes
étrangers ?
- Abdelkbir M’daghri Alaoui: Les islamistes
au Maroc sont des mouvements et
des individus. Il n'y a aucun mouvement
islamiste qui revendique ou encourage
le terrorisme. Pour les individus, il arrive
que quelques fanatiques aient des
comportements violents ou agressifs.
Mais ce sont là des cas isolés et sporadiques
qui n’engagent en aucun cas les
mouvements appelés fondamentalistes.
• MHI : Mais certains ont été jusqu’à dire
que nos islamistes pourraient avoir
des liens avec Al Qaida. Qu’en pensezvous
?
- Abdelkbir M’daghri Alaoui: Ce genre
d’allégations est à mettre sur le compte
de la campagne électorale. Certains se
permettent, malheureusement, à des fins
électoralistes et politiciennes de ressortir
le fameux épouvantail islamiste. C’est
un manque flagrant de responsabilité et
© Ph. MHI
de maturité politique. En tout cas, les
Marocains qui ne sont pas dupes ne peuvent
plus accepter ces slogans.
• MHI : Par réaction à cette tentative
de diaboliser l’islamisme , est-ce que
vous pensez que les islamistes pourraient
faire un raz-de-marée, en cas
d’élections transparentes ?
- Abdelkbir M’daghri Alaoui: Je ne pense
pas qu’il y aura un raz-de-marée islamiste
lors des prochaines élections pour
la simple raison qu’ils n’ont objectivement
pas les moyens de s’offrir ce succès.
Un parti comme le PJD ne peut pas être
présent dans toutes les circonscriptions
électorales.
• MHI : Mais est-ce que vous ne pensez
pas que les islamistes restent aujourd’hui
la seule alternative politique?
- Abdelkbir M’daghri Alaoui: La réponse
appartient aux urnes. Seul le suffrage
universel devrait montrer si les islamistes
restent ou non la seule alternative
politique au Maroc. En tout cas, on
ne peut prédire quoi que ce soit et tout
ce qui se dit et s’écrit n’est que spéculations.
• MHI : Mais au cas où les islamistes
remporteraient les élections, cela ne
vous dérangerait-t-il pas ?
- Abdelkbir M’daghri Alaoui: Pourquoi
voulez-vous que cela me dérange? Au
contraire si les islamistes remportent les
élections, j’en serais très heureux.
• MHI : Pourquoi heureux ?
- Abdelkbir M’daghri Alaoui: Écoutez,
moi je considère tous les partis marocains
comme des partis islamistes. Mais
je ne peux vous dire le pourquoi de ma
jubilation. Je ne vais tout même pas faire
de la promotion pour le compte des islamistes.
• MHI : Vous n’avez pas peur de l’expérience
algérienne ?
- Abdelkbir M’daghri Alaoui: Il n’y a
aucune comparaison ni rapprochement à
faire entre le Maroc et l’Algérie à ce sujet.
Il faut dire que je suis triste pour ce
qui arrive en Algérie.
Au Maroc, nous avons tendance à oublier
Maroc Hebdo International - N° 518- Du 28 juin au 4 juillet 2002

que l’Etat est fondamentalement islamiste et que
le chef de cet Etat est le Commandeur des
croyants. Il s’agit là d’une donnée très importante
qu’il ne faut jamais oublier pour comprendre
la portée et l’essence même de l’Islam
marocain. Nous sommes tous des islamistes et
personne ne pourra s’arroger le droit et la légitimité
d'exploiter l’islam à des fins politiciennes.
• MHI : Est-ce que vous pensez que les islamistes
sont capables de gérer la chose publique
à son plus haut niveau ?
- Abdelkbir M’daghri Alaoui: Pourquoi pas,
s’ils en ont le profil et la compétence nécessaires?
Le pouvoir n’est pas l’apanage d’un parti
plutôt qu’un autre. C’est une question de mérite.
• MHI : Le fait que le chef de l’Etat soit le
commandeur des croyants a fait dire à certains
que le Maroc adopte un fondamentalisme
institutionnel d’Etat.
-Abdelkbir M’daghri Alaoui: La monarchie au
Maroc est une expression populaire. C’est le
peuple qui a choisi et entériné un pacte avec la
monarchie alaouite. D’ailleurs c’est à cette même
monarchie constitutionnelle, démocratique
et moderne que le Maroc doit sa stabilité depuis
12 siècles. Il est vrai que l’islam est un élément
fondamental de cette monarchie et c'est pour
cela que certains pensent que notre pays est un
Etat fondamentaliste. Lorsque le Commandeur
des croyants au Maroc exerce effectivement ses
prérogatives et ses pouvoirs religieux, il ne le fait
jamais à des fins politiciennes.
• MHI : Mais est-ce que vous reconnaissez cette
notion de fondamentalisme de l’Etat ?
- Abdelkbir M’daghri Alaoui: Feu Hassan II disait
que “si le fondamentalisme est l’attachement
à l’islam, alors je me considère comme le
premier fondamentaliste”.
• MHI : Depuis quelques semaines on a beaucoup
parlé de l’exploitation des mosquées à
des fins politiques à l’approche des élections.
Comment réagissez-vous à ces accusations ?
- Abdelkbir M’daghri Alaoui: La mosquée est
un espace sacré, un lieu de culte. Il faut préserver
la mosquée de toutes les spéculations ou des
querelles politiciennes. Tout ce qu’a été écrit
dans ce sens frise le ridicule. Les prédicateurs ne
sont pas et ne seront pas les propagandistes de
tel ou tel parti. Ils sont interdits d’aborder directement
ou indirectement dans leurs prêches
des sujets politiciens. Tout prédicateur qui le ferait
serait immédiatement sanctionné. Cela dit,
je ne peux pas interdire aux prédicateurs d’appartenir
à un parti politique ou d’avoir des
convictions politiques.
• MHI : Parfois les frontières ne sont pas toujours
bien claires entre le politique et le religieux
?
- Abdelkbir M’daghri Alaoui: J’ai formellement
interdit aux prédicateurs de soutenir ou de plébisciter
le programme électoral d'un quelconque
parti. Ils ne devront citer aucun parti ni y faire
la moindre allusion.
• MHI : Et pourquoi ne pas interdire aux prédicateurs
d’adhérer aux partis politiques ?
- Abdelkbir M’daghri Alaoui: Légalement, je
n’ai pas ce droit. Par contre, tout prédicateur
qui se porte candidat aux élections n’aura plus
accès aux prêches.
Maroc Hebdo International - N° 517- Du 28 juin au 4 juillet 2002
L’ÉVÉNEMENT
•MHI : On parle d’une correspondance confidentielle
adressée par le gouvernement américain
qui sollicite du ministère des Habous de
demander aux prédicateurs d’éviter d’attiser le
sentiment anti-américain dans leurs prêches.
Pouvez-vous confirmer cette information ?
- Abdelkbir Alaoui Mdaghri : Je ne suis pas
au courant de cette correspondance. Et personne
ne m’a signifié cela d’une façon ou d’une
autre.
• MHI : Et comment expliquez-vous la visite
que vous a rendue l’ambassadrice américaine
au lendemain du démantèlement du réseau
d’Al Qaida au Maroc ?
- Abdelkbir M’daghri Alaoui: Ce n’est pas la première
fois que Mme Tutwiller me rend visite. Et
l’objet de notre dernier entretien n’a rien à voir
avec les prêches. Par contre, Mme Tutwiller nous
a félicités pour le grand travail fourni par les services
secrets marocains dans l’opération du démantèlement
du réseau d’Al Qaida au Maroc.
• MHI : Comment expliquez-vous ce sentiment
anti-américain des Marocains alors qu’officiellement
les Etats-Unis sont un pays ami
et allié ?
Abdelkbir M’daghri Alaoui: On ne peut pas
parler d’une image négative ou positive des
Etats-Unis au Maroc. Le sentiment anti-américain
dont vous parlez n’est pas une réaction
spontanée. Il y a certaines parties qui ont depuis
longtemps monté et orchestré des campagnes
propagandistes pour inciter les gens à adopter
une attitude négative à l'égard de tout ce qui est
américain.
• MHI : Est-ce que vous sanctionnez un prédicateur
qui appelle à la guerre sainte contre
les sionistes et leurs alliés américains ?
Abdelkbir M’daghri Alaoui: Tout à l’heure j’ai
bien mentionné les conditions dans lesquelles un
prédicateur doit être sanctionné.
• MHI : Dans un contexte international conflictuel
et une situation régionale tendue, le Maroc
est toujours présenté comme un havre de paix.
Comment voyez-vous l’avenir?
- Abdelkbir M’daghri Alaoui: Vous avez mis le
doigt sur une question très importante. Je dois
vous avouer que certains, par leurs écrits et leurs
déclarations, tentent, et je ne sais pas pour quelles
raisons, de remettre en cause les piliers fondamentaux
du Maroc.
Le Maroc est fort et stable avec son islam, sa monarchie
et son unité territoriale. Malheureusement,
nombreux sont ceux qui aujourd’hui au
nom de la liberté d’expression se permettent de
toucher aux acquis et aux institutions sacrées.
La liberté n’est pas l’anarchie. Il est inadmissible
de déterrer les cadavres.
• MHI : Oui mais on insiste souvent pour rappeler
que ce sont principalement les islamistes
qui constituent un danger pour le Maroc.
- Abdelkbir M’daghri Alaoui: Sincèrement, le
danger ne vient pas des islamistes mais plutôt
de ces aventuriers qui, sous des prétextes divers,
contestent les institutions sacrées du Maroc
et qui appellent à l’insurrection et au chaos. ❏
Propos recueillis par
A. Mansour, T. Chadi
et A. EL Azizi
À propos...
Psychose
Abdellatif Mansour
Le Maroc continue à vivre sous le spectre de la Qaïda. La réalité des
faits, à la gravité indéniable, est sans commune mesure avec l'impact
médiatique de l'événement. On n'est pas tout à fait dans un climat de
psychose terroriste, mais on peut se demander, légitimement, si on n'y va
pas droit devant.
L'arrestation des trois Saoudiens, soupçonnés d'appartenir à la Qaïda et
présumés terroristes, ainsi que de leurs quatre complices marocains, a donné
lieu à un déferlement de commentaires et de réactions aux niveaux national
et international. Le procès est en cours, les investigations continuent,
mais l'information “de sources autorisées” se fait rare. Des bribes de nouvelles
sont distillées au compte -gouttes sans précisions, ni possibilités de
vérification. Surtout lorsque les agences de presse s'en mêlent –ce qui est
leur raison d'être et leur droit- pour livrer des primeurs, aussi inédites qu'impossibles
à recouper, sur l'évolution d'un dossier qui tient en haleine l'opinion
publique et intéresse au plus haut point les chancelleries.
Pour parer au plus récent, l'agence Reuters annonce dans une dépêche datée
du 25 juin, l'arrestation de trois Marocains qui auraient trempé, toujours
en relation avec des éléments d'Al Qaïda infiltrés au Maroc, dans des préparatifs
d'attentats. “Un manuel de fabrication de bombes artisanales a été
saisi". Les trois hommes auraient été, eux aussi, écroués à la prison d'Oukacha,
à Casablanca.
De son côté, l'agence AP confirme, en établissant la connexion entre les services
marocains et saoudiens dans les investigations en cours. La filière
saoudienne prospère au pays d'origine où des interpellations sont opérées
à partir d'informations fournies par les services marocains. L'auteur de la
dépêche fait remarquer que “c'est la première fois que Riyad reconnaît officiellement
la présence de membres d'Al Qaïda sur son territoire”.
Dans cet immense tourbillon terroriste aux ramifications internationales, de
Rabat à Ryad, un crochet par la base de Guantanamo devient obligatoire.
Effectivement “des enquêteurs marocains s'y sont rendus pour y interroger
dix sept prisonniers marocains, parmi les cinq cents combattants d'Al Qaïda
capturés par les Américains". Foi de l'agence AP qui remonte à la visite à
Rabat du patron de la CIA, George Tenet, en février 2002, pour dire que des
agents américains sont au Maroc dans le cadre de la même enquête.
Un petit site obscur, domicilié au Maroc, se met de la partie. Il n'y va pas
de main morte. C'est ainsi que cinq Saoudiens auraient été appréhendés à
l'aéroport Mohammed V, le dimanche 23 juin, au moment où ils s'apprettaient
à quitter le Royaume. Faisant endosser l'information à “la presse marocaine”
sans citer de titres, l'internaute inspiré précise que les Saoudiens
en question “appartiennent à l'organisation islamiste Addaâwa Wattabligh".
Renseignement pris, il s'agit effectivement d'une association islamiste, basée
au Pakistan, avec une antenne au Maroc, plus précisément à la mosquée
“Annour” à Casablanca, mais dont la principale particularité est qu'elle
prône la non-violence.
Comme il fallait s'y attendre, la presse nationale a emboîté le pas à partir
du même patchwork d'informations un peu plus qu'approximatives et sans
autre filet de sauvetage. Ce n'est pas un reproche, mais un simple constat.
Ici, le groupe Abou Hafs, du nom d'un prédicateur “très Qaïda", fait la loi
dans des quartiers périphériques de Fès. Là, c'est un certain “N.E", de mèche,
paraît-il, avec la Qaïda, qui aurait échappé à ses pourchasseurs sécuritaires
en prenant la fuite par les toits au quartier Mabrouka, à Casablanca.
Le fait est que l'affaire d'Al Qaïda au Maroc part dans tous les sens. Une affaire
certes où la confidentialité, voire le top-secret, est de rigueur. Évidemment,
qu’il n'est pas question de guichet unique comme pour les investissements.
Mais un service minimum d'information ne ferait pas de
mal. Ne serait-ce que pour ne pas basculer dans une paranoïa collective. À
moins que l'on veuille précisément faire peur, à quatre mois des élections.
Abdelkbir Alaoui M'daghri, ministre des Habous et des Affaires islamistes,
dans l'entretien accordé à MHI, estime, lui, qu'il n'y a pas de raison de paniquer.
À supposer, rassure-t-il, qu'il n'y ait dans les urnes, en septembre
prochain, que des bulletins islamistes, le Maroc ne sera pas l'Algérie de
1992.❏
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ACTUALITÉ
Sa Majesté le Roi donne une nouvelle impulsion au tourisme
Cap sur 2010
L’attention royale indique la conviction profonde que l'industrie touristique
est un secteur d'avenir. Pour le développement du pays, les ressources qu'il
génère mais surtout les emplois qu'il crée, directement ou indirectement.
Sa Majesté le Roi Mohammed VI, accompagné
de SAR le Prince Moulay
Rachid, a présidé, jeudi 27 juin 2002
au Cabinet Royal à Rabat, une séance de
travail consacrée à l’industrie touristique.
Cette importance accordée à un secteur
qui possède tous les atouts pour s'épanouir
est en soi une première. Elle requiert un effort
particulier, une attention soutenue.
L'intérêt de Sa Majesté le Roi s'est affirmé
dès son accession au trône et se confirme
avec la nouvelle impulsion qui vient d'être
donnée aux tâches extrêmement concrètes
de construction des infrastructures sans
lesquelles les dix millions de touristes espérés
resteraient un rêve de plus.
En effet, aujourd'hui, 147 hôtels sont en
construction. Déjà, Taghazout, dont l'aménagement
en station balnéaire sera assuré
par un groupe saoudien, offrira bientôt
une capacité d'accueil de 24 000 lits.
Dans quelques jours, un appel d'offres international
sera lancé pour la construction
de 5 stations balnéaires, deux sur la
côte méditerranéenne et 3 sur la côte atlantique.
L'ouverture des appels d'offres
sera effectuée fin septembre. Ces cités balnéaires
disposeront d'une capacité totale
d'accueil de 80 000 lits.
Retour
Il s’agit des stations de Saïdia, Khémis-
Sahel, El Haouzia-El Jadida, Mogador-
Essaouira et Plage Blanche. Sa Majesté le
Roi a pris note dans ce contexte, du lancement
début juillet, des appels d’offres
internationaux pour la sélection des aménageurs
et opérateurs intéressés par le développement
de ces sites. Il s’agit là de la
plus grande opération dans l’industrie touristique
depuis l’indépendance. Le
Souverain convie les Marocains à effectuer
un véritable bond en avant. Si le Maroc dispose
de la capacité d'accueil, tous les responsables
et les citoyens devront s'atteler
à une tâche, montrer notre pays sous son
vrai visage, ses hommes et ses femmes,
ses traditions, ses monuments, ses monts,
ses étendues désertiques. Un peuple dont
l'accueil est proverbial doit rendre son
pays plus accueillant encore. Il faut que les
touristes viennent, mais il faut aussi qu'ils
reviennent, ce qui n'est pas le cas actuellement;
moins de 10 % des touristes seulement
ont envie de revenir au Maroc.
Notre pays s'est assigné un défi: accueillir
dix millions de touristes en l'an 2010. Soit
cinq fois le contingent reçu actuellement.
C'est une gageure, mais elle est à la me-
• S.M. le Roi Mohammed VI.
sure des potentialités du Maroc, nature,
climat, proximité, bonne desserte aérienne
tout convie à choisir le Maroc quand
on cherche le dépaysement sans avoir à effectuer
de longues heures de vol.
La réunion de ce jeudi que le Souverain a
tenue avec André Azoulay, Abdelaziz
Meziane Belfqih, les ministres de l'Intérieur,
Driss Jettou, des Finances et du Tourisme,
Fathallah Oualalou et de leurs proches collaborateurs
était donc un tour d'horizon au
plus haut niveau pour un plan et des objectifs
précis, pour lesquels le travail commence
dans l'immédiat.
Ressources
Cette attention royale indique une conviction
profonde que l'industrie touristique
est un secteur d'avenir. Pour le développement
du pays, les ressources qu'il génère
mais surtout les emplois qu'il crée, directement
ou indirectement. Il suffit de penser
aux villes que le tourisme anime et enrichit
tout au long de l'année pour se
convaincre que les potentialités ne nous
font pas défaut. Nous avons manqué de vision,
de stratégie et d'ambition.
Maintenant que l'effort est lancé, il s'agit
de s'en tenir aux objectifs et à l'applica-
tion méthodique de la politique qui permettra
de les réaliser. C'est par un exposé
M. Oualalou, ministre de l’Économie, des
Finances, de la Privatisation et du Tourisme
que la réunion a commencé. Le ministre
a exposé l’évolution du marché pendant
le premier semestre 2002 et donné un aperçu
sur l’état d’avancement des projets en
cours. Sa Majesté le Roi a réaffirmé que
pour le Maroc il était vital de rester mobilisé
autour d’une stratégie volontariste
pour accélérer le développement du secteur
touristique pour une relance de notre
économie et de notre croissance.
Sa Majesté le Roi Mohammed IV, a montré
dès son accession au trône un vif intérêt
pour le secteur du tourisme, conscient
qu'il peut contribuer grandement au développement
du Maroc par les entrées de
devises qu'il induit et le mouvement d'entraînement
qu'il impulse à d'autres secteurs.
L'un des problèmes les plus pénalisants
pour le Maroc était la disproportion
entre le nombre de lits et le nombre de
touristes qui visitent notre pays. Chaque
année, le Maroc offrira désormais de plus
en plus de lits. Nous nous sommes engagés
à offrir le meilleur accueil aux touristes
les plus exigeants.
Sa Majesté le Roi Mohammed VI a rappelé
qu’il s’agissait là d’un engagement po-
© Ph. MHI
litique majeur exprimé au cours de la réunion
de Marrakech en janvier 2001, au
cours de laquelle avait été signé l’accordcadre
entre le secteur public et les opérateurs
privés. Après s’être informé du degré
d’avancement dans la mise en œuvre
opérationnelle de cet accord, Sa Majesté le
Roi a décidé que désormais chaque année,
dans une ville touristique différente, il présiderait
une réunion exclusivement consacrée
au tourisme pour suivre l'avancement
des travaux et initier d'autres projets.
Progression
L'augmentation des investissements dans
le secteur du tourisme et la progression
constante du nombre d’hôtels mis en chantier
ces deux dernières années, engagent
à la satisfaction, Sa Majesté a donc rappelé
que plus de 600.000 emplois directs
et indirects sont générés par le tourisme
qui permet d'engranger 28 milliards de
Dirhams de recettes en devises.
L'année 2001 a été médiocre, bien que la
catastrophe attendue avec appréhension ne
se soit pas produite. Mais les chiffres devraient
connaître une progression substantielle
à moyen terme avec les cinq
nouvelles stations balnéaires qui vont voir
le jour sur les côtes méditerranéenne et
atlantique du Maroc.
Pour en revenir à la station de Taghazout
dont l’aménagement a été confié au Groupe
saoudien Dallah Al Baraka, Sa Majesté le
Roi a donné Ses Instructions pour que
soient revues et accélérées les procédures,
de façon à ce que ce projet entre dans sa
phase active et opérationnelle le plus vite
possible.
Enfin, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a
insisté sur la nécessité de proposer un cadre
plus incitatif et plus compétitif aux investisseurs
et aux opérateurs du secteur
touristique dans la perspective d’une stratégie
de développement durable.
Une stratégie qui doit privilégier selon Sa
Majesté le Roi, la qualité du produit et le
professionnalisme des services offerts par
le Maroc.
Ainsi, le Souverain a demandé que les mécanismes
de contrôles et de classement
des établissements hôteliers et touristiques
fonctionnent assez rapidement pour veiller
de près au maintien du standing touristique
du Maroc. C'est à ce prix-là que nous avons
une chance d'accueillir 10 millions de touristes
dans 8 ans.❏
Amale Samie
Maroc Hebdo International - N° 517 - Du 28 juin au 4 juillet 2002

ACTUALITÉ
Le général algérien Mohamed Lamari disculpe le Maroc
"Le Maroc n'a jamais aidé
les terroristes algériens"
Le général Mohamed Lamari,
l'un des généraux les plus
influents d'Algérie, a donné
une interview à El Mouchahid
Essiyassi, un hebdomadaire londonien.
Elle a été reproduite et
commentée par le quotidien algérien
Le Matin dans son édition
du 26 juin 2002. C'est presque
une première, mais en réalité les
généraux algériens ont coutume
de monter au créneau de temps
à autre quand il leur semble opportun
de faire état, au niveau
international, de “souhaits" ou
de positions de l'armée dont les
“entendeurs" devraient tenir
compte.
Cette fois-ci, après les questions
intérieures, le général Lamari a
parlé du Maroc. Et, fait curieux,
ce n'était ni pour le brocarder, ni
pour l'accuser de colonialisme
saharien. En fait, le général dit
maintenant ce que tout le monde
savait: jamais les autorités
marocaines n'ont soutenu, abrité
ou armé un agresseur contre le
territoire algérien.
Il faut se souvenir qu'un massacre
commis à Beni Ounif, à
l'automne 2000, avait été attribué
à un groupe terroriste tranquillement
installé dans une ba-
se arrière en territoire marocain,
à quelques kilomètres de là.
L'Algérie en avait alors profité
pour émettre les accusations les
plus invraisemblables sur le
Maroc. Quelques mois plus tard,
le groupe terroriste de Beni Ounif
avait été décimé par les militaires
algériens, il n'avait aucune attache
avec le Maroc. Il faisait
partie d'une ribambelle de groupuscules
sévissant entre Bechar
et Saïda, bien plus au nord.
Déstabilisation
Le général Lamari “lève (ainsi)
toutes les accusations et autres
soupçons qui pèsent depuis des
années sur le Maroc", selon le
commentateur du Matin car
Mohamed Lamari a affirmé que
“Le Palais royal, le gouvernement
et les institutions officielles marocaines
n'ont ni armé ni apporté
une quelconque aide logistique
ou financière aux terroristes".
Il était temps que nos voisins en
prennent acte.
D'autant plus que le général a
fait état de “la disponibilité de
l'Algérie à améliorer ses relations
avec son voisin de l'Ouest et même
à l'aider". Le Maroc appré-
cie. Bien sûr; le général prend
quand même le temps de s'inquiéter
pour le Maroc qui “fait
face actuellement à des tentatives
de déstabilisation internes". La
suite des propos du général
Lamari concerne la situation en
Algérie. Il faut d'abord rappeler
qu'un autre officier gardant
l'anonymat parlé, le 22 juin, dans
les colonnes du quotidien Le Soir
d'Algérie. Il avait enfoncé une
porte ouverte en déclarant aux
Algériens que c'est leur armée
Le Roi d'Espagne s'insurge contre la politique d’immigration d'Aznar
L’Espagne éclaboussée!
Cette semaine, le parti socialiste ouvrier
espagnol et le Souverain Juan Carlos
ont réprouvé l'attitude du chef du gouvernement
espagnol lors du sommet de Séville.
Les chefs d’Etats de l’Union Européenne,
réunis en Espagne, du 21 au 22 juin derniers,
à l’occasion de la tenue du sommet
de l’UE, ont manifesté leur refus catégorique
aux propositions discriminatoires de
l’Espagne visant à sanctionner les pays qui
ne contrôlent pas les flux migratoires.
Le Maroc, pays limitrophe de l’Europe, et
envers lequel l’Espagne éprouve de plus en
plus un sentiment d’animosité, dû entre
autres à la question du Sahara et à l’accord
de pêche, l’a échappé belle.
Madrid avait présenté un projet de lutte
contre l'immigration clandestine prévoyant
des sanctions économiques à l'encontre des
pays tiers pourvoyeurs ou de transit d'immigrés
clandestins. C’était sans compter
sur l’opposition affichée par la France, la
Belgique, le Portugal et les pays scandinaves
qui ont estimé que le recours à des
sanctions à l'encontre des pays tiers serait
inefficace. “Cela ne marchera jamais", a
déclaré le Premier ministre suédois M.
Goran.
Stupide
Avant d’ajouter lors d'une conférence de
presse, donnée à l'issue de la première séance
de travail des responsables des Quinze :
“Il s'agit tout simplement d'une proposition
stupide". Pour sa part le Roi Juan Carlos a
plaidé pour l'intégration des immigrés au
sein des pays de l'Union Européenne.
Il a appelé les chefs d'Etat et de gouvernement
de l’UE à déployer davantage d'efforts
et à faire preuve d'imagination pour
assurer l'intégration des immigrés au sein
de l'Europe, et à combattre l'exploitation et
le trafic d'êtres humains. Un avis partagé
• Le général Mohamed Lamari.
• Le Roi Juan Carlos.
par les socialistes espagnols qui ont applaudi
le consensus obtenu à l’occasion.
Ainsi le parti socialiste ouvrier (PSOE ) a cri-
qui leur a trouvé un président,
mais ce qu'il y avait de nouveau,
dans le discours de cet officier,
c'est que l'armée avait alors choisi
“le moins mauvais" candidat.
Aujourd'hui, le peuple algérien
ne trouve son président ni
meilleur ni pire que d'habitude,
c'est l'armée qui chercherait à incruster
cette vérité dans l'esprit
des Algériens.
On saura un jour si c'est un
simple rappel, un lâchage de plus
ou un divorce. Mais l'officier qui
est resté dans l'ombre a tenu à
marquer la nette désapprobation
de l'armée sur la concorde civile
que le président Bouteflika veut
transformer en concorde nationale.
Et surtout, il ajoute qu'il n'y
a jamais eu d'accord entre l'armée
algérienne et l'AIS, le bras
armé du FIS.
Le seul document qu'aurait signé
l'AIS est “une reconnaissance
que l'ANP est la seule armée
légitime en Algérie". C'est
donc le président Bouteflika seul
qui endossera la reconversion des
terroristes en militants intégristes
surprotégés et toujours prêt à remonter
au maquis. Cela a le mérite
d'être clair.❏
A.S.
Maroc Hebdo International - N° 517 - Du 28 juin au 4 juillet 2002 7
© Ph. AFP
© Ph. AFP
tiqué fortement les démarches et les propositions
de la présidence espagnole. Selon
le secrétaire de l'organisation au sein du
PSOE, José Blanco, le sommet de Séville a
eu peu de succès, puisqu'il n'a débouché
sur aucun accord concret.
Et comme attendu, l'ex-président du gouvernement
espagnol, Felipe Gonzalez, est
monté lui aussi au créneau pour dénoncer
les attitudes de la présidence de l’UE, dirigée
jusqu’à la fin de ce mois par l’Espagne.
Il a déclaré ouvertement que l'Europe forteresse
est celle qui s'oppose à l'idée d'instaurer
une Europe forte et ouverte, alors que
le député socialiste Diego Garrido a
condamné le recours à des expulsions mas-
sives des immigrés en situation irrégulière,
rappelant que de telles mesures consti-
tuent une violation du droit international
et de la constitution espagnole.❏
Y.C

8
ACTUALITÉ
Mohamed Benaissa met le Polisario en garde
Le front des terroristes
"Une agression du Polisario ne diffèrerait en rien d'une action terroriste
réprouvée par la communauté internationale. Le Maroc ne la tolèrera pas".
L’ONU a déjà condamné les menaces répétées des séparatistes.
Jamais un officiel marocain n’aura
été aussi clair à propos de la réaction
du Royaume face à une éventuelle
reprise des hostilités au Sahara.
Dans un entretien publié par le quotidien
londonien Asharq Al Awsat, dans
son édition du 24 juin 2002, le ministre
marocain des Affaires étrangères,
Mohamed Benaissa a, en effet, mis les
points sur les “i" pour le Polisario et qui
de droit. “Toute action armée dirigée
contre le Maroc, sa sécurité et sa stabilité
serait considérée par le Royaume
comme un acte d’agression terroriste", a
affirmé le chef de la diplomatie marocaine
qui a également indiqué que Rabat
“réagirait (à une telle agression) avec la
plus grande force".
Aux yeux du responsable marocain, les
menaces de retour aux armes, brandies,
de façon récurrente, par le mouvement
séparatiste n’auraient qu’un seul objectif
: influencer le Conseil de sécurité de
l’ONU qui devrait trancher le 30 juillet
prochain, dans le dossier du Sahara. Mais,
a-t-il prévenu, tout passage à l’acte de la
part du Polisario serait, pour le Royaume,
“une action terroriste perpétrée par un
groupe séparatiste armé qui ne diffère, en
rien, du reste des groupes séparatistes
armés à travers le monde mis à l’index
et combattus par la communauté internationale
tout entière".
Camouflet
Fermes et limpides, les déclarations de
Mohamed Benaïssa indiquent que le
Maroc est disposé, s’il y est acculé, à en
finir, une bonne fois pour toutes, avec
le chantage militariste du Polisario et ses
parrains algériens. Des parrains dont on
notera qu'ils viennent de reconnaître publiquement,
par la voix du général
Mohamed Lamari, que le Maroc n'a jamais
soutenu ni armé ni abrité les terroristes
algériens sur son territoire.
Nombreux sont les observateurs qui ont
relevé, il y a quelques jours, la synchronisation
parfaite entre la publication dans
la presse algéroise de commentaires, au
ton particulièrement acerbes à l’égard du
Royaume, et la reprise des menaces polisariennes.
Certains spécialistes du Maghreb en
avaient conclu que les généraux au pouvoir
à Alger n’auraient pas gobé le camouflet
du report sine die et in extremis
du sommet de l’UMA qui devait être te-
• Mohamed Benaissa.
nu, dans la capitale algérienne les 21 et
22 juin, et qu’ils seraient tentés de se “
venger" du Maroc par Polisario interposé.
Quoi qu’il en soit, ce triste épisode
fait éclater, de nouveau, au grand jour,
un vieux secret de polichinelle: l’instrumentalisation
du mouvement séparatiste
par les maîtres d’Alger dans leur sem-
© Ph. AFP
piternelle hostilité à l’égard du Maroc.
La persistance de celle-ci, comme l’a relevé
d’ailleurs Mohamed Benaïssa, dans
Asharq Al Awsat, n’est pas étrangère à
l’échec de la tentative de réactiver les
institutions de l’UMA. Car, dans l'acharnement
algérien à dépecer le Maroc, l’establishment
militaire aux commandes de
l’Algérie, ne se met plus, seulement, à
dos les Marocains.
Absurdité
L’ambassadeur du Maroc à Genève avertit l’Algérie
Il suscite la réprobation, désormais publique,
des autres capitales maghrébines,
dorénavant, convaincues de l’absurdité de
la position algérienne sur l’affaire du
Sahara. La nécessaire intégration maghrébine
restera hypothéquée tant qu’Alger
n’aura pas décidé de ne plus s’opposer
à la souveraineté du Maroc sur ses provinces
sahariennes.
Dans les quatre coins du Maghreb, personne,
ou presque, ne doute plus de la
responsabilité exclusive des galonnés algériens
dans la panne de notre projet
unitaire.❏
A.B.A.
L'Algérie est responsable de la répression à Tindouf
Le Maroc a adressé, par l'intermédiaire
de son ambassadeur à Genève,
Omar Hilale, un appel solennel à l'Algérie
pour qu'elle assume pleinement ses responsabilités
à l'égard des séquestrés marocains.
S'exprimant devant le 24 ème comité
plénier du HCR réuni à Genève le
26 juin dernier, l'ambassadeur du Maroc
a dénoncé le “calvaire" des réfugiés qui
perdure depuis plus d'un quart de siècle".
Révolte
Omar Hilale a insisté sur le devoir de
protection que leur garantit la convention
de Genève de 1951 relative aux réfugiés.
Il faut dire que les informations
qui filtrent sur la situation de ces réfugiés
sont très alarmantes. Les camps du
Polisario sont en proie à une révolte accompagnée
de décisions massives de retour
au Maroc. Dès le 23 juin dernier, on
apprenait qu'un groupe de 160 personnes
• Omar Hilale.
avait été intercepté par les “militaires"
du Polisario qui en ont abattu deux, blessés
plusieurs autres avant de procéder à
des arrestations massives. Ces fâcheuses
nouvelles s’amplifient, la révolte ne se
calme pas, Des tracts anti-séparatistes
ont été distribués, la répression est féroce.
Le Polisario ne sait pas comment
© Ph. DR
mettre un terme radical à ce début d'insurrection
unioniste. L'ambassadeur du
Maroc, Omar Hilale, a aussi attiré l'attention
des instances de l'ONU sur l'impunité
dont bénéficient “les auteurs d'atteintes
aux droits humains commises par
le passé dans ces camps. Ces responsables
présumés d'exactions qui s'y trouvaient
toujours n'ont pas Eté remis par
le Polisario aux autorités algériennes
pour être déférés à la justice". Quant
aux Marocains des camps, M. Hilale a
rappelé leur droit au rapatriement librement
consenti sous l'égide du HCR.
Omar Hilale a rappelé enfin que "c'est
dans ce contexte que le Maroc a apporté
son soutien à la proposition de "l'accord-cadre"
préconisée par l'ONU pour résoudre
un conflit qui prolonge la souffrance
de milliers de sahraouis marocains
retenus, contre leur gré, dans les
camps de Tindouf.❏
A.S
Maroc Hebdo International - N° 517 - Du 28 juin au 4 juillet 2002

ACTUALITÉ
SAR la Princesse Lalla Meryem préside la 4ème session du Parlement de l’enfant
Au service de la bonne cause
Le Maroc veut faire du Parlement de
l’enfant une institution pérenne et
une école pour l’éducation à la démocratie,
à la citoyenneté et à la tolérance.
Tel est le principal enseignement
du message royal adressé aux participants
à la 4ème session du Parlement de
l’enfant et au 9ème congrès national des
droits de l’enfant organisé, à Rabat les 25
et 26 juin, par l’Observatoire national
des droits de l’enfant présidé par SAR la
Princesse Lalla Meryem. Dans ce message,
lu par Son Altesse Royale, le
Souverain a indiqué que “la dynamisation
d’une culture participative en direction
des enfants en vue d’améliorer
leurs conditions et de garantir leurs droits,
constitue, dans ce sens, le meilleur exercice
pour les enfants”.
Lors de la séance d’ouverture de ces deux
manifestations, le gouvernement a pris la
parole pour exposer aux parlementaires
en herbe, leurs bilans respectifs dans le
domaine de l’enfance.
Ainsi, le ministre des Droits de l’homme,
Mohammed Aujjar, a passé en revue les
réalisations de son cabinet dans les domaines
qui ont suscité l’intérêt du
Parlement de l’enfant dans sa précédente
session.
Bilans
Il a notamment évoqué les réformes de
l’état civil au sujet de l’inscription des
nouveau-nés abandonnés et les efforts
déployés par les collectivités locales.
Citant l’augmentation du taux de scolarisation
(90 % pour les enfants âgés de
6 à 11 ans), le ministre a, en outre, affirmé
que le gouvernement marocain a déjà
défini les priorités pour la prochaine décennie
en ce qui concerne la situation
de l’enfance au Royaume.
Mais, cela n’a pas empêché les enfants
parlementaires d'interpeller plusieurs
membres du gouvernement sur des questions
relevant, notamment de la compétence
du département de l’Intérieur, de celui
de l’Éducation nationale et des ministères
des Droits de l’homme et de la
Santé. À cette occasion, le président de
la chambre des représentants,
• La Princesse Lalla Meryem entourée de A. Radi et des députés en herbe.
Abdelouahed Radi, a présenté à SAR la
Princesse Lalla Meriem, le bilan des travaux
des sessions précédentes du parlement
de l’Enfant sous forme de CD-Rom
et d’un livre. Le Maroc avait brillamment
participé à la session extraordinaire de
l’Assemblée générale des Nations Unies
consacrée à l’enfance, tenue en mai dernier
à New York.❏
A.B.A
Maroc Hebdo International - N° 517 - Du 28 juin au 4 juillet 2002 9
© Ph. AFP

ACTUALITÉ
L’affaire des vignettes devant la Cour Spéciale de Justice
Hécatombe pour les lampistes
Le dossier du détournement des vignettes au niveau de l’Office national des
transports (ONT) vient d’être remis à la Cour Spéciale de Justice. 58 accusés,
dont 31 incarcérés et 27 autres en liberté provisoire, doivent répondre de leurs
actes : détournement de 22,6 millions de Dh.
C’est d’emblée une certitude
! Les magistrats de la Cour
Spéciale de Justice (CSJ)
n’iront pas en vacances cet été. À
peine en auront-ils fini avec le
dossier CNCA, qu’une autre affaire,
du même genre, car il s’agit
également de dilapidation des
biens publics, atterrit dans les bureaux
du juge d’instruction auprès
de cette haute juridiction. Le
ministère de la Justice vient en
effet de remettre, le mercredi 26
juin, le dossier du détournement
des vignettes au niveau de l’ONT
(Office National des Transports) à
la CSJ pour instruction.
Le rapport d’une cinquantaine de
pages met en cause 58 prévenus,
dont 31 écroués et 27 autres en
état de liberté provisoire. Ils vont
être auditionnés, dans les prochaines
jours, par Me Belmir, le
même juge d’instruction qui avait
été saisi de l’affaire des minotiers.
L’affaire qui remonte à deux ans
porte sur un détournement de vignettes
d’un montant global de
22,6 millions de Dh.
Hécatombe
Abdeslam Znined, ministre du
Transport et de la marine marchande,
avait déposé à l’époque
une plainte contre X et avait chargé
par la même occasion
l'Inspection Générale des Finances
d'examiner les procédures de ges-
Hassan Menouar
Abderrahman Khalkal
Mohamed Ghina
Mustpha Allach
Ismaël Belkouch
Youssef Lamrani
Houssein Bilal
Ahmed Dani
Bouziane Rachidi
Redouane Rahimi
Abderrahman Sdairi
Mohamed Khouli
Abdelhamid Regragui
Norddine Chahine
Said Assouat
10
• Abdeslam Znined.
tion et de contrôle du système des
vignettes. Le dossier a été remis
par la suite à la Brigade Nationale
de la Police judiciaire qui a procédé
à l’arrestation des 31 prévenus
et à l’audition du reste des
accusés.
La lecture du rapport de la BNPJ
fait ressortir les chefs d’inculpation
suivants : falsification et utilisation
des vignettes, faux et usage
de faux, dilapidation et dé-
Voici la liste des prévenus
incarcérés dans l’affaire de l’ONT
Jamal Frij
Abderrahim Echar
Abdelhak Nouil
Mohamed Salah-Eddine
Essakhr
Hassan Asddour
Jamal Eddine Ferjani
Mohamed Rizki
Rachid Belkass
Mohamed Kessioui
Hamid Hanssal
Youssef Boudouj
Mohamed Ibrahimi
Mohamed Farchidi
Tariq Jandouri
Mise au Point
© Ph. MHI
Nous avons reçu la mise au point suivante
d'Ignacio Cembrero, journaliste à El Pais:
J’ai lu avec attention le commentaire
«Atmosphère» de votre collaborateur Abdellatif
Mansour dans le numéro de MHI du 21 au 27
juin 2002. J’utilise mon droit de réponse pour
vous faire quelques remarques que, j’espère,
vous aurez l’obligeance de publier intégralement
dans votre prochaine édiction.
1- Dans les journaux espagnols les titres des
articles ne sont pas la responsabilité des journalistes
qui les écrivent.
2- Je n’ai jamais dit que «le Maroc est un pays
invivable et irrespirable », je n’ai jamais insulté,
ou même «frisé, l’insulte » à l’égard de la nation
marocaine, que je tiens en très haute estime,
et je n’ai pas non plus manqué de respect
vis à vis du peuple marocain dont j’apprécie les
nombreuses qualités.
3- Je ne pense pas que les statistiques que je cite
soient, comme vous dites, bidonnées. Pouvezvous
m’en faire la preuve? Sachez, enfin, que
j’aime tellement le Maroc, que l’année dernière,
je m’y suis rendu en vacances et que je compte
y retourner, cet été, avec mes filles.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Directeur,
l’expression de mes sentiments distingués.
Ignacio Cembrero,
tournement des deniers publics.
Vers la fin du mois de décembre
2001, la BNPJ avait remis son rapport
à son tour au ministère de la
justice pour décider s’il y avait
lieu d’enclencher des poursuites
judiciaires. L’affaire était restée
depuis entre les mains des responsables
du ministère de la
Justice. Il fallait bien attendre le
dénouement du procès de la CN-
CA.
Aujourd’hui, c’est chose faite. De
sources officielles, on avance que
cette affaire sera traitée rapidement
par la CSJ pour laisser le
temps aux magistrats de se pencher
sur l’autre scandale financier
du CIH. Eu égard au "faible"
montant dilapidé, 22,6 millions
de dirhams, et le profil des accusés
mis en cause, tous des lampistes,
l’on s’attend à ce que le
dossier des vignettes soit clos
avant le mois de septembre. Les
personnes incriminées dans cette
affaire sont des ex-fonctionnaires
de l’Office et quelques pompistes.
Réponse de la rédaction
De toutes les façons, l’ONT est aujourd’hui
sous les projecteurs et
la justice marocaine, elle doit faire
preuve de vigilance pour ne
pas tomber dans le même piège
que la CNCA. L’affaire donne matière
à réfléchir aux magistrats en
attendant d’autres procès plus importants,
comme le CIH, l’ONEP et
la CNSS.
Projecteurs
Le gouvernement compte aller
jusqu’au bout et projette de traîner
en justice tous les coupables
de ces scandales financiers avant
les échéances électorales. À en juger
au rythme et la cadence du
travail du ministère de la Justice
et celui de la CSJ, on comprend
que le gouvernement compte bel
et bien assainir et l’ensemble de
ces procès constitueront une sorte
de cheval de bataille pour les
prochaines élections. ❏
Youssef Chmirou
Dont acte de l'estime que porte confrère d'El
Pais, Ignacio Cembrero, à "la nation marocaine".
Cela rassure et réconforte.
N'empêche que son droit de réponse appelle
quelques remarques. Son article est tombé à
point nommé alors que le Conseil de l'Europe,
réuni à Séville, rejetait à la majorité moins
l'Espagne et le Royaume uni, les lois scélérates
sur l'immigration clandestine que José
Maria Aznar voulait faire avaliser. En proposant
des sanctions, Aznar entendait nous punir.
Il avait besoin de chiffres. Ignacio Cembrero
les lui a fourni. Sauf que 3.286 cadavres d'immigrés
récupérés après les naufrages de pateras,
entre 1997 et 2001, cela fait "très très
beaucoup".
D'autant que ce chiffre n'est mentionné par aucun
document du ministère de l'Intérieur espagnol.
La réalité de ce drame à répétition est
un fait, mais il est vraisemblable que ce chiffre
porte sur l'ensemble des morts dans les naufrages
de boats people à travers le monde. Le
sommet de Séville terminé, M. Cembrero devrait
revoir ses chiffres. Il sera toujours le
bienvenu chez les Marocains.
Maroc Hebdo International - N° 517 - Du 28 juin au 4 juillet 2002

ACTUALITÉ
La Cour Spéciale de justice rend son verdict dans l’affaire de la CNCA
Sévères sentences
La Cour spéciale de justice a condamné 10 accusés dans l'affaire de la CNCA à
des peines de prison ferme allant de 2 à 12 ans. L'ancien directeur général de la
caisse, Rachid Haddaoui, écope de 4 ans. Acquittement de 19 autres accusés.
Mercredi 26 juin 2002, il
était minuit à la Cour
Spéciale de Justice
(CSJ) à Rabat. Une nuit pas comme
les autres.
Elle est longue et il semble même
que le temps ait suspendu
son vol. Les magistrats de cette
juridiction d’exception du pays
se sont enfermés, depuis l’aprèsmidi,
pour délibérer sur l’affaire
CNCA. Pour ce procès, tous
les scénarii sont plausibles et les
pronostics sur le verdict vont
bon train. Optimisme pour certains
et dépression évidente sur
les visages des 10 inculpés en
état d’arrestation dans cette affaire,
dont 8 cadres et 2 clients
de la banque.
Le reste des accusés, 29 au total,
bien qu’en liberté provisoire,
n’en demeurent pas moins
anxieux quant à l’issue du verdict.
Accompagnés de leurs avocats,
qui essayent vainement de
les rassurer, ils restent angoissés.
Normal puisque l’affaire dont il
s’agit touche à la dilapidation
des deniers publics sévèrement
punie par la loi.
Ce soir-là, tout le monde savait
que le procès CNCA allait
prendre fin. Les magistrats l’ont
fait savoir au collectif de la défense
de l’ensemble des prévenus.
Minuit trente tapante, le
greffier de la Cour appelle l’assistance.
Pronostics
Les magistrats s’apprêtent à faire
leur apparition. Ils seront cinq
plus le procureur général du Roi
auprès de la CSJ. On ressent une
certaine fatigue sur les visages
des juges qui veulent en finir
avec cette affaire qui n’a que
trop duré.
Après avoir rappelé les faits et
les chefs d’accusation retenus
contre chaque suspect, le président
de la CSJ, Hassan Abou
Meriem, décoré il n’y a pas longtemps
par le ministre de la
Justice, Omar Azziman pour l’affaire
des minotiers, donne le ver-
© Ph. MHI
• Mohammed Feggane. • Rachid Haddaoui.
dict. Il commence par la peine la
plus lourde. Celle de Ouafi
Hamami, ex-directeur des engagements
de la CNCA, écroué
il y a longtemps au centre pénitentiaire
de Salé pour non-respect
de la procédure bancaire en
vigueur et participation à la dilapidation
des deniers publics à
la CNCA.
Remboursement
Il écope d’une peine de 12 ans
et a été astreint à la restitution
de 251 723 565 Dh à la banque.
Vient par la suite le tour de
Mohammed Feggane, client de
la banque et homme habitué aux
procès.
Il a été déjà jugé dans le dossier
du CIH, pour non-remboursement
des engagements contractés,
et incarcéré pour une peine
d'une durée de 10 ans. Feggane
devra s’armer de patience parce
que la CSJ l’a condamné à 5
années supplémentaires pour le
dossier CNCA.
Toujours par ordre d’importance
de la peine, Youssef Dehassi,
haut cadre de la banque, s’est
vu infliger 7 ans de prison et a
été condamné à la restitution de
2 millions de Dh à la CNCA.
Motifs : complicité et participa-
tion dans la dilapidation de deniers
publics. C’est le cas aussi
de Abdelaziz El Ghouss, également
cadre de la banque, qui
doit purger une peine de 6 ans
de prison. Ce dernier doit également
restituer 151.877.560 dirhams
à la banque.
Rachid Haddaoui, ex-directeur
général de la caisse et seul accusé
dans cette affaire en liberté
provisoire, n’a pas été épargné
par les magistrats de la Cour.
Absent lors du prononcé du jugement,
à cause de son état de
santé détérioré, mais représenté
par sa défense, il a été
condamné à 4 ans de prison ferme.
Ses avocats ont relevé l’absence
de motifs qui justifient cette
sentence et comptent batailler
pour casser ce jugement au niveau
de la Cour Suprême. “La
bataille juridique ne fait que
commencer. Cette affaire n’aurait
pas pu prendre cette grande
dimension sans l’implication
de l’ex-directeur général de la
caisse", a confié à MHI l’un des
avocats.
Et de continuer avec amertume
“Le verdict de la CSJ intervient
dans une atmosphère préélectorale
d’un gouvernement dit d’assainissement.
Et pour boucler la
boucle, il fallait bien trouver des
boucs émissaires pour leur faire
porter le chapeau".
Les autres mis en cause, détenus
au centre pénitencier de Salé
depuis 2 ans, ont été, eux aussi,
condamnés pour détournement
de fonds publics, corruption,
abus de confiance et de
bien sociaux, faux et usage de
faux.
C’est le cas de Abdelhamid Chatt,
ex-directeur régional
Casablanca, et dont les avocats
ont prouvé l'innocence, qui doit
moisir en prison pour une durée
de 5 ans. La CSJ l’a condamné
également au remboursement
du montant de 137.520.358 dirhams
à la Caisse.
Innocence
Mohammed Amghizou, directeur
des minoteries de Settat, figure
également sur la liste des
coupables. Il devra à son tour
purger une peine de 5 ans sans
oublier la somme 143.477.125
de Dh dont la partie civile, la
CNCA en l’occurrence, a exigé le
remboursement. Il a été aussi
condamné à la restitution de
21,5 millions de Dh solidairement
avec Mohamed Feggane,
condamné à la même peine de
prison.
Dans le même lot, les magistrats
de la CSJ ont prononcé une peine
de 5 ans et le remboursement
de 35.565.242 de Dh à l’encontre
de M Ahmed Goumry, ex-directeur
régional de la caisse à
Mohammedia, pour complicité.
Les deux derniers inculpés,
Benaceur Daoudi et Abdelilah
Salah, respectivement client de
la banque et ingénieur agronome,
ont été condamnés à des
peines de 2 ans de prison.
Préjudices
Le premier doit également restituer
la valeur de 1,7 million
Dh, solidairement avec Youssef
Dehassi alors que le deuxième
ne s’acquittera que de la modique
somme de 1000 Dh pour
dommages et intérêts. À rappeler
que les deux mis en cause
ont été incarcérées dans ce scandale
financier pour motif de corruption.
En définitive, les dés sont jetés.
La CNCA, partie civile, campe
sur ses positions et réclame le
montant global de 846 millions
de Dh pour préjudice subi. Le
parquet, lui, représenté par
Abdellah Hammoud, Procureur
général du Roi auprès de la CSJ,
a été clément vis-à-vis des prévenus
jugés.
Il n'a pas exigé l’application de
l’article 28 des textes fondateurs
de la CSG. Celui-ci stipule qu’en
cas de cassation auprès de la
Cour Suprême, la justice suspend
l’exécution des jugements.
Autrement dit, ceux qui se pourvoient
en cassation resteront
libres jusqu’à ce que la plus haute
juridiction du Royaume statue.
Cependant, la défense met le
doigt sur un détail important:
Pourquoi M. Lakhdar, ex-directeur
de la commission de crédit
au sein de la CNCA, n’a pas été
inquiété dans cette
affaire?Pourquoi il a eu un traitement
de faveur au niveau de
la CSJ?❏
Youssef Chmirou
Maroc Hebdo International - N° 517 - Du 28 juin au 4 juillet 2002 11
© Ph. MHI

Noubir Amaoui veut faire main basse sur la CDT. Les enseignants résistent
Les fourberies de Amaoui
Désormais, rien n’empêche Amaoui de réaliser son fantasme le plus irrésistible;
être à la gauche de l'extrême gauche, en ayant pignon sur rue et avec le diptyque
de rigueur: un syndicat rampe de lancement et un parti pour la finition électorale.
La croisade politico-syndicale de
Noubir Amaoui n'est pas terminée.
Elle est même montée un cran audessus
avec la guerre qu'il mène contre
l'un des syndicats de sa centrale.
Le SNE (Syndicat national de l'enseignement),
fondé en 1966, n'est pas seulement
l'une des principales composantes
de la CDT, créée en 1978; elle en est l'ancêtre
et l'élément fondateur. Il en a été
longtemps le noyau dur, la locomative,
avant que Amaoui ne décide lors des
congrès de 1996 et de 2001 d'écarter les
syndicalistes enseignants qui avaient de
l'influence au sein de la CDT.
Le premier sur la liste des bannis était
justement Abderrahmane Chennaf, actuel
secrétaire général du SNE.
Dans la même charrette, des militants qui
avaient fait les frais de la répression dans
les années 70 et 80, tels que Mohamed
Chawki, Abdelkbir Bezaoui, Mohamed
Azouzi et Mohamed Kafouni. En gros,
Amaoui a éliminé des instances de “sa"
centrale tous les membres fondateurs de
la CDT qui pouvaient lui dire “qui t'a fait
leader?".
Leadership
Depuis, il ne s'est pas arrêté. Car c'est cela,
justement, le problème fondamental
de Noubir Amaoui: il ne sait pas s'arrêter.
Mis en orbite par les mots d'ordre de
grèves générales du 20 juin 1981 et du 14
décembre 1990 qui se sont transformées
en jacqueries paysannes dans des villes
ruralisées, particulièrement Casablanca
et Fès, il a voulu être le bulldozer de la
vie politique nationale. Effectivement, il
a fait des dégâts, d'abord autour de lui,
dans ses propres cercles d'amitiés politiques
et syndicales.
L'USFP devenue parti de gouvernement
après près de quarante ans d'opposition,
Amaoui a tout fait pour l'imploser, de
l'intérieur même du bureau politique, puis
à partir du dernier congrès “Ittihadi", en
avril 2001. Sa sortie théâtrale de ce
congrès a eu un effet d'annonce fracassant,
avant de faire plouf.
Les principales têtes d'affiche qui l'ont
suivi dans sa recherche éperdue d'un leadership
impossible, ont rebroussé chemin
pour revenir à plus de rationalité politique.
Maâti Souhaïl, Brahim Rachidi,
Mohamed Tabih, Abdellah Cherkaoui,
Ahmed Zaïdi et Mohamed Sabri, font par-
12
Abdellatif Mansour
© Ph. MHI
tie de ceux-là. Ce n'est pas pour autant
que Amaoui s'est ravisé pour réviser sa
politique du pire. Il est passé à l'étape
suivante pour réaliser ce qu'il a toujours
voulu obtenir: son parti. Il l'a eu. Il pourra,
lors des prochaines élections, présenter
autant de candidats anti-tout que de
circonscriptions.
Diptyque
Désormais, rien ne l'empêche de réaliser
son fantasme le plus irrésistible; être à la
gauche de l'extrême gauche, en ayant pignon
sur rue et avec le diptyque de rigueur:
un syndicat rampe de lancement
et un parti pour la finition électorale.
Le parti ne lui pose pas de problème; malgré
le dossard N° 10 délivré par procuration
au bon docteur Abdelmajid
Bouzoubaâ, il en est le maître absolu. Ce
n'est pas le cas de la centrale où un syndicat
le gêne énormément, celui de l'enseignement,
précisément.
Le fait même que Abderrahmane Chennaf
ne l'ait pas suivi dans sa séparation avec
l'USFP, qu'il n'ait pas adhéré à son nouveau
parti, est un refus de dissidence qui
l'enrage.
Plus grave, Chennaf n'a pas suivi, non
plus, Amaoui dans ses mots d'ordre de
grève générale du 5 juin 2002, pas plus
qu'il n’a l'intention de le suivre dans sa
récidive annoncée pour le 28 juin 2002.
Deux non-grèves dont Chennaf, agissant
POLITIQUE
• Noubir Amaoui et Abderrahmane Chennaf.
en syndicaliste responsable, a parfaitement
eu raison de faire l'économie.
En fait, depuis l'avènement de l'alternance,
le feu couve entre Abderrahmane
Chennaf et Noubir Amaoui. Chennaf a
choisi un syndicalisme de proposition et
de concertation. Il est même parvenu, ce
qui n'est pas simple, à réaliser une unité
d'action entre les différentes factions syndicales
des enseignants, la FNF-UMT et
la FAF-UGTM. Et il a obtenu des résultats.
Amaoui, lui, a préféré –c'était prévisible-
un populisme syndical comme
couverture d’un radicalisme politique de
mauvais aloi.
Il y avait donc, entre Chennaf et Amaoui,
incompatibilité de stratégie et impossibilité
de cohabitation dans la même centrale.
En théorie, Amaoui était mieux placé pour
éliminer Chennaf. Ce n’est pas faute
d’avoir tout essayé, mais l’éviction de
Chennaf s’avérera difficile. Lorsque le
SNE a décidé de s’installer dans ses
propres locaux et non pas dans le siège
de la CDT, Amaoui lui a coupé les vivres.
Il a imprimé ses propres cartes-SNE qu’il
faisait placer par ses ouailles. Il leur a ensuite
intimé l’ordre de participer à ses
grèves générales à blanc. En vain.
Aujourd’hui, il devient urgent pour Noubir
Amaoui de déloger Abderrahmane
Chennaf du SNE pour mieux rapatrier ce
syndicat sous le giron amaouiste. C'est
précisément l'opération engagée par
Amaoui actuellement. Samedi 22 et dimanche
23 juin 2002, le patron de la CDT
réunit un conseil syndical d'enseignants
qui lui est totalement acquis. Le résultat
était connu d’avance.
Populisme
Chennaf et ses amis sont exclus du SNE.
Au même moment Chennaf tenait son
propre conseil du SNE, dont le siège se
trouve hors des locaux de la CDT. Les inconditionnels
de Amaoui sont exclus. À
chacun, donc, ses dissidents. Il y a
quelques jours, les deux camps en sont arrivés
aux mains. Depuis, des vigiles
veillent sur le bâtiment du SNE.
Mais chacun sait, avec un tant soit peu
d'informations et de recul, que le syndicalisme
enseignant dans le cadre de la
CDT, est du côté de la pratique calme et
productive de Chennaf, pas dans les gesticulations
de Amaoui et de ses discours
enflammés où la revendication syndicale
ne vient qu'en appoint à un lyrisme
très politicien.
C'est que le syndicalisme a ceci de particulier
qu'il est fondé sur l'action pragmatique,
quels que soient les présupposés
d'un engagement politique.
L'effet d'entraînement de la parole envoûtante
ne dure qu'un moment. Il est
vite désavoué par l'absence de résultat
syndical. C'est, là, tout le problème de
Amaoui.❏
Maroc Hebdo International - N° 517 - Du 28 juin au 4 juillet 2002
© Ph. MHI

POLITIQUE
Le Conseil constitutionnel juge le code électoral inconstitutionnel
En arrière toute
Si l’engagement royal doit être maintenu, le gouvernement doit prévoir une
session extraordinaire du parlement au cours du mois du juillet pour pouvoir
tenir les délais imposés par le calendrier électoral allant jusqu’au 27 septembre.
Voilà donc le calendrier électoral à
l’épreuve d’une situation inédite
dans notre pratique institutionnelle:
le rejet par le Conseil constitutionnel
de certaines dispositions de la loi
électorale relative à l’élection des
membres de la future chambre des
Représentants. Selon les informations
disponibles, la haute juridiction a mis en
avant trois motifs de rejet : le vote unique
pour les listes, la situation des membres
de la Chambre des conseilleurs candidats
à la chambre des représentants et
la liberté de vote pour tous les candidats,
qu’ils soient ou non parrainées par
un parti politique.
Sur le premier point, le Secrétaire général
du gouvernement, Abdessadek Rabii,
avait déjà attiré l’attention du Premier
ministre et de ses collègues concernés
sur le risque d’inconstitutionnalité du
projet de loi organique.
Le problème posé est celui de l’expression
de la volonté des électeurs qui doit pour
voir s’affirmer en toute liberté. Dans le
projet gouvernemental, voté d’ailleurs
par le Parlement, il était prévu, aux termes
de l’article premier, que la Chambre des
représentants se compose de 325
membres élus au suffrage univesel direct
au scrutin de liste suivant deux modalités
: 295 membres élus au niveau des
circonscriptions locales et 30 membres
élus, eux , à l’échelle nationale sur la base
de listes composées conformément aux
dispositions de l’article 8 de la
Constitution (égalité des droits politiques
entre les sexes).
Problèmes
Mustapha Sehimi
Il y a là non-respect de la liberté de vote
puisque le choix de l’électeur est pratiquement
dérivé vers une forme duale de
représentation. Si telle est la volonté du
législateur et sur la base précisément du
respect de la liberté de vote, rien n’empêche
de prévoir alors une double votation,
le même jour le cas échéant : l’une
• Driss Jettou, ministre de l’Intérieur.
pour les 295 et l’autre pour les 30
membres restants de la Chambre des représentants.
Un tel système poserait, dans
la pratique électorale, des difficultés techniques
évidentes : comment expliquer à
l’électeur de base qu’il doit voter deux
fois? Question de culture et de comportements
à modifier.
Sur le deuxième point, le Conseil constitutionnel
a également censuré les dispositions
de l’article 10 (al.2) du projet de
loi organique selon lesquelles “tout
membre de la Chambre des représentants
désirant faire acte de candidature à la
Chambre de conseillers doit, au préalable,
démissionner de la chambre dont
il est membre…” Là encore, il a été estimé,
à bon droit, que le droit de briguer
un mandat électif devait être assuré et garanti
à tous les citoyens, exception faite
des cas d’inéligibilité expressément prévus
par le code électoral.
Enfin, la juridiction constitutionnelle a
levé un gros lièvre évacué depuis près
d’une vingtaine d’années: celui de la liberté
totale des citoyens pour se présen-
ter aux élections pour peu qu’ils réunissent
les conditions d’éligibilité exigées
par la loi. C’est que l’article 20 (al.4) de
la loi organique aujourd’hui censuré prévoyait
que les listes des candidats ou les
candidatures individuelles devaient mentionner
– outre les mentions habituelles
(nom, prénom, date et lieu de naissance,
domicile, profession, circonscription électorale
concernée ) leur appartenance politiques.
Délais
Depuis le discours royal du 20 août 1984,
la possibilité de candidats “neutres”, SAP
comme l’on dit, avait été écartée.
Mais l’on n’avait jamais voulu formaliser
cette situation, les gouvernements
qui se sont succédé depuis se limitant à
veiller à ce que cet état de faits perdure.
On ne peut donc que se réjouir, juridiquement
parlant en tout cas, que la loi
électorale soit appliquée sans débordement
laissé d’une manière discrétion-
naire et arbitraire à l’administration.
Cela dit, il faut bien souligner ceci : la décision
du Conseil constitutionnel entraîne
diverses conséquences d’une portée
que l’on ne peut minorer. Une question
de calendrier va tout d’abord se poser :
les élections prévues pour le 27 septembre
prochain seront - elles maintenues à cette
date ? Rien n’est moins sûr parce que
le gouvernement devra revoir sa copie
suivant une procédure législative particulière
(nouveau projet devant le Conseil
de gouvernement, Conseil des ministres,
dépôt et délibération devant les deux
Chambres); sans oublier qu’il devra, dans
ce même processus arriver à dégager un
consensus entre ses différentes composantes.
Si l’engagement royal doit être maintenu
– et on ne peut que le souhaiter pour
mille et une raison – le gouvernement
doit prévoir une session extraordinaire du
parlement au cours du mois du juillet
pour pouvoir tenir les délais imposés par
le calendrier électoral allant jusqu’au 27
septembre.
Lobbying
Mais si ce cabinet veut se hâter avec
lenteur, il faut donc envisager des élections
au début de 2003 déjà chargée en
juin de cette même année par le scrutin
communale et municipal (six ans après
juin 1997).
Dans ces conditions, l’on va se trouver
dans une situation institutionnelle pour
le moins baroque: la Chambre des représentants
actuelle finissant normalement
son mandat en octobre prochain,
qui va exercer les attributions législatives
qui lui reviennent ? Aura-t-on un
demi-parlement seulement, en l’occurrence
la Chambre des représentants manquante
pendant plusieurs ?
Certains ne veulent pas (encore ?) appréhender
ces interrogations et font plutôt
référence à une sorte de consensus
qui arrangerait peut-être certains acteurs
politiques.
Il est connu que l’USFP a fait pas mal de
lobbying, depuis au moins deux ans, pour
le report par tous moyens du calendrier
électoral.
Position à laquelle sont hostiles des partis
comme l’Istiqlal et le RNI qui veulent,
au plus tôt, une mise à niveau de la carte
politique - ce qu’appellent également
de leur vœux des paris de l’opposition
(UC, MP, PND, MDS,…).❏
Maroc Hebdo International - N° 517 - Du 28 juin au 4 juillet 2002 13
© Ph. MHI

14
POLITIQUE
Le Conseil Supérieur de la magistrature et l'assainissement de la Justice
Promotions et mesures
disciplinaires
L’opération " mains propres" contre la corruption annoncée par le ministre il
y plus d'une année n’aura pas donné de résultats spectaculaires. En tout et
pour tout 27 mesures disciplinaires touchant des juges.
La montagne a accouché
d’une souris. Cinq révocations,
une cessation de
fonction, trois mises à la retraite
et six suspensions temporaires.
En tout et pour tout 27
mesures disciplinaires touchant
des juges. C’est le verdict du
Conseil Supérieur de la
Magistrature (CSM), prononcé
au terme de sa dernière session
qui s'est déroulée du 1er mars
au 10 mai dernier.
Présentant les résultats de cette
session lors d'une conférence de
presse à Rabat, Omar Azziman
a fait savoir que 27 magistrats
et deux juges communaux ont
été traduits devant le conseil
pour délits professionnels ou de
comportement durant l'exercice
de leurs fonctions, 6 magistrats
ont été poursuivis pour corruption,
15 pour mauvaise
conduit et non-respect de la profession
et 6 autres pour divers
délits professionnels.
Le CSM a décidé la révocation
d'un magistrat en le privant du
droit à la retraite et la cessation
de fonction à l'encontre d'un
magistrat, a indiqué le ministre
de la Justice, ajoutant que trois
magistrats ont été mis à la retraite,
6 ont été suspendus temporairement
pour une durée allant
de 1 à 6 mois, 3 ont reçu un
blâme et 3 autres un avertissement
alors que 6 magistrats ont
été acquittés. Le CSM a également
proposé la révocation d'un
juge communal et l'avertissement
du second.
Il n’y a donc aucune peine qui
dépasse le seuil de la sanction
disciplinaire. L’opération “mani
pulite" contre la corruption annoncée
à grande pompe par le
ministre il y plus d'une année
de cela n’aura pas été à la hauteur
des ambitions du patron de
la justice.
Sur la question, l’explication
avancée, c’est que les préroga-
tives du CSM, en tant qu'organe
disciplinaire, et ceux des juridictions
pénales ne sont pas
les mêmes. Pourtant, le CSM reste
au cœur du fonctionnement
de la justice puisque c'est lui qui
décide des promotions et des
sanctions.
C'est donc par là que passent les
arrangements entre les décideurs
et certains magistrats indélicats.
L'affaire du coursier-photocopieur
qui a défrayé la chronique
l'année dernière, l'a parfaitement
démontré. L'histoire de ce
chaouch espion qui transmettait
illégalement aux juges des
pièces de dossiers instruits par le
CSM est la preuve des nombreuses
collusions de part et
d’autre.
Rigueur
Le chaouch a été jugé mais aujourd’hui
encore, on n’en sait
pas plus sur l’identité des principaux
impliqués dans cette affaire.
Pourtant le discours du
souverain du vendredi 1er Mars
2002 a bien défini le rôle du
CSM: “Il appartient au Conseil
supérieur de la magistrature
Placé au cœur de la réforme
de la justice, le Conseil
Supérieur de la Magistrature
est censé contribuer efficacement
au programme de moralisation,
de réhabilitation et de
redressement de la justice. Pour
le législateur, c’est sanctionner
d’une part, les abus, défaillances,
manquements à
l’éthique et plus généralement
toutes les conduites pouvant
porter préjudice à l’image de la
magistrature . Et d’autre part,
réguler l’avancement des magistrats
et l’accès à des fonctions
de responsabilité se trou-
• Omar Azziman, ministre de la justice.
d'assumer pleinement sa mission
constitutionnelle de gardien
de la déontologie et de l'éthique
judiciaire, en sanctionnant avec
rigueur et fermeté tous ceux qui,
par leurs défaillances, se montrent
indignes de leur charge,
qui, par leur conduite, jettent le
discrédit sur la justice et qui,
par leurs dérives insolentes, sapent
en quelques instants des
années de travail et d'efforts".
Pour M. Azziman qui semblait
soulagé de s’être débarrassé de
ce dossier encombrant, ce fut
également l’occasion d’annoncer
que le Conseil a aussi récompensé
les magistrats méritants.
Sur 1.335 dossiers présentés à
la session, 605 ont bénéficié
d'une promotion, soit 45,31%.
Pour Omar Azziman, qui a précisé
que ces promotions ont été
octroyées selon les nouvelles
Au cœur de la réforme
vent désormais subordonnés à
des critères précis connus de
tous qui privilégient le mérite
et la compétence. En présidant
l'ouverture de la dernière session
du Conseil supérieur de la
magistrature, le Souverain avait
tenu à rappeler le rôle du CSM
en appelant le conseil à redoubler
d'efforts pour consolider
et renforcer l'indépendance de
la justice, réaffirmant, à cet
égard, que l'indépendance n'est
pas un privilège octroyé au juge
pour faire impunément ce
que bon lui semble, mais plutôt
une règle démocratique de
bon fonctionnement de la justice,
une garantie constitutionnelle
de la protection des
droits des justiciables et un
droit des citoyens à être protégés
par une justice indépendante
et impartiale.
Protection
L’exemple français est assez
édifiant à cet égard. Dans son
rapport annuel qui vient d’être
publié, le CSM français milite
pour un retour à la lettre du
Code de procédure pénale, qui
© Ph. MHI
règles de rentabilité et de mérite
personnel, il s’agit là du taux
le plus élevé des dix dernières
années.
Responsabilité
Le Conseil a également statué
sur des mutations, des prolongations
de mandat pour les juges
ayant atteint l'âge de la retraite,
la nomination de fonctionnaires
en tant que juges et des
désignations à des postes de responsabilité.
Sur ce dernier point, 71 magistrats
ont été nommés en tant
que responsables dans les différentes
juridictions, essentiellement
dans les cours d'appel.
Après la réforme du statut du
CSM en octobre 2000, beaucoup
d’espoirs ont été mis dans la
mission future de cet organe.
Mais aujourd’hui plus que jamais,
le CSM a un rôle extrêmement
important à jouer pour
réconcilier les Marocains avec
leur justice, pour restaurer la
confiance et aider à la naissance
d’une Justice véritablement
indépendante.❏
A.E.A.
donne dans son article 36 au
ministre le droit d'ordonner aux
procureurs “d'engager ou de
faire engager des poursuites ou
de saisir la juridiction compétente
de telles réquisitions
écrites que le ministre juge opportunes".
Les magistrats de cet
organe indépendant, chargé de
régler les carrières des magistrats
et servant d'instance disciplinaire
pensent que cette mesure
renforcerait la “cohérence,
l'efficacité de la justice et
servirait l'égalité du citoyen devant
la loi ".❏
A.E.A.
Maroc Hebdo International - N° 517 - Du 28 juin au 4 juillet 2002

POLITIQUE
George W. Bush cherche un "Hamid Qardai" palestinien!
Le diktat américain
Aucun des acteurs politiques de la région n’imaginait un instant que le
président Bush puisse sortir de son rôle de marionnette superficielle que lui
font jouer avec arrogance les plus va-t-en guerre de son entourage.
L’oracle américain tant attendu sur
le Proche-Orient est tombé. La carotte
de l’Etat palestinien, même
provisoire, contre la mise à mort politique
du père du mouvement national
palestinien, Yasser Arafat. Ainsi a parlé
George Bush qui a démontré encore
une fois la profonde intimité politique,
idéologique et même religieuse qui le lie
à l‘extrême droite qui gouverne en
Israël. Ce qui explique les applaudissements
nourris à Tel Aviv des milieux
politiques qui ont vu en Bush un nouveau
membre actif et loyal du Likoud,
la formation très guerrière d’Ariel
Sharon. Le discours du président américain
n’a été, à vrai dire, une surprise
pour personne. Personne, en effet, ne
s’attendait à ce que se dégage de cette
administration, hantée en permanence
par les fantômes d’Al Qaida, obnubilée
depuis l’éternité par un cauchemar nommé
Saddam Hussein, une vision pacifique
équilibrée qui sortirait Palestiniens
et Israéliens de leur tête-à-tête sanglant.
Diatribe
Mustapha Tossa
Aucun des acteurs politiques de la région
n’imaginait un instant que le président
Bush puisse sortir de son rôle de
marionnette superficielle que lui font
jouer avec arrogance les plus va-t-en
guerre de son entourage, le trio infernal
Rice/ Cheney/ Rumsfeld. Mais la
grande surprise était venue sans aucun
doute de la crucifixion publique du président
de l’autorité palestinien, Yasser
Arafat, par l’Amérique, gendarme du
monde et parrain de la paix au Proche-
Orient.
Alors que le monde entier espérait un
plan de paix, un calendrier de négociation,
une sortie de crise, George Bush
a produit du diplomatique dans son plus
simple appareil: Le Proche-Orient serait
plus vivable sans Yasser Arafat. Il
a épousé publiquement les convictions
d’Ariel Sharon qui, depuis son arrivée
au pouvoir, n’a jamais caché sa croyance
mystique que la patrie naturelle des
Palestiniens était la Jordanie et que la
manière la plus efficace d’éradiquer le
fait national palestinien était d’en faire
disparaître les symboles.
Alors que Bill Clinton faisait d’Arafat un
partenaire de la solution du problème,
George Bush, sous la pression de Sharon
et de son puissant lobby aux USA, en
fait un obstacle. La charge américaine
contre Arafat a de fortes chances d’être
interprétée par les Israéliens comme une
feu vert à sa liquidation physique, l’exil
posant plus de problèmes qu’il n’en résout.
Critiques
L‘appel à la mort politique du président
palestinien prononcé par George Bush
dans sa diatribe anti-palestinienne et
les menaces de stopper les aides US aux
territoires qui l’ont suivi, ont été diversement
appréciés. Les critiques et les
oppositions ne sont pas toujours venues
de là où elles étaient attendues.
• Yasser Arafat.
Tony Blair, qui n’a jamais mégoté
son soutien à George Bush, a osé le désavouer
publiquement sur ce qui apparaît comme
la colonne vertébrale de la politique américaine
au Proche-Orient: le lâchage en raz de campagne
de Yasser Arafat.
Ce sont les capitales d’Europe qui ont
renvoyé Bush dans ses cordes. Et c’est
de Londres qu’est venue la divine surprise.
Le Premier ministre britannique,
Tony Blair, qu’une certaine presse anglaise
irrévérencieuse appelait encore
“le caniche des Américains" a osé exprimer
son opposition à cette méthode
texane de faire de la politique au
Proche-Orient et même, comble de la
provocation, fait dire par son ministres
des Affaires étrangères, Jack Straw, que
la Grande-Bretagne traiterait avec
Arafat s’il est réélu. Du baume au cœur
d’Arafat qui a fait dire que son enterrement
politique n’est pas pour demain.
Tony Blair, donc, qui n’a jamais mégoté
son soutien à George Bush et à sa
politique étrangère, partant des relations
conflictuelles avec l’Otan et la
Russie, en passant par la lutte américaine
contre le terrorisme international
jusqu’à la deuxième guerre annoncée
contre l’Irak de Saddam Hussein,
a osé désavouer publiquement Bush sur
ce qui apparaît comme la colonne vertébrale
de la politique américaine au
Proche-Orient: le lâchage en raz de campagne
de Yasser Arafat. Ce n’est pas un
hasard non plus si un des articles les
plus durs, les plus critiques à l’égard de
Bush soit sorti de Londres signé par le
talentueux éditorialiste du journal anglais
The Independant, Robert Fisk, intitulé
“I wonder why Bush doesn't let
Sharon run his press office", (je me
demande pourquoi Bush ne prend pas
Sharon comme chargé de communication)
ce qui en dit long sur l’estime des
Anglais à l’égard de la totale aliénation
qui caractérise les relations entre Bush
et Sharon.
Lâchage
Etant le premier dirigeant occidental à
rencontrer Arafat depuis l’excommunication
américaine, le ministre français
des Affaires étrangères, Dominique De
Villepin, a vécu son baptême diplomatique
sous le feu de la puissante charge
américaine contre le leader palestinien,
ce qui l’a obligé à un exercice de
grand équilibriste. Après avoir parlé
de convergence entre l’Union
Européenne et l’administration Bush
sur le dossier du Proche-Orient, De
Villepin a rectifié le tir en insistant sur
le fait que ce sont les Palestiniens qui
choisissent librement leurs dirigeants.
De ce fait, et Londres et Paris critiquent
implicitement cette propension de
George Bush à vouloir gérer la crise palestinienne
“à l’afghane", mettre un
“Hamid Qardai" là où Yasser Arafat a refusé
de jouer le triste rôle du milicien
libanais Antoine Lahd.
George Bush pourra tout de même se
consoler de cette fronde européenne en
voyant la satisfaction et l’optimisme
provoqués par son discours dans certaines
capitales arabes comme Le Caire,
Amman ou Riad qui semblent avoir passé
par pertes et profits le sort de Yasser
Arafat.
La réaction de leurs leaders, dont certains
trouvaient dans la démarche américaine
une occasion inespérée de régler
des comptes enfouis avec le vieux
Arafat qui n’avait toujours pas bien
choisi ses fréquentations, préféraient
mettre l’accent sur l’engagement public
américain à parrainer une Etat palestinien
d’ici trois ans, plutôt que de maugréer
autour du diktat américain sur le
nécessaire changement de direction palestinienne.❏
Maroc Hebdo International - N° 517 - Du 28 juin au 4 juillet 2002 15
© Ph. AFP

Assad Kotaïte, président du Conseil de l’OACI
Un Grand seigneur
pour l’aviation civile
L’OACI, qui compte aujourd’hui 188 membres –qui sont des États–, se voit
de plus en plus reconnaître une fonction juridictionnelle internationale, celle
de dire le droit dans son domaine.
La démarche est encore vive, le pas
alerte, malgré le poids des ans - il
est né en 1924 au Liban. La voix est
calme, plus familière évidemment des réunions
feutrées des commissions de
l’OACI que des harangues si fréquentes
dans d’autres enceintes - pas seulement
arabes ou Africaines.
À la tête de l’OACI depuis des lustres,
c’est une silhouette familière au gotha
du transport aérien international. De séjour
dans le Royaume, à l’occasion de la
session du Conseil arabe de l’OACI, il
jouit chez nous d’un réseau d’amitiés forgées
depuis des décennies. Son carnet
d’adresses dépasse les clivages géopolitiques
et les solidarités régionales. Au
sein de l’OACI, c’est “un homme - institution,
un diplomate de grande qualité,
un président consensuel qui vient encore
d’être réélu dans ses fonctions pour
un énième mandat…”
Carrière
Juriste de formation - une licence en
droit à l’Université française de Beyrouth
puis un doctorat en droit à Paris - Assad
Kotaite a commencé par le barreau dans
la capitale libanaise avant d’intégrer la
direction générale de l’aviation civile de
son pays comme chef du service contentieux.
De 1956 à 1962, il représente le
Liban au Conseil de l’OACI. C’est le début
d’une longue et exceptionnelle carrière
dans le transport aérien international:
deuxième vice-président du Conseil
de l’OACI, il préside plusieurs comités et
commission spécialisés.
En 1970, le voilà Secrétaire général de
l’OACI jusqu’en 1976 puis président, fonction
qu’il occupe sans interruption –depuis
cette date.
L’OACI a célébré son 50ème anniversaire
– un demi -siècle- donc, qui a vu le
transport aérien devenir un vecteur central
dans l’articulation du monde d’aujourd’hui.
Mais comment garantir au
mieux un transport aérien sûr, régulier,
efficace et économique alors que les flux
internationaux ont connu une telle explosion
que ce soit dans le transport des
passagers ou celui du fret ? Les événe-
16
Mustapha Sehimi
• Assad Kotaite, réélu président de l’OACI.
ments tragiques du 11 septembre 2001
imposent une nouvelle approche, plus
sécuritaire dira-t-on, des normes et des
conditions du transport aérien.
Assad Kotaite en convient: “Il s’agit de
restaurer la confiance du public. Les prévisions
de l’année écoulée retenaient le
doublement des services de l’aviation civile
d’ici 2010. Avec ce qui s’est passé,
ces chiffres sont évidemment à revoir à
la baisse. On s’attend ainsi à des chiffres
en 2002 de l’ordre de ceux de l’année
2000. Le transport aérien a perdu 60
milliards de dollars de septembre à décembre
2001.”
Sécurité
Il fallait donc réagir et relever plusieurs
défis posés en même temps: sécurité, sûreté,
révision des réglementations,… La
sécurité intéresse la fiabilité technique
de l’activité de transport aérien.
Il s’agit d’un vaste chantier : contrôle
strict des équipements, amélioration des
installations électroniques, mise au point
d’agents additifs sur les équipements électroniques
et pouvant détecter des explo-
ÉCONOMIE
sifs. Nous faisons des audits dans ce domaine,
mais nous n’avons pas le droit de
les contrôler pour ne pas porter atteinte
à la souveraineté des États.
L’OACI, qui compte aujourd’hui 188
membres –qui sont des États–, se voit de
plus en plus reconnaître une fonction juridictionnelle
internationale, celle de dire
le droit dans son domaine, les décisions
prises pouvant être frappées d’appel devant
la Cour internationale de justice de
la Haye.
Depuis le 11 septembre, l’OACI se trouve
fortement sollicitée: réexamen des
moyens existants relatifs à la sécurisation
du transport aérien, mise au point
d’un dispositif de contrôle au sol, promotion
de mesures de sûreté touchant
les passagers et le personnel au sol. C’est
une stratégie destinée à faire face aux
nouvelles menaces terroristes qui est aujourd’hui
à l’ordre du jour.
Mais il y a plus encore. Ainsi, la libéralisation
du ciel se heurte à bien des résistances;
si 80 pays ont souscrit à ce
principe, il ne faut pas pour autant que
ce processus aggrave la situation actuelle:
“L’OACI veut une mondialisation hu-
© Ph. DR
maine, progressive, qui ne lèse pas les
pays du tiers-monde. La compétition doit
être loyale et ne pas fermer des marchés
à certains au profit des grands pays industrialisés”.
C’est l’une des grandes questions
inscrites à l’ordre du jour de la
Conférence mondiale du transport aérien
prévue pour mars 2003. Il s’agit donc
d’établir des critères devant accompagner
la libéralisation.
Privatisation
Dans ce domaine, le transport aérien arabe
présente-t-il des spécificités? Par certains
traits, oui : toutes les compagnies
sont étatiques –même la compagnie libanaise,
pourtant privée, bénéficie de la
garantie de la banque centrale; la tendance
actuelle est celle de la privatisation
sous telle ou telle forme; des restrictions
subsistent dans les relations aériennes
interarabes, c’est dire qu’une mise
à niveau technique, juridique et réglementaire,
s’impose pour promouvoir
le transport aérien arabe et l’insérer dans
la recomposition du système international
en cours.
La volonté politique paraît exister aujourd’hui,
il faut la traduire en un plan
cohérent assis sur un véritable programme
d’ajustement structurel.
Les qualités personnelles et l’expérience
de Assad Kotaite, président du Conseil
de l’OACI, ne seront pas de trop pour mener
à bien les vastes chantiers de l’heure.
Il a, par le passé, fortement contribué
à l’ouverture de routes Europe/Asie ainsi
qu’à celle de l’espace aérien de l’Asie
du Sud-Est; il a également beaucoup fait
pour sortir la Corée du ghetto aérien
qu’elle connaissait depuis les années cinquante;
il continue aujourd’hui à plaider
pour l’élimination de restrictions sur
certaines routes aériennes au Moyen-
Orient.
Depuis près d’un an, il suit avec un soin
particulier le dossier de l’aéroport de
Ghaza, détruit par l’armée de Sharon:
“Le Conseil a voté une résolution condamnant
la destruction des infrastructures
de cet aéroport par Tel-Aviv. Nous demandons
que le gouvernement israélien
reconstruise ces équipements. L’OACI est
saisie et je compte bien finaliser ce dossier…”❏
Maroc Hebdo International - N° 517 - Du 28 juin au 4 juillet 2002

ÉCONOMIE
Les affiliés dénoncent les anomalies de la gestion de la CIMR
L’ARCIM monte au créneau
Rien ne va plus au sein de la CIMR. Après
l’annonce de la démission de son président,
Abdeljalil Chraïbi, il y a quelques
jours de cela, la caisse navigue dans un
nuage d’incertitude qui menace sa pérennité.
Contesté par l’ensemble des intervenants,
ou presque, le départ de M. Chraïbi
pose avec acuité la question des modalités
de la gestion de la caisse par son conseil
d’administration (CA).
En effet, et après avoir soumis au CA une
série de réformes à même de redresser la
CIMR, M. Chraïbi s’est vu refuser l’approbation
de son plan d’action, ce qui l’a poussé
à claquer la porte. Aujourd’hui, les choses
se sont corsées à tel point que même les affiliés
de la CIMR, ne savent plus où donner
de la tête. Et pourtant, ils sont organisés
autour d’une entité qui porte le nom
d’Association des affiliés de la CIMR (AR-
CIM), dirigée par M. Mohamed Khalki.
Celle-ci monte au créneau et déplore les at-
titudes de quelques membres du CA de la
caisse (ils ont fait avorter la réforme par
manque de courage!), qui empêchent la
mise en œuvre de la réforme tant souhaitée
par M. Chraïbi. L’ARCIM hausse le ton
et menace d’adresser un courrier à SM le
Roi Mohammed VI pour arbitrage si des
mesures concrètes ne sont pas adoptées
dans un avenir proche.
Révision
Alors en quoi consiste cette réforme clamée
par le président partant et approuvée
par l’ARCIM? La révision du cadre juridique
et réglementaire qui régit la CIMR depuis
1958 et la récupération de la part salariale
gérée par les compagnies d’assurances,
soit dans le cadre d’une capitalisation,
en transformant la CIMR en un organe
mutualiste, soit en répartition dans le cadre
d’un établissement public. Et, de ce fait,
• Mohamed Khalki, président de l’ARCIM.
pouvoir bénéficier de la garantie de l’Etat
comme c’est le cas des autres caisses de
retraite de base. L’ARCIM désigne du doigt,
concernant ce dernier point, certains assureurs
qui conservent l’argent des assu-
rés aux dépens des intérêts de la CIMR.
Explication: certaines compagnies d’assurance
ne payent pas leur quote-part sur
les pensions servies par la CIMR alors que
cette dernière continue toujours à verser la
pension aux retraités.
Cette situation, selon M. Khalki, a généré
un manque à gagner de plusieurs millions
de Dhs que la CIMR revendique auprès des
assureurs. L’ARCIM s’interroge également
sur la question de l’absence de l’Etat de la
gestion de la caisse. La CIMR n’est plus
considérée comme organisme privé du fait
de la présence de plusieurs organismes pu-
blics comme le RAM, la CNCA, l’ONAREP…
“L’Etat a un devoir d’ingérence et il doit
l’assurer pleinement pour la pérennité de
la caisse", fait remarquer M. Khalki.
L’absence des affiliés du CA de la CIMR est
d’autant regrettable, ajoute le président de
l’ARCIM, que les affiliés n’ont pas droit à
la parole au sein du CA.❏ Y.C
Maroc Hebdo International - N° 517 - Du 28 juin au 4 juillet 2002 17
© Ph. MHI

ÉCONOMIE
Renault Maroc lance la Dacia et accueille son nouveau P-dg
L’autre voiture du peuple
La nomination de Manuel
Leonardo Pereira Dos
Santos, nouveau
Président Directeur Général du
groupe Renault Maroc, a coïncidé
avec le lancement sur le
marché marocain de la toute
nouvelle Dacia. Un premier
projet auquel s’attelle la nouvelle
direction, dans le cadre
d’une nouvelle politique de restructuration
et de redressement.
Manuel Leonardo Pereira
Dos Santos succède ainsi au
P-dg. sortant Michel Galakhof.
Ce dernier sera appelé à assurer
de nouvelles fonctions en
Afrique subsaharienne. Pour le
nouveau PDG, la première mission
consiste à maintenir le positionnement
du groupe qu’il
dirige. En parallèle, il se fixe
de brefs délais pour relancer
les ventes de la marque au losange.
Démarrage
Concernant le lancement de la
marque Dacia, le nouveau directeur
table, dans les deux années
à venir, sur des ventes qui
avoisinent les 2.000 véhicules.
Assembleurs et équipementiers automobiles marocains en scène
Duel à distance
du poids lourd
au Maroc est-elle menacée de dis-
L’industrialisation
parition? La question est posée par
l’AMICA -Association marocaine pour
l’industrie et le commerce automobile,
présidée par Ali Moamah- lors de la
conférence de presse à son siège à
Casablanca, le 25 juin 2002, sur le thème
“Le secteur automobile au Maroc.
Constats & Perspectives”. La réponse est
mitigée.
Requête
L’AMICA est partie d’un constat: baisse de
la valeur ajoutée générée par l’activité
du montage du poids lourd. En effet, selon
les statistiques de l’AMICA, cette valeur
ajoutée a chuté de 1,7 milliard de
dirhams à 507 millions de dirhams entre
1998 et 2000.
Une situation imputable au refus des assembleurs
d’appliquer la loi 10/81 relative
à l’intégration et la compensation qui
autorise le montage des véhicules en
contrepartie d’une contribution substantielle
à l’effort d’industrialisation du pays.
18
• M. Galakhoff ex.P-dg et M. L. Pereira Dos Santos, nouveau P-dg de Renault Maroc.
2002 n’étant qu’une année de
démarrage. Dans un premier
temps, c’est le concept boucheà-oreille
qui sera mis à profit.
“Les premiers acheteurs de la
Dacia seront suivis et coachés
de plus près.”
Casablanca et environs, où sera
commercialisée en premier
la nouvelle voiture, se transformeront
en un véritable atelier
qui consiste à prodiguer
soins et conseils aux premiers
clients. En d’autres termes, être
à l’écoute permanente des re-
• Ali Moamah, président de l’AMICA.
marques. Mais d’ores et déjà,
la nouvelle voiture offre des
qualités indéniables.
Proposée à 81.000 dh TTC en
version de base, son premier
atout, la Dacia présente un bon
rapport qualité-prix qui ne laissera
certainement pas indifférents
les clients potentiels.
Dacia, où Renault participe à
hauteur de 92,72% de son capital,
s'inspire beaucoup des
anciens modèles Renault.
Ses principales caractéristiques
sont la technologie française,
C’est-à-dire en intégrant les composants
automobiles fabriqués localement. Le souci
du législateur, c’est de protéger le secteur
automobile marocain.
Quand bien même une des principales
branches concernées, à savoir les assembleurs,
se plaignent des surcoûts imputés
à l’industrie locale. Ils demandent l’arbitrage
de leur ministre de tutelle, sous-
© Ph: MHI
couvert, de l’AMICA pour la suppression
de la protection dont bénéficient les composants
fabriqués localement définis dans
la “liste négative”, l’élargissement de la
collection de CKD aux différents types
de carrosserie et la suspension de l’exigence
d’atteindre le taux d’intégration
fixé par la loi.
Duel
l’habitacle sobre, la robustesse,
en plus d‘une faible consommation
mixte. Côté équipement,
la voiture est dotée d'un
moteur et d'une boîte à vitesses
Renault.Le groupe Renault
Maroc offre pour le lancement
de la Dacia plusieurs modèles
pour un choix varié: Europa,
Confort, Rapsodie et Clima.
Équipement
Des modèles dotés d'un nouveau
système d'injection, d'un
pot catalytique avec sonde à
oxygène ainsi que d'un système
anti-évaporation d'essence
pour diminuer les émissions
polluantes et préserver l'environnement.
En option, la Dacia
offre d’autres équipements
comme le volant réglable en
hauteur, le compte-tours moteur,
l'antidémarrage électronique,
le verrouillage centralisé
et l'air conditionné. Pour les
accros des moteurs diesel, les
utilisateurs devront patienter
encore quelques mois. Tous les
modèles mis sur le marché sont
équipés de moteurs essence
(sans plomb).❏ M.H.
Une requête qui n’arrange pas les affaires
des autres sections de l’industrie automobile.
Les équipementiers voient déjà à
travers celle-ci une volonté de réduire
leurs parts de marché. Qui va arbitrer ce
duel fratricide à distance? Le président
de l’Association marocaine pour l’industrie
et le commerce de l’automobilesemble
indécis devant ce dilemme. Bien que reconnaissant
la doléance des assembleurs
du secteur du poids lourd, Ali Moamah
considère que la loi en question est une
et indivisible. Par conséquent elle ne saurait
être démembrée par la simple volonté
des uns et des autres. On ne peut plus
clair.❏ B.T.
• Maroc-Espagne
Le Groupement d’Etudes et de
Recherches sur la Méditerranée (GERM),
dont le président n’est autre que Habib
El Malki, et l’Institut Européen de la
Méditerranée (IEM-Barcelone) ont organisé
les 26 et 27 juillet 2002 à Rabat
une rencontre portant sur le thème:
“Maroc-Espagne: nouveaux scénarios
de collaboration. Propositions de la société
civile”.
Les représentants de certaines organisations
professionnelles comme les
chambres de commerce de Barcelone ou
de Tétouan, des universitaires et des
membres de la société civile ont essayé
de voir un peu plus clair dans les relations
hispano-marocaines. Qbjectif:
faire des propositions allant dans le
sens de contribuer à surmonter les difficultés
actuelles.
• Campanini Café
Le marché du
café express
accueille un
nouveau-venu:
Campanini
Café. Un café
français commercialisé
au
Maroc par
Global Leader
Service.
Contrairement
EN BREF
• Fayçal Lebbar.
à ce qui se fait généralement dans ce
domaine, le dégé de Global Leader
Service, Fayçal Lebbar, propose son café
en dosettes appelées DPE pour
Dosettes Prêtes à l’Emploi.
Ce sont des DPE adaptées à des machines
à café éclectriques concurrentielles,
cédées entre 1300 et 2300 Dh.
Le contenu de ces dosettes va du ristreto,
au déca en passant par le brésil,
le colombi et le moka. Elles sont adaptées
à tous les goûts.
L’objectif commercial de Global Leader
Service c’est de gagner la confiance du
personnel des entreprises et sociétés et
les jeunes ménages pour les faire se
départir de la vieille tradition de faire
son café à la maison. Contacts:
Tel: 022.983.055, Fax: 022.983.095
•Capital
Accès Capital Atlantique S.A et Upline
Technologogies viennent de réaliser un
investissement de 20 millions de dirhams
chacun dans la société Hightech
Payment Systems.
Cette opération, qui permet à HPS de
s’institutionnaliser, a été totalement
réalisée sous forme d’augmentation de
capital, en vue de faire face à ses ambitions
de développement.
Hightech Payment Systems est l’éditeur
de la suite de logiciels monétique,
PowerCard, conçue et réalisée par ses
propres équipes à Casablanca.
Maroc Hebdo International - N° 517- Du 28 juin au 4 juillet 2002
© Ph: MHI

ECONOMIE
Le CNCE tient sa 7ème session en prévision de la 5ème conférence de l’OMC
L’OMC à la loupe
Mieux vaut tard que jamais.
Depuis que le Maroc a signé en
1994 à Marrakech les accords
de l’Organisation Mondiale du Commerce
(OMC), c’est la première fois qu’un débat
franc et ouvert pose les termes de la stratégie
à adopter par le Royaume au cours
d’une conférence ministérielle de l’OMC.
Le Maroc se prépare sérieusement à la
cinquième Conférence qui se tiendra, cette
fois-ci, le 31 mars 2003, à Mexico. Les
négociateurs marocains sont conscients
aujourd’hui plus qu’hier des enjeux, des
tenants et aboutissants de ces négociations
commerciales multilatérales.
Et ce , grâce aux éclairages forts pertinents
dégagés lors de la septième session ordinaire
du Conseil National du Commerce
Extérieur (CNCE), organisée le 12 juin
2002 en partenariat avec le Centre
Marocain de Conjoncture (CMC). Le thème
portait justement sur “les enjeux des
négociations Maroc-OMC”. Cette session
aura,au moins, permis de “mener une réflexion
sur les implications des accords de
Doha, les négociations en cours et les positions
du Maroc”, souligne Mohamed
Lahlou, président du CNCE.
Pour Habib El Malki, président du premier
observatoire privé du Royaume,
“toutes les partenaires, qu’ils soient publics
ou privés, sont actuellement
conscientes que l’avenir de notre économie
dépend de notre capacité à gérer ces
négociations et à trouver des alliés non
seulement au sein des pays du Sud mais
aussi des pays du Nord”.
Comme les autres membres qui ont signé
les accords de l’OMC, le Maroc entend
œuvrer à une libéralisation plus grande
de son commerce extérieur.
Divergences
Lors de la signature des accords de
Marrakech, les États membres ont accepté
de nouvelles mesures de libéralisation
des échanges, ces dernières devant, avec
des modalités particulières, concerner le
secteur textile, les services et surtout l’agriculture.
Le volet agricole qui intéresse à
plus d’un titre les négociateurs marocains
reste le parent pauvre et suscite débats et
polémiques. Les divergences, particulièrement
dans le domaine des subventions,
ne seront pas faciles à aplanir entre des
producteurs aussi importants que les États
Unis, l’Union européenne, le groupe de
Cairns et les autres pays en développement,
comme le Maroc.
Dans ces négociations, les pays les plus
riches vont exiger plus de réciprocité de
la part des pays comme le nôtre, en échange
de l’ouverture de ses frontières, et la
levée de protection sur certains produits.
Les décisions et résultats de ces négociations
ont des incidences sur notre agri-
culture. Les divergences sont telles que
les pays membres auront de plus en plus
recours à un système sophistiqué de règlement
des différents. L’OMC ne sacrifie
pas à un libéralisme absolu, elle a aussi
pour mission d’établir des règles entre les
différents partenaires et de les faire res-
pecter à travers son organe de règlement
des différends Après l’échec de Seattle,
la conférence interministérielle de Doha
a pu lancer un nouveau cycle de négociations.
Les grandes questions en débat
sont, désormais, connues.
Elles concernent aussi bien l’agriculture,
les services, l’environnement, les mouvements
de capitaux que la concurrence,
les marchés publics, les règles d’origine
ou la question épineuse des normes de
protection relatifs aux brevets et domaines
de la propriété intellectuelle. ❏
Seddik Mouaffak
Maroc Hebdo International - N° 517 - Du 28 juin au 4 juillet 2002 19

ÉCONOMIE
Abderrahman Sâaïdi, Président-directeur général de la Samir
Plaidoyer pour un monopole
Faux. La libéralisation n’interviendra pas le 1er juillet 2002. Contrairement à
ce que pensent les distributeurs, le démantèlement douanier ne modifiera pas
immédiatement les prix à la pompe, fixés par l’État. Gagneraient-ils en s’adossant
sur la Samir?
• Maroc Hebdo International: Si la date
du 1er juillet avancée par certains
confrères s’avérait vraie pour la libéralisation
du secteur pétrolier. Peut-on dire
que c’est déjà la veillée d’armes?
- Abderrahman Sâaïdi: Ça ne peut être
le 1er juillet, c’est clair. L’accord avec
l’Union européenne pour le démantèlement
prend effet à partir du 1er mars 2003.
• MHI: Pourquoi parle-t-on alors de 1er
juillet 2002?
- Abderrahman Sâaïdi: On a parlé de
cinq ans à partir de la date de privatisation
de la Samir, en juillet 1997, alors on
a vite fait de faire le calcul pour aboutir
à juillet 2002. Il ne peut pas y avoir de
changement de disposition de loi de
Finances en cours d’année.
• MHI: La libéralisation du secteur est
pour ainsi dire inévitable…
- Abderrahman Sâaïdi: C’est incontournable.
On va y arriver. On demande à
adapter le calendrier de démantèlement
douanier aux exigences d’un investissement
aussi important et stratégique que celui
que nous envisageons afin de lui donner
un maximum de chances de succès.
• MHI: N’est-ce pas trop demander?
- Abderrahman Sâaïdi: Au contraire, c’est
une demande qui rentre parfaitement dans
le cadre des dispositions de l’Union européenne.
On veut faire profiter au maximum
notre industrie des dispositions que
prévoit l’accord avec l’Union européenne…
• MHI: C’est à dire…?
- Abderrahman Sâaïdi: Si on commence
à partir de 2006, 2007 pour démanteler
progressivement jusqu’en 2012, ça
pourrait nous arranger. Parce que l’investissement
est lourd, il faut nous donner
les moyens de maîtriser l’outil et de
devenir compétitifs. Sinon aucun financier
au monde n’acceptera de nous suivre.
Ce projet est trop lourd et les financiers
avec qui nous discutons veulent avoir des
garanties quant au cadre réglementaire
dans lequel l’investissement va évoluer.
• MHI: Mais encore…
- Abderrahman Sâaïdi: Si nous sommes
en face de conditions qui compromettent
la rentabilité de l’investissement, on ne le
fera pas. Mieux que ça, on ne pourra pas
20
Abderrahman Sâaïdi: “les distributeurs ont intérêt à s’adosser sur un raffineur”.
le faire parce que personne n’acceptera
de nous financer.
• MHI: Voulez vous dire que le gouvernement
n’a d’autre choix que de vous
soutenir ?
- Abderrahman Sâaïdi: Je ne le dirais
pas ainsi, mais ça dépend de ce que le
gouvernement veut. Je suis persuadé que
l’exécutif est conscient de l’enjeu de cet
investissement stratégique et qu’il acceptera
de nous donner un coup de main.
Certains pensent que l’Union européenne
va refuser; moi, je dis qu’il n’y a pas de
raison puisque la convention le prévoit. Les
pays de l’Union n’hésitent pas à défendre
leurs industries quand il s’agit de défendre
leurs intérêts. Je ne vois pas pourquoi
nous, nous ne défendrions pas notre industrie.
• MHI: Quand vous dites “nous”, parlezvous
de la Samir ou du Maroc?
- Abderrahman Sâaïdi: Je parle de l’industrie
marocaine. Dans le cadre de la
souveraineté du Maroc, de l’indépendance
énergétique, de la sécurité des approvisionnements,
notre démarche est conforme.
La Samir existe pour ça. C’était un
moyen de sauvegarder les intérêts du pays,
d’assurer la sécurité d’approvisionnement.
Nous pensons qu’il n’y a pas de contradiction
entre l’intérêt national et la situation
de la Samir. Il n’y a qu’un équilibre
à trouver pour concilier les contraintes du
développement économique et social avec
les obligations internationales du Maroc.
• MHI: Comment expliquez-vous alors
la pression de certains professionnels du
secteur?
- Abderrahman Sâaïdi: Ils défendent leurs
intérêts, ils veulent importer en exonération
des droits de douane. Nous leur disons:
écoutez tout le monde aurait souhaité
importer au Maroc tous les produits
© Ph. MHI
en exonération des droits de douane. Sauf
que le Maroc a des contraintes financières,
économiques, à savoir qu’il y a des industries
à protéger. Si on importait tout en
exonération des droits de douane, il n’y
aurait plus d’industries au Maroc.
• MHI: Pour un ancien ministre de la
Privatisation, vouloir restreindre de cette
façon l’ouverture du marché peut paraître
paradoxal…
- Abderrahman Sâaïdi: Je n’ai pas changé
d’avis. L’économie libérale, je la soutiens
totalement. Mais je considère qu’il
faut se battre à armes égales. Nous ne
pourrons concurrencer le raffinage européen
si nous ne nous mettons pas à niveau.
Le gouvernement français est en train
d’encourager les raffineries françaises pour
rattraper ce retard et devenir compétitives.
• MHI: Est-ce que vous vous opposez à
ce que les professionnels du secteur importent?
- Abderrahman Sâaïdi: Évidemment non.
Ceux qui importent, qui payent les droits
de douane, nous les soutenons. D’ailleurs
quand on parle libéralisme c’est un faux
problème. Tout le monde peut importer,
sauf qu’il y a des gens qui veulent importer
sans payer les droits de douane. Là,
je dis si tout le monde importe sans droits
de douane, il n’y aura plus d’économie
au Maroc. On est un pays qui a une fiscalité,
un budget, des dépenses publiques.
Il faut bien que ces dépenses publiques
soient financées par l’économie. Et cette
économie, pour qu’elle se développe, il
faut lui accorder les incitations dont elle
a besoin. Tous les pays du monde encouragent
leurs industries pour qu’elles deviennent
compétitives.
• MHI: On vous accuse de trop défendre
l’intérêt de votre partenaire, Corral…
- Abderrahman Sâaïdi: Pas du tout. Corral
n’a pas besoin de moi. Je représente la
Samir en tant qu’entreprise nationale.
Croyez-moi, ça n’a rien à voir avec Corral.
• MHI: Est-ce que 12 mille tonnes suffisent
pour le besoin du marché actuel?
- Abderrahman Sâaïdi: C’est largement
suffisant parce que nous allons lancer 10
mille tonnes par mois d’ici à la fin de l’année,
janvier 2003, nous allons passer à 50
mille tonnes avec l’acquisition d’un nouvel
équipement. Les 10 mille nous les fa-
Maroc Hebdo International - N° 517 - Du 28 juin au 4 juillet 2002

iquons avec les moyens existants, en
changeant le brut que nous utilisions et
le process.
• MHI: Est-ce que le lobbying autour du
pétrole vous gêne?
- Abderrahman Sâaïdi: J’estime que le
mot lobby n’est pas péjoratif. L’existence
de lobby veut dire qu’il y a une démocratie,
donc il est légitime que chacun défende
ses intérêts. Ce qui me rassure, c’est
qu’il y a des autorités au-dessus de tout
le monde, qui ont pour mission de défendre
l’intérêt du pays, au-dessus et audelà
des intérêts des particuliers. Je suis
confiant, l’État va finir par trouver l’équilibre
qui convient. Parce qu’il y a un problème
de développement économique et
social du pays, un souci de protection de
l’outil industriel, sécurité d’approvisionnement,
emploi et intérêt du distributeur.
Ce qui n’est pas forcément contradictoire.
Il revient à l’État de voir où est l’intérêt
de tout le monde.
• MHI: Un mot sur les futurs prix du
carburant à la pompe…
- Abderrahman Sâaïdi: Le débat sur les
prix est un faux problème. Les gens pen-
sent que si on maintient ou l’on supprime
les droits de douane, les prix vont
changer. Je dis non, parce que les prix
sont fixés par l’administration. Il y a une
structure des prix, à l’intérieur desquels il
y a les taxes intérieures de consommation,
donc une fiscalité qui a pour objet
de faire une péréquation entre les produits
à encourager et les produits qu’il
faut taxer. Mais je ne pense pas que la
suppression des droits de douane ait un effet
immédiat sur les prix. Parce qu’il y a
une conciliation entre le souci économique
d’arriver à un prix consommateur
d’un certain niveau, mais également le
souci fiscal et financier d’assurer un minimum
de recette au Trésor public. Et
éventuellement de soutenir certains produits
pour lesquels c’est l’État qui paye
en prélevant sur les autres.
• MHI: Pourra-t-on voir d’autres unités
de raffinage s’installer au Maroc après
le démantèlement?
- Abderrahman Sâaïdi: Quand nous
étions en train de privatiser la Samir, ces
gens qui, aujourd’hui, critiquent la situation
étaient acheteurs de la Samir. Les distributeurs
marocains étaient tous candi-
Maroc Hebdo International - N° 517 - Du 28 juin au 4 juillet 2002
ÉCONOMIE
dats pour acquérir la Samir au moment de
la privatisation. Sauf que tous considéraient
que ça ne valait pas plus de deux
milliards, parce que les Européens qui sont
en train de fermer leurs raffineries et les
multinationales avaient influencé, et continuent
de le faire, certains distributeurs
marocains en leur disant que ça ne vaut
pas le coup de maintenir une raffinerie
au Maroc, que ça coûtera moins cher d‘importer
du carburant. C’est trop facile parce
que, à la limite, si c’était vrai ce n’est
pas la peine de produire.
On peut tout importer, mais il faudra savoir
comment payer car il faut des ressources
pour cela.
• MHI: Le marché peut-il supporter deux
raffineries ou plus?
- Abderrahman Sâaïdi: Le Maroc est trop
petit pour deux raffineries, à moins que
la deuxième soit exclusivement destinée
à l’exportation. À partir du moment où il
y en aura deux, il y en aura une de trop
parce que la taille minima d’une raffinerie
moderne aujourd’hui est de 10 millions
de tonnes par an, c’est un peu plus
que le marché marocain. Une seule raffinerie
couvre largement les besoins du
marché marocain. Si on en met deux, c’est
comme si on disait aujourd’hui qu’on va
mettre deux ONCF. C’est ça le monopole
naturel. Parce que l’investissement est
lourd, il ne peut y avoir deux entités qui
font la même chose. Peut-on imaginer
une deuxième Royal Air Maroc? Pourquoi
protège-t-on la RAM? Parce que c’est un
gros investissement stratégique. N’importe
qui ne peut pas desservir le Maroc. Oui,
il faut libéraliser le ciel, mais il faut penser
avant tout à l’économie nationale.
• MHI: Peut-on dire que vous êtes mal
compris?
- Abderrahman Sâaïdi: Disons qu’il y a
une incompréhension qui est peut-être
voulue. Il y a un lobbying qui défend les
intérêts de certains distributeurs. Pas tous,
parce que je suis persuadé que tous les
distributeurs ne souhaitent pas être livrés
au marché international où ils risqueraient
beaucoup.
Ils n’ont pas les moyens, ils ne sont pas
adossés sur des raffineurs, contrairement
à des multinationales qui ont des sociétés-sœurs
un peu partout en Méditerranée
qui, elles, pourraient importer.❏
Propos recueillis par Bachir Thiam
21

© Ph. DR
Shem's Publicité devient LOWE Shem's
Noureddine Ayouch, le retour
La publicité, dans sa forme
moderne, a fait son
apparition au Maroc il y
a une trentaine d'année. Une
entrée timide mais décisive, même
si nous n'avons abandonné
“la réclame" que deux décennies
après l'Europe.
Il faut toutefois tempérer cette
appréciation: la réclame au degré
le plus plat existe toujours,
elle tient plus de la criée que
de la publicité.
Cela change selon les heures de
la journée, les programmes support
et les chaînes de télé. On
doit cependant reconnaître que
nos amis Tunisiens et Algériens
sont plutôt en retard dans le
domaine.
Cela étonne quand on sait à
quel niveau s'est hissé le cinéma
tunisien. Mais c'est l'occa-
• Noureddine Ayouch.
sion pour une agence marocaine,
Shem's Publicité de persévérer
au point de s'installer à
Tunis en septembre 2000 et à
Alger, il y a un mois. Une agence
à Dakar est prévue pour le
mois prochain. Noureddine
Ayouch, Pdg de Shem's, tient à
souligner que, comme en
Tunisie, Shem's Algérie et
Shem's Dakar seront dirigées
par des cadres locaux.
C'est en 1972 que Noureddine
Ayouch crée Shem’s Publicité
22
à Casablanca. La “pub" en est à
ses premiers balbutiements et
la télé est encore en noir et
blanc. Shem's innove, bouscule,
et l'homme qui la dirige effectue
avec le même mordant
et la même audace son office
de directeur de presse puisqu'il
est le créateur de la revue mensuelle
Kalima froidement abattue
par la censure comme un
bourgeon indocile et prématuré.
Audace
Cet engagement contrarié sera
très vite dépassé car Noureddine
Ayouch est un homme d'engagement
social, il est l'initiateur
du micro-crédit au Maroc avec
la Fondation Zakoura, qu'il a
créée. La Fondation a étendu
un réseau qui va aujourd'hui
jusqu'à Dakhla.
Noureddine Ayouch ne s'en est
pas tenu là. Il a joué le rôle de
médiateur à de nombreuses occasions,
notamment lors du retour
d'Abraham Serfaty mais
aussi pour aider la presse en
difficulté.
Le publicitaire ne se borne pas
à agir en tant que membre éminent
de la société civile, bénéficiant
du respect de toutes les
ECONOMIE
parties, il a aussi mis son agence
à contribution en prenant en
charge la confection des spots
des Fondations de solidarité et
des messages civiques.
Ces multiples activités n'ont en
rien empêché Shem’s Publicité
de devenir l'agence la plus en
pointe du Maroc, elle ne sera
rejointe par d'autres agences,
du point de vue de la qualité et
de la créativité, que quelques
années plus tard.
En marquant l’imaginaire collectif
marocain, en introduisant
l'audace, l'humour et le deuxième
degré, Shem's publicité a
acquis ses lettres de noblesse
sur la scène internationale, collectionnant
les trophées les plus
prestigieux: Golden Award de
Montreux en 2002, 5 médailles
d'or et quatre d'argent au
Mondial de la publicité francophone.
Shem’s Publicité s’est
ouverte vers l’extérieur et a signé,
en 1992, un accord de partenariat
exclusif avec le réseau
LINTAS et a adopté le nom
Shem’s Lintas. Aujourd'hui,
l’agence connaît un nouveau
départ en s'associant à LOWE
pour devenir LOWE Shem’s. LO-
WE a été créée par Franck Lowe
à Londres, en 1981.
Le retour
Très rapidement, l’agence LOWE
s’impose comme la toute
meilleure agence anglaise, grâce
à son exigence et à sa grande
créativité. L'agence ne se limite
pas au marché anglais, elle
a créé un réseau d’agences
en Europe. Franck Lowe entend
"être le premier réseau présent
sur les cinq continents". En
2002, le réseau change de nom
pour devenir Lowe & Partners
Worldwide. L'union de Shem's
et LOWE a donné Lowe Shem's.
Noureddine Ayouch, que ses engagements
ont tenu parfois
éloigné de son travail, a tenu à
annoncer qu'il y a maintenant
assez de cadres et de spécialistes
pour que son action sociale
continue. "Je reviens, je
ne laisserai rien d'inachevé dans
mon action politique ou sociale,
mais je suis aujourd'hui face
à un défi exaltant: l'ouverture
de nouveaux horizons et
l'internationalisation de Shem's
qui exigent une attention de tous
les instants, j'entends la lui porter".❏
A.S.
Maroc Hebdo International - N° 517 - Du 28 juin au 4 juillet 2002

ÉCONOMIE
Les assureurs et le patronat contre la gestion de l’AMO par la CNSS
La loi de la discorde
Le projet de loi sur l’assurance
maladie obligatoire
(l’AMO), bien qu’il soit en
cours d’adoption à la Chambre
des Représentants, n’en finit pas
de susciter débats et controverses.
La dernière table ronde en date
fut celle organisée, le 19 juin
2002, par Alliance Pro, autour
du thème de «couverture médicale
obligatoire: efficience,
transparence et viabilité du système».
Ont été invités pour animer
ce débat les principaux protagonistes
liés à ce dossier : Larbi
Jaidi, professeur universitaire et
membre de la commission qui a
préparé le projet dans sa version
finale, Mounir Chraibi, directeur
général de la Caisse
Nationale de la Sécurité Sociale
(CNSS), Azeddine Guessous, président
de la Fédération
Marocaine des Sociétés
d’Assurances et de Réassurances
(FMSAR), Ambari, représentant
de l’Ordre des Médecins et
Sedrati, représentant de la
Confédération Générale des
Entreprises du Maroc (CGEM).
Pour rendre l’assurance maladie
obligatoire, le gouvernement a
tranché en faveur de la CNSS.
La gérance de l’AMO par cette
30
dernière évitera plusieurs interlocuteurs
pour les entreprises et
facilitera, ainsi, le contrôle par
l’État.
Au cours de cette table ronde,
Mounir Chraibi n’a pas manqué
de souligner que l’organisme
qu’il dirige, qui dispose déjà d’un
réseau de 13 polycliniques implantées
à travers le Royaume,
ne manque pas d’atouts pour gérer
la couverture sociale obligatoire.
Monopole
Or, suite aux résultats de l’enquête
parlementaire sur la CNSS,
certaines voix se sont élevées
pour dire que cet organisme n’est
plus apte à gérer un dossier aussi
sensible que celui de l’AMO. La
CNSS doit être assainie. Il faut
créer un nouveau cadre de
contrôle. A ce moment, on peut
envisager de confier l’AMO à la
CNSS.
La décision de confier la gestion
de la CNSS n’arrange pas tout
le monde. D’abord, les assurances
privées. Elles sont contre
le monopole public. Au cours de
son intervention, le patron des
assureurs n’a pas manqué de défendre
son secteur en mettant
• Mounir Chraïbi, directeur général de la CNSS.
l’accent, surtout, sur le problème
du financement. La CNSS,
dit-il, a beaucoup de chantiers
devant elle. Elle ne peut pas tout
faire.
Comme le représentant des compagnies
d’assurances, le représentant
de la CGEM s‘insurgea
contre l’idée du monopole de la
CNSS sur L’AMO, reflétant en
cela la position de ses pairs qui
souhaitent que l’assurance maladie
soit, de préférence, gérée
selon un système concurrentiel
dans lequel chaque assuré pourrait
choisir l’organisme lui offrant
la meilleure couverture médicale.
Comme chacun des participants
est venu pour défendre sa cha-
Visite d’une caravane touristique égyptienne au Maroc
Promouvoir les échanges bilatéraux
Égypte, pays aux mille trésors, est
L’ une destination qu’il n’est guère besoin
de présenter. Pourtant, les flux de
touristes arabes ne sont pas ce qu’ils devraient
être.
C’est dans le souci de développer justement
ces échanges qu’une caravane touristique
égyptienne a visité le Maroc du
13 au 16 juin 2002, avec à sa tête Adil
Abdelaziz, vice-ministre du tourisme et
comportant plusieurs promoteurs touristiques.
La première escale de cette caravane a été
la capitale économique du Royaume, où
les responsables égyptiens ont eu une
rencontre avec Fathallah Oualalou, ministre
de l’Économie, des Finances et du
Tourisme.
Au cours de cette entrevue, M. Oualalou
a mis en avant l’importance du renforcement
des échanges touristiques entre
le Maroc et l’Égypte.
Le tourisme étant au demeurant une locomotive
de développement socio-économique.
Le ministre, qui a reçu une invitation de
son homologue égyptien, Mamdouh Al
Baltaji, a déclaré que des accords entre
les deux parties sont en cours de préparation,
dans le cadre des travaux de la
Haute commission maroco-égyptienne.
Promotion
M. Oualalou a également répondu aux
différentes interrogations des hommes
d’affaires notamment sur le système des
transferts et les efforts pour doper les
échanges touristiques entre les deux pays.
Par la suite, la délégation égyptienne a
tenu une rencontre avec l’Association
nationale de l’industrie hôtelière, la
Fédération nationale des agences de
voyage et plusieurs autres opérateurs
• Achraf Zaâzaâ.
pour prospecter les voies de développement
des relations d’affaires ou de partenariat.
La seconde escale de la caravane touris-
© Ph: DR
© Ph: MHI
pelle, Ambari, le représentant de
l’ordre des Médecins, n’a pas
manqué, lui aussi, d’insister sur
la mauvaise gestion des polycliniques.
Certaines, dit-il, ne sont occupées
que pour 10% de leur capacité,
alors que quelques-unes
ne le sont que pour un maximum
de 40%.
La tentative de fermeture de certaines
d’entre elles par l’actuelle
direction en dit beaucoup,
souligne-t-il, sur la capacité de
la CNSS à gérer également
l’AMO.
Au terme d’un débat qui a duré
plus de trois heures, ceux qui y
ont assisté sont partis sur leur
faim. Le moins qu’on puisse dire
c’est qu’aucun système de gestion
n’est parfait.
Ceux qui préconisent le monopole
doivent admettre une dose
de concurrence dans leur système
pour éviter tout dérapage.
Par contre, ceux qui rêvent d’un
système de soins ouvert à la
concurrence ne doivent pas aussi
oublier que les gains apparents
d’efficacité ont, souvent,
un coût social non négligeable.
La santé n’a pas de prix, mais
elle a un coût. ❏
Seddik Mouaffak
tique a été Marrakech, où ses membres
ont eu des pourparlers avec les responsables
de la Chambre du tourisme et ceux
de l’université régionale du tourisme.
Au cours d’une conférence de presse, et
en présence d’Achraf Zaâzaaâ, ambassadeur
de l’Égypte au Maroc, M. Abdelaziz
a annoncé une panoplie de mesures destinées
à encourager le tourisme interarabe.
Parmi elles, on trouve la diminution des
délais de délivrance des visas à 72 heures,
la prolongation de la durée de séjour à
six mois et le droit de détenir deux biens
immeubles dans deux wilayas différentes.
Par ailleurs, le vice-ministre égyptien du
tourisme a indiqué que des produits dédiés
aux touristes arabes ont été mis en
place dans son pays ainsi que des mesures
de promotion comme le festival international
de la chanson du Caire.❏
A.D.A
Maroc Hebdo International - N° 517- Du 28 juin au 4 juillet 2002

Nouveau plan de transport de l’ONCF et train régional de Casablanca
La méthode Ghellab
Chez les humains, comme
pour les offices nationaux,
confort et luxe ont un inconvénient.
Ils favorisent l’embonpoint.
L’office national des
chemins de fer du Maroc –ONCFn’a
pas échappé à cette règle…
fatale. Le personnel est presque
unanime à reconnaître que l’office
s’était avachi à telle enseigne
qu’il courait le risque de crouler
sous le poids de ses 10.070 employés
passifs.
Un poids beaucoup trop lourd
pour offrir des performances de
vrai sportif, au-delà des espoirs
placés en “Aouita” sur les grandes
lignes. On a frôlé la catastrophe.
Août 2001, Karim Ghellab est
nommé à la direction général de
l’ONCF. Attendu comme le
Messie, la mission du nouveau
directeur général se décline d’elle-même:
assainir –le mot est lâché-
et gérer l’Office comme une
entreprise en attendant sa mutation
en société anonyme. Le
défi est à la haleur des méthodes
déjà connues de Karim Ghellab.
Tout y passe. L’essentiel pour le
nouveau patron des chemins de
fer du Maroc, c’est de booster le
personnel, “en le responsabilisant”,
conformément au nouvel
organigramme –source digne de
foi– qui sortira de la réunion du
1er juillet prochain.
En effet, la recomposition de l’administration
de l’Office va s’atteler
à donner plus de responsabilités
aux différents directeurs
de département de sorte à les
guérir de cette espèce d’encéphalite
léthargique, longtemps
favorisée par un centralisme bureaucratique
outrancier. La méthode
Ghellab tient d’un management
nouveau dont bénéficient
actuellement, for heureusement,
les organismes de l’Etat. Du
moins tout semble le prouver depuis
qu’il est en poste.
Ambitions
A l’occasion du lancement du
nouveau plan de transport, le 24
juin 2002, que les usagers appellent
abusivement les “horaires
d’été”, le directeur général de
l’ONCF et son staff, déjà acquis
à sa cause pour son approche soft
mais ferme, affichent de nouvelles
ambitions. Certes, “c’est
devenu un rituel de voir chaque
année à la même période l’office
lancer un nouveau plan de transport”,
dira Karim Ghellab, mais
cette année, “l’opération s’inscrit
dans la nouvelle dynamique
de l’Office, découlant d’une stratégie
commerciale plus agressive
et surtout plus ambitieuse de satisfaire
plus de clients dans les
meilleures conditions de confort
et de qualité”. Pour la qualité et
le confort, on jugera sur pièce.
Pour ce qui est de la volonté de
l’Office national des chemins de
fer de satisfaire plus de clients,
comme il est clairement dit, la
mise en service d’Al Bidaoui, une
desserte urbaine à Casablanca,
prouve, s’il en est, cette volonté.
Ce projet est né du partenariat
tripartite conclu le 6 juin entre
la Wilaya, la Communauté urbaine
de Casablanca et l’ONCF. Et
dire que ce projet est vieux de
deux décennies!
Moyens
Contrairement à ce que l’on pourrait
croire, la desserte urbaine de
Casablanca par Al Bidaoui n’a
pas nécessité de nouveaux investissements.
Les moyens humains
et matériels de l’ONCF disponibles
depuis presque toujours
ont suffi pour faire ce miracle,
même si Karim Ghellab n’aime
pas ce terme. Jugez-en: 34 rames
automotrices pour une capacité
de 300 places, reliant les gares
d’Aïn Sebaa de 5h50 à 21h50 à
Bouskoura de 6h56 à 22h56, en
passant par Casa-Voyageurs,
Nouvelle Médina, Mers Sultan,
l’Oasis, Sidi Maarouf et retour,
pour un titre de transport unifié
de 10 dh. 34 rotations quotidiennes,
17 dans chaque sens
pour contribuer modestement à
la résolution du problème de
transport du Grand Casablanca.
Mieux, cette trouvaille ne s’est
pas faite au détriment des autres
dessertes. En dépoussiérant le
parc, les nouveaux machinistes
de l’ONCF ont amélioré, comme
par un coup de baguette magique,
tout le réseau.
La navette entre Rabat et
Casablanca a vu le nombre des
TNR passer de 46 à 48 par jour
et leurs départs rythmés à intervalle
régulière de 30 minutes,
7jours/7, de 6h30 à 20h30. La
desserte de l’Aéroport
Mohammed V-Casablanca Port
est passée de 26 à 34 trains dans
ÉCONOMIE
• Karim Ghellab directeur général de l’ONCF: “le train est à l’heure”
les deux sens. Avec le réseau en
conurbation, cette desserte gagne
en fréquence par le système de
correspondance désormais pos-
sible à partir de Aïn Sebaa. Les
trains de ligne au départ de
Casablanca, à destination de
Marrakech, Fès, Oujda et Tanger
sont connectés aux arrivées des
TNR pour programmer leurs départs
à H+15 entre Rabat et
Casablanca.
La navette entre Casablanca Port
(entre 6h15 et 19h15) et El Jadida
(entre 6h30 et 19h30) a gagné 2
départs dans chaque sens pour
passer à 10.
La messe est dite, l'ambition de
l’ONCF est clairement affichée:
ouverture, confiance et réalisme,
pour ne pas dire que les bases
d'une nouvelle culture d'entreprise
orientée clients sont jetées.
Son patron n’a eu de cesse de
le répéter: “il s’agit de réadaptation
du potentiel d'action de
l’Office aux nouvelles donnes du
marché, tout en valorisant les
atouts intrinsèques du rail”. La
méthode Karim Ghellab a déjà
pris date.❏
B. Thiam
Maroc Hebdo International - N° 517 - Du 28 juin au 4 juillet 2002 31
© Ph. MHI

L’antique mosquée Al Azhar de Fès
Un trésor en panne
Aucune “Politique promotionnellevolontariste",
encore moins de
projets culturels “forts" et des
“enjeux touristiques" apparemment
soumis à des considération
conjoncturelles qui n’obéissent
à aucune logique. Le cas de
la mosquée Al Azhar de la rue
Aïn El Khayl dans la médina de
Fès est édifiant à cet égard.
L’édifice, un monument historique
de grande valeur, malgré
la modestie de l’espace, menace
ruine. Les murs sont lézardés,
les fondations incertaines
et de nombreuses constructions
attenantes devraient s’écrouler
incessamment.
Préservation
Ce lieu de culte assez particulier
est célèbre notamment grâce
à la place qu’il occupe dans
le parcours du grand maître du
soufisme Muhiyidine Ibn Arabi
qui fait référence à cette mosquée
dans nombre de ses ouvrages.
Notamment le célèbre
Futuhat Al Makkiya ou encore
le Nissab Al Khirqa.
Le cheikh Al Akbar y relate bon
nombre des haltes spirituelles
qu’il a vécues au cours de son
séjour dans la ville spirituelle.
En 1972, Titus Burckhardt qui
avait embrassé la religion musulmane
avant de se plonger
dans le soufisme avait été nommé
expert auprès de l’UNESCO
32
et chargé d’un programme de
préservation de la médina de
Fès.
Il s’intéressera de près à la fameuse
mosquée. Mais celui qui
puisait dans l’enseignement du
Sheikh al-Akbar, Muhyi-d-dîn
ibn ‘Arabî “sa recherche continuelle
des traces de la religion
pérenne" va être rappelé en 1977
sans avoir mené à bien ses ambitions.
Il y a deux ans de cela,
une princesse italienne, disciple
du Cheikh Al Akbar, avait fait le
déplacement à Fès pour trouver
des interlocuteurs capables de
l’orienter pour pouvoir restaurer
la mosquée. La dame qui avait
mis de l’argent dans cette affaire
a dû rentrer bredouille et la
mosquée au minaret octogonal
qui a connu quelques légères retouches
n’est pas sauvée pour
autant.
Cette mosquée ne représente pas
un cas d’espèce, bâtiments menaçant
ruine, cimetières à
l’abandon, monuments historiques
dégradés, lieux de culte
délaissés, les chantiers de la médina
sont énormes. Sur les
13.924 bâtisses de la médina de
Fès, 1097 menacent ruine (soit
près de 8 % du nombre total des
bâtisses). De la Medersa Attarine
à la synagogue de Fès El Jadid
en passant par Bab Semmarine
ou la Mosquée Alanouar. Centres
d’intérêts majeurs autant pour
de nombreux touristes étrangers
que pour les amoureux de Fès,
SOCIÉTÉ ET CULTURE
• Haj Abdelkrim Benjelloun.
souvent les monuments historiques
ne ressuscitent que grâce
à la vaillance des mécènes.
Et encore quand ils trouvent des
oreilles attentives à leurs doléances.
Ruines
A signaler l’apport du président
de l’association du groupe scolaire
Al Motakadimine à la sauvegarde
de la médina de Fès. Le
travail de fond mené patiemment
par le mécène a démarré
par deux grands projets: la pri-
se en charge de la couverture de
l’Oued Errassif et celle de l’oued
Ezzouhoune. Les deux collecteurs
qui traversent la vieille médina
et qui sont devenus de véritables
dépotoirs où se mêlent
les odeurs pestilentielles des
eaux usées et les senteurs nauséabondes
des déchets ménagers.
Haj Abdelkrim Benjelloun qui
s’était engagé à couvrir les
égouts à ciel ouvert a déjà complètement
fait disparaître les
désagréments de Ezzhoune. Pour
ce qui de l’oued Errassif, les tra-
Abonnez-vous
© Ph: DR
vaux ont été arrêtés au niveau
du pont d’El Kharchifiyine.
Le canal a été couvert à moitié
et haj Abdelkrim Benjelloun ne
comprend pas pourquoi on ne
le laisse pas terminer un chantier
dans le quel son association
a mis plus de 15 millions de dhs.
Une enveloppe qui a permis aussi
bien de couvrir les frais de
construction que l’indemnisation
de familles dont les maisons
ont été démolies en raison
des travaux .
Le mécène qui a dépensé plusieurs
millions de dhs avant
d’être bloqué en novembre
2001par l’Agence urbaine de Fès
a pourtant d’autres projets intéressants
pour la promotion et
la sauvegarde de la médina. Il
s’agit entre autres de l’installation
de toilettes publiques pour
les touristes dans les medersas,
la prise en charge des maisons
en ruines, notamment grâce à
l’indemnisation des habitants,
etc… Un judicieux programme
qui se heurte encore une fois à
la bureaucratie.
De la restauration concrète à
l'imaginaire. La sauvegarde de la
ville de Fès, malgré tout ce qu’on
na pu en dire, semble être tombée
en panne. On ne peut que relever
le contraste entre l'intérêt
croissant des visiteurs pour ces
lieux chargés d’émotion et l’insouciance
des responsables pour
ces trésors de l’histoire.❏
A.E.A.
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Renvoyer ce bon rempli avec précision ainsi que votre règlement à:
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Maroc Hebdo International - N° 517- Du 28 juin au 4 juillet 2002

Mais encore...
Podium de la médiocrité
Abdellatif El Azizi
Le poète le plus médiocre au monde passe désormais à
la postérité. Une stèle érigée sur les rives de la rivière
Tay célébrera le centenaire de la mort d’un ouvrier écossais
désigné par ses contemporains comme le plus mauvais
poète au monde. Les contemporains de Mc Gonagall
invitaient le poète pour des soirées spéciales où il déclamait
pendant que les convives se tordaient de rire. Objet
de nombreux canulars, le poète à la petite semaine se targuait
d'un titre de “chevalier de l'ordre de l'Eléphant
Blanc", qui lui fut décerné par courrier d’un soi-disant
“roi Thibault de Birmanie". Un jour, où il se rendit à la
résidence royale de Balmoral, en Ecosse, convaincu que
la reine allait l'anoblir, il fut énergiquement jeté à la rue.
Le plus mauvais poète au monde enfin reconnu, n’est-ce
pas magnifique? L’idée n’est pas mauvaise. Faire monter
au podium l’as de la mé-
Les députés
ont fait la
démonstration,
la semaine écoulée,
que la pratique
politique de
la médiocrité
n'a pas de limites.
diocrité, le champion de
la bêtise ou le boss de la
bassesse. Les politiciens
véreux, les artistes crétins,
les chefs d’entreprise
imbéciles, les patrons
de presse médiocres,
pourraient se retrouver
pour un grand show de
la médiocrité en direct.
L’occasion pour nous
autres moutons de
Panurge d’élire la personnalité
la plus médiocre
de l’année. Les
candidats n’ont pas besoin de faire campagne, le politiquement
correct dans lequel croupissent aussi bien les essayistes
à la mode que les penseurs de salon ou les politiciens
à la petite semaine est suffisant pour en faire des
candidats idéaux.
Les députés ont fait la démonstration, la semaine écoulée,
que la pratique politique de la médiocrité n'a pas de
limites. Une désolante foire d'empoigne offrant le sinistre
spectacle de l'arrogance vulgaire des représentants du
peuple, des députés, une bande d’élus qui en seraient
presque venus aux mains, s’insultant comme des chiffonniers.
La palme de la médiocrité revient sans doute
aux socialistes qui, une fois au gouvernement, ne se sont
pas privés de dégoûter les Marocains de la politique définitivement;
le décrochage civique des citoyens, visible
à quelques mois des élections, montre encore une fois que
la mission est réussie.
Aujourd’hui, pour chloroformer l'opinion publique, on a
invité les citoyens à participer à la grande foire de la
“transparence, à des élections saines, au Maroc de demain".
Mais on a pris le soin de verrouiller auparavant le
système avec un scrutin qui ne fait passer que les têtes de
liste, les grosses légumes cooptées en concertation avec
les partis qui caressent l’électeur dans le sens du poil. Avec
le découpage électoral, les carottes sont cuites.
Militer ainsi pour l’instauration d’un prix de la médiocrité
est un acte de civisme majeur.❏
SOCIÉTÉ ET CULTURE
Convention pour la sauvegarde de la médina
de Ouezzane
La ville oubliée
L
’agence urbaine de Kénitra, la
municipalité de Ouezzane et la
fondation Sidi Mchiche Alami ont
signé le vendredi 21 juin 2002 une
convention pour la sauvegarde de
la médina de Ouezzane. Le partenariat
démarre dans un premier
temps avec un capital de 500 000
dhs pour financer des études destinées
à faire le point sur les priorités.
L'Agence urbaine de Kénitra-Sidi
Kacem, qui a pour mission, entre
autres, de mettre à la disposition
de la région du Gharb-Chrarda-
Béni Hssen de la documentation
d'urbanisme qui fait défaut, est partie
prenante dans ce projet mais
c’est surtout la Fondation qui a mis
la pression pour que la ville de
Ouezzane sorte de l’oubli. C’est pour
cela que la Rabita des Chorfas de
Ouezzane et la Fondation Sidi
Mchiche El Alami avaient organisé
le samedi 24 mars 2002 à
Ouezzane une journée d’études
consacrée au patrimoine culturel
et religieux de la bibliothèque de
Sidi Abdellah Ben Chrif.
Volenté
C’est que l'histoire de Ouezzane qui
portait le nom de "Village du mont
aux myrthes" se confond avec celle
de Sidi Abdellah Ben Chrif. La légende
raconte que le saint, qui
s'était installé sur le mont j’bel Bou-
Hellal, là où s'érigera plus tard
Ouezzane, avait symboliquement
acheté la montagne avec tout son
territoire jusqu'à l'oued Zaz. Au
milieu d'un paysage magnifique de
vignes et d'oliviers, la ville s'étale
sur les pentes boisées du j’bel Bou-
Hellal.
Parfait érudit, le saint avait à
l’époque rassemblé une collection
prestigieuse d’ouvrages qu’il n’hésitait
pas à envoyer chercher audelà
des frontières marocaines. La
bibliothèque possédait ainsi une
collection unique d’ouvrages sur
la théologie, la spiritualité, la philosophie,
les sciences humaines,
l’astronomie ou encore le soufisme.
Ces collections étaient sélectionnées
pour servir de base de travail
aux étudiants qui venaient
suivre leur enseignement dans la
zaouia du cheikh, à l’époque où
Ouezzane jouissait d’un rayonnement
spirituel et culturel qui dépassait
le cadre de la région.
Aujourd’hui, la bibliothèque est à
l’agonie. En 1987, on avait recen-
sé plus de 6000 ouvrages; aujourd’hui,
il n’en reste plus que 1500.
Aujourd’hui, il devient urgent de
doter les ouvrages d’une bibliothèque
digne de ce nom, de restaurer
les documents en danger,
d’en faire un centre culturel qui
pourrait changer le visage d’une
ville moribonde. Le tourisme culturel
existe bien ailleurs, le tout est
question de volonté politique.
Depuis le XVIIIº siècle, il s’agit de
l'un des lieux de pèlerinage parmi
les plus sacrés au Maroc.
Ville sainte pour les musulmans,
Ouezzane est également un passage
obligé pour d’autres communautés
religieuses. À une dizaine
de kilomètres de la ville, la tombe
du rabbin Rabbi Amrane attire
chaque année à la même période
une multitude de pèlerins juifs qui
proviennent de tous les pays du
monde.❏ A.E.A.
Lobservateur.ma, hebdomadaire marocain on line
L’information sur la toile
La presse sur toile vient de s’enrichir
d’un nouveau journal on
line: www.Lobservateur.ma. Le nouveau
né se veut un support d’information
hebdomadaire et généraliste
ouvert sur l’actualité marocaine
dans toute sa diversité. Cette
dernière est déclinée à travers des
rubriques ouvertes sur la politique,
l’économie, la finance, la société et
la culture.
Les internautes marocains ont pris
contact avec le nouveau support le
17 juin, à l’occasion du lancement
de son premier numéro. Ils ont pu
ainsi découvrir une belle présenta-
Naïm Kamal.
tion, une navigation agréable et intéractive
et surtout un contenu riche
en informations.
L’équipe rédactionnelle est constituée
de journalistes marocains, tel
le vétéran de la presse marocain
Naïm Kamal, et des signatures
étrangères comme Mireille Duteil,
Dominique Lagarde, José Garçon
(France), Elias Sanbar et Pascale
Boniface (Belgique).
Lobservateur.ma a été lancé par
Télémédiatique France, opérateur
multimédia présent depuis 15 ans
dans la presse professionnelle (minitel,
internet, audiovisuel et la publicité)
représentée au Maroc par
sa filiale Télémédiatique Maroc.
M.H.
Maroc Hebdo International - N° 517 - Du 28 juin au 4 juillet 2002 33
© Ph. MHI
© Ph. DR

Lucarne...
Ils s’en footent
Mahjoub Haguig
Hourra! La coupe du monde de football touche à sa fin.
Encore deux rencontres et le palmarès sera fixé.
Franchement. Y a-t-il aussi belle kermesse mondiale?
Une fois de plus, le sport le plus populaire de la planète a
suscité toutes les émotions et mobilisé toutes les chaînes
du monde. Nos deux vaillantes télévisions ne voulaient nullement
rater l’événement à surprises, même si elles ont
payé à prix cher leurs matchs. À coup de millions de dirhams,
troqués en spots publicitaires. Il fallait l’oser.
Sans elles, on n’aurait pas eu matière à commentaire à
longueur de journée, d’autant plus que TF1 a baissé le rideau,
au grand dam des téléspectateurs pirates. Seulement,
il y avait ce flot d’avanies qui vous gâchent le spectacle.
Ces commentaires, nau-
séeux, qui vous nouent
l’estomac et vous torturent
l’esprit dès que vous vous
levez de votre lit, ou restez,
vautré sur votre divan, devant
un petit-déjeuner trop
matinal. Dépité, avachi et
rapetissé devant le petit
écran qui vous assure pourtant
du beau spectacle. Au
bout d’un moment, vous
vous rendez enfin compte
que ce sont les voix off qui
sonnent faux. Affligeant,
en effet.
Le supplice perdure 90 longues minutes, et si les équipes
se neutralisent pendant le temps réglementaire, attendezvous
au pire. Ce pire est synonyme d’analyse inventée par
des entraîneurs marocains dont les services ont été sollicités
par nos deux chaînes. Que ce soit sur TVM ou 2M la
fête était tout simplement gâchée. Les petites gens ahuries
n’ont compris goutte. Pour la énième fois, ils ont été
contraints de supporter les délires de nos entraîneurs-commentateurs,
qui se sont donné une folle joie à nous empoisonner
l’existence. Alors même que le spectacle se passait
de tout commentaire. Deux performances se sont distinguées,
cependant, du lot: Abdelkader Youmir et
Abdelkhalek Louzani. À deux, ils sont allés trop loin pour
nous gratifier de leurs visions des matchs.
Quand l’un, vexé, hurlait devant les occasions ratées,
l’autre décortiquait les schémas tactiques “dans l’espace et
dans le temps”. Nos grands intervenants nous ont fait voir
et entendre de toutes les couleurs et de toutes les stupidités.
Vous les sentiez si proches de l’idée, mais malheureusement,
ils exprimaient très mal leurs idées lumineuses. Du
char du même acabit qui a fini par foutre …, allez soyons
gentils, la monotonie. L’analyse s’est vite transformée en
un discours décousu, mal formulé et bourré de non-sens.
Si vous voulez, “ça manquait de force de pénétration”,
comme se plaisait à le répéter sir Louzani.
Mais, aveuglés sans doute par l’émotion intense que vous
procure le spectacle, vous fermez les oreilles sur ce qui vous
barbe et vous vous obstinez à vous concentrer sur la valse
du ballon. Heureusement que ça se passe tout commentaire.❏
34
Le supplice
perdure 90 longues
minutes, et si
les équipes
se neutralisent
pendant le temps
réglementaire,
attendez-vous
au pire.
SOCIÉTÉ ET CULTURE
Salma Squalli, animatrice de l’émission “Tempo”
“La télé, un métier de rêve”
Elle est timide, joviale et pleine d’humour. Dans
“Tempo”, émission quotidienne de musique, elle arbore ce
beau sourire qui fait rêver des milliers de jeunes fans.
• Maroc Hebdo International:
Dans l’émission que vous présentez
on a l’impression que vous
êtes branchée. C’est le cas?
- Salma Squalli: Branchée tout
court? Non. Je ne suis pas aussi
branchée que l’on puisse penser.
Musicalement parlant, oui. Je suis
tout ce qui se produit un peu partout
dans le monde. J’ai un penchant
particulier pour la musique
classique: jazz, musique arabe.
D’ailleurs, je me passe en permanence
les grands de la chanson arabe
: Smahan, Abdelouahab, Oum
Keltoum. Avec tout ce que j’ai
écouté comme musique arabe tout
au long de mon enfance, j’ai fini
par apprécier cette musique à sa
juste valeur et en apprendre
quelques morceaux par cœur.
Beaucoup de gens croient que je
suis uniquement francophone.
Quand je me mets à chanter en arabe
tout le monde rigole. À côté, je
consomme beaucoup les classiques
de la chanson française, surtout
Georges Brassens et Serge
Gainsbourg.
• MHI: Et la musique d’aujourd’hui?
- Salma Squalli: J’en écoute énormément.
Je peux prendre beaucoup
de plaisir à la découvrir.
• MHI: Quand est ce que vous
avez découvert que vous aimez la
musique au point de vouloir la
présenter à la télévision?
- Salma Squalli: Jamais. (Rires)
C’est une histoire assez particulière.
Je finissais mes études en finances.
J’étais destinée à occuper
un poste dans une banque ou dans
une société spécialisée.
Par hasard, je me suis retrouvée à
passer un casting à 2M. Au même
moment que je m’apprêtais à intégrer
une banque de la place. C’était
en 1995. Par la suite, il fallait choisir
entre les deux. Généralement,
on choisit ce qui peut nous faire
rêver. Mais disons que si on m’avait
proposé de présenter une émission
culinaire, j’aurais dit non. Je suis
plus branchée musique qu’autre
chose.
• MHI: Est ce que le rêve continue?
- Salma Squalli: Pas toujours. Pour
certaines choses, on déchante un
• Salma Squalli:“A la télé, on consomme beaucoup d’adrénaline”.
petit peu. Des contraintes indépendantes
de ma volonté et de celle
de la chaîne.
C’est surtout dû aux difficultés
qu’on a à acquérir de nouveaux
clips. Le piratage sévit au Maroc. On
n’est pas les seuls à être au courant.
Les grandes compagnies le savent
aussi.
Du coup, on n’est pas prioritaires.
Tout cet enchaînement fait que parfois
le rêve s’estompe. Le rêve voudrait
que j’aie l’embarras du choix
et que je choisisse en fonction de
mes coups de cœur. La réalité est
autre. Je me contente de ce que je
reçois pour opérer ma sélection. Il
faut avouer que ce n’est pas très
gai. Depuis quelque temps, les
choses commencent à changer.
• MHI: Qu’est ce qui vous fascine
dans votre travail à la télévision?
- Salma Squalli: Il y a beaucoup
d’adrénaline. Un sentiment qui
vous donne l’impression de vivre en
permanence de nouvelles expériences.
Vous essayez de vous dépasser
à chaque fois pour réussir,
la même performance. Je peux arriver
avec 7% de tension, mais
quand le compte à rebours commence,
je retrouve toute mon énergie.
C’est un plaisir sans égal.
• MHI: Des moments de doute?
- Salma Squalli: Surtout par rapport
au contenu de l’émission.
L’arrivage des clips n’était pas toujours
bon. Il fallait donc faire avec
les moyens disponibles et assurer
les 13 minutes quotidiennes, même
si on n’est pas très convaincu.
Heureusement qu’il y avait l’émission
du jeudi où je présentais les
jeunes groupes marocains.
• MHI: Quelle est la cible de votre
émission?
- Salma Squalli: J’essaye de râtisser
large. Mais il apparaît à travers
les études d’audience que ma cible
se situe entre 11 et 14 ans. (Rires)
C’est un peu dur! Cela dit, j’ai beaucoup
de mères de familles et des papas
d’un certain âge qui partagent
les passions de leurs enfants à la télévision.
Comme j’ai aussi des enfants
de deux ans qui regardent
l’émission. C’est vrai, je vous assure.
• MHI: Une nouvelle émission pour
la rentrée?
- Salma Squalli: Peut-être changer
carrément de cible. Ça me travaille
encore. Pour l’instant je suis en train
de touiller.❏
Propos recueillis
par M.H.
Maroc Hebdo International - N° 517 - Du 28 juin au 4 juillet 2002
© Ph. MHI

36
RENDEZ-VOUS
Entretien avec Rafik Lahlou, directeur général de “Autozone”
Tomobile.net fait peau neuve
Moins de deux ans après son
lancement, le premier portail
automobile marocain s’offre
un lifting. Selon ses promoteurs, l’objectif
est de le répondre
de façon plus efficace aux
besoins des internautes. Vous
y êtes, tapez www.tomobile.net.
• Maroc Hebdo International: Comment
évaluez-vous l’expérience de votre aventure
sur le Net ?
- Rafik Lahlou: Avant notre engagement
dans cette aventure, nous avons bien calculé
les risques inhérents. Des études de
marché nous ont démontré que le Net recèle
un potentiel de développement très
important au Maroc. Concernant le nombre
de nos visiteurs, nous avons été surpris de
leur quantité et de leur qualité. Selon l’enquête
que nous avons menée vers la fin de
l’année dernière, ils sont en moyenne 1500
à nous rendre visite chaque jour. 70%
d’entre eux se connectent pendant les horaires
bureau, c’est à dire à partir de leur
lieu de travail. L’enquête précise aussi que
la moitié des “tomobilistes" ont un revenu
mensuel dépassant les 20.000 DH (revenu
du ménage). Autre chiffre révélateur,
40% des personnes questionnées déclarent
avoir choisi leur prochaine voitu-
Chorégies de Marrakech
Formation en ligne
re via notre site. On déduit de là que le profil
de nos visiteurs est assez élevé. D’où
notre volonté de leur offrir en permanence
des services adaptés à leurs besoins.
• MHI: Quels sont leurs besoins?
- Rafik Lahlou: Nous avons trois catégories
de visiteurs. D’abord les professionnels
du secteur, pour qui le site regroupe une
base de données sur le marché automobile
depuis novembre 2000. Ils peuvent
suivre toutes les évolutions de prix de la
concurrence. Ils sont informés aussi rapidement
que leurs homologues en Europe
sur les nouveaux produits, les nouvelles
technologies et les actualités du secteur à
l’échelle nationale et internationale. Une
nouvelle rubrique regroupant les statistiques
du marché a été récemment mise en
place. Nous essayons de leur donner la
parole à travers des interviews. La deuxième
catégorie, la plus importante, est celle
des acheteurs potentiels. Notre guide
d’achat du neuf compte plus de 500 modèles
et versions, avec les caractéristiques
techniques, les équipements, les photos et
les tarifs. Nous sommes la seule interface
au Maroc qui offre aux particuliers la possibilité
de vendre ou d’acheter une voiture
d’occasion sans payer de commission.
D’ailleurs, depuis le lancement du site, ce
CHANT CHORAL Vendredi 5 juillet à l’Opéra de Marrakech et Samedi 6 juillet à la Kasbah
de Tassaroute (concert en plein air). Les chorales qui se produiront sont:
- “La Chorale des Anciens Élèves d’Annecy” et “El Coro Dei Giovani Escursionisti de
Vicenza” (qui reviennent cette année avec un nouveau programme)
- “L’ensemble Choral de Roche Bernard” et “L’ensemble vocal de L’abbaye aux dames”
(pour la première fois au Maroc)
- “Le club des amis des Mouachahates” (ensemble vocaux qui interprètent le chant araboandalous
en musique)
Entrée gratuite mais sur invitation (dans la limite des places disponibles en écrivant à btaibi@atlasvoyages.co.ma
ou en appelant le 022-441-212.
Le premier séminaire franco-marocain sur le E-learing
se tient les 27 et 28 juin 2002 à Casablanca
Technopark, sous la présidence du secrétaire d’État chargé
de la Poste et des Télécommunications et de
l’Information du Maroc, Nassr Hajji, et en présence du
président du Conseil régional, Provence Alpes Côtes
d’Azur, du président du Réseau européen des villes numériques,
du président du Forum français de la formation
ouverte et à distance, du représentant de l’Agence
universitaire de la francophonie et de responsables de
près de quarante entreprises françaises, ainsi que des représentants
de la CGEM, la FITAV, l’AUSIM et de l’APEBI.
Selon les derrières estimations du Cabinet Andersen, la
formation en ligne pourrait représenter 15% à 20% des
dépenses de formation dans les grandes entreprises ma-
• Nassr Hajji.
rocaines à l’horizon 2005. Ce séminaire est donc l’occasion
d’informer les professionnels sur les apports du
e-learning, les différentes démarches et stratégies, l’intégration dans les dispositifs, de
rencontrer les principaux experts et acteurs, de partager des expériences, de nouer des
partenaires et de favoriser la coopération pour la création de contenus francophones. Les
points forts de la manifestation sont les conférences et ateliers, les rencontres d’affaires
entre décideurs marocains et français, et une exposition proposant des démonstrations
sur le e-learing.
sont plus de 600 véhicules qui ont été
vendus grâce à nous. Enfin, nous constatons
de plus en plus un intérêt porté à
l’automobile par les jeunes internautes.
A ceux-là, nous vendons du rêve.
• MHI: Pourquoi ce relookage du site
moins de deux ans après son lancement?
- Rafik Lahlou: Certains internautes
nous ont reproché le fait que le site est
très chargé. La nouvelle version se veut
aussi efficace que simplifiée. Une attention
particulière a été portée sur la rapidité
d’affichage et une ergonomie totalement
repensée. Côté graphisme, tout
est nouveau, des lignes symétriques, atténuées
par des couleurs pastel, favorisant
la présentation générale du site.
Classé par marque, carburant et budget,
le guide d’achat du se caractérise par
son accès simplifié. Grâce à un partenariat
avec Salafin, les visiteurs du site pourront
même effectuer des simulations de
crédit, voire déposer une demande. Nous
avons aussi introduit de nouvelles rubriques
: statistiques, la marque du mois,
entretiens, salons, sondages, essais…
• MHI: Comment comptez-vous financer
de telles actions?
Entrez en Bourse
• Rafik Lahlou.
La Bourse de Casablanca annonce l’ouverture de trois nouvelles fenêtres sur
son site web (www.casablanca-bourse.com) dédiées à la communication financière:
-Une fenêtre contenant les rapports moraux et financiers annuels des
sociétés cotées; -Une fenêtre contenant les communiqués de presse des sociétés
cotées; -Une fenêtre contenant les déclarations de franchissements de seuils.
Les deux premières sont consultables selon deux chemins: a) cliquez sur la rubrique
“Sociétés Cotées” pour avoir la fiche technique et choisissez le ticket de
la société cotée pour apercevoir en tête de page le titre “Rapports annuels et presse”
qui donne le choix de consulter aussi bien les rapports annuels que les communiqués
de presse. b) Choisissez le ticket de la société cotée, directement, d’en
bas de page d’accueil et valider pour atteindre la fiche technique où apparaît en
tête de page le titre “Rapports annuels et presse”. La fenêtre relative aux franchissements
de seuils est accessible en cliquant sur la rubrique Sociétés Cotées
à la page d’accueil. Contacts: Bourse de Casablanca tel 022.452.626 ou www.casablanca-bourse.com.
Le rendez-vous de Cosumar
- Rafik Lahlou: Pour qu’un projet soit
viable, il faut lui assurer des sources de
financement. Jusqu’à présent, seuls de
grands groupes nous ont fait confiance :
Renault Maroc, Salafin, Elf Afriquia, Fiat
Auto Maroc, Toyota du Maroc, Univers
Motors et Citroën. Nous espérons pouvoir
continuer à proposer l’ensemble de nos
services gratuitement et attirer d’autres
annonceurs. B.T
Le démarrage des nouvelles installations de Cosumar sera effectif le week-end
des 28 et 29 juin 2002 à l’occasion d’un voyage de presse à Sidi Bennour en
présence de son directeur général, Abdelaziz Abaro.
L’usine de Sidi Bennour est une sucrerie qui produisait 65.000 tonnes de sucre
brut à l’année (jusqu’à 600 tonnes/jour en campagne).
Les 3/4 étaient acheminés à la raffinerie de Casablanca pour produire le sucre
blanc; le solde, stocké sous forme de sirop, était traité à la sucrerie de Zemamra.
Tout change en ce printemps 2002 : après une année de travail pour une équipe
dédiée de 16 personnes, et 140 millions de Dirhams investis, Cosumar met
en service de nouvelles installations ultra-modernes pour produire à Sidi Bennour
directement 70.000 tonnes/an de sucre blanc.
Ce passage au produit fini “au bord du champ”, permet de valoriser la région et
crée des emplois spécialisés et permanents sur place, car avec le traitement du
sirop et le conditionnement, la sucrerie de Sidi Bennour fonctionnera désormais
toute l’année. À l’occasion, un véritable transfert de technologies, de compétences
et savoir-faire a été effectué au bénéfice du Maroc, puisque 60% de l’investissement
a été fourni par l’industrie nationale.
Contacts MP Com : 022.989.757
Maroc Hebdo International - N° 517 - Du 28 juin au 4 juillet 2002
Ph: D.R

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Impression
Maroc Soir SA MAROC
Les écoliers irakiens
étudieront Saddam
BAGDAD (Reuters) - Trois romans apparemment
écrits par Saddam Hussein seront
étudiés dans les écoles irakiennes à partir
de la rentrée. Le ministère de l'Education a
déjà décidé d'inclure “Zabibah et le Roi",
“Le Château fortifié et “Des hommes et une
ville" au programme scolaire, écrit le journal
irakien Tikrit. L'accueil unanimement
enthousiaste réservé par les médias du pays
à des oeuvres officiellement anonymes laisse
peu de doutes sur l'identité de leur auteur.
“Zabibah et le roi" met en scène un monarque
qui venge une femme, violée le jour
où les forces militaires américaines ont lancé
la Guerre du Golfe en 1991. Le roman,
paru l'an dernier, a été adapté au théâtre et
joué Bagdad le 28 avril, jour de l'anniversaire
du président irakien. “Le Château fortifié”
qui se déroule après la Guerre du Golfe,
mêle histoire d'amour et politique, tandis
que “Des hommes et une ville" raconte l'histoire
d'un chevalier refusant de céder devant
l'adversité.
La première photo de
l'Histoire préservée
S ANGELES (Reuters) - Des chercheurs américains
tentent de percer le secret de la première
photographie de l'Histoire, prise en
1826 par le Français Joseph Nicéphore
Niepce, la plaque devant ensuite être placée
dans un conteneur spécial qui la protègera
pour les siècles à venir. Le cliché, de 20 cm
x 16,5 cm, sur lequel on distingue la silhouette
d'un corps de ferme, a été fixée par
Niepce sur une fine plaque d'étain. “Pensez
HOROSCOPE
Bélier : 21 mars-19 avril
Les hommes auront la bonne fortune de faire la rencontre
de leur âme soeur.
Si vous travaillez en association, vos partenaires risquent
d'être un peu malmenés Vous chercherez à imposer votre
volonté Mais les résistances seront vives. Rappelez-vous toujours que
"Plus fait douceur que violence" (La Fontaine).
Avec les turbulences astrales, il est évident que le foyer sera un endroit
peu calme, soit à cause du conjoint, avec qui vous aurez des altercations
très vives, soit à cause des enfants, qui auront tendance à
se rebeller contre tout. Faites preuve de sang-froid afin de garder le
contrôle de la situation.
Taureau: 20 avril - 20 mai
Les influences martiennes aviveront votre sensualité et réveilleront
vos instincts les plus crus. Promouvoir vos projets
se révèlera nécessaire, mais n'ira pas sans prendre de
gros risques parfaitement calculés. Plus que jamais, vous
serez constamment sur la brèche, multipliant les défis professionnels
et sportifs.
Vous serez peut-être tenté par un achat ruineux, et vous feriez vraiment
bien de ne pas céder à la tentation. Les discussions en famille
pourraient prendre une tournure très orageuse. Subissant l'emprise des
mauvais aspects, vous n'aurez aucunement envie de jouer les médiateurs.
N'allez pas rechercher l'inspiration dans l'alcool ou le tabac.
Gémeaux: 21 mai-21 juillet
Que vous le vouliez ou non, il va bien falloir faire des choix.
Une atmosphère confuse, et vous n'arriverez plus à démêler
l'écheveau complexe de vos liens de cœur. Isolezvous
pour essayer de voir plus clair. Vous serez très diplomate,
habile.
Vous saurez obtenir beaucoup de tout le monde. Et vous pourrez imposer
vos décisions ou votre vision des choses. Attention aux rhumes,
bronchites ou rhumatismes, soignez ces affections à temps si vous voulez
éviter des complications.
Gardez votre tension nerveuse sous haute surveillance, car elle sera
apte à vous jouer des tours ; certains malaises physiques que vous
ressentirez n'en seront que les conséquences. Climat astral nettement
favorable à la stabilisation de la vie matérielle
Cancer: 22 juin-22 juillet
Vous réclamerez haut et fort le droit à la liberté .Mais
vous serez très possessif envers votre partenaire. Les difficult?que
certains d'entre vous ont rencontrées dernièrement
dans leur travail vont s'estomper. L'ambiance sera
plus agréable, et vous serez moins angoissées .Vous manquerez de
punch. Pour renverser la tendance, prenez beaucoup de vitamine B1.
Consommez du riz complet, du foie de veau, des rognons de veau ou
d'agneau, du lait demi-écrémé.
La Lune en cet aspect vous donnera de la combativité mais aussi un
besoin de satisfaire toutes vos envies de luxe et de prodigalité. Soyez
raisonnable: évitez les dépenses inutiles.
Alter, le mannequin
qui transpire
HONG KONG (Reuters) - Des chercheurs de
Hong Kong ont mis au point un mannequin
qui transpire s'il est trop couvert. Baptisé
alter, ce prototype a été conçu pour faciliter
la création de vêtements militaires, sportifs
ou même spatiaux. “Il transpire quand
il a trop chaud sous ses vêtements", explique
Jintu Fan, l'un des créateurs du mannequin.
Le “corps" de Walter, dont la température
est maintenue à 7 degrés, est parcouru de
tuyaux contenant de l'eau chaude, et compte
trois couches de peau synthétique. “La
couche supérieure laisse passer l'eau tandis
que la couche inférieure est imperméable. La
couche intermédiaire contrôle le processus
de transpiration en diffusant l'eau sous forme
de vapeur", explique Fan.
à toute l'Histoire de la photographie, au développement
du cinéma et de la télévision,
tout cela découle de cette première image",
explique Dusan Stulik, directeur de recherches
?'Institut Getty.
Des militants se dénudent
pour protester contre Gap
CALGARY, Canada (Reuters) - Des militants
anti-mondialisation se sont dévêtus sous les
regards amusés de centaines de curieux rassemblés
devant le magasin Gap de Calgary
pour dénoncer, selon eux, l'exploitation par
le fabricant de vêtements de sa main d'œuvre
dans ses usines du tiers-monde. Ce striptease
protestataire est l'une des nombreuses
manifestations non-violentes organisées dans
Lion: 23 juillet-22 août
Les astres vous insuffleront aujourd'hui une sensibilité à
fleur de peau et une réactivité intense. Vous rêverez de vivre
de grandes passions, de grandes aventures romanesques.
Profitez-en pour vous attaquer de plein front? à un problème
exigeant de l'audace et une grande rapidité de décision. Votre
organisme est surchargé et votre foie crie pitié. Il sera temps de les
soulager. Cessez de poursuivre une alimentation si riche et si anarchique.
Mangez beaucoup de salade, de chou, de carottes. Vous ne
manquerez pas d'argent pour vos besoins indispensables. Ne prenez
pas de risques inutiles, ne spéculez pas et ne vivez pas au-dessus de
vos moyens.
Vierge: 23 août-22 septembre
Vous aurez tendance à pécher par excès dans votre quête
amoureuse et d’aligner les moyens plus modestes mais
adaptés à vos objectifs.. La chance, qui protégeait votre carrière
depuis quelque temps, va cesser d'agir. Cela ne veut
pas dire que vous irez au-devant de difficultés, mais simplement qu'à
partir de maintenant vos succès seront davantage dus à vos efforts
personnels qu'à des hasards heureux. Vous aurez encore l'occasion
de bénéficier d'opportunités intéressantes. Si vous avez une décision
financière importante à prendre, concernant un achat, un placement
ou un investissement, ce sera le moment. Vous aurez tous les atouts
en main pour faire le bon choix. Vos relations avec vos enfants seront
assez animées.
Balance: 23 septembre-23 octobre
Risques d'orages sentimentaux, parfois même une rupture.
Mais cela ne sera pas totalement négatif: on pourrait
y trouver une excellente occasion de provoquer un débat
entre partenaires. Au travail, concentrez vos efforts, vous
y gagnerez et verrez plus clair dans vos entreprises. Malgré les difficultés
persévérez. Vous aurez trop tendance à tout torpiller aujourd'hui.
Tâchez d'éviter les actes impulsifs, et de mener une vie plus calme.
Votre équilibre nerveux en dépendra; cela sera vrai aussi de votre
efficacité. Vous éprouverez une envie quasiment irrésistible de dépenser
votre argent. Afin de prévenir une catastrophe, arrangez-vous pour
vous mettre dans l'impossibilité de bourse délier. Savez-vous que “les
dissipateurs sont les frères de Satan", comme l'affirme le Koran?
Scorpion: 24 octobre-22 novembre
Vos rapports avec votre bien-aimé (e) ne seront pas de
tout repos. Vous aurez l'impression d'être meilleur, voire
le plus compétent. Même si vous n'avez pas tout à fait tort,
vous feriez bien de faire preuve de modestie et de discrétion.
Un grand coup de cafard est à prévoir pour sous l'influence de
vos petites inquiétudes. Attention! Vous serez tenté de remonter votre
moral en vous jetant sur la nourriture et, dans la foulée prendre un
ou deux kilos superflus en quelques jours. Une gestion saine et efficace
vous permettra de faire fructifier vos ressources. Vous pourriez
bénéficier d'un coup de veine. Chance aux jeux accrue. Une personne
de votre famille pourrait venir vous demander conseil.
FAUT L’FAIRE !
cette ville de l'Etat de l'Alberta en marge du
Sommet du Groupe des huit (G8) pays les
plus industrialisés réunis mercredi et jeudi à
Ananaskis, dans les Rocheuses canadiennes.
Scandant "Mieux vaut ne rien porter que
porter du Gap", une vingtaine de manifestants
ont retiré leurs vêtements sous les exclamations
de la foule, accusant Gap de faire
fabriquer ses vêtements dans le tiers-monde
à des salaires dérisoires.
Alain Robert, surnommé le Spiderman français, pose dans
la tenue du super-héros américain avant son ascension de
la tour Franklin, à la Défense (banlieue parisienne). Connu
pour ses ascensions sans autorisation des plus grands bâtiments
du monde, il a escaladé à mains nues les 150 mètres
de cette tour de 32 étages.
/Photo prise le 18 juin 2002 /Eric Gaillard REUTERS
Source: Agences de presse
Sagittaire: 23 novembre-21 décembre
Pour ajouter un peu de piment à leur relation amoureuse,
les femmes du signe auront intérêt à recourir à la lingerie
érotique, cette mise en scène vestimentaire produira aujourd'hui
des effets surprenants. Vous entrerez en une courte
période de chance, et vos projets connaîtront un heureux aboutissement.
Les douleurs aux vertèbres risquent de perturber quelque peu
vos activités. Vous devriez faire quelques exercices pour les soulager.
Des problèmes de succession risquent de se poser avec acuité. Essayez
de vous en débarrasser au plus vite ou ils vous empoisonneront indéfiniment
la vie. Risques de conflits d'autorité avec votre conjoint.
Vous n'admettrez pas que l'autre vous impose sa volonté ou, pire, donne
l'impression d'être le maître suprême dans le foyer. Bonjour les disputes
!
Capricorne 22 décembre-19 janvier
Sur le plan sentimental, évitez de ruminer de vieilles rancœurs
et ne remettez pas sans cesse sur le tapis vos anciennes
querelles. Ne faites pas de projets en ce moment;
contentez-vous de jouir des bonnes choses comme elles
se présenteront. Votre vie professionnelle sera plus facile. Reste que
votre travail sera assez prenant, et qu'il ne faudra pas vous dérober
devant vos responsabilités. Heureusement, vous faites partie de ceux
qui prennent leurs thèses au sérieux, et vous saurez donc assumer sans
trop de difficulté. Sur le plan santé, discipline et grande régularité dans
les habitudes de vie. Il vous sera alors plus facile de mener une existence
moins survoltée, de manger et de dormir et de faire des exercices
quotidiens indispensables.
Verseau: 20 janvier-18 février
Bien-être, plaisir et tendresse partagés seront vos priorité
aujourd'hui. Vous vous donnerez à fond dans vos amours,
en ne pensant plus qu'à ela, et en oubliant tout le reste.
Mais attention aux risques de désillusions quand même.
Grande efficacité .Profitez-en pour abattre beaucoup de travail, pour
liquider tout ce qui a du retard et pour prévenir ce que vous devrez
faire dans l'avenir immédiat. Apportez les modifications et les améliorations
que vous estimez utiles afin de rendre votre activité professionnelle
plus payante. Vous serez vulnérable. Quelques troubles
gastriques. Il y aura des mouvements d'argent importants, parfois inattendus,
souvent en relation avec le lointain, l'étranger. Chance aux
jeux de hasard.
Poissons: 19 février-20 mars
Même si une aventure romantique se présente bien, ne
vendez pas la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Appliquezvous
à vous ménager une bonne issue. Dans le travail, ne
vous escrimez pas à vouloir réaliser l'impossible et à prendre
des risques inutiles. Bien se connaître et bien connaître son adversaire.
Vous devrez à nouveau lutter contre l'influence négative de la
plan. Proscrivez de votre alimentation les fruits aqueux, par exemple
le raisin et les tomates, pour éviter la rétention d'eau. Par contre,
mangez des poireaux en salade.
Maroc Hebdo International - N° 517 - Du 28 juin au 4 juillet 2002

POST-SCRIPTUM
CYBERCONFRERES
Comment il faut parler dans les salons
Langage mal choisi
On ne dit pas «le ton monte»,
mais «la fille moche
prend l'escalier».
-On ne dit pas «c'est l'Amazone»,
mais «c'est là que j'habite».
-On ne dit pas «le processus de
paix est lancé», mais «ouvrez les
fenêtres»
-On ne dit pas «un ingrat», mais
«un petit gros».
-On ne dit pas «Allegro», mais
«vas-y l'obèse !».
-On ne dit pas «mine de rien», mais
«gisement épuisé».
-On ne dit pas «javelliser», mais
«j'avais lu».
-On ne dit pas «démanger», mais
«vomir».
-On ne dit pas «un négatif», mais
«un noir chevelu ».
-On ne dit pas «un aigle», mais
«un oiseau de couleur ».
-On ne dit pas «un film en noir et
blanc», mais «un film en couleur».
-On ne dit pas «un incapable»,
mais «une personne de petite taille
douée».
-On ne dit pas «un bon à rien»,
mais «un gentilhomme de race supérieure».
-On ne dit pas «anabolisant», mais
«un lecteur de petite taille».
-On ne dit pas «un potager», mais
«un vieux copain».
-On ne dit pas «un chihuaua», mais
«du poil aux fesses».
-On ne dit pas «Hercule», mais «elle
avance par en arrière».
-On ne dit pas «un chiwawa», mais
«une crotte de chien».
-On ne dit pas «un chapitre», mais
«un minou rigolo».
-On ne dit pas «la maîtresse d'école»,
mais «l'enseignante prend
l'avion».
-On ne dit pas «l'Arabie Saoudite»,
mais «c'est où l'Arabie?».
-On ne dit pas «un poète», mais
«un klaxon».
On ne dit pas . . .“j'ai un perroquet”,
on dit : mon papa est d'accord.
On ne dit pas . . . crocodile,
on dit : mords Odile.
(croque Odile)
On ne dit pas “la balançoire ça
me dit”, on dit : le bal du samedi
soir.
(le bal en soir samedi)
On ne dit pas “il est népalais”,
on dit : c'est un beau bébé.
(il est né pas laid)
On ne dit pas “faux départ”, on dit:
on veut du gâteau.
(faut des parts)
On ne dit pas . . . “un match interminable”,
on dit : une rencontre entre de
mauvais joueurs.
[inter-minables]
On ne dit pas “un cyclone”, on dit
: des sextuplés
(six clones)
On ne dit pas “la chalumelle”,
on dit : la femelle du chalumeau.
(chamelle)(chameau)
On ne dit pas “je pars en Grèce”,
on dit : je grossis.
On ne dit pas “mon amiral”, on dit:
mon copain rouspète.
(mon ami râle)
On ne dit pas “l'idole des jeunes”,
on dit : Johnny casse la croûte.
(l'idole déjeune)
On ne dit pas “un abat jour”, on
dit: Ah, bonjour !
On ne dit pas “un cerf-volant”, on
dit : il est long à la détente.
Maroc Hebdo International - N° 517- Du 28 juin au 4 Juillet 2002
(un cerveau lent)
On ne dit pas “les grenouilles coassaient”,
on dit : c'est quoi les grenouilles?
(les grenouilles quoi
c'est?)
On ne dit pas “polémiquer”, on
dit: Paul et sa souris.
(Paul et Mickey)
On ne dit pas “il habite à l'île
Maurice”, on dit : Maurice habite
près de Tourcoing.
(à Lille Maurice)
On ne dit pas . . . “mais chante” !
on dit : elle n'est pas gentille !
[méchante ]
On ne dit pas “Sean Connery”, on
dit : c'est une bétise.
[c'est une connerie]
On ne dit pas “un vieux palais”,
on dit : un vieux beau.
On ne dit pas “donner c'est donner”,
on dit : repeindre ses volets.
[reprendre c'est voler]
On ne dit pas “n'importe quoi” on
dit: que porte le nain ?
(nain porte quoi ?)
On ne dit pas “guitare”, on dit:
Alberto.
(Guy tard)(Albert tôt)
On ne dit pas “il fait des courbettes”,
on dit : ce prof est nul.
(il fait des cours bêtes)
On ne dit pas “les hiboux”, on dit:
le lait bout.
(lait y bout)
On ne dit pas “des CD”, on dit : il
est mort.
(décédé)
On ne dit pas “un lave-vaisselle”,
on dit : un déodorant pour les dessous
de bras.
On ne dit pas “monsieur météo”,
on dit : madame mets tes bas.
membres.lycos.fr/naigeon/texts
Faut-il vous l’envelopper ?
Par Amale Samie
Si vous n'avez jamais été à Boudenib, faut pas y aller. À moins que
vous soyez un vrai citoyen capable d'affronter le néant pour le simple
plaisir de rencontrer des compatriotes vachement éloignés, et pas
qu'un peu, vu que c'est à l'autre bout du Maroc à la fin de dix mille steppes.
Boudenib, ville d'avenir, a été choisie comme ville-laboratoire de la démocratie
électorale qui transforme la zone en prairies et les décharges en massifs
de géranium malgré la canicule. Ici, on fabrique du bonheur.
Le gouvernement est en train de préparer des élections dans tout le Maroc
y compris à Boudenib. Des élections honnêtes et transparentes. Ce n'est pas
un vrai défi, les députés étant déjà transparents. Le Parlement est là, pas les
parlementaires. Innocuité totale, absentéisme franc et massif et désinvolture
absolue à l'égard des électeurs. Ce n'est pas les élections qui doivent
être honnêtes mais les élus. À quoi ça sert, des élections honnêtes qui ouvrent
la députation à des individus malhonnêtes, siesteurs par opportunisme
plus que par conviction?
De piètres siesteurs en fait. Des siesteurs par veu-
La démocratie
est
programmée
pour 2007
Boudenib
lerie; pas pour convenance personnelle. Je vois
pas le progrès entre les avachis du café Balima
qui se représentent aux prochaines législatives
et les roupilleurs qui ne s'assument pas. Nous
allons changer de vie et de mœurs politiques
d'un seul coup, à ce qu'on dit. Permettez-moi
d'en douter.
Quel sens civique attend-on d'un pauvre bougre
de paysan de Boudenib aussi pelé et malingre
que ses deux moutons qui lèchent les cailloux,
analphabète, affamé, bronchitique chronique
avec une pléthore de gamins piaillant la disette et une ombre de femme éternellement
en couches?
À la télé, ça communique fort sur la carte d'identité qui donne droit à la
carte d'électeur qui ouvre grand la porte aux lendemains radieux. Notre sens
civique assoupi reçoit claque sur claque, les mous et les tièdes seront bientôt
désignés à la vindicte publique pour leurs ricanements sur la carte d'électeur
et le droit à la parole qu'elle donnerait.
Les sceptiques sont expressément conviés à la boucler devant cette émouvante
sollicitude de l'État. Enfin. Il sera peut-être dit que des urnes plus propres
que celles d'avant naîtront grâce à un bon Driss. Il est vrai que Jettou a tous
les airs sauf celui d'un ogre onctueux. Il n'a pas non plus la tête d'un agitateur
ni même d'un exalté. On dissèque dans le glacial. Le jour où les islamistes
remporteront les élections à 99 %, il nous le dira avec un vague
air d'ennui. Ultratechnocratie, c'est Big Brother qui organise le scrutin.
Chaque individu sera-t-il considéré comme citoyen à part entière ou estce
que ceux d'en haut continueront à pisser sur ceux d'en bas sans se préoccuper
d'une répartition égale des parapluies? Foutaises que tout cela, on
commencera par la démocratie.
C'est inscrit dans le plan quinquennal, le Maroc sera une démocratie en 2007.
Il adhérera à l'Union européenne en 2008. En 2010, dix millions de touristes
viendront dépenser leurs euros et leurs dollars à Boudenib. Mais nous,
on sera tous en Europe. En adhérant à l'Union européenne, le Maroc pourra
émigrer en toute légalité en Espagne. Ceux qu'un incompréhensible attachement
lierait à la Terre des Ancêtres auront le loisir de se terrer dans
un gourbi à Boudenib.
Si vous êtes férus de science fiction, si vous voulez remonter le temps, allez
à Boudenib. Vous serez transportés illico à l'âge des cavernes.
Les Marocains de l'étranger, qui ont déjà infiltré l'Occident, sont en train
de réclamer le droit de vote. Tous les étrangers votent au Maroc, aucun
Marocain ne vote à l'étranger. C'est parce que les Marocains de l'étranger
sont des primitifs? On ne peut pas quitter Boudenib et voter? Quand on aime
son pays, on y reste parce qu'on aime voir ses propres enfants crever
la dalle et on accepte que sa femme meure en couches parce que l'hôpital
a été voter. Vous allez me demander pourquoi j'ai pas arrêté de parler de
Boudenib. C'est simple, j'allais mettre Benguerir et je me suis dit pourquoi
Benguerir et pas Boudenib? Aussi con que ça.❏
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