dimanche 24 septembre

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îigimui DIMANCHE-ILLUSTRÉ IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIMIIIIIIIIIIIIIIIIIIII iiim nu iiiim 12 iiiitiiiiiinim m iiiiu mu ininn iiniiiiiiiiiiiiiiiiiiiini LK 24 SEPTEMBRE 1933 IMIIIIIIM UN CONTE GJH LE MELON DE CAGOUFIOT Vous me faites rire avec vos melons de Cavaillon !... Si vous connaissiez ceux de Gonfle-Boufigue... Gros comme des coucourdes, ronds comme des billes de billard, d'un beau vert sombre qui semble verni au ripolin !... Et quand on les ouvre !... On dirait de la nacre !... Et quand on les savoure... un sucre !... Ah ! pour de fameux melons", ce sont de fameux melons, je vous en donne mon billet !... Joseph Cagoufiot en avait semé une bonne éminée et demie dans sa petite terre en bordure du chemin qui conduit à Saint-Coudounat, car Joseph Cagoufiot adore les melons, les bons, comme de juste !... Aussi avait-il choisi sa graine, l avait-il soigneusement fait sécher, et, dès qu'une petite feuille vert pâle avait émergé de la bonne et grasse terre brune, je vous laisse à penser les soins qu'il leur avait donnés !... Et zou ! des brouettes d'engrais... et zou ! de pleins Et quand on les ouvre !... arrosoirs d'eau ! Car le terroir est un peu sec, la pluie étant rare à Gonfle-Boufigue, si le vent y est féroce !... Aussi, les melons prospéraient, fallait voir cela !..., — Cette année, je crois que l'on pourra se régaler, et s'en fourrer jusque-là ! Et, tout le long du jour, Cagoufiot ne parlait plus que de ses melons ! Au café de la Grosse Platane, où chaque soir il vient faire sa manille avec les amis, les melons étaient toujours sur le tapis, et, le dimanche, sur le champ de Mars, véritablement, Joseph Cagoufiot en oubliait de jouer aux boules, et il fallait que ses partenaires de la quadrette, LES DÉSABUSÉS — Encore une idée à toi de vouloir voir la mer ! par Rodolphe Bringer la meilleure du pays, comme vous le supposez bien, vinssent le tirer par la manche en lui disant : —; Voyons ! Jé, c'est à toi de jouer !... A la fin, tu nous assommes avec tes melons et nuis tes melons !... Eh bien ! et vous le croirez si vous voulez, mais les melons de Cagoufiot sont devenus superbes !... Dès le mois dernier, ils étaient déjà gros comme la tête d'un enfant de sept ans, et vous pensez si la chaleur de juillet leur fut profitable !... Cette année, je crois que l'on pourra s'en fourrer jusque là ! Enfin, Cagoufiot allait être payé de ses peines, et le soir, il disait à la Finet, sa femme : — Dimanche prochain, j'en apporterai une paire !... Et tu verras ce surchoix !... L'eau, déjà, lui en venait à la bouche !... Hélas ! Qui ne vous a pas dit que, samedi dernier, quand ce pauvre Cagoufiot est allé à sa terre pour cueillir une paire de ces fameux melons dont il se promettait tant se régaler, il n'en a plus trouvé un seul !... Ou du moins, s'il en restait encore une pauvre douzaine, c'étaient des tardifs qui n'avaient pas encore eu le temps de mûrir tout leur soûl !... Que voulez-vous ?... Il passe tant et tant de monde sur le chemin de Saint-Coudounat, et les melons de Cagoufiot étaient, par avance, si réputés dans tout le pays !... Chaque passant n'avait qu'à se baisser, en cueillir un, pour voir si Cagoufiot, tout de même, ne s'était pas vanté... Et vous parlez d'une colère !... Les yeux lui en sortaient de la tête, le soir, au café de la Grosse Platane, où il contait sa déconvenue ; il était rouge comme une pomme d'amour et sa voix tremblait d'indignation : — Les bandits !... Les sacripants !... Les enfants de porcs !... M'avoir volé tous mes melons !... Mais cela ne se passera pas comme ça, et, l'an prochain, je sais bien ce que je ferai, tonnerre de gueusas de sort !... Et les projets que Joseph Cagoufiot médi- Ils étaient déjà gros comme la tête d'un enfant de sept ans. tait devaient être terribles, car il avait dit cela sur un tel ton que, bien qu'on le connût, toute la salle avait frémi... LE CONNAISSEUR! — 255 francs ! il me va ?... ■— Non... il faisait mieux en vitrine !... Et vous parlez d'une colère !.'., ~s C'est que Cagoufiot n'est pas un de ces hommes dont on peut se gausser !... Dans un moment de colère, il est capable d'assommer son ami le plus intime !.... — Et ce fut d'une voix angoissée que le Marius Roumègue lui demanda : — Et qu'est-ce que tu feras, l'année pro« chaîne, Jé ?... — Ce que je ferai ?... répondit Cagoufiot de son air le plus farouche, eh bien ! j'en sèmerai le double et, comme cela, peut-être m'en laissera-t-on quelques-uns pour que je les goûte !... RODOLPHE BRINGER. UN PEU FANTAISIE ITUATION embarrassante : S — Et ton riche mariage, c'est pour quand ? — Ah ! Je n'en sais rien. Figure-toi que ma fiancée a dit au'elle ne m'épousera que lorsque j'aurai payé mes dettes. Et moi. je ne pourrai les payer que quand je l'aurai épousée. E JUGE. — Pourquoi avez- L vous dérobé dix kilos de viande à ce boucher ? LE PRÉVENU. — J'vas vous expliquer, monsieur le juge. Je n'avais pas de couteau sur moi. Je ne pouvais donc en prendre moins. OCTEUR, avez-vous déjà fait D des erreurs de diagnostic ? — Une seule fois... Un monsieur assez pauvrement vêtu est venu à ma consultation et je ne lui ai trouvé qu'une indigestion. Ce n'est qu'après son départ que j'ai su qu'il était assez riche pour avoir l'appendicite. 'HEURE indésirable : L — Augustine, les œufs sont-ils cuits ? — Non, madame, ils ne sont même pas sur le feu.. Je >i'ai pas de montre pour régler la cuisson... — Comment ! Mais il v a une horloge accrochée dans votre cuisine... — Madame oublie que je ne puis pas m'en servir... Elle avance d'un quart d'heure ! IGNALEMENT caractéristique• S Le brigadier à un voyageur ; — Et vous, monsieur, là-i bas, vos papiers, votre passeport ? Or, en fait de papiers, le voyageur n'a que la carte du restaurant où il vient de dîner. Il la passe au gendarme, qui lit : « Tête de veau, poitrine da mouton, lar.gue de bœuf, etc. » . — C'est bien ça. Merci, monsieur, vous pouvez passer. U N bohème, criblé de dettes, reçoit de ses créanciers des menaces de poursuites s'il ne les paie pas au plus vite. — Comment ! s'écrie-t-il furieux, j'ai déjà eu une peine de tous les diables à emprunter de l'argent, et il faut que je sois encore tourmenté pour le rendre 1

Itiimiii' LE 24 SEPTEMBRE 1933 itimimim nnin ■■miitiiiiiiu m mm miiitm i 13 iiimmiimimmmim minimum,,, mm, mm mm, DIMANCHE-ILLUSTRÉ immitt UNE SIMPLE RAISON.. — Dites-donc, mais c'est un chic type, votre voisin depuis ce matin il vous envoie un air ravissant : Je pense à toi quand je m'éveille... Et de loin je te suis des yeux. VOISINAGE — Y faut point n'avouer peur !... Vous verrez, avant huit jours vous serez comme une vieille paire d'amis !... (Dessin médit de DHARM.) OPÉRATION DU MILLIONNAIRE Le chirurgien. — Le plus dur est fait, il s'en tirera. L'aide. — Non, le plus dur n'est pas fait, il faudra prévenir les héritiers ! (Dessin inédit de RAFFRAY.) •QUELQUES BOXS MOTS B grand avocat L avait mené l'affaire brillamment, et les juges venaient de se prononcer comme ils le devaient. Et maintenant, dit le plaideur, veuillez me faire connaître le montant de vos honoraires. Le bon maître se recueillit, revivant *un instant le passé, puis : — J'ai beaucoup connu votre père, fitil. Pour vous, ce sera dix mille francs ! Le plaideur tira une liasse de son portefeuille et la tendit a l'avocat, gui l'empocha prestement, et accompagna son client vers la porte de son cabinet. La porte franchie : ■ — Loué soit Dieu ! fit ce dernier. Il n'a pas connu mon grandpère ! APA et maman, à ta- P ble, parlent de i l'éclipsé de soleil qui j doit avoir lieu le len- j demain. Et Nino et | Nénette (huit, ans et cinq ans) écoutent de toutes leurs petites oreilles... Au bout d'un instant, Nino, très intéressée, demande à son papa : -— A quelle heure est-ce qu'on la verra, cette éclipse, dis, papa ?:.. — "Entre cinq heures et sept heures du matin, ma petite fille... A l'ordinaire, hélas! Nénette et Nino ne se lèvent jamais à une heure aussi matinale que cela, et elles se regardent toutes les deux en poussant un grand soupir : — Aussi, dit Nénette, pourquoi fontils ça si tôt ? N spadassin entre U dans la boutique d'un barbier pour se faire raser, et il pose une paire de pistolets près de lui en disant au figaro : — Si tu m'écorches, voilà de quoi te casser la tête. LA CIGARETTE DE LUXE — Dis-moi, Jean, pourquoi est-elle dorée au bout, celle-là ? Jean, d'un air supérieur. — Tu ne sais donc rien !... C'est pour indiquer le bout qu'on doit allumer, voyons ! (Dessin inédit de RENÉ LOUYS.) La barbe s'achève sans dommage et le rasé, en le constatant devant un miroir, demande : — Tu n'as donc pas eu peur ? — Pas du tout, car si je vous avais entamé la peau, je vous coupais immédiatement la gorge ! MITH à l'habitude de S fumer des cigares exécrables, qui l'ont rendu célèbre parmi les membres de son club. — Je vous parie, disait-il un jour à son ami John, à la suite d'une ' controverse, je vous parie ce que vous voudrez... tenez, une boîte de "cigares comme les miens ! — Oh ! non, réplique John, je ne parie jamais ! — Ah ! vous voyez... triomphe Smrth, vous ...On n'est pas plus aimable ; je parie qu'il va vous inviter à déjeuner ou bien que... avez peur de perdre ! — Pas du tout, j'ai surtout peur de gagner ! EUF heures du ma- N tin. La neige vient de tomber. La, rue des Martyrs présente l'aspect d'une superbe piste de bobs. Une voiture de livraison, attelée d'un spécimen de la plus belle conquête de l'homme, descend la rue. Le charretier, un titi parisien pur sang, encourage de la voix son cheval, qui patine comme champion norvégien. Tout a coup, à une glissade plus accentuée il lui lance à plein gosier, avec un accent comme seuls peuvent le posséder les citoyens de Belleville ou de Ménilmontant : « Non, mais des fois, c'est-'y qu'tu t'erois à Chamonfx ! » BREVETS ■— Non, je vais vous dire : je lui ai emprunté de l'argent !... (Dessin inédit de DHARM.) — C'est votre voiture, chère amie, superbe, vous avez votre permis d« conduire ? — Non, pas encore, mais j'ai mon brevet d'infirmière !... (Dessin inédit de JrLn^s.) LE NOUVEAU PLACEMENT — C'est pour m'acheter un billet de loterie ! (Dessin inédit de CHARLES DE BL-SSY.) u restaurant : A Un monsieur est assis devant un plat de bêlons auxquelles, en pressant énergiquemient un citron, il tente de redonner un semblant de vie. Impatienté, il appelle le maître d'hôtel : — Dites donc ! elles n'ont pas l'air de réagir beaucoup sous le citron, vos huiîtres ! — Ah ! réplique l'autre avec un geste désabusé, vous savez, monsieur, elles voient tellement de citrons, les huîtres, qu'elles doivent finir par en prendre l'habitude i... ALINO va rendre vi- C site à un avocat de ses amis qui, fort occupé à recevoir d'importants clients, le fait prier de repasser. — Monsieur a défendu sa porte, explique le valet de chambre. » — Ah ! oui, répond Calino, il a défendu sa porte, autant dire simplement alors que c'est une porte condamnée ! u tribunal : A Le président Interroge un témoin : — Dame Eoliveau, L'AUTRE DANGER — Si tu étais à moi... comme je te corrigerais ! — Pourquoi ?... pasque j'fume ! — Non... mais parce que tu es bien jeune pour toucher aux allumettes... (Dessin inédit de R. SourAULT.) quel âge avez-vous ? La dame (avec une hésitation visible). — Trente... trente-neuf ans, monsieur le président l Le président (d'un ton bonhomme). — Fort bien, veuillez à présent me dire quel âge vous aviez il y a, quarante-huit ans.

îigimui DIMANCHE-ILLUSTRÉ IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIMIIIIIIIIIIIIIIIIIIII iiim nu iiiim 12 iiiitiiiiiinim m iiiiu mu ininn iiniiiiiiiiiiiiiiiiiiiini LK <strong>24</strong> SEPTEMBRE 1933 IMIIIIIIM<br />

UN CONTE GJH<br />

LE MELON DE CAGOUFIOT<br />

Vous me faites rire avec vos melons de<br />

Cavaillon !... Si vous connaissiez ceux<br />

de Gonfle-Boufigue...<br />

Gros comme des coucourdes, ronds<br />

comme des billes de billard, d'un beau vert<br />

sombre qui semble verni au ripolin !... Et<br />

quand on les ouvre !... On dirait de la nacre<br />

!... Et quand on les savoure... un sucre !...<br />

Ah ! pour de fameux melons", ce sont de<br />

fameux melons, je vous en donne mon<br />

billet !...<br />

Joseph Cagoufiot en avait semé une bonne<br />

éminée et demie dans sa petite terre en bordure<br />

du chemin qui conduit à Saint-Coudounat,<br />

car Joseph Cagoufiot adore les melons,<br />

les bons, comme de juste !... Aussi<br />

avait-il choisi sa graine, l avait-il soigneusement<br />

fait sécher, et, dès qu'une petite<br />

feuille vert pâle avait émergé de la bonne<br />

et grasse terre brune, je vous laisse à penser<br />

les soins qu'il leur avait donnés !... Et zou !<br />

des brouettes d'engrais... et zou ! de pleins<br />

Et quand on les ouvre !...<br />

arrosoirs d'eau ! Car le terroir est un peu<br />

sec, la pluie étant rare à Gonfle-Boufigue,<br />

si le vent y est féroce !... Aussi, les melons<br />

prospéraient, fallait voir cela !...,<br />

— Cette année, je crois que l'on pourra<br />

se régaler, et s'en fourrer jusque-là !<br />

Et, tout le long du jour, Cagoufiot ne parlait<br />

plus que de ses melons ! Au café de la<br />

Grosse Platane, où chaque soir il vient faire<br />

sa manille avec les amis, les melons étaient<br />

toujours sur le tapis, et, le <strong>dimanche</strong>, sur le<br />

champ de Mars, véritablement, Joseph Cagoufiot<br />

en oubliait de jouer aux boules, et<br />

il fallait que ses partenaires de la quadrette,<br />

LES DÉSABUSÉS<br />

— Encore une idée à toi de vouloir voir la mer !<br />

par Rodolphe Bringer<br />

la meilleure du pays, comme vous le supposez<br />

bien, vinssent le tirer par la manche<br />

en lui disant :<br />

—; Voyons ! Jé, c'est à toi de jouer !...<br />

A la fin, tu nous assommes avec tes melons<br />

et nuis tes melons !...<br />

Eh bien ! et vous le croirez si vous voulez,<br />

mais les melons de Cagoufiot sont devenus<br />

superbes !... Dès le mois dernier, ils étaient<br />

déjà gros comme la tête d'un enfant de sept<br />

ans, et vous pensez si la chaleur de juillet<br />

leur fut profitable !...<br />

Cette année, je crois que l'on pourra<br />

s'en fourrer jusque là !<br />

Enfin, Cagoufiot allait être payé de ses<br />

peines, et le soir, il disait à la Finet, sa<br />

femme :<br />

— Dimanche prochain, j'en apporterai<br />

une paire !... Et tu verras ce surchoix !...<br />

L'eau, déjà, lui en venait à la bouche !...<br />

Hélas !<br />

Qui ne vous a pas dit que, samedi dernier,<br />

quand ce pauvre Cagoufiot est allé à sa terre<br />

pour cueillir une paire de ces fameux melons<br />

dont il se promettait tant se régaler, il<br />

n'en a plus trouvé un seul !... Ou du moins,<br />

s'il en restait encore une pauvre douzaine,<br />

c'étaient des tardifs qui n'avaient pas encore<br />

eu le temps de mûrir tout leur soûl !...<br />

Que voulez-vous ?... Il passe tant et tant<br />

de monde sur le chemin de Saint-Coudounat,<br />

et les melons de Cagoufiot étaient, par<br />

avance, si réputés dans tout le pays !... Chaque<br />

passant n'avait qu'à se baisser, en cueillir<br />

un, pour voir si Cagoufiot, tout de même,<br />

ne s'était pas vanté...<br />

Et vous parlez d'une colère !... Les yeux<br />

lui en sortaient de la tête, le soir, au café<br />

de la Grosse Platane, où il contait sa déconvenue<br />

; il était rouge comme une pomme<br />

d'amour et sa voix tremblait d'indignation :<br />

— Les bandits !... Les sacripants !... Les<br />

enfants de porcs !... M'avoir volé tous mes<br />

melons !... Mais cela ne se passera pas<br />

comme ça, et, l'an prochain, je sais bien ce<br />

que je ferai, tonnerre de gueusas de sort !...<br />

Et les projets que Joseph Cagoufiot médi-<br />

Ils étaient déjà gros comme la tête<br />

d'un enfant de sept ans.<br />

tait devaient être terribles, car il avait dit<br />

cela sur un tel ton que, bien qu'on le connût,<br />

toute la salle avait frémi...<br />

LE CONNAISSEUR!<br />

— 255 francs ! il me va ?...<br />

■— Non... il faisait mieux en vitrine !...<br />

Et vous parlez d'une colère !.'.,<br />

~s<br />

C'est que Cagoufiot n'est pas un de ces<br />

hommes dont on peut se gausser !... Dans un<br />

moment de colère, il est capable d'assommer<br />

son ami le plus intime !....<br />

— Et ce fut d'une voix angoissée que le<br />

Marius Roumègue lui demanda :<br />

— Et qu'est-ce que tu feras, l'année pro«<br />

chaîne, Jé ?...<br />

— Ce que je ferai ?... répondit Cagoufiot<br />

de son air le plus farouche, eh bien ! j'en<br />

sèmerai le double et, comme cela, peut-être<br />

m'en laissera-t-on quelques-uns pour que je<br />

les goûte !...<br />

RODOLPHE BRINGER.<br />

UN PEU FANTAISIE<br />

ITUATION embarrassante :<br />

S — Et ton riche mariage,<br />

c'est pour quand ?<br />

— Ah ! Je n'en sais rien. Figure-toi<br />

que ma fiancée a dit<br />

au'elle ne m'épousera que lorsque<br />

j'aurai payé mes dettes. Et<br />

moi. je ne pourrai les payer<br />

que quand je l'aurai épousée.<br />

E JUGE. — Pourquoi avez-<br />

L vous dérobé dix kilos de<br />

viande à ce boucher ?<br />

LE PRÉVENU. — J'vas vous<br />

expliquer, monsieur le juge.<br />

Je n'avais pas de couteau sur<br />

moi. Je ne pouvais donc en<br />

prendre moins.<br />

OCTEUR, avez-vous déjà fait<br />

D des erreurs de diagnostic<br />

?<br />

— Une seule fois... Un monsieur<br />

assez pauvrement vêtu<br />

est venu à ma consultation et<br />

je ne lui ai trouvé qu'une indigestion.<br />

Ce n'est qu'après<br />

son départ que j'ai su qu'il<br />

était assez riche pour avoir<br />

l'appendicite.<br />

'HEURE indésirable :<br />

L — Augustine, les œufs<br />

sont-ils cuits ?<br />

— Non, madame, ils ne sont<br />

même pas sur le feu.. Je >i'ai<br />

pas de montre pour régler la<br />

cuisson...<br />

— Comment ! Mais il v a<br />

une horloge accrochée dans<br />

votre cuisine...<br />

— Madame oublie que je<br />

ne puis pas m'en servir... Elle<br />

avance d'un quart d'heure !<br />

IGNALEMENT caractéristique•<br />

S Le brigadier à un voyageur<br />

;<br />

— Et vous, monsieur, là-i<br />

bas, vos papiers, votre passeport<br />

?<br />

Or, en fait de papiers, le<br />

voyageur n'a que la carte du<br />

restaurant où il vient de dîner.<br />

Il la passe au gendarme,<br />

qui lit :<br />

« Tête de veau, poitrine da<br />

mouton, lar.gue de bœuf, etc. »<br />

. — C'est bien ça. Merci, monsieur,<br />

vous pouvez passer.<br />

U N bohème, criblé de dettes,<br />

reçoit de ses créanciers<br />

des menaces de poursuites<br />

s'il ne les paie pas au plus<br />

vite.<br />

— Comment ! s'écrie-t-il furieux,<br />

j'ai déjà eu une peine<br />

de tous les diables à emprunter<br />

de l'argent, et il faut que<br />

je sois encore tourmenté pour<br />

le rendre 1

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