(Emma Lajeunesse) / par Napoléon Legendre

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__44 — supérieur quo l'auditoire dut fairo taire la jalousie nationale pour applaudir au génie du compositeur. Mignon est peut-ètro un des earacteros les plu* difficiles du répertoire musical. A pre mière vue, c'oHt on apparence un rôle secon daire et la partie de Philine semble beaucoup s plus importante et surtout beaucoup plus bril lante. C'est ce qui avait probablement trompe les Italiens plus enthousiastes peut-être du clinquant quo de l'art véritable. Le rôle do Philino demande un gosior souple et bion exercé; mtiis celui de Mignon oxigo les plus sublimes qualités de cot art qui no pout prendre sa Hourco que dans le cœur. Philino brille, éblouit; Mignon émeut et ontraino. Et c'est là lo génie du compositeur d'avoir su, à côté
— 45 — jetée sur la voie publique, On avait peu com pris, en Italie, avant Albani, la grandeur, le .sublime de cette composition. Ce fut toute une révélation ; et du choc do deux inspira tions naquit un enthousiasme dont la gloire rejaillit avec un égal éclat HUI- le compositeur et sur son interprète. Ce succès avait consacré le talent de lajotmo cantatrice ; désormais elle pouvait affrovter sans crainte le public et la critique de Londres. Le mardi, deux avril suivant, elle subissait le feu de la rampe dans la métropole anglaise. Tout ce que Londres contient de connaisseurs distingués avait voulu aller entendre pour la première fois la grande cantatrice canadienne à laquelle on était lier de reconnaître le titre de sujet anglais. C'était encore Y Amine do la Somnambule. Ce rôle ost tres-souvcnt choisi par les sopra nos pour leurs débuts, et, naturellement, il
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