Villes et finances municipales - Blue acacia
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La solution est spécifique à chaque pays mais en tout état de cause la recommandation serait<br />
d’instaurer pour les rec<strong>et</strong>tes recouvrées par l’Etat un système d’avance de trésorerie mensuel (système<br />
français) garantissant aux communes une trésorerie régulière <strong>et</strong> la mise en place de rec<strong>et</strong>tes<br />
perceptions <strong>municipales</strong> pour le recouvrement des rec<strong>et</strong>tes locales.<br />
Force est de constater que dans la plupart des cas, les communes africaines n'ont de garanties ni sur le<br />
volume de ressources qui leur seront affectées ni sur la régularité des versements. Dans ces conditions,<br />
il n'est guère possible de plaider la transparence des <strong>finances</strong> communales ; d'inciter les maires à<br />
mieux mobiliser des ressources, dont ils ne sont pas assurés de disposer <strong>et</strong> d'engager correctement le<br />
processus de décentralisation. Dans ces conditions, le doute s'installe dans la population au détriment<br />
de la crédibilité communale.<br />
Ce qui précède, montre à l’évidence que la problématique ne se règle pas seulement au niveau de la<br />
ville mais en priorité au niveau de l’Etat. L’AIMF, en tant qu’acteur institutionnel de la Francophonie<br />
pour la gestion municipale, doit favoriser le dialogue entre les maires <strong>et</strong> les Etats en passant<br />
notamment par les associations locales des maires.<br />
Ainsi un certain nombre de recommandations peuvent porter sur :<br />
- La modification des textes afin d’avoir une fiscalité locale plus appropriée, plus efficace au service<br />
du développement local ;<br />
- L’amélioration des procédures d’émission <strong>et</strong> de recouvrement des taxes (faire en sorte que les<br />
communes soient associées à la chaîne fiscale <strong>et</strong> que les élus maîtrisent les montants en jeu). Les<br />
communes doivent connaître le niveau de leurs rec<strong>et</strong>tes y compris celles collectées par les services<br />
de l'Etat pour que les budg<strong>et</strong>s, approuvés dans la limite de ces ressources, puissent être exécutés<br />
normalement ;<br />
- Favoriser ou renforcer la fiscalité liée au foncier : dans la plupart des villes africaines importantes, la<br />
valeur actuelle du capital foncier <strong>et</strong> immobilier a largement bénéficié au fil des années, d’une<br />
importante plus value attribuable à l’existence ou à la proximité d’autres investissements ou de<br />
l’intensité de l’activité économique qui en ait résulté. Dès lors, les modalités de la réinsertion de<br />
c<strong>et</strong>te plus value dans les circuits de l’économie <strong>et</strong> de la fiscalité locale doivent être examinées.<br />
- Faciliter l’accès des communes aux emprunts <strong>et</strong> aux marchés financiers<br />
L’APPUI DE L’AIMF A LA MAITRISE DES FINANCES LOCALES<br />
L’association inscrit ses appuis dans le cadre du développement de la démocratie locale <strong>et</strong> de la bonne<br />
gouvernance en vue d’améliorer l’accès aux services publics pour la population, dans sa composante la<br />
plus pauvre <strong>et</strong> la plus vulnérable, conformément aux objectifs du Millénaire.<br />
L’intervention de l’AIMF porte principalement sur les collectivités locales qui sont les acteurs clés de<br />
l’orientation du développement local <strong>et</strong> les institutions légalement reconnues à partir desquelles les<br />
services publics locaux sont organisés au bénéfice des populations. Cela signifie la mise en œuvre de<br />
séminaires de dialogue où se r<strong>et</strong>rouvent représentants de la société civile, élus, cadres représentants<br />
des ministères, afin de modéliser l’animation du débat local. Cela signifie aussi le financement du<br />
programme de modernisation des services <strong>et</strong> des équipements publics, notamment l’accès à l’eau.<br />
Pour que le dialogue soit fluide, les services acceptés, les équipements respectés, l’AIMF porte<br />
également son appui sur le deuxième acteur de la gouvernance locale, c’est-à-dire les organisations de<br />
la société civile qui sont censées jouer un double rôle : d’une part, elles sont des partenaires dans le<br />
processus de développement local dans l’organisation <strong>et</strong> la gestion des services locaux de base (en<br />
offrant des prestations de service ou en participant aux dynamiques locales au sein desquelles elles<br />
représentent les intérêts <strong>et</strong> les besoins des citoyens) d’autre part, en tant que consommatrices de<br />
services, elles sont un contrepouvoir face aux autorités publiques locales, en réclamant plus de<br />
transparence <strong>et</strong> de comptes rendus, <strong>et</strong> en défendant, en particulier, les intérêts sociaux de groupes<br />
vulnérables tels que les femmes, les jeunes <strong>et</strong> les minorités.<br />
Les objectifs de l’AIMF en matière de bonne gouvernance locale consistent à :<br />
- Renforcer les capacités locales : autorités <strong>municipales</strong>, personnel communal, personnel des<br />
services déconcentrés<br />
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