12.07.2013 Views

Villes et finances municipales - Blue acacia

Villes et finances municipales - Blue acacia

Villes et finances municipales - Blue acacia

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

civisme fiscal <strong>et</strong> l’acceptation des impôts locaux aux collectivités locales. Une telle relation irait dans le<br />

sens d’une plus grande mobilisation de ressources publiques. De même, le lien entre prélèvement <strong>et</strong><br />

offre de service public devrait inciter les responsables des collectivités locales à améliorer l’efficacité de<br />

leurs dépenses afin de s’inscrire dans un cercle vertueux certainement favorable à une élection des<br />

meilleurs gestionnaires qui ont su susciter la mobilisation des ressources financières nécessaires à la<br />

réalisation de leurs objectifs.<br />

Comment enclencher un cercle vertueux où le service rendu appellerait un changement de<br />

comportement vis-à-vis d’un impôt équitable <strong>et</strong> acceptable ? En eff<strong>et</strong>, le cercle vertueux du<br />

développement repose sur un impôt accepté, utilisé pour des services effectifs.<br />

2 - La fiscalité locale dans les pays du Sud<br />

La fiscalité locale représente la part la plus importante des budg<strong>et</strong>s locaux. On distingue :<br />

- la fiscalité directe : impôt foncier, patente, taxe professionnelle, impôt de capitation, taxe<br />

d’enlèvement des ordures<br />

- la fiscalité indirecte : taxe sur l’eau, électricité, publicité, produits de l’exploitation, du domaine,<br />

droits de place sur les marchés, <strong>et</strong>c.<br />

Le rendement de la fiscalité locale est variable selon les pays. Ainsi la fiscalité foncière qui concerne<br />

essentiellement le foncier bâti <strong>et</strong> non bâti souffre parfois de nombreuses exemptions <strong>et</strong> de la faiblesse<br />

des informations foncières (absence de cadastre ou de plan d’adressage). De même, la fiscalité sur les<br />

activités (patente ou taxe professionnelle) est parfois inadaptée au secteur informel alors que ses<br />

acteurs jouent un rôle économique de plus en plus important. Certains impôts s’apparentent à un impôt<br />

de capitation (taxe forfaitaire par ménage <strong>et</strong> selon sa composition) dont le recouvrement nécessite un<br />

recensement de la population que les services communaux sont incapables de réaliser, <strong>et</strong> dont le coût<br />

pourrait obérer sérieusement les sommes recouvrées. Le recouvrement de ce type d’impôt est<br />

généralement effectué quand le redevable réclame un service de la ville.<br />

La fixation des taux des impôts locaux échappe le plus souvent aux communes. Ils relèvent de l’autorité<br />

de l’Etat qui déresponsabilise les collectivités locales par la cassure du lien entre le choix du niveau de<br />

service <strong>et</strong> le niveau de l’imposition locale.<br />

Par ailleurs, la gestion des impôts locaux à la charge de l’administration centrale <strong>et</strong> qui sont reversés<br />

aux communes s’opère difficilement compte tenu des faibles moyens dont disposent les services de<br />

l’Etat. Les étapes de la chaîne fiscale (identification des contribuables, émission <strong>et</strong> recouvrement) se<br />

font généralement par l’Etat avec une efficacité relative, car trop éloignées des réalités locales.<br />

Cela implique la réalisation d’un recensement fiscal (ou tout au moins l'actualisation du recensement<br />

précédent) afin de connaître le potentiel contributif. Ce n'est généralement pas le cas, les services de<br />

l'Etat se préoccupant plutôt de l'identification des redevables de l'Etat que de ceux des Collectivités<br />

Locales. Mais force est de constater que la plupart du temps, on se contente de reconduire les données<br />

d'un recensement ancien <strong>et</strong> approximatif, la seule actualisation prise en compte étant le montant des<br />

recouvrements de l'exercice écoulé.<br />

Bien entendu il faut tenir compte de l’incivisme des redevables qui ne se r<strong>et</strong>rouvent pas dans la<br />

production limitée des services offerts à la population par la commune.<br />

Enfin, il faut tenir compte également du problème lié à l’unité de caisse qui se traduit dans la pratique<br />

par une difficile disponibilité des avoirs des communes. Hérité du système francophone ce principe<br />

consiste à reverser dans une même caisse du Trésor les rec<strong>et</strong>tes recouvrées pour l’Etat <strong>et</strong> par les<br />

collectivités locales. La rétrocession peut devenir problématique si l’Etat, face à des problèmes de<br />

trésorerie, utilise les sommes perçues au profit des communes.<br />

Afin de pallier le problème de l’unité de caisse, certains pays ont mis en place des services de Rec<strong>et</strong>tes<br />

Municipales. D’autres pays ont autorisé les collectivités locales à ouvrir des comptes dans les banques<br />

de la place pour y déposer les sommes qu’elles ont recouvrées. Dans ce cas ce système convient si<br />

l’essentiel des rec<strong>et</strong>tes sont recouvrées par les collectivités ou si la fiscalité locale est remplacée par un<br />

système de centimes additionnels directement versés par les contribuables (Cameroun).<br />

83

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!