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Villes et finances municipales - Blue acacia

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éforme qu’il a proposée au monde municipal <strong>et</strong>, durant un an <strong>et</strong> demi, il y a eu des consultations entre<br />

le gouvernement du Québec <strong>et</strong> les municipalités. Il y a eu des sessions appelées « Québecmunicipalités<br />

» <strong>et</strong> celles-ci ont duré trois jours où le gouvernement a exposé l’ensemble de la réforme<br />

proposée <strong>et</strong> durant un an <strong>et</strong> demi par la suite, il a discuté avec les municipalités pour arriver à m<strong>et</strong>tre<br />

en œuvre c<strong>et</strong>te réforme. Quel était l’essentiel de c<strong>et</strong>te réforme ? Elle était basée sur l’idée suivante :<br />

l’autonomie sociale est un choix de société. Elle est la base de la revalorisation du pouvoir municipal <strong>et</strong><br />

une véritable autonomie implique que les politiques des collectivités locales définissent, déterminent<br />

elles-mêmes la nature, la quantité <strong>et</strong> la qualité des services qu’il veut donner à sa population. Une<br />

véritable autonomie signifie aussi que les municipalités doivent avoir des pouvoirs de décisions <strong>et</strong> de<br />

taxations nécessaires à l’accomplissement de leur vocation. Sinon, si les municipalités n’ont pas les<br />

pouvoirs financiers suffisants, on est appelé à des interventions du gouvernement de plus en plus<br />

fréquemment.<br />

En résumé, l’idée maitresse de la réforme fiscale de 1980 est la suivante : l’autonomie politique du<br />

gouvernement local implique son autonomie financière <strong>et</strong>, c<strong>et</strong>te autonomie financière repose sur quatre<br />

principes.<br />

Il fallait que :<br />

- la réforme perm<strong>et</strong>te dans des champs de taxation qui donnent un rendement financier<br />

suffisant pour que les municipalités puissent assumer correctement leurs responsabilités.<br />

- les champs de la réforme assurent une équité fiscale entre les citoyens. Evidemment, c’est au<br />

gouvernement supérieur de s’assurer de l’équité dans la répartition des revenus entre les<br />

citoyens mais il fallait qu’au niveau municipal, on est un champ assez spécifique pour pouvoir<br />

assurer une équité dans le partage des dépenses entre les citoyens selon les bénéfices reçus.<br />

- c<strong>et</strong>te réforme devait être neutre jusqu’à un certain point de niveau fiscal <strong>et</strong> faire en sorte<br />

qu’elle ne défavorise pas un certain nombre de contribuables.<br />

- c<strong>et</strong>te réforme devait être simple à comprendre <strong>et</strong> simple à m<strong>et</strong>tre en œuvre. Alors,<br />

essentiellement, quand on regarde les sources de revenus de tous les gouvernements à travers<br />

le monde, on peut dire qu’il y en a six. Il y en a deux qui concernent les activités de production,<br />

alors c’est soit l’impôt sur le revenu des particuliers, soit l’impôt sur les revenus des sociétés,<br />

soit sur les profits, soit des taxes sur la masse salariale, soit de l’impôt sur le capital. Ce sont<br />

les deux premiers champs. Maintenant, il y a deux autres champs à relier au patrimoine. C’est<br />

soit les impôts sur les successions, soit l’impôt foncier, sur les propriétaires foncières. Un<br />

cinquième champ de taxation dans les pays, c’est les taxes à la consommation. Et, finalement,<br />

il y a un sixième champ, qui est la tarification pour certains services reçus. Mais on peut diviser<br />

ces six champs en deux vol<strong>et</strong>s, il y aurait des revenus qui sont de source locale, qui sont<br />

décidés <strong>et</strong> perçus localement <strong>et</strong> il y a des revenus qui sont des revenus de transferts ou de<br />

subventions.<br />

A quoi consistait la réforme des années 80 qui a été améliorée depuis ce temps ? Le premier élément<br />

fondamental, c’est que le gouvernement du Québec s’est entendu avec les municipalités pour que le<br />

champ de l’impôt foncier (qui était avant divisé moitié-moitié entre le milieu scolaire <strong>et</strong> le municipal) soit<br />

presque exclusivement consacré au milieu municipal. Deuxième élément de la réforme, le<br />

gouvernement a dit : « moi je suis propriétaire de capitaux, je suis propriétaire de collèges, d’écoles, de<br />

bureaux, je vais payer des taxes, je vais faire comme si j’étais un citoyen ordinaire <strong>et</strong> payer des taxes<br />

sur mes propriétés ». Troisième élément de la réforme, le gouvernement dit : « la taxe de vente dont<br />

vous bénéficiez en partie, je la récupère en totalité ». Autre élément de la réforme, le gouvernement a<br />

diminué considérablement ses subventions directes, conditionnelles ou inconditionnelles aux<br />

municipalités <strong>et</strong> un dernier élément, il y a une réforme du système d’évaluation foncière qui perm<strong>et</strong> de<br />

mieux utiliser l’impôt foncier. Dans c<strong>et</strong>te réforme, il y avait des plus <strong>et</strong> des moins. Mais si on regarde les<br />

plus <strong>et</strong> les moins, au total, cela a donné 365 millions de revenus de plus aux municipalités comme<br />

potentiels qu’elles pouvaient aller chercher soit l’équivalent de 15 % de leurs dépenses à ce moment là.<br />

Ce qui était un effort considérable de transfert, d’ouverture de champ fiscal, de la part du<br />

gouvernement du Québec vers les municipalités.<br />

Voilà rapidement décrits, les éléments de la réforme fiscale municipale de 1980 qui ont accru les<br />

champs de revenus autonomes des municipalités de façon appréciable.<br />

Quel bilan peut-on faire de c<strong>et</strong>te réforme 27 ans plus tard ? J’en tire cinq lignes de force. La première,<br />

c’est que les dépenses totales depuis 27 ans ont augmenté de façon extraordinaire, d’à peu près trois<br />

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