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Villes et finances municipales - Blue acacia

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années 60, était devenu un système très centralisé dans lequel les décisions au suj<strong>et</strong> des programmes,<br />

des investissements, <strong>et</strong>c., étaient prises par le gouvernement du Québec. Une fois la réforme de<br />

l’éducation complétée, au début des années 70, on s’est attaqué à la réforme de la santé <strong>et</strong> des<br />

services sociaux. Et on a fait une réforme dans le même sens. Là aussi, les hôpitaux, les centres<br />

d’hébergement appartenaient à des communautés religieuses d’hommes <strong>et</strong> de femmes, c’était un<br />

système très décentralisé. On a décidé de créer un super ministère de la Santé <strong>et</strong> des Services sociaux,<br />

de fusionner, le gouvernement est devenu propriétaire de l’ensemble de ces établissements <strong>et</strong> a décidé<br />

de faire une réforme, ensemble, où l’on centralisait l’ensemble de ces responsabilités. Une vaste<br />

réforme a été décidée par le gouvernement du Québec dans le domaine de la santé. Les objectifs de la<br />

réforme étaient la gratuité, l’accessibilité universelle des services. On a créé un ministère. On est<br />

devenu propriétaire des hôpitaux <strong>et</strong>, ensemble, les objectifs qu’on a poursuivis dans ces deux grandes<br />

réformes, l’éducation <strong>et</strong> la santé <strong>et</strong> les services sociaux, étaient semblables. Ils ont commandé les<br />

mêmes solutions. Le pouvoir central remplace le pouvoir local. Les revenus de l’Etat remplacent les<br />

taxes locales <strong>et</strong> la gratuité remplace les tarifs imposés aux usagers <strong>et</strong> les structures deviennent plus<br />

complexes.<br />

Après l’éducation <strong>et</strong> la santé, le Québec s’attaque, au début des années 80, à la réforme des<br />

institutions <strong>municipales</strong>. C<strong>et</strong>te réforme s’est déclinée en trois aspects : la démocratie municipale,<br />

l’aménagement du territoire <strong>et</strong> la protection du territoire agricole <strong>et</strong> le suj<strong>et</strong> de ce thème d’aujourd’hui,<br />

la fiscalité municipale. En somme, après avoir consacré beaucoup d’énergie dans deux secteurs comme<br />

l’éducation <strong>et</strong> la santé, on s’est préoccupé du domaine municipal. Et là, il y avait eu de grands<br />

changements. Au cours des années 60-70, il y a eu un accroissement énorme des besoins dans le<br />

secteur municipal, dans le secteur de la gestion de l’eau potable, des eaux usées, de la gestion des<br />

déch<strong>et</strong>s domestiques, des services de police, de protection incendie, d’urbanisme. Il y avait aussi, au<br />

Québec, comme vous le connaissez dans beaucoup de vos pays, une vague d’urbanisation croissante,<br />

qui posait des problèmes d’aménagement. A quelle place construit-on les autoroutes ? Les parcs<br />

industriels ? Quel est l’équilibre entre le territoire agricole <strong>et</strong> le territoire urbain ? La protection des<br />

cours d’eau. Pour faire face à ces problèmes <strong>et</strong> à ces besoins, de plus en plus, les citoyens sont<br />

devenus conscients <strong>et</strong> est apparu un nouveau phénomène au début des années 80, la création de<br />

groupes de citoyens, de comités de citoyens, la création de partis politiques municipaux <strong>et</strong> s’est<br />

développée beaucoup l’information, la consultation <strong>et</strong> la participation des citoyens. C’est dans ce<br />

contexte qu’a été conçue la vaste réforme à tout avaler dont j’ai identifié les principaux éléments tantôt.<br />

Le premier élément étant la réforme parce qu’il y a un lien entre ces trois réformes. La réforme de la<br />

démocratie municipale qui a visé à accroître la participation des citoyens à la vie municipale, qui a<br />

légalisé l’existence des partis politiques municipaux au niveau municipal, qui a réglementé les<br />

contributions financières aux partis politiques <strong>et</strong> les dépenses électorales <strong>et</strong> qui a fixé de nouveaux<br />

mécanismes à travers lesquels les citoyens pouvaient s’exprimer dans leur municipalité. Le deuxième<br />

élément de la réforme concernait l’aménagement du territoire face à l’urbanisation, à la pression sur le<br />

territoire agricole, on a créé les municipalités régionales de comté qui réunissaient sur les territoires<br />

régionaux les municipalités existantes <strong>et</strong> on leur a confié le devoir de faire un plan d’aménagement<br />

régional <strong>et</strong> le gouvernement a dit « je vais respecter ce plan d’aménagement régional ». Le troisième<br />

élément de c<strong>et</strong>te réforme attrait à la fiscalité-municipalité. Pendant de nombreuses années, les<br />

interventions <strong>municipales</strong> seraient essentiellement confinées au secteur des services à la propriété :<br />

aqueducs, égouts, ouverture, entr<strong>et</strong>ien des rues. Et au cours des années 60-70, c’est de plus en plus<br />

les services à la personne que les municipalités ont été appelées à assumer. Les services à la<br />

personne, c’est-à-dire les loisirs, s’occuper de la protection incendie, de la sécurité publique, des<br />

garderies, de l’habitation sociale, du support au développement économique. En plus des services à la<br />

propriété, de plus en plus les municipalités au Québec ont eu à assumer des responsabilités face aux<br />

services à la personne. Qu’en est-il résulté ? Un étranglement financier des municipalités. Les besoins<br />

croissaient. Les problèmes croissaient. C’était une période d’inflation. A ce moment là, il y a eu des<br />

problèmes financiers qui se sont imposés aux municipalités. De plus en plus, les municipalités ont dû<br />

augmenter les taxes foncières, le gouvernement a dû augmenter considérablement les subventions<br />

qu’il donnait aux municipalités <strong>et</strong> ça exerçait une pression énorme. C’est alors que le gouvernement a<br />

décidé de faire une réflexion globale sur l’avenir du financement municipal. Parce que, en à peine<br />

quelques années, de 71 à 76, les revenus autonomes des municipalités avaient baissé de 81 % à 74 %<br />

<strong>et</strong> à l’inverse les subventions <strong>et</strong> les transferts du gouvernement du Québec vers les municipalités<br />

avaient augmenté de 19 à 26 %. Un changement énorme en si peu d’années. Alors que l’évolution des<br />

<strong>finances</strong> <strong>municipales</strong> comportait de graves conséquences, elle entraînait une dépense de plus en plus<br />

grande des municipalités face au gouvernement, exerçait une pression croissante sur les dépenses de<br />

l’Etat <strong>et</strong> aussi un moins grand contrôle des citoyens sur les décisions à prendre quant à l’avenir des<br />

dépenses <strong>municipales</strong>. Face à c<strong>et</strong>te pression financière, le gouvernement a réfléchi à une vaste<br />

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