Les actes complets du colloque - Fondation Gabriel Péri
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Session 1 - Deuxième partie 83<br />
plus grande intégration de notre continent pour constituer un marché unique de<br />
900 millions d'habitants et enfin. Il est également essentiel de favoriser l'augmentation<br />
<strong>du</strong> pouvoir d’achat des populations en vue d'augmenter la demande intérieure, et la<br />
mise en place de politique de pro<strong>du</strong>ction et d'in<strong>du</strong>strialisation, de formation et d'é<strong>du</strong>cation<br />
et de renforcement des capacités pro<strong>du</strong>ctives et de transformation.<br />
Si la politique des États-Unis aboutit à la mise en place en Afrique d'un commandement<br />
militaire unique dont les objectifs sont l’endiguement de la menace terroriste<br />
et la sécurisation des importations pétrolières, ceci peut apporter la sécurité sur le continent,<br />
et l'entreprise africaine peut y trouver son compte.<br />
La Chine qui a défini en 2006 les ressorts de sa politique africaine, fondée sur un<br />
partenariat réciproque au service de la paix et <strong>du</strong> développement, indique de façon<br />
claire ses motivations. Cette nouvelle politique soulève quelques inquiétudes pour l'entreprise<br />
africaine <strong>du</strong> fait des réalisations dans le domaine des infrastructures à des coûts<br />
souvent invisibles <strong>du</strong> fait de certains paramètres relatifs aux normes de travail et de formulation<br />
des coûts. L’ouvrage de Adama Gaye, La nouvelle Donne chinoise en Afrique :<br />
le dragon et l’autruche, nous fournit une bonne illustration de ces inquiétudes. À n'en<br />
pas douter, cette présence cependant a modifié le partenariat qui existait entre l'entreprise<br />
africaine et l'entreprise européenne.<br />
LES ATTENTES DE L'ENTREPRISE AFRICAINE<br />
DANS LES NOUVEAUX RAPPORTS AFRIQUE-EUROPE<br />
Dans les relations Afrique-Europe, au regard <strong>du</strong> nouveau contexte de développement<br />
des relations internationales politique, économique et sociale, l'entreprise africaine<br />
attend que les pouvoirs publics mettent l'accent sur la mise en œuvre de politiques<br />
et programmes structurants, notamment pour l’intégration des régions <strong>du</strong> continent,<br />
au niveau de la bonne gouvernance, de la restauration et <strong>du</strong> maintien de la paix, <strong>du</strong> développement<br />
de la santé des populations et des travailleurs, de la formation des ressources<br />
humaines et de lutte contre l'émigration choisie.<br />
Au plan des infrastructures physiques de base, il s'agit d'accentuer les programmes<br />
de construction des moyens et des voies de communication et télécommunications et<br />
leurs interrelations, des moyens de pro<strong>du</strong>ction et de distribution d'énergie électrique de<br />
qualité et leur interconnexion.<br />
Au plan législatif et réglementaire, il s'agit de poursuivre l'intégration et l'harmonisation<br />
<strong>du</strong> droit des affaires, de la législation sur la concurrence et sur les investissements<br />
afin d'éviter des compétitions interafricaines stériles et contre pro<strong>du</strong>ctives.<br />
Au plan financier, le développement d'instruments de financement <strong>du</strong> développement<br />
en général et <strong>du</strong> développement de l'entreprise africaine se trouve au cœur de la<br />
problématique des relations avec l'Europe. Le développement d'un marché financier de<br />
taille conséquente et attractif s'impose. Le problème de la monnaie émerge alors en<br />
tant qu'instrument de souveraineté notamment pour les pays africains francophones de<br />
la zone franc.<br />
En un mot, il s'agit de veiller à développer un marché intérieur de près d'un milliard<br />
d'habitants au pouvoir d'achat conséquent, ce qui le rendrait plus attrayant pour<br />
les investisseurs africains, tout aussi bien que pour les investisseurs non africains qui<br />
pourraient s'associer avec les locaux pour exploiter et transformer sur place les matières