Les actes complets du colloque - Fondation Gabriel Péri

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Afrique et Europe : néocolonialisme ou partenariat ?
Ces changements climatiques redoutables et redoutés retiennent l’attention de la
communauté internationale depuis 1972 et firent l’objet de trois Sommets de la Terre
(Nairobi en 1982, Rio de Janeiro en 1992, et Johannesburg en 2002), de la Conférence
de Bali en 2007. La Convention – cadre des Nations unies sur les changements
climatiques (CCNUCC) en 1992, le Protocole de Kyoto en 1997, et la Charte des
Verts mondiaux d’Australie ont prescrit des instructions pour la réduction de l’émission
des gaz à effet de serre.
La montée des eaux entraînera une progression des eaux maritimes sur les terres
fermes, changera la configuration des côtes, emportera les deltas, les ports et les villes
côtières, et de vastes déplacements de populations.
Outre les enjeux écologique et géographique, les enjeux démographique et économique
verront leur importance s’accroître considérablement.
L’évolution de la population mondiale, avec la réduction de la part des populations
des pays industriels avancés estimée aujourd’hui à 18 %, annonce de vastes migrations
internationales de population, notamment en faveur des sociétés industrielles frappées
par le déclin démographique dû à la chute de la fécondité et de la natalité. Il faut s’attendre
à des politiques nationales de population usant de l’immigration en fonction
des besoins économiques des pays.
L’enjeu économique se concentrera principalement sur la recherche effrénée des
sources d’énergie et de matières premières minérales et agro-sylvicoles. Le dégel de
l’océan Arctique est appelé à faciliter l’exploitation de ses immenses ressources en hydrocarbures,
estimées à 200 milliards de barils de pétrole et 80 000 milliards de m 3 de
gaz, alors que l’Antarctique libéré des glaces est suffisamment riche en potentialités minérales
pour attiser les convoitises des nations industrielles avancées.
Dès à présent, les grandes puissances industrielles concurrentes s’organisent sur un
échiquier économique mondialisé pour user de tous les moyens, la guerre y compris,
afin de maintenir leur rang dans le commandement de la politique mondiale. En témoignent
la lutte résolue contre la croissance démographique dans les pays en développement,
la guerre ouverte contre le prosélytisme réduit par convenance au terrorisme
islamique international, la peur de la montée de certains pays asiatiques et, enfin, le retour
à la loi du plus fort dans les relations internationales.
Il va sans dire que face à ces nouveaux enjeux géopolitiques, la voie de l’Afrique et
des Africains passe par la construction de sociétés modernes sous l’égide d’un État fort
à orientation démocratique avérée.
DU NOUVEL ÉTAT AFRICAIN
Excroissance manifeste des forces et puissances étrangères, créé à dessein pour gérer
des pays restés intégrés dans les espaces nationaux des anciennes métropoles coloniales,
l’Etat africain post-colonial est loin d’être l’expression des ambitions collectives. En ne
s’efforçant pas à être une entreprise d’intérêt général, appelée à assurer la défense extérieure
et la paix civile, à maintenir l’ordre intérieur et garantir la sécurité publique pour
permettre le développement de son pays, cet État est apparu par ses pratiques comme
l’incarnation des intérêts des maîtres du monde.
Généralement bâti au triple plan conceptuel, organisationnel et institutionnel sur
des schémas directeurs conçus à l’étranger, ce pseudo-État, – c’en était bien un – est