Les actes complets du colloque - Fondation Gabriel Péri

Session 1 - Deuxième partie 77
Plus que tout, ces grandes puissances veulent conserver la suprématie au plan militaire
en empêchant par tous les moyens, y compris par la force et l’agression, d’autres
peuples et nations de se doter de moyens militaires qui permettraient une redistribution
des cartes à l’échelle régionale, voire planétaire.
Le monopole de l’armement nucléaire, conféré et confiné à quelques puissances jugées
seules sages, est là pour témoigner de l’importance de l’enjeu stratégique planétaire.
L’enjeu juridico-institutionnel se présente sous la forme de la lutte pour le système
juridique et institutionnel susceptible de créer les meilleures conditions pour l’exercice
du pouvoir dans un pays.
Si l’on accepte que toute action publique doive viser le développement et la réduction
des inégalités dans un pays en y promouvant la liberté, la justice et l’état de droit,
il est évident que la démocratie, au plan politique, économique, sociale et culturelle, est
la solution tout indiquée.
Mais au regard de l’expérience des vieilles nations occidental marquée par des efforts
et sacrifices de longue durée exigés des populations pour la construction de sociétés
démocratiques, il importe de concevoir un processus progressif de construction
parallèle du progrès politique et du développement économique.
Ainsi, imposer à des sociétés sous-développées et dominées de l’extérieur l’adoption
du système démocratique sans préalables sociopolitiques novateurs, relève d’une volonté
hégémonique de déstabilisation.
De fait, l’enjeu hégémonique mondial s’identifie au désir d’un groupe de peuples
et nations dirigé par une hyperpuissance de s’adjuger le commandement politique mondial
et l’histoire universelle, et d’en profiter pour s’emparer de toutes les sources de richesses
de la Terre.
Cet enjeu hégémonique planétaire trouve son origine dans le dévoiement de l’idéal
démocratique : en lieu et place de la société que devait construire l’État démocratique
successeur de l’État libéral, les partisans de l’ultra-individualisme ont choisi de
construire une société ploutocratique dans laquelle l’argent, gagné par tous les moyens,
est désormais roi.
Cette société est marquée par la « montée de l’insignifiance », titre d’un ouvrage du
philosophe Cornélius Castoriadis : y règnent en effet les nouveaux dieux que sont les stars
du spectacle, de la musique, de la mode, de la télévision, de la musique, de la danse et
du sport. Chargés d’amuser les peuples, ils réalisent les préceptes de Jules César : « Au
peuple, les jeux et le pain », ou les regrets de Robert Félicité de Lamennais pour qui : « Les
dominateurs disent : il faut que le peuple soit abruti pour être gouvernable ».
DE NOUVEAUX ENJEUX GEOPOLITIQUES MONDIAUX
Effectivement terrifiants, les enjeux écologiques proviennent des changements climatiques
provoqués par le réchauffement de la Terre sous l’effet de l’émission des gaz
à effet de serre. Principalement issus des rejets industriels, ces gaz enserrent la Terre
dans une véritable chaudière.
Celle-ci provoque une perturbation fort dangereuse du système climatique en générant
la fonte des glaces de montagne et des banquises, d’où une élévation du niveau
des océans et le déferlement des calamités naturelles.