Les actes complets du colloque - Fondation Gabriel Péri

Session 1 - Deuxième partie 75
L’Afrique dans la nouvelle géopolitique mondiale
L’État et les acteurs sociaux africains face aux défis mondiaux
Synthèse
Atsutsè Agbobli, historien, définit l’État africain postcolonial comme l’incarnation
des intérêts des maîtres du monde et pose la question suivante : est-il possible de
démocratiser et développer les sociétés dominées de l’extérieur comme le sont les sociétés
africaines aujourd’hui ? Première réponse : les Africains doivent se battre pour se
réaliser. S’impose en conséquence un État fort à orientation démocratique avérée, car
l’État africain ne saurait se conformer à l’État démocratique libéral. Des alliances stratégiques
doivent se nouer, notamment avec l’Europe, l’Afrique ne pouvant affronter
seule les enjeux géopolitiques contemporains.
Papa Nalla Fall, représentant du patronat du Sénégal, fait part des attentes de l’entreprise
africaine dans la construction de nouveaux rapports Afrique/Europe. Pour lui,
l’entreprise africaine est à un tournant : soit elle poursuit les relations anciennes, soit elle
recherche des alternatives viables, qui nécessitent de définir une stratégie de croissance
et de développement, donc d’existence réelle et de positionnement au plan international.
Les inquiétudes semblent dominer dans le domaine de la transparence.
Evelyne Benjamin Sampson, coordinatrice de l’Unité syndicale africaine, resitue
le rôle du mouvement syndical dans l’histoire africaine, mettant en avant son engagement
durant la colonisation, les décolonisations, les indépendances, et son rôle de force
de rassemblement des travailleurs et des populations. Aujourd’hui, il doit faire face aux
nouveaux enjeux mondiaux et cherche à rassembler autour des revendications suivantes
: pouvoir d’achat, développement industriel, amélioration des conditions de travail.
Les émergences de la Chine, de l’Inde, et d’autres en Afrique imposent de peser
avec force pour le respect des droits des salariés dans les entreprises.
Aminata Diaw Cissé, professeur de lettres, livre une analyse de la place des femmes
dans la société africaine. Elle montre que la démocratie, la citoyenneté, et la convivialité
passent par les luttes émancipatrices au quotidien des femmes. Malgré des environnements
hostiles, elles osent investir petit à petit les mondes associatifs, syndicaux,
politiques, et jusqu’aux représentations institutionnelles.