Les actes complets du colloque - Fondation Gabriel Péri

Session 1 - Première partie 7
L’Afrique dans la nouvelle géopolitique mondiale
Quels dialogues avec l’Afrique ?
Synthèse
Amath Dansokho, secrétaire général du PIT-Sénégal, donne le sens de ces
échanges : privilégier une approche transversale pour mieux mettre en évidence la complémentarité
des questions au cœur des débats.
Robert Hue, président de la Fondation Gabriel Péri, assure de sa volonté de la mettre
à disposition pour étudier les rapports entre la France, l’Europe et l’Afrique et définir
des objectifs de partenariat et de choix stratégiques. Il regrette que la France de
Nicolas Sarkozy tourne le dos au développement humain. L’avenir est aux coopérations
déclinant développement, échange, et solidarité. L’Afrique, dans le contexte mondial actuel,
doit se protéger à l’aide de marchés communs régionaux et prendre réellement en
compte les questions énergétiques, sanitaires, éducatives, environnementales, démographiques,
et industrielles.
Sophie Bessis, directrice de recherches à l’Institut de recherches internationales et
stratégiques, examine les mutations du monde contemporain. Elle démontre que, depuis
1989, l’unilatéralisme américain mène une offensive idéologique et militaire sur
deux fronts. D’abord au plan économique, ce qui lui procure de nouveaux marchés et
la sécurisation de son approvisionnement en énergie, et ensuite dans la lutte contre le
terrorisme, qui justifie interventions et surarmement. En ce qui concerne les relations
Nord-Sud, la coopération n’a pas remplacé l’aide. Enfin, il faudra un jour poser la question
de la décroissance, au regard d’un système économique en crise.
Lamine Diallo, ancien directeur de cabinet du président Konaré, revient sur la distinction
entre globalisation et mondialisation qu’il juge idéologique. La globalisation
est un phénomène économique lié à une poussée de la mobilité internationale, une
nouvelle phase du développement des forces productives et un décloisonnement des systèmes
financiers. Il s’appuie sur Le Capital de Karl Marx pour conclure qu’il n’y a pas
de loi économique au sens de la physique. Il n’existe que des régulations résultant de
dynamiques économiques dans des territoires, et les États peuvent infléchir les tendances.
Francis Wurtz, eurodéputé, restitue l’histoire des APE depuis les années quatrevingt-dix.
La Commission européenne s’est montrée inflexible mais, à la surprise générale,
Lisbonne a reçu un avertissement majoritaire des pays africains qui entendent ne
pas se laisser spolier ; cette résistance déterminée gène considérablement l’UE.
Michel Rogalski, directeur de la revue Recherches internationales, intervient sur les
rapports entre Afrique et États-Unis fondés sur une absence de passé commun, même
si ces derniers sont peuplés d’une minorité afro-américaine qu’oppresse une politique