Les actes complets du colloque - Fondation Gabriel Péri

Session 1 - Première partie 69
tance supranationales peuvent être développées à l’échelle continentale et mondiale ?
- le rapport des territoires locaux confrontés à ces enjeux et défis mondiaux à l’État et
aux espaces et instances supranationaux. C’est en rapport à la réalité du vécu des populations
sur les territoires locaux que l’on peut mesurer l’impact réel de l’APD menée
en direction des pays du Sud, de façon bilatérale ou multilatérale. Force est de constater
l’échec de l’APD menée depuis les indépendances dans de nombreux pays, notamment
en Afrique. Tant celle de la France, que celle d’autres pays, de l’Europe ou
des agences des Nations unies. Il est donc nécessaire de repenser celle-ci en prise plus
forte sur les territoires locaux eux-mêmes.
- le rapport et de l’implication du citoyen dans l’ensemble de ces problématiques
et dans la mise en place d’une nouvelle « gouvernance mondiale ». Enjeux planétaires,
territoires locaux, autorités locales, autorités nationales, instances supranationales,
avec au cœur les citoyens ayant un droit imprescriptible au respect
et à la dignité, sont autant d’éléments qui doivent être mis en synergie et en cohérence
si l’on veut aller vers de véritables politiques de développement.
L’incontournable interaction entre mondial et local que l’on a pourtant tendance
à sous estimer se renforce avec le poids de plus en plus grandissant des collectivités dans
la gestion des territoires. Il s’agit d’une donnée fondamentale de toute politique publique
de développement des territoires. En effet petit à petit la décentralisation, avec
des collectivités élues au suffrage universel, gagne du terrain dans de nombreux pays.
Même en Chine où l’État central à un poids considérable, les villes et les provinces,
dont les Assemblées ne sont pas élues au suffrage universel, ont une action extrêmement
importante sur leur territoire. Le dynamisme de l’économie chinoise est lié en grande
partie au rôle joué par ces collectivités.
Elles constituent l’interface entre les citoyens de leurs territoires et les autorités nationales
et supranationales et leur activité à l’international se développe sensiblement,
notamment parmi les plus grandes. On parle même de « la diplomatie des villes ».
De très nombreuses coopérations dans des domaines variés (économie, agriculture,
social, formation, eau, appui institutionnel, tourisme, culture, etc.) se sont développées
(Nord-Sud, Sud-Sud-Nord, Nord-Est).
Des réseaux d’autorités locales se sont mis en place : au sein de l’Union Européenne,
avec le comité des régions ; au niveau du continent européen avec le Conseil de l’Europe
et l’Assemblée des régions d’Europe ; au plan mondial avec le Forum des autorités locales
(FAL) au sein du Forum social mondial, ainsi que Cités et gouvernements locaux unis, crée
en 2004 avec des sections par continent dont une en Afrique, dans le but est de devenir
une grande assemblée mondiale de collectivités reconnue par les Nations unies. Ce sont également
des réseaux comme la conférence des régions périphériques maritimes, la Conférence
des régions pour le développement durable, l’Association des régions du monde en
voie de constitution, Métropolis, le Partenariat pour le développement municipal (PDM)
en Afrique, etc. Au niveau de la francophonie, il existe en outre l’Association internationale
des maires francophones et l’Association internationale des régions francophones.
Sur des thématiques comme l’eau, de nombreuses collectivités locales se sont engagées
en faveur de l’appel de Rome « L’eau, droit humain universel » et ont participé à des grandes
manifestations européennes et/ou mondiales comme le Forum mondial de Mexico en
2006. Mais c’est également vrai sur d’autres thématiques.