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Les actes complets du colloque - Fondation Gabriel Péri

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Session 1 - Première partie 65<br />

matique dans l’origine des conflits au Darfour. S’agissant de la catastrophe humaine,<br />

depuis février 2003, la situation au Darfour s’est beaucoup dégradée. Deux groupes de<br />

milices non arabes se sont rebellés et ont attaqué l’armée gouvernementale. Cette dernière<br />

a riposté, provoquant une grande perte de civils. Par ailleurs, l’assassinat des sages<br />

arabes par ces rebelles non arabes a engendré des représailles, ce qui a amplifié le conflit.<br />

Une autre cause de l’extension <strong>du</strong> conflit au Darfour réside dans l’ingérence des<br />

puissances extérieures. La région ne comptait au début que deux groupes armés antigouvernementaux,<br />

combien sont-ils désormais ? Personne n’en connaît le nombre exact,<br />

mais il y en a au moins une vingtaine. Pourquoi cette multiplication exponentielle ? Une<br />

des raisons indéniables est que l’ingérence injustifiée dans les affaires intérieures <strong>du</strong><br />

Soudan et la pression exercée sur le gouvernement soudanais par les pays occidentaux<br />

ont encouragé les forces rebelles <strong>du</strong> Darfour à se soulever les unes après les autres. Aujourd’hui,<br />

ce sont justement ces groupes de toutes sortes (appelés « mouvements politiques<br />

») qui ont refusé de participer aux pourparlers de paix multipartites et sont<br />

devenus l’obstacle majeur au processus de paix. Beaucoup de leurs dirigeants habitent<br />

les capitales occidentales. Si ces dernières ont réellement l’intention d’apporter une solution<br />

à la question <strong>du</strong> Darfour, elles seront capables d’exercer leurs influences sur ces<br />

mouvements.<br />

<strong>Les</strong> relations entre la Chine et le gouvernement soudanais sont amicales, c’est<br />

vrai. En plus d’une coopération économique étroite entre les deux pays, la Chine respecte<br />

les principes de la souveraineté nationale, de l’intégrité territoriale et de non-ingérence<br />

dans les affaires intérieures <strong>du</strong> Soudan. Au lieu de recourir à la pression, elle s’est<br />

entretenue avec le gouvernement soudanais sur un pied d’égalité. Elle l’a aidé à analyser<br />

la situation, lui a présenté des propositions et des conseils, et l’a enfin persuadé d’accepter<br />

le déploiement de la force hybride UA-ONU. Cette méthode de travail vaut<br />

beaucoup mieux que la simple pression ou une sanction décrétée par les pays occidentaux.<br />

Dans les relations internationales, il faut observer les principes de justice, d’équité,<br />

d’égalité et de respect mutuel, et ne plus opprimer les faibles en profitant de sa puissance.<br />

Il en va de même pour nos comportements sociaux.<br />

<strong>Les</strong> analyses présentées ci-dessus montrent que les arguments opposés à la présence<br />

économique chinoise en Afrique sont totalement sans fondement. Loin d’être une menace,<br />

la Chine constitue une opportunité pour l’Afrique, au moins dans les domaines<br />

suivants.<br />

Premièrement, le renforcement de la coopération économique et commerciale entre<br />

la Chine et l’Afrique permet à cette dernière d’établir pour la première fois un réel partenariat<br />

d’égal à égal avec d’autres pays. Quand la Chine développe des échanges avec<br />

les pays africains, elle n’impose jamais son idéologie ni son mode de développement à<br />

ces pays. La ré<strong>du</strong>ction de la dette et les aides accordées par la Chine aux pays africains<br />

ne sont assorties d’aucune condition politique. Que les pays africains aient un régime<br />

de parti unique ou multipartite, elle les traite sans discrimination et de la même façon.<br />

Elle est disposée à partager ses expériences de développement économique, de réforme,<br />

d’ouverture sur l’extérieur et de lutte contre la pauvreté, mais recommande également<br />

de ne pas les copier telles quelles. C’est aux États africains de juger si ces moyens sont<br />

bons et convenables pour eux, et de décider en conformité avec leurs réalités nationales

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