Les actes complets du colloque - Fondation Gabriel Péri
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Session 3 255<br />
sûrs d’avoir bien posé les termes <strong>du</strong> problème. Et un problème bien posé, c'est sa solution<br />
en partie trouvée.<br />
Voilà pourquoi il y a nécessité de constituer un réseau, dont l'importance a été soulignée,<br />
pour construire autre chose que la Françafrique dont nous ne voulons pas. Nous<br />
voulons un réseau qui, dans son esprit, ses mécanismes de fonctionnement, comme<br />
dans son contenu, soit fondé sur le principe et l’esprit de partenariat. La Françafrique,<br />
c’est la coopération <strong>du</strong> cavalier et de la monture. Nous, nous voulons une coopération<br />
de partenaires qui se respectent mutuellement, qui travaillent dans le sens de leurs intérêts<br />
respectifs et légitimes. Pas un réseau pour tout faire, car « qui trop embrasse mal<br />
étreint ». Alors, que voulons-nous ?<br />
Nous voulons nous retrouver chaque fois que possible pour dialoguer, échanger des<br />
expériences, nous enrichir mutuellement, fonder les bases d’une solidarité et la pratiquer.<br />
<strong>Les</strong> voies et moyens de ces retrouvailles sont multiples. Il peut s'agir de <strong>colloque</strong>s.<br />
Par exemple, après « Dakar I » et « Dakar II », « Dakar III » dans deux ans. En voyant<br />
bien le redoutable défi que nous aurons à relever : de la première à la seconde édition,<br />
le niveau s'est considérablement élevé. Il faudra qu'il soit encore plus haut en 2010 !<br />
<strong>Les</strong> nouvelles technologies de l’information et de la communication peuvent aussi<br />
être utilisées. Nous – partis, organisations ici présentes – disposons de sites Web. Utilisons-les<br />
pour échanger nos expériences. J'ajoute que la <strong>Fondation</strong> Rosa Luxemburg a<br />
exprimé sa volonté de travailler avec nous, sous des formes à examiner, tout comme la<br />
<strong>Fondation</strong> <strong>Gabriel</strong> <strong>Péri</strong>.<br />
Nous pourrions donc mutualiser nos expériences et réflexions. Rappelons-nous<br />
quand Amath Dansokho et l’actuel président de la République (qui a fait beaucoup de<br />
chemin depuis) ont été arrêtés, il y a quelques années. Le premier ministre Abdou Diouf<br />
avait alors reçu pas moins de quatre-vingt-huit messages de protestation en faveur<br />
d'Amath. Le président a peut-être beaucoup plus « d’amis » que nous aujourd'hui, mais<br />
à l’époque pas un ne s'est mobilisé pour lui. En revanche, interpeller Dansokho, c'était<br />
aussitôt provoquer la réaction des forces progressistes et rendre très difficile l'emprisonnement<br />
d'un homme entouré d'une telle solidarité, en Afrique et ailleurs. J'y insiste :<br />
nous avons besoin d’un réseau qui, lorsque quelqu’un voudra nous « faire des misères »,<br />
saura s’élever contre l'arbitraire, parce que nous habitons un monde où cette solidarité<br />
agissante est indispensable, décisive à bien des égards.<br />
Ce que nous avons accompli contribue à ce que Massoudou Hassoumi, <strong>du</strong> Niger, a<br />
appelé « renouveler l’offre politique ». On dit souvent des hommes politiques qu'ils ne se<br />
préoccupent pas des questions fondamentales des peuples. On ajoute même, parfois, qu'ils<br />
ne comprennent rien à rien et souvent les universitaires les regardent avec dédain. Je pense<br />
que si nous travaillons dans la direction que nous avons esquissée, ici à Dakar, en ce mois<br />
de janvier 2008, nous aurons bien contribué à un renouvellement de la politique.