Les actes complets du colloque - Fondation Gabriel Péri
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Afrique et Europe : néocolonialisme ou partenariat ?<br />
Clôture des travaux<br />
P r Sémou Pathé Gueye<br />
Nous avons réuni pas moins de vingt-trois pays d’Afrique et d’Europe, sans compter<br />
le représentant <strong>du</strong> pays le plus peuplé au monde qu’est la Chine. Nous avons rassemblé,<br />
pour discuter de l’avenir de la démocratie en Afrique, les représentants de<br />
trente-trois partis politiques, impliqués au quotidien dans le débat public.<br />
Pour traiter de questions comme l’agriculture, des spécialistes capables de réflexion<br />
au-delà des seuls aspects techniques nous ont aidés à mettre clairement en relief les enjeux<br />
politiques et géopolitiques qu’elles comportent. L’agriculture, ce n’est plus seulement<br />
l'affaire des agronomes et des paysans. C'est devenu un problème planétaire, qui<br />
contribue pour beaucoup à la détermination <strong>du</strong> rapport de force à l’échelle mondiale,<br />
pour aujourd’hui et pour demain.<br />
Rencontre historique donc, pour des raisons quantitatives, mais aussi par sa qualité.<br />
Des compétences techniques associées à des compétences politiques ont été mobilisées,<br />
tout en évitant l’isolement dans une tour d’ivoire pour s'articuler au réel.<br />
Soulignons-le, ce n'est pas la loi <strong>du</strong> genre en matière de <strong>colloque</strong>s internationaux.<br />
Nous nous sommes efforcés d'unir théorie et pratique, connaissance scientifique et<br />
action politique, convaincus que nous sommes que sans cette combinaison d’une<br />
science qui se nourrit de la politique et d’une politique qui sache rendre son dû à la<br />
science, il n’y a aucune chance ni que la politique s’oriente de façon judicieuse ni que<br />
la science influence de façon effective le destin des peuples. J'ajoute que cet indispensable<br />
effort est d'une particulière actualité.<br />
Ainsi l’année dernière, l’UNESCO a réuni à Buenos Aires une grande conférence<br />
sur les nouveaux liens à créer à l’échelle mondiale entre chercheurs et décideurs. Deux<br />
mille participants et plus de quatre-vingts universités et centres de recherche de la planète<br />
s'y sont retrouvés, pour montrer, précisément, que les hommes politiques ne doivent<br />
plus tourner le dos à la science, et que la science doit se préoccuper de comprendre<br />
pourquoi les hommes politiques agissent comme ils le font. Si les deux ne se comprennent<br />
pas, il y a problème. C'est avec cette préoccupation de dialogue, de mutuelle compréhension<br />
que nous avons travaillé. Chaque fois que nous avons proposé un homme<br />
politique, nous nous sommes interrogés : quel est son profil scientifique ? Nous aimons<br />
bien nos dirigeants politiques, mais il n’y en a pas ici un seul qui soit venu avec comme<br />
unique bagage le statut que lui ont conféré les assemblées générales ou les congrès où<br />
il a été élu.<br />
Nous nous sommes également dit que, parmi les chercheurs, il fallait les compétences<br />
requises pour prétendre en être à part entière, mais aussi l'implication dans l’action<br />
politique. Ce ne fut pas facile, mais je crois que nous sommes parvenus à nos buts.<br />
L’intervention de l’ambassadeur de Chine a également une signification historique.