12.07.2013 Views

Les actes complets du colloque - Fondation Gabriel Péri

Les actes complets du colloque - Fondation Gabriel Péri

Les actes complets du colloque - Fondation Gabriel Péri

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

246<br />

Afrique et Europe : néocolonialisme ou partenariat ?<br />

Discussion<br />

Issa Ndiaye (Mali) : « Au Mali, c’est un président sans parti politique qui a été élu. Un<br />

système où la majorité et l’opposition – qui continue d’être appelée d’être appelée comme<br />

telle - siègent au gouvernement. Alpha Oumar Konaré avait institué cette pratique selon<br />

laquelle on fait élire des membres de l’opposition sur les listes de la majorité. La démocratie<br />

ne serait-elle qu’un melting-pot ?<br />

Par ailleurs, nous fonctionnons au consensus. Cela signifie qu’il n’y a pas de débat, on<br />

assiste à la création de partis qui soutiennent le président, il n’y a ni programme, ni projet.<br />

Pourtant, dans la tradition africaine, le consensus se fait à la suite d’un débat.<br />

La société civile est manipulée. À l’issue de remaniement, on place dans le gouvernement<br />

des personnes qui seront censées la représenter, mais cela demeure symbolique.<br />

Des journalistes ont été condamnés, ce qui remet en cause la liberté de la presse. Ceux<br />

qui pensent autrement n’ont pas accès aux médias ou font l’objet de menace.<br />

Ces quelques considérations nous amènent à la question suivante : A quoi sert la démocratie<br />

aujourd’hui ? Je n’ai pas de solution, mais si elle correspond à ce que nous vivons actuellement,<br />

alors pourquoi ne pas l’abandonner ? »<br />

Naffet Keita (Mali) : « Je suis anthropologue et je représente le MIRIA, le Mouvement<br />

pour l’indépendance, la renaissance et l’intégration africaine. Mon parti fait partie de la<br />

mouvance présidentielle. Nous avons deux députés à l’Assemblée nationale.<br />

Pour aborder la question de la démocratie, nous devons, fondamentalement, aller aux<br />

sources, aux fondements de cette pratique. À ce niveau, il y a deux éléments qu’on convoque<br />

beaucoup plus qu’on ne les réalise sur le fond. On a parlé hier de la Charte <strong>du</strong> Mali. Dans<br />

la pratique quotidienne, cette charte avait mis en place des formes de solidarité à travers la<br />

« parenté plaisante ou le cousinage à plaisanterie ». Or, dans le fonctionnement des référents<br />

culturels propres à des groupes de population et à une certaine époque bien déterminée de<br />

l’histoire non pas de l’entité Mali, mais d’une partie <strong>du</strong> Mali, peut-on convoquer ces référents<br />

culturels comme fondements, comme ferments, en réalité, <strong>du</strong> jeu démocratique ?<br />

En partant de la Charte <strong>du</strong> Mali au niveau des 14 articles qui, de force, se conjuguent<br />

en 47 articles, il y a à mon avis quelques éléments nous permettant de fonder le « vivre ensemble<br />

».<br />

D’abord le respect des droits humains, la responsabilité à travers la reddition des comptes,<br />

la solidarité et la subsidiarité entre les différentes entités. À ce niveau, celui de la solidarité,<br />

ce sont les partis <strong>du</strong> progrès qui doivent essayer d'examiner ce qu’ils vont pouvoir faire ensemble,<br />

pour le cadre démocratique et dans les différents espaces africains.<br />

Et puis, second niveau, la solidarité ou la parenté plaisante qui en réalité se décline à<br />

partir <strong>du</strong> petit jeu « entre copains ». Comment cette parenté plaisante peut-elle devenir une<br />

forme ou une morale de la gestion de l’État ? Pour cette gestion, avons-nous besoin des « cousins<br />

plaisants » ou plutôt de citoyens ? Tant qu’on ne peut pas résoudre ces questions-là, on<br />

ne peut, en réalité, tracer les cadres pour la démocratie.»<br />

Mamadou Boye Ba (Guinée) : « Avant de parler des élections et de la démocratie en<br />

Guinée, je veux donner la vision d’un homme politique de terrain de ce qu’on appelle le partenariat.<br />

Il en a été beaucoup question ici. Des professeurs nous en ont parlé, en présentant

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!