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Les actes complets du colloque - Fondation Gabriel Péri

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Session 3 241<br />

convaincre ceux qui étaient sceptiques quant à la volonté <strong>du</strong> CMJD d’imposer ses<br />

propres successeurs.<br />

<strong>Les</strong> résultats officiels avancés à l’issue des élections présidentielles de mars 2007 ont<br />

donné la victoire à M. Sidi O/Cheikh Abdallahi avec 52, 85 % des voix, contre 47,15 %<br />

à Ahmed Daddah.<br />

Nous avons pris acte de ces résultats pour trois raisons majeures :<br />

- La recherche d’une démilitarisation de la vie politique (nous avons connu 29 ans<br />

de régime militaire) ;<br />

- La crainte <strong>du</strong> retour des anciens <strong>du</strong> régime déchu et de l’État PRDS (Parti républicain<br />

démocratique et social) ;<br />

- La peur d’une sanction collective de l’histoire (cas <strong>du</strong> Kenya).<br />

Sans doute avions-nous aussi, une autre raison inavouée. Vous savez qu’en période<br />

électorale, les motivations des soutiens à un candidat ou à un parti sont multiples et<br />

parmi ceux qui ne viennent que parce que le pouvoir est à portée de main, en cas<br />

d’échec électoral, ils se retirent. D’autres, les cadres notamment, manquent souvent de<br />

patience et ils ont donc des capacités de résistance qui s’érodent vite. <strong>Les</strong> raisons alimentaires<br />

prennent souvent le pas sur les idées à grande portée.<br />

Le nouveau régime civil issu des élections présidentielles de mars 2007<br />

Ce nouveau régime survient dans un contexte inédit :<br />

- Un président élu en tant que candidat indépendant pour 5 ans ;<br />

- Un Premier ministre, lui-même ancien candidat indépendant aux élections présidentielles,<br />

mais n’ayant aucun député à l’Assemblée nationale ;<br />

- Un président de l’Assemblée nationale n’ayant que 5 députés ;<br />

- Un Parlement dominé en nombre par des députés indépendants, mais qui ont eu<br />

leur légitimité avant le président de la République ;<br />

- La principale formation politique représentée à l’Assemblée nationale est un parti<br />

de l’opposition (RFD).<br />

Lors de l’état de grâce consécutif aux élections présidentielles, deux <strong>actes</strong> majeurs<br />

ont été pris par le nouveau pouvoir politique à savoir : (i) l’organisation <strong>du</strong> retour des<br />

réfugiés mauritaniens au Sénégal et au Mali ; et (ii) la loi criminalisant l’esclavage.<br />

Quoique préoccupés par leurs conditions de mise en œuvre et les mesures d’accompagnement<br />

nécessaires, nous avons bien sûr soutenu les deux <strong>actes</strong> posés par le nouveau<br />

pouvoir, qui demeurent des revendications permanentes et fondatrices de notre parti.<br />

Mais les nouveaux signes d’inquiétudes résident aujourd’hui dans la création d’un<br />

parti-État sous le patronage <strong>du</strong> président de la République ; et ceci, en violation des dispositions<br />

de la constitution qui stipule en son article 27 que « le président de la République<br />

ne peut être membre des structures dirigeantes d’une quelconque formation<br />

politique ».<br />

Nous considérons aujourd’hui, pour en avoir subi les conséquences désastreuses<br />

sur le fonctionnement de l’État, de ses institutions et de son administration, que la<br />

création d’un parti-État marque un recul démocratique et l’émergence de nouvelles<br />

agences autonomes dotées de moyens financiers importants, mais à la tête desquelles on<br />

trouve des activistes <strong>du</strong> nouveau parti en est un symptôme.

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