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Les actes complets du colloque - Fondation Gabriel Péri

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Session 3 223<br />

En 2006, les revenus pétroliers résultant d’un contrat de concession ont rapporté<br />

296 millions de dollars pour une pro<strong>du</strong>ction de 56 millions de barils. Au 31 décembre<br />

2006, le pétrole a rapporté 725 millions de dollars au Tchad, ce qui n’est pas négligeable<br />

si l’on sait que les recettes de l’État tournaient autour de 120 milliards de francs CFA<br />

(FCFA) annuellement. Ainsi, le budget initial 2007 de l’État était arrêté à 918 milliards<br />

de FCFA en recettes et 689 milliards de FCFA en dépenses, avec un excédent de<br />

229 milliards de FCFA, qui a été ramené à 65 milliards ! En 2006 et 2007, plus de<br />

200 milliards de FCFA ont été consacrés à des dépenses dites de sécurité, c’est-à-dire à<br />

la guerre. Cette année encore, ce ne sont pas moins de 60 milliards de FCFA qui seront<br />

affectés à la guerre. Ces chiffres, quoiqu’officiels, sont loin de la réalité, car le budget<br />

de l’État est une fiction, les dépenses non ordonnancées étant importantes.<br />

La guerre étant devenue la priorité des priorités, les revenus pétroliers n’ont rien<br />

changé au quotidien des Tchadiens. L’État lui-même continue de connaître des difficultés<br />

de trésorerie, et les salaires des fonctionnaires n’ont enregistré qu’une hausse de<br />

15 % obtenue après une grève <strong>du</strong>re. Le SMIG a été valorisé à 28 000 FCA, et l’inflation<br />

tourne autour de 8 %. Le secteur de l’énergie, perturbé ces dernières années par la<br />

vétusté de la centrale, semble revenir à la normale après l’acquisition de matériels qui<br />

assurent une pro<strong>du</strong>ction, à N’Djamena, d’environ 22 MWh. <strong>Les</strong> projets d’interconnexion<br />

avec les réseaux <strong>du</strong> Cameroun et <strong>du</strong> Nigeria tardent à se concrétiser.<br />

LE CONTEXTE POLITIQUE<br />

À l’instar d’autres pays africains, sous la pression extérieure, le gouvernement a engagé<br />

le Tchad dans le processus démocratique à partir de 1991 en autorisant la création<br />

de partis politiques et d’associations de la société civile. On compte actuellement quatre-vingt-sept<br />

partis politiques, dont plus des deux tiers se réclament de la majorité présidentielle.<br />

Une dizaine de partis seulement sont représentés à l’Assemblée nationale, où<br />

le parti au pouvoir et ses alliés comptent environ cent vingt-cinq députés sur cent cinquante-cinq.<br />

La politique au Tchad est caractérisée par une rébellion endémique qui sévit depuis<br />

près de quarante ans. Malgré la prise <strong>du</strong> pouvoir par les mouvements armés depuis<br />

1979, la situation reste la même, voire s’aggrave. Seul Hissène Habré, lors de la période<br />

de 1982-1990, a réussi à stabiliser le pays au moyen d’une répression féroce responsable<br />

de dizaines de milliers de morts. Depuis la dissidence au sein de l’armée en 1989,<br />

le régime d’Idriss Déby Itno ne maîtrise pas la situation. Dès janvier 1991, une rébellion<br />

venue de l’ouest a menacé le pouvoir.<br />

Outre les affrontements meurtriers aux allures tribales dans la capitale, les foyers de<br />

tension se sont transformés en rébellion, d’abord au Sud. Une terrible répression s’abattit<br />

sur les rebelles sudistes, ré<strong>du</strong>its et soumis au prix de milliers de morts et de villages<br />

brûlés. Au nord, le Mouvement pour la démocratie et la justice au Tchad, qui opérait<br />

dans l’Ennedi et dans le Tibesti, a ébranlé le pouvoir avant de s’éteindre après la mort<br />

de son chef, Youssouf Togoïmi.<br />

Mais la rébellion la plus importante et la plus coûteuse pour le Tchad est celle qui<br />

sévit dans l’Est depuis quatre ans. Encore faudrait-il parler de rébellions, car elles sont<br />

nombreuses et multiformes, les plus importantes étant celles de Mahamat Nouri, de<br />

l’Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD), et de Timane Er-

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