Les actes complets du colloque - Fondation Gabriel Péri

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Afrique et Europe : néocolonialisme ou partenariat ?
Là encore, le Nord fait preuve de cynisme. On sait en effet que ce sont les régions
les plus pauvres du globe qui souffriront le plus des conséquences des changements climatiques.
En outre, seule une modification radicale des logiques actuelles de croissance
permettra aux Ètats et aux populations du Sud de se développer réellement. On sait en
effet que les pays du Nord consomment environ 60 % des ressources mondiales pour
20 % de la population. Jusqu’à quand ?
L’égoïsme du Nord est général : aucune formation sociale ne veut envisager quelque
changement que ce soit de son mode de vie. On a beau jeu de critiquer les États-Unis :
ils ont souvent le mérite de dire tout haut ce que tout le monde en Occident fait tout bas.
Compte tenu des constats dressés dans tous les domaines évoqués, il y a peu de
chances pour que le monde actuel agisse vraiment pour relever ces défis cruciaux. Car
le temps du politique est le temps du très court terme dans lequel aucun problème de
fond ne peut être abordé ni a fortiori résolu. Mais encore, il existe une profonde contradiction
entre les échéances à court terme auxquelles est confrontée l’humanité – ce
qu’on pourrait appeler le temps court du danger – et le temps long de la prise de
conscience et de la réaction. Alors que faire, et avec qui ? La question reste ouverte.
Qui gagnera cette nouvelle course contre la montre, et pour arriver où ?