Les actes complets du colloque - Fondation Gabriel Péri

Session 3 213
La seule exception à cette règle de défiance est sans doute la création, à l’invitation
du Groupe du 14 février, au lendemain de l’assassinat en décembre 1998 du journaliste
Norbert Zongo et de ses trois compagnons, du Collectif des organisations démocratiques
de masse et de partis politiques, communément appelé « le Collectif », dont le travail
pour la prise de conscience des citoyens sur leurs droits et l’importance de
s’organiser et de lutter pour les défendre a porté des fruits appréciables.
CONCLUSIONS
Tous les scrutins électoraux qui se sont déroulés depuis 1991 ont été largement entachés
par des pratiques frauduleuses, des achats de conscience et des votes, des manipulations
dans la désignation des présidents des CECI pour préparer la désignation
partisane des membres des bureaux des votes, dans le but de mieux organiser les fraudes
électorales.
Dans ces conditions, les victoires « éclatantes », les « raz de marées » électoraux régulièrement
proclamés depuis 1991 par le parti au pouvoir et ses hommes ne correspondent
pas du tout à la réalité politique de l’implantation ou de la présence de ce
parti. Il en est de même pour les résultats affectés aux autres partis. Cela s’est encore
confirmé à l’occasion des dernières élections législatives de mai 2007.
Ces résultats électoraux soulignent encore plus aujourd’hui la nécessité pour tous
les démocrates burkinabés, où qu’ils se trouvent, et pour les partis d’opposition, de lutter
sans relâche pour faire réellement avancer la démocratie et ses valeurs au Burkina
Faso.
Ils soulignent également la nécessité pour les véritables partis d’opposition, d’aller
au-delà des regroupements et de mettre en œuvre des stratégies qui leur permettent de
constituer une force plus cohérente, plus puissante et plus crédible, au service des aspirations
démocratiques du peuple et de ses ambitions légitimes à un mieux-être.
Aussi longtemps que cette unité politique forte des démocrates et des forces politiques
qui veulent réellement une autre politique conforme aux aspirations du peuple
ne sera pas réalisée, aussi longtemps que les responsables de partis qui veulent réellement
défendre les intérêts du peuple resteront désunis en raison de calculs égoïstes et à courte
vue, le pouvoir actuel et ses hommes continueront à régner sur le Burkina Faso et à
opprimer le peuple. Ils continueront à appliquer leur politique de pillage des ressources
et des biens de l’Etat, à mépriser le peuple et à rester indifférents à sa misère, à poursuivre
leur politique d’impunité qui permet tous les crimes et tous les détournements
contre le peuple.