Les actes complets du colloque - Fondation Gabriel Péri

Session 3 207
le titulaire. Pourtant, en jouant les facilitateurs dans les crises politiques au Togo et en
Côte d’Ivoire, le président Blaise Compaoré y a recommandé de mettre en place des
cartes d’identité infalsifiables.
L’absence de fiabilité de la carte d’électeur
Les partis d’opposition avaient demandé en 2000, qu’à l’exemple de la Mauritanie
et du Mali, les cartes d’électeurs portent la photo de leur titulaire. En 2002, ils demandaient
qu’elle soit infalsifiable, avec l’adjonction de la photo et des éléments d’identification
anthropométriques. Ce sont de telles cartes que le président du Faso, en tant
que facilitateur du dialogue politique, recommandera au Togo et en Côte d’Ivoire.
Mais jusqu’à présent, la CENI et le gouvernement s’en tiennent pour notre pays à
la carte d’électeur classique, générée par ordinateur à partir du fichier électoral dont on
connaît les défauts.
La mauvaise distribution des documents électoraux
En 2007, la CENI a plusieurs fois reporté la distribution des documents électoraux
(cartes d’électeurs, spécimen des bulletins de vote). Celle-ci n’a démarré que le
jour même de l’ouverture de la campagne (14 avril 2007) à un moment où les responsables
des partis étaient occupés à lancer le début de la campagne. Dans les villes, ces
cartes ne se distribuaient que de 8 heures à 14 heures Dans les villages, seuls quatre
jours, non connus par avance, étaient consacrés à cette distribution.
Contrairement à la règle, les cartes ont pu être retirées par lots entiers par certaines
personnes. Il en a résulté que beaucoup d’électeurs qui se présentaient ensuite n’ont jamais
pu trouver leurs cartes. Par endroits, les membres de la CECI, eux-mêmes les monopolisaient
et les « vendaient » contre espèces à des responsables de partis. Ces derniers
s’entendaient ensuite avec des chargés de l’état civil pour établir à la hâte des jugements
d’actes de naissance correspondant aux indications des cartes en leur possession, et remettaient
alors ces dernières à leurs partisans qui pouvaient ainsi voter plusieurs fois
dans différents bureaux de vote.
Distribution tardive des spécimens de bulletins uniques de vote
Alors que la campagne pour les législatives démarrait le 14 avril 2007, les spécimens
de bulletins de vote nécessaires pour la campagne n’ont été remis aux responsables
provinciaux des partis que le 13 avril, compromettant leur bon acheminement et
distribution dans les communes et les villages.
Changements de procédures dans l’établissement des mandats des délégués des partis
Depuis 2002, la CENI n’accordait aucun crédit aux mandats établis par les responsables
des partis pour leurs délégués dans les bureaux de vote. C’est durant la dernière
semaine de la campagne que, débordée, elle va notifier en catastrophe aux responsables
nationaux des partis qu’ils étaient à nouveau autorisés à délivrer eux-mêmes les man-