Les actes complets du colloque - Fondation Gabriel Péri
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Afrique et Europe : néocolonialisme ou partenariat ?<br />
LES RESULTATS DES DIFFERENTS SCRUTINS ELECTORAUX<br />
<strong>Les</strong> élections présidentielles de décembre 1991 boycottées par l’opposition regroupée<br />
dans la CFD ont connu un taux de participation de 25,28 % dont 86,41 % ont<br />
voté le candidat unique. <strong>Les</strong> législatives de 1992 ont connu un taux de participation de<br />
33,80 % et ont donné 72 députés sur 107 au parti au pouvoir. <strong>Les</strong> municipales de février<br />
1995 ont donné à ce parti près de 26 mairies sur 30. <strong>Les</strong> législatives de 1997 lui<br />
ont conféré 87 députés sur 111. Aux présidentielles de novembre 1998, le président sortant<br />
a été réélu avec près de 86 % des voix face à deux candidats sans envergure. Aux<br />
municipales de 2000, le parti majoritaire obtenait 44 mairies sur 49. Mais les législatives<br />
de 2002 ne lui donneront que 54 députés sur 111. Aux élections présidentielles<br />
de novembre 2005, le président sortant a été réélu avec 85,5 % des voix. <strong>Les</strong> municipales<br />
d’avril 2006 ont vu le parti majoritaire gagner 312 communes sur 351 et en<br />
mai 2007 les législatives lui ont donné 73 députés sur 111.<br />
FAIBLESSES ET FRAUDES DANS L’ORGANISATION DES ELECTIONS –<br />
L’EXEMPLE DU SCRUTIN LEGISLATIF DU 6 MAI 2007<br />
<strong>Les</strong> faiblesses et les manquements de la CENI<br />
Un fichier électoral peu fiable<br />
L’informatisation <strong>du</strong> fichier électoral avait été réclamée par les partis de l’opposition<br />
dès 1998 mais refusée par le gouvernement en avançant des arguments de coûts. La<br />
CENI a décidé en 2003 de la réaliser par la saisie informatique grâce à des opérateurs<br />
de saisie, des listes établies manuellement lors des inscriptions pour les élections législatives<br />
de 2002 et en incorporant les nouvelles inscriptions correspondant à l’élection<br />
présidentielle de 2005.<br />
<strong>Les</strong> erreurs matérielles et les fraudes (inscriptions multiples, inscriptions avec des<br />
faux documents d’identité, etc.) qui entachaient ces listes de 2002 et de 2005 étaient<br />
donc recon<strong>du</strong>ites dans cette « informatisation » de la CENI. Ainsi de nombreux électeurs<br />
ont continué à disposer de plusieurs cartes électorales, et aucune mesure n’a été<br />
envisagée pour la suppression des listes des électeurs décédés dans l’intervalle où que personne<br />
ne puisse voter à leur place. En outre, en violation des dispositions <strong>du</strong> Code électoral,<br />
l’affichage prévu des listes électorales devant chaque bureau de vote continuait à<br />
ne pas être respecté.<br />
L’absence de fiabilité dans l’identification des électeurs<br />
Alors que les partis d’opposition avaient demandé depuis 1998 que les électeurs ne<br />
puissent voter que munis d’un document d’identification portant leur photo (Carte<br />
d’identité, passeport, carte consulaire ou carte professionnelle), le Code électoral a<br />
maintenu la diversité de ces documents (acte de naissance, jugement supplétif d’acte de<br />
naissance, carte de famille) qui ne garantissent nullement que leur détenteur en est bien