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Les actes complets du colloque - Fondation Gabriel Péri

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Session 3 201<br />

- un deuxième coup d’Etat le 7 novembre 1982, bousculant le colonel dont l’autoritarisme<br />

s’était manifesté contre les syndicats et contre de jeunes officiers, et<br />

installant aux commandes <strong>du</strong> nouveau régime <strong>du</strong> CSP le médecin commandant<br />

Ouedraoo Jean Baptiste,<br />

- puis un coup de force perpétré le 17 mai 1983 par des officiers supérieurs<br />

con<strong>du</strong>its par le colonel Yorian <strong>Gabriel</strong>, visant à écarter <strong>du</strong> pouvoir les jeunes officiers<br />

les plus nationalistes,<br />

- trois mois plus tard, le 4 août 1983, un régime révolutionnaire que ces jeunes officiers<br />

nationalistes vont proclamer : c’était le CNR, dirigé par le capitaine Thomas<br />

Sankara,<br />

- quatre ans plus tard, le 15 octobre 1987, les contradictions entre ces officiers révolutionnaires<br />

vont con<strong>du</strong>ire au coup d’Etat le plus sanglant de l’histoire de notre<br />

pays : le capitaine Blaise Compaore renversera et assassinera son ami et frère<br />

d’armes Thomas Sankara, et présidera le régime <strong>du</strong> Front populaire dit aussi, au<br />

départ, de la Rectification.<br />

Entre le coup d’État de février 1974 et celui <strong>du</strong> 15 octobre 1987, il y a lieu de noter<br />

la place prépondérante des organisations politiques civiles, avec lesquelles s’allieront les<br />

différents officiers à l’origine de l’avènement de ces différents régimes d’exception.<br />

À cause des conditions de leur arrivée au pouvoir, les dirigeants <strong>du</strong> Front populaire<br />

vont d’abord connaître un grand isolement politique et social. À l’intérieur, ils seront<br />

confrontés à la défiance des CDR qui étaient le bras actif <strong>du</strong> CNR et qui vont mettre<br />

<strong>du</strong> temps à retourner leur veste, ainsi qu’au rejet d’une partie des officiers de l’armée<br />

qui vont tenter de se rebeller mais qui se feront massacrer. Ils subiront aussi la réprobation<br />

de l’opinion populaire, la défiance mêlée de crainte de tous ceux qui s’étaient<br />

exhibés de manière opportuniste <strong>du</strong>rant les quatre années <strong>du</strong> CNR, ainsi que la méfiance<br />

des responsables politiques surpris pour la plupart par le dénouement sanglant<br />

<strong>du</strong> coup d’État. Au plan africain, le silence des officiels et les manifestations populaires<br />

de colère dénonçant l’assassinat de Thomas Sankara étaient loin d’être encourageants.<br />

Au plan international, l’assassinat <strong>du</strong> président Thomas Sankara sera unanimement dénoncé,<br />

car ce dernier, malgré ses déclarations provocatrices, avait réussi à attirer la sympathie<br />

de nombreux dirigeants <strong>du</strong> monde.<br />

Après avoir stabilisé la situation interne, obtenu la neutralité par réalisme politique<br />

des chefs d’État étrangers, Blaise Compaoré va d’abord intégrer dans son Front populaire<br />

un certain nombre d’hommes politiques (1988-1989), avant de concevoir des réformes<br />

politiques plus importantes pour intéresser à son action politique de plus larges<br />

couches de populations.<br />

LA COMMISSION CONSTITUTIONNELLE DE 1990<br />

L’année 1989 avait enregistré des transformations au niveau <strong>du</strong> régime <strong>du</strong> Front Populaire.<br />

Constitué au départ d’organisations se réclamant de la révolution (ULC-Union<br />

des luttes communistes, UCB-Union des communistes burkinabé, GCB-Groupe des

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