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Les actes complets du colloque - Fondation Gabriel Péri

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200<br />

Afrique et Europe : néocolonialisme ou partenariat ?<br />

<strong>Les</strong> processus électoraux et démocratiques au Burkina Faso<br />

Philippe Ouédraogo<br />

Secrétaire général <strong>du</strong> Parti africain de l’indépendance, Burkina Faso<br />

Pour parler des processus électoraux et démocratiques au Burkina Faso, nous les<br />

examinerons sur la période 1990-2007, en insistant particulièrement sur les dernières<br />

élections législatives de mai 2007.<br />

RAPPEL HISTORIQUE<br />

Le Burkina Faso qui s’appelait Haute-Volta à son indépendance le 4 août 1960 a<br />

connu une I e République (1960-1966), avec un régime de parti unique de fait, les autres<br />

partis ayant été successivement dissous par le pouvoir qui a finalement été renversé<br />

à la suite d’un mouvement populaire le 3 janvier 1966. La diversité de la composition<br />

de ce mouvement populaire relativement spontané ne lui a pas permis de tirer parti de<br />

la chute <strong>du</strong> régime, et à l’appel de quelques-uns de ses dirigeants, l’armée a alors pris le<br />

pouvoir.<br />

En 1970 l’armée a imposé une deuxième république que la nouvelle Constitution<br />

plaçait sous sa surveillance et son contrôle, en lui accordant d’office la présidence de la<br />

République et un tiers des postes ministériels. Aux civils étaient notamment octroyés<br />

les postes de premier ministre et de président de l’Assemblée. <strong>Les</strong> partis politiques existant<br />

à cette période étaient principalement le RDA (majoritaire) et le PRA, existant<br />

déjà sous la période coloniale et qui vont connaître des scissions plus ou moins <strong>du</strong>rables,<br />

ainsi que le MLN qui mettra fin à sa clandestinité à cette occasion, et le PAI créé<br />

en 1963 mais toujours clandestin.<br />

Le 8 février 1974, prenant prétexte de contradictions internes au sein <strong>du</strong> parti majoritaire,<br />

entre le président de l’Assemblée et le premier ministre, l’armée reprenait la<br />

totalité <strong>du</strong> pouvoir. Mais après avoir tenté de caporaliser le peuple dans un MNR (Mouvement<br />

national <strong>du</strong> renouveau), à l’imitation <strong>du</strong> MNR (Mouvement national de la révolution)<br />

zaïrois et <strong>du</strong> RPT (Rassemblement <strong>du</strong> peuple togolais), elle fut obligée de<br />

mettre en place une iiie République démocratique en 1977 après les protestations qui<br />

ont culminé avec les premières grèves totales de l’histoire <strong>du</strong> pays, celles des 15 et 16 décembre<br />

1975.<br />

Puis en neuf 9 ans, de 1978 à 1987, la Haute Volta connaîtra :<br />

- un régime démocratique (la III e République), élisant au 2e tour, le 30 avril 1978,<br />

un ancien général, Sangoulé Lamizana comme président de la République, mais<br />

qui sera l’otage de civils,<br />

- à nouveau un coup d’État, le 25 novembre 1980 dirigé par le colonel Saye<br />

Zherbo, qui a mis aux arrêts le général chef d’État major et le général président<br />

de la République, et qui a pris prétexte pour son action, le long bras de fer entre<br />

les syndicats et le gouvernement ;

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