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Les actes complets du colloque - Fondation Gabriel Péri

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Afrique et Europe : néocolonialisme ou partenariat ?<br />

<strong>Les</strong> élections au Bénin : quelques problèmes récurrents<br />

Guy Ossito Midiohouan<br />

Ancien conseiller <strong>du</strong> président de la République, professeur à la FLASH Université<br />

d’Abomey-Calavi, Cotonou<br />

Depuis trois ans, le Bénin est en campagne électorale permanente. 2006 : élections<br />

présidentielles ; 2007 : élections législatives ; 2008 : élections communales et municipales.<br />

<strong>Les</strong> problèmes évoqués ici ne concernent pas spécifiquement les élections de<br />

2007, mais ce sont des problèmes récurrents <strong>du</strong> processus électoral depuis l’avènement<br />

<strong>du</strong> système démocratique en 1990.<br />

L’un des principaux problèmes de l’organisation des élections au Bénin est ce<br />

qu’on peut appeler « la mauvaise gestion consensuelle <strong>du</strong> temps ». Tout se passe<br />

comme si les instances concernées ne tenaient aucun compte des contraintes de temps<br />

découlant des textes légaux ou tout simplement liées à la nécessité d’une préparation<br />

rigoureuse et d’un déroulement correct des élections. « De toutes les façons, ça se fera<br />

quand ça se fera », ou encore « Aucune œuvre humaine n’est parfaite », entend-t-on<br />

souvent dire.<br />

Rien ne se déroule donc conformément aux prescriptions des textes légaux que tout<br />

le monde est prêt à ignorer, le cas échéant, au nom de la paix sociale et de l’unité nationale<br />

– même les institutions en charge de l’organisation, de la proclamation des résultats<br />

et <strong>du</strong> contentieux.<br />

Ainsi, on note que la loi électorale, qui change constamment, est toujours votée et<br />

promulguée avec beaucoup de retard à chaque élection, ce qui entraîne des conséquences<br />

en chaîne sur tout le processus.<br />

Le retard dans l’installation de l’instance chargée de l’organisation des élections découle<br />

<strong>du</strong> point précédent et se trouve aggravé par les calculs politiciens des groupes<br />

parlementaires.<br />

En effet, la CENA est composée de personnalités désignées selon un quota déterminé<br />

par le président de la République, l’Assemblée nationale et la société civile, auxquelles<br />

s’ajoutent quatre membres <strong>du</strong> secrétariat administratif permanent de la CENA<br />

(SAP/CENA). La répartition <strong>du</strong> quota de l’Assemblée nationale selon sa configuration<br />

politique est ce qui pose le plus de problèmes et prend le plus de temps. En 2007, la<br />

CENA fut installée 53 jours avant la date <strong>du</strong> scrutin alors que les textes prévoient 90<br />

jours avant le mois de la tenue <strong>du</strong> scrutin.<br />

La CENA a des démembrements, au niveau des douze départements (CED), au niveau<br />

des communes (CEC) et au niveau des arrondissements (CEA), dont les membres<br />

sont eux aussi désignés selon des quotas par les mêmes instances. On imagine le cassetête<br />

que constitue la désignation centralisée de tous ces membres qui demande toujours<br />

plus de temps que prévu.<br />

À cela, il faut ajouter les crises dans le fonctionnement de la CENA, crises qui peuvent<br />

aboutir à la démission de certains membres ou à la destitution <strong>du</strong> président et à<br />

son remplacement comme en 2007, sans compter que les démembrements connaissent<br />

souvent, eux aussi, des perturbations pouvant aller jusqu’à la confiscation des listes<br />

électorales au mépris de la loi…

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