Les actes complets du colloque - Fondation Gabriel Péri

Session 3 193
jourd'hui, est une réalité et cela se traduit quelle que soit la capacité d'immobilisme
des pouvoirs en place, par un jeu politique plus ouvert qui revendique au moindre discours,
mais aussi dans les pratiques, le respect des règles d'équilibre
instaurées par les lois fondamentales. Et à cet égard, la juridisation des débats politiques
et l'attention portée par les acteurs sociaux aux cadres juridiques institutionnels constituent
l'une des données de l'évolution constatée au cours des dernières années.
La vigilance des sociétés civiles et de la presse en général, demeure de véritables
remparts contre les dérives que chacun d'entre nous a à l'esprit. Désormais, la quête de
démocratie n'est plus la seule affaire des politiques, elle est de plus en plus accaparée par
les divers acteurs sociaux.
Quant aux partis politiques, et je reste convaincu que ce sont les principaux vecteurs
de la démocratie, ils sont aujourd'hui face à un défi extrêmement important, celui de
surmonter la suspicion et le scepticisme que les opinions publiques ont de leur capacité
à faire changer les choses, et surtout à tenir leurs engagements. Les acteurs politiques
sont également soumis à ce fameux défi de renouveler leur offre leur stratégie de
conquête du pouvoir.
Cette démocratie aujourd'hui consubstantielle avec la question de l'alternance
démocratique, ne se réduit pas à la pratique des élections et au gouvernement de la majorité,
c'est un type de mœurs, de vertu, de scrupule, de sens civique, de respect de l'adversaire,
c'est un code moral. N'est-ce pas justement ce code éthique qui est
co-substantiel à la démocratie aujourd'hui mal menée dans un certain nombre de pays.