Les actes complets du colloque - Fondation Gabriel Péri

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Afrique et Europe : néocolonialisme ou partenariat ?
pement des compétences et des ressources humaines dans l’intégration régionale.
Une coopération fonctionnelle efficace à l’égard de l’établissement d’une politique
distributive à l’intérieur des régions signifie que les partenaires doivent décider
pour quoi, dans quelle mesure et dans quel délai ils ont l’intention d’utiliser
l’argent et l’aide nécessaires. Ils peuvent décider d’eux-mêmes ce qu’ils souhaitent
développer avec cet argent.
5. Une amélioration de la coopération entre les pays ACP et l’Union européenne au
niveau parlementaire. Il existe déjà l’Assemblée parlementaire Europe/ACP. Lors
d’une récente réunion à Kigali au Rwanda en décembre dernier, l’Assemblée a
adopté une résolution commune, les parlementaires ayant conseillé à la Commission
européenne de ne pas faire pression sur les pays ACP pour qu’ils signent
rapidement les APE, et confirmé que les états des ACP nécessitaient un délai
plus long afin d’évaluer au mieux les implications des accords proposés. Elle a insisté
sur le fait que toute initiative pouvant fragiliser le processus d’intégration régionale
en cours des ACP devait être évitée et que tous les accords ne devaient
léser aucun pays. Les parlementaires ont également revendiqué des asymétries
appropriées dans les accords, en particulier en ce qui concerne la définition du
soutien à la garantie commerciale des produits sensibles, la durée des périodes de
transition et la voie de libéralisation basée sur des repères de développement, les
garanties et les règlements de conflits. Il a été clairement exposé que, dans le domaine
de la concurrence des services, la propriété intellectuelle et les marchés
publics, quelques régions ACP ne désirent pas aborder ces questions et que la
Commission devrait l’accepter. Une importante assistance financière et technique
aux pays ACP a été réclamée afin de leur permettre de répondre aux réglementations
et standards liés aux importations européennes, et de pouvoir bénéficier
d’un accès réellement amélioré au marché. Personnellement, j’ai trouvé cela plutôt
encourageant, les parlementaires des ACP et de l’Europe ayant communément
soulevé les demandes faites de longue date par les pays ACP.
6. Des processus de consultation largement plus efficaces avec la société civile et les
organisations de la base. Comme je l’ai dit au début de mon intervention, des décisions
fondamentales dans la politique économique et commerciale touchent à
la vie quotidienne de chacun d’entre nous. Le travail des ONG représentés ici,
ainsi que les efforts de la Fondation Gabriel Péri sont encourageants, et de telles
initiatives ont certainement empêché quelques gouvernements de signer des traités
qui auraient pu aller à l’encontre de la population. Mais la Commission va certainement
poursuivre sa nouvelle approche libérale qui menace le développement
durable en Europe et dans les pays en voie de développement. Seules des sociétés
civiles fortes, avec leurs forces politiques progressives, seront en mesure de
critiquer cette approche et de la changer au mieux. J’espère que, lors du prochain
meeting entre l’Union européenne et l’Afrique, quelqu’un pourra dire : « Nous
avons modifié cette approche, nous en avons désormais une nouvelle beaucoup plus solidaire
; et, dans nos différents pays, nous connaissons un progrès beaucoup plus important
qu’avant ».