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Les actes complets du colloque - Fondation Gabriel Péri

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Session 2 175<br />

controversés dans les négociations multilatérales. L’histoire de Doha a été interrompue<br />

suite au désaccord persistant sur les questions de ré<strong>du</strong>ction territoriale, de subventions<br />

dans le secteur agricole et de l’ouverture des marchés aux services.<br />

En outre, la protection des investissements, la politique de concurrence et la passation<br />

de marchés publics, trois desdites questions de Singapour, ne seront très certainement<br />

pas discutées au sein de l’OMC dans un futur proche. Ainsi, je pense qu’il n’existe<br />

aucune raison de les inclure dans les APE avec, en l’occurrence, ces pays qui étaient les<br />

plus hésitants sur ces questions. La question de savoir si la conclusion d’un nombre accru<br />

de traités bilatéraux pourrait augmenter les chances d’aboutir à un accord au niveau<br />

multilatéral est, tout <strong>du</strong> moins, très discutable. Je suis également très critique sur les tentatives<br />

relatives à une zone de libre-échange Europe/États-Unis, eu égard aux standards<br />

sociaux et écologiques inégaux différenciant ces deux régions développées, plus ou moins<br />

semblables économiquement. Je m’interroge d’autant plus : si 30 années d’un accès au<br />

marché non réciproque vers l’Union européenne n’ont pu améliorer la situation des pays<br />

<strong>du</strong> groupe ACP, comment est-ce qu’un accord commercial réciproque pourrait y aboutir<br />

? Mais c’est ce que l’Union européenne a l’intention de faire avec les APE. Cela vaut<br />

également pour les propositions de contrats de libre-échange avec d’autres régions ou<br />

pays, comme par exemple la région <strong>du</strong> Golfe, le MERCOSUR, les pays de la CAN, la<br />

Corée <strong>du</strong> Sud, le Brésil. La Commission utilise plus ou moins le même modèle d’accord<br />

pour toutes ces régions.<br />

Observons quelques chiffres ! Environ 60 % de la population d’Afrique de l’Ouest<br />

vivent de l’agriculture. 75 % des pauvres vivent dans les zones rurales. Le PNB de l’agriculture<br />

ne représente pas plus de 20 % <strong>du</strong> PNB. Parallèlement, 40 % de l’alimentation<br />

de base sont importés. Le total des exportations de marchandises des pays ACP ne représente<br />

pas plus de 4,3 % des importations de l’Union européenne. <strong>Les</strong> exportations correspondantes<br />

de l’Union européenne vers les pays ACP se montent à 4,1 %. En même<br />

temps, l’Union européenne a reçu 42 % des exportations des pays ACP et fourni 29 %<br />

de leurs importations. Toutes les régions, à l’exception de l’Afrique centrale, sont des exportateurs<br />

nets. En 2006, les échanges avec l’Afrique, sans l’Afrique <strong>du</strong> Sud, dont l’économie<br />

est la plus développée, ont représenté 68 % de l’ensemble <strong>du</strong> commerce de l’Union<br />

européenne avec les ACP. L’Afrique de l’Ouest est la destination la plus importante pour<br />

les exportations de pro<strong>du</strong>its alimentaires agricoles européens. L’ensemble des exportations<br />

de pro<strong>du</strong>its alimentaires agricoles des pays ACP vers l’Union européenne représentait<br />

4,5 % des importations totales européennes. S’agissant des pertes de tarifs après<br />

l’élimination des tarifs proposée par l’APE pour l’Afrique de l’Ouest, le Sénégal par exemple,<br />

aurait per<strong>du</strong> 7,8 % de ses recettes. Sauf erreur de ma part, cela représente 1,39 % <strong>du</strong><br />

budget national, peut-être cela ne vous paraît-il pas élevé, mais dans l’Union européenne,<br />

nous débattons <strong>du</strong> fait que les pays membres devraient payer 0,1 % de plus au budget<br />

de l’Union. Le débat est placé très haut et personne ne paiera plus.<br />

Si les tarifs étaient ré<strong>du</strong>its à ce qui avait été prévu dans le projet d’APE, cela aurait<br />

entraîné un choc budgétaire, un afflux de pro<strong>du</strong>its agricoles finis aux dépens de la pro<strong>du</strong>ction<br />

locale, la souveraineté alimentaire ne pourrait être assurée, comme nous le<br />

voyons aujourd’hui, et cela aurait empêché le développement lent des in<strong>du</strong>stries dans<br />

les pays en voie de développement.

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