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Les actes complets du colloque - Fondation Gabriel Péri

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Afrique et Europe : néocolonialisme ou partenariat ?<br />

La stratégie commerciale de l’Union européenne et ses impacts sur l’Afrique<br />

Helmut Markov<br />

Député européen (GUE/GVN),<br />

président de la Commission <strong>du</strong> commerce international<br />

<strong>Les</strong> débats <strong>du</strong> <strong>colloque</strong> méritent d’être rapportés au sein <strong>du</strong> Parlement européen,<br />

mais aussi de la Commission <strong>du</strong> commerce international. En effet, il est important que<br />

les collègues parlementaires puissent entendre d’autres voix africaines afin de comprendre<br />

que nous avons tous des approches différentes. Et après que Francis Wurtz et d’autres<br />

intervenants aient apporté de nombreux éléments sur les accords de partenariat<br />

économique, je vais tout d’abord résumer l’idée globale et les points stratégiques majeurs<br />

de ce que nous appelons « la stratégie pour une Europe compétitive ».<br />

<strong>Les</strong> éléments clés de la stratégie sont représentés par la Commission européenne<br />

dans pratiquement toutes les négociations commerciales dans lesquelles elle est impliquée,<br />

à l’OMC comme dans les accords régionaux et bilatéraux. Le but est de montrer<br />

que ni l’approche basique ni l’attitude de la Commission n’ont obtenu un réel succès<br />

puisqu’elle n’a pas réussi à servir les intérêts des multitudes de travailleurs en Afrique<br />

comme en Europe. Pour les États membres, c’est la Commission européenne, mandatée<br />

par les conseillers européens, qui exerce son autorité dans le domaine de la politique<br />

commerciale extérieure. Bien que des réunions de coordination aient lieu entre les représentants<br />

des États membres (au sein <strong>du</strong> Comité 133 1 ), mon sentiment est que la Commission<br />

a les pleins pouvoirs concernant son action politique dans le commerce extérieur.<br />

Dans le cadre de la stratégie « Une Europe compétitive dans l’économie mondialisée<br />

», publiée en octobre 2006, la Commission a défini les priorités mondiales au regard<br />

des aspects <strong>du</strong> commerce extérieur. Ces priorités constituent la base de nombreuses<br />

autres communications et activités. L’idée clé est de promouvoir l’accès, pour les entreprises<br />

européennes, aux marchés étrangers, ce qui signifie une ré<strong>du</strong>ction des prix et des<br />

barrières non tarifaires dans la mesure <strong>du</strong> possible pour les exportations européennes,<br />

les investissements européens et les filiales étrangères des compagnies européennes.<br />

Cette stratégie a également pour but d’améliorer l’accès aux matières premières et<br />

aux sources d’énergie, l’ouverture des marchés publics et des services en général, et la<br />

protection des droits de propriété intellectuelle (brevets).<br />

L’autre description de ce qui se passe actuellement dans la politique commerciale<br />

globale et qui est très illustrative : la charrue est mise avant les bœufs ! Et en effet, à<br />

chaque fois qu’elle s’adresse au public, dans toutes ses publications, la Commission met<br />

à nouveau l’accent sur son engagement dans les négociations de l’Agenda de Doha pour<br />

le développement. Des accords bilatéraux et régionaux sont supposés être complémentaires<br />

aux règles régissant l’OMC. Mais dans ce cas, je ne vois pas la logique de cette insistance<br />

sur des accords multilatéraux relatifs à des sujets qui sont en réalité les plus<br />

1 Comité créé par le Traité instituant la Communauté européenne (article 133), chargé de donner un<br />

avis dans le domaine de la politique commerciale. Des Comités 133 spécialisés ont été mis en place<br />

dans un certain nombre de secteurs : services, textiles, etc.

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