Les actes complets du colloque - Fondation Gabriel Péri

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Afrique et Europe : néocolonialisme ou partenariat ?
tés de transport de la marchandise et à la concurrence du coton subventionné des
États-Unis.
Inégale répartition des investissements
Concernant les investissements agricoles, on peut remarquer de nombreuses inégalités.
Entre 1993 et 2003, le Tchad a reçu 190,49 milliards de FCFA de l’aide extérieure,
dont :
- 123,3 milliards de l’Union européenne concentrés dans les secteurs du transport
et des infrastructures routières, de l’hydraulique villageoise et l’appui au programme
de réformes macroéconomiques ;
- 58,12 milliards de FCFA de la Banque africaine de développement, soit 30,5 %
du volume global de l’aide ;
- 15,9 milliards de FCFA du Fonds international pour le développement agricole
(FIDA) (8,33 %) ;
- 14,584 milliards de FCFA de la Banque arabe pour le développement économique
en Afrique (BADEA) ;
- 12 milliards de FCFA de la coopération allemande GTZ/KFW ;
- 9,61 milliards de FCFA de la coopération taïwanaise ;
- 8,41 milliards de FCFA du fonds de l’OPEP ;
- 8,2 milliards de FCFA de la coopération suisse ;
- 8,1 milliards de FCFA de la coopération française ;
- 8 milliards de FCFA de la coopération libyenne.
La question essentielle est celle de l’utilisation et de la gestion de l’argent. Les fonds
se sont répartis de la manière suivante :
- 43,75 % des investissements agricoles financés par l’extérieur se sont concentrés
dans la région du lac (61,127 milliards de FCFA) ;
- 32,5 % dans la région de Batha, Biltine, Guéra, Salamat ;
- 7 % pour le Kanem ;
- 2,6 % pour la région de Borkou, dans la zone soudanaise ;
- 11,59 % pour des projets nationaux d’appui aux structures paysannes, à l’État,
de renforcement des capacités, etc.
Le tableau 1 et le graphique 1 page 172 montrent la distribution régionale des projets
de développement agricole.
À cette inégalité territoriale régionale s’ajoutent les inégalités que l’on peut qualifier
de sociales, plutôt que d’ethniques car elles ont une forte dimension politique.
L'inégalité sociale commence par la coordination, la désignation, le choix des hommes
et des femmes qui vont diriger les institutions, et donc les projets.
Premier constat de différenciation sociale, la quasi-absence de femme. Comme si,
au Tchad, aucune femme n’était en mesure d’assurer la coordination et la gestion des
projets de développement. Or, un grand nombre de Tchadiennes sont qualifiées dans
l’agriculture, notamment.