Les actes complets du colloque - Fondation Gabriel Péri

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Afrique et Europe : néocolonialisme ou partenariat ?
et donc dans les ressources en eau en général, s’accroît en raison des déséquilibres, de
la baisse ou des excès des ressources créant des situations de pénurie et dans d’autres
cases, des inondations.
Evidemment, l’augmentation des besoins liée aux populations et au développement
économique, va entraîner un certain nombre de conflits, entre amont et aval des cours
d’eau, notamment. Ceci demande une gestion efficace et équitable des ressources en eau.
Au Sénégal, la pluviométrie montre une péjoration climatique à partir de 1965,
malgré la difficulté d’estimer les réserves, avec une baisse du niveau des nappes dans la
zone ouest du Sénégal, notamment.
Sur le fleuve Sénégal, l’écoulement caractérisé par une saison haute et une saison
basse, connaît des valeurs extrêmes, entre 3 000 m 3 par seconde jusqu’à 9 m 3 au mois
de mai quand on est au plus bas de la saison sèche. De 500 m, le niveau glisse à 75 mm
vers le sud. Cela se répercute en premier lieu sur l’agriculture.
Les données mettent donc en évidence une baisse du niveau des nappes, du débit
des grands cours d’eau et une augmentation des coefficients de ruissellement. Cela peut
engendrer des problèmes de qualité, mais aussi de salinisation, de pollution des nappes,
provoquant des maladies, comme la fluorose dentaire ou osseuse, grands enjeux de
santé publique au Sénégal.
Cette baisse drastique de la ressource en eau peut entraîner des tensions et des
conflits d’usage qui sont liés à l’exploitation intensive des eaux tant superficielles que
souterraines. Une abondante littérature a été consacrée à la description de ce phénomène,
mais il y a aussi les conséquences économiques d’une exploitation intensive due
à l’agriculture et la multiplication des conflits entre agriculteurs et éleveurs.
La question qui se pose est ainsi de savoir si, dans une optique de planification, il
faut attribuer l’eau pour la production agricole afin de maintenir une activité économique,
ou bien faut-il préserver la ressource pour assurer aux générations futures un approvisionnement
en eau potable. C’est souvent la logique économique qui l’emporte
au détriment du développement durable. Ce conflit entre développement agricole et demande
humaine peut se doubler d’un conflit interne entre exploitants agricoles. Le niveau
de la nappe descend, et les sources se tarissant, les petites propriétés disparaissent
progressivement poussant les gens à l’exode.
Face à ces problèmes, comment réagir ? Les accords politiques nécessaires à la résolution
des problèmes transfrontaliers, organisent la plupart du temps le partage de la
ressource entre plusieurs Ètats. C’est toute la problématique des aquifères transfrontaliers
par exemple. Le plan de gestion peut également s’établir dans le cadre national. Actuellement
dans les solutions que nous préconisons pour l’alimentation en eau à partir
des ressources au Sénégal, figure la possibilité de réaliser des transferts d’eau. L’essentiel
des ressources en eau actuellement utilisées provient de la nappe profonde, la nappe
maëstrichtienne, si bien que toute la partie est du pays, à la différence du centre et de
l’Ouest où nous avons une péjoration extraordinaire tant en quantité qu’en pollution
de la nappe, est confortablement alimentée. La solution tendrait donc à effectuer des