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Les actes complets du colloque - Fondation Gabriel Péri

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La gestion de l’eau, un enjeu géopolitique<br />

Session 2 165<br />

Abdoulaye Faye<br />

Professeur à la Faculté des sciences de l’Université Cheikh Anta Diop<br />

L’augmentation de la population mondiale a des conséquences sur la gestion de la<br />

ressource en eau, particulièrement pour l’Afrique. La demande en eau va devenir de plus<br />

en plus importante, notamment pour l’agriculture, une activité qui en consomme en<br />

grande quantité. Depuis les années soixante-dix, la ressource en eau potable intéresse<br />

les Nations unies qui y ont consacré une décennie internationale conclue par la conférence<br />

internationale de Mar-El-Plata en 1977. La déclaration de New Dehli sur l’environnement<br />

et la santé, et la déclaration de Dublin sont également fondatrices sur ce<br />

plan car elles intro<strong>du</strong>isent la notion de gestion intérieure des ressources hydriques.<br />

Il existe bien d’autres documents, tels que les déclarations ministérielles sur la sécurité<br />

de l’eau, les rapports biennaux, etc. qui mettent en valeur des aspects bien connus<br />

de la problématique, mais peu s’attachent aux questions techniques liées au cycle de<br />

l’eau, des problèmes d’évaporation <strong>du</strong> réservoir que constituent les océans, de condensation,<br />

de stockage, des précipitations, <strong>du</strong> ruissellement, de l’écoulement, soit en surface,<br />

soit en profondeur. Ce cycle est global et concerne chaque espace de la planète.<br />

<strong>Les</strong> eaux douces représentent selon les estimations, 0,116 % <strong>du</strong> total des ressources<br />

en eau. Il est nécessaire de distinguer les flux naturellement entretenus par le cycle de<br />

l’eau, dits renouvelables, schématisés par le circuit « précipitation, évaporation et écoulement<br />

et retour à l’océan ». Ces flux expliquent les notions d’écoulement, de pluies efficaces,<br />

d’alimentation des cours d’eau, de ruissellement.<br />

La répartition des prélèvements dans les eaux souterraines et les eaux superficielles<br />

est une donnée importante : 62 % de l’eau potable viennent des eaux souterraines et<br />

38 % des eaux superficielles. <strong>Les</strong> in<strong>du</strong>stries prélèvent 41 % en eaux souterraines, 59 %<br />

dans les eaux superficielles. L’irrigation pour l’agriculture aurait besoin de prélever<br />

111 % dans les eaux superficielles, et 29 % en eaux souterraines. Pour rendre disponible<br />

la ressource, il faut également mobiliser de l’énergie.<br />

L’essentiel de l’exploitation de l’eau dans nos pays provient de systèmes aquifères relativement<br />

éten<strong>du</strong>s, comme celui <strong>du</strong> Sahara septentrional, les aquifères multicouches<br />

<strong>du</strong> bassin <strong>du</strong> Tchad, <strong>du</strong> bassin de Mourzouk, des bassins d’Asie et d’Australie. Au Sénégal,<br />

nous avons un bassin, avec une ressource en eau qui est soi-disant renouvelable,<br />

mais les études ont montré qu’elle diminuait.<br />

L’impact des changements de température peut être soit positif, soit négatif, tout dépend<br />

de la région où l’on se situe. Le continent africain se trouve par exemple dans des zones<br />

mitigées. Au Sénégal, l’impact concernera d’abord la recherche des nappes qui sera plus difficile.<br />

Au niveau des précipitations, selon les zones, l’impact sera positif ou négatif.<br />

La fiabilité des prédictions telles que les modèles les montrent actuellement, dépend<br />

de la région. Alors qu’en région polaire par exemple, la modification des réserves<br />

est quasi-certaine, celle des zones tropicales fortement liée à l’évolution des pluies, est<br />

plus incertaine. Quoi qu’il en soit la vulnérabilité des nappes, dans les eaux souterraines

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