Les actes complets du colloque - Fondation Gabriel Péri

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Afrique et Europe : néocolonialisme ou partenariat ?
le Mali, la Côte d’Ivoire, le Niger, le Sénégal et le Réseau des organisations paysannes
de producteurs africains (ROPPA). Dihyé Amoakon, secrétaire général de l’Association
nationale des organisations professionnels de Côte-d’Ivoire, Ibrahima Coulibaly,
Président de la coordination nationale des organisations paysannes du Mali et coordinateur
du ROPPA pour le Mali, et Dodo Boureima, secrétaire exécutif de l’Association
de la redynamisation d’élevage au Niger (par écrit) nous ont fait partager, lors du cinquième
séminaire, les luttes paysannes en Afrique de l’ouest, leur combat contre l’OMC
et l’agrobusiness, leur lutte pour la reconnaissance du concept de souveraineté alimentaire
dans les législations nationales, régionales et internationales. Ils nous ont expliqué
dans le détail l’espoir que représente pour le continent le réveil paysan africain.
Parler de ruralité, c’est certes parler d’agriculture, mais aussi d’emploi et de démographie.
En effet, quand on sait que la population rurale africaine augmente, que les
difficultés du secteur agricole s’aggravent, que les revenus diminuent, que le taux de chômage
chez les jeunes est très important, on comprend que cela soit la cause d’un exode
important vers les villes puis vers d’autres pays. Se pose alors la question de savoir comment
freiner ces migrations en favorisant le développement du secteur non agricole et
de pôles urbains secondaires. Mais aussi d’examiner comment des États eux-mêmes et
les organisations internationales peuvent intervenir mieux dans la définition des orientations
et stratégies pour améliorer les conditions de vie dans les campagnes africaines,
René Billaz, agronome et président d’agronomes et vétérinaires sans frontières, et Antoine
Raogo Sawadogo, président du Laboratoire citoyennetés, ancien président de la Commission
nationale de la décentralisation du Burkina Faso, ancien ministre de l’administration
territoriale et de la sécurité, à partir de leur expérience, ont montré que des actions
concrètes pouvaient être articulées sur cinq éléments stratégiques :
- la diminution de la vulnérabilité agricole,
- l’intensification et la modernisation de l’activité agricole,
- l’augmentation et la diversification des revenus ruraux,
- l’amélioration du désenclavement,
- le soutien aux organisations de producteurs et aux infrastructures collectives.
On ne pouvait pas terminer cette première série de séance au séminaire, sans aborder le
rôle de la France et de l’Union européenne face aux mondes ruraux africains. Ce fut Mme
Florence Lasbennes, chef du bureau des politiques de développement économique et agricole
à la DGCID (MAE) et Gaëlle Balineau, doctorante en économie du développement
au CERDI, ont abordé ces questions en montrant la part de responsabilité de la France
dans la situation des économies rurales africaines.
Quant à Mustapha Sadni Jallab, de la Commission économique pour l’Afrique des Nations
unies, il est intervenu sur « le continent africain dans les négociations commerciales internationales
et notamment les implications pour le secteur agricole ».
Ce séminaire se poursuivra en France sur les questions foncières, cruciales en Afrique,
les problématiques de l’agriculture et des réformes agraires en Afrique australe, notamment.
L’objectif est que la ruralité et la promotion de l’exploitation paysanne familiale soient
au cœur des politiques publiques tant en France, qu’en Europe et en Afrique. Car il y va de
l’avenir de l’humanité.