Les actes complets du colloque - Fondation Gabriel Péri

Session 1 - Troisième partie 105
- les intérêts nationaux qui s'estiment au-dessus du respect du droit international
– Kyoto ;
- le caractère inéquitable des systèmes commerciaux et financiers mondiaux ;
- le « passage en force » de la démocratie ;
- la violation du droit international – invasion de l'Irak ; et
- une nouvelle donne, très différente, pour l'Afrique et ses ressources.
Les progressistes doivent apporter une réponse plus nuancée et mieux adaptée à la
mondialisation, à la réforme des Nations-unies (et autres institutions multilatérales) ;
continuer à se mobiliser activement en faveur de la concrétisation des promesses des négociations
commerciales du sommet de Doha, malgré son échec ; œuvrer assidûment
pour que tous les pays africains atteignent au moins les Objectifs du millénaire pour le
développement et identifier des moyens de restructurer l'exercice mondial du pouvoir.
L'Afrique ne doit pas accepter l'hégémonie de la mondialisation à l'ère du néo-colonialisme.
Elle doit énoncer un nouveau paradigme économique qui tienne compte du
mode de gouvernement démocratique et d'un marché équitable, un paradigme qui ne
s'arrête pas à l'anti-mondialisme, mais relève le défi du sous-développement, de la restructuration
de la répartition mondiale du travail, de la répartition de plus en plus
inégale de la richesse et de la pauvreté mondiales, du pouvoir grandissant des multinationales
et des implications d'un gouvernement et d'une gestion progressistes.
Si nous voulons sérieusement redéfinir une politique progressiste, nous devons commencer
par combattre les inégalités, la pauvreté et le sous-développement. Nous devons
reconnaître, comme l'a dit le président Thabo Mbeki que « la pauvreté mondiale constitue
le défaut structurel le plus grave et le plus dangereux de la mondialisation de la société
économique contemporaine, et le défi le plus important. Logiquement, ceci signifie que la
correction de ce défaut doit être au cœur de la politique, de la philosophie et des programmes
de la pensée progressiste. »
La Commission pour l'Afrique a établi un lien de causalité direct entre la mondialisation
et la pauvreté : « pour des milliards d'hommes et de femmes, la croissance et la
mondialisation sont synonymes de normes plus élevées, mais il ne s'agit pas d'une prospérité
partagée par tout le monde. En Afrique, des millions d'êtres humains vivent quotidiennement
dans des conditions de pauvreté et de misère abjectes… À l'avenir, les générations futures
regarderont en arrière et se demanderont comment notre monde a pu être au courant
de cette situation et ne rien faire. »
Notre souci d'éradiquer la pauvreté nous inspire le postulat simple suivant : la
suppression des inégalités est bénéfique pour toutes les sociétés. Nous proposons une
politique de progrès et de justice sociale qui s'engage formellement à réduire les inégalités
– un processus délibéré de retour à des situations de justice sociale et d'égalité.
Postulat et proposition qui prennent en compte la réalité des inégalités du monde et
la reconnaissance de la nécessité du changement et prévoient la redistribution des ressources
pour remédier aux inégalités induites par le marché, et le fait que l'évolution
vers une plus grande égalité exige l'engagement et les ressources des institutions et des
organisations.