Les actes complets du colloque - Fondation Gabriel Péri

Session 1 - Troisième partie 103
veloppement régional et national. Dans cette période de transition, tel Janus, nous devons
regarder simultanément le passé et l'avenir avant de définir et de poursuivre avec
détermination la réalisation d'une politique mondiale progressiste.
La reconnaissance du passé colonialiste et néo-colonialiste est la première étape incontournable
d'un agenda de mondialisation progressiste de l'Afrique qui doit tout
embrasser, puiser son inspiration dans la richesse et la diversité de l'histoire et des cultures
africaines et reconnaître l'Afrique comme berceau de l'humanité, tout en fournissant
un cadre qui permette à l'Afrique moderne de se positionner en partenaire majeur
dans un monde où le conflit, la cupidité, l'unilatéralisme, la dictature, l'inégalité, la
violation des droits et des libertés et la discrimination laissent la place à la coopération,
au partage, au multilatéralisme, à la démocratie et à la bonne gouvernance, à l'égalité
et à la justice sociale, au respect des droits fondamentaux et à la création de sociétés prospères,
exemptes de discrimination sexuelle ou raciale. Car une politique africaine et
mondiale touche tous les domaines de l'activité humaine : politique, économique, sociale,
technologique, environnementale et culturelle.
La concrétisation de cet agenda dépend en premier lieu et en grande partie de notre
capacité à réagir de manière décisive aux importants défis qu'affrontent notre continent
et le Sud en général :
- la pauvreté et le sous-développement ;
- la consolidation de la démocratie, des principes de bonne gouvernance, de responsabilité
et de transparence ;
- l'exclusion, l'injustice et les inégalités sociales ;
- le non-respect des droits fondamentaux, notamment la non-reconnaissance des
droits des femmes et des enfants ;
- la prévention et la résolution des conflits ;
- la reconquête de nos ressources naturelles ;
- le développement socio-économique et l'intégration régionale et continentale ;
- la poursuite de la marginalisation de grands pans de l'économie et de la société
africaine ; les effets négatifs de la mondialisation.
C'est dans cette optique que ce projet de redéfinition d'une politique progressiste
fera date dans l'histoire. Mais sa réalisation exige une volonté et un engagement politiques
de tous les secteurs de la société africaine : femmes, jeunes, handicapés, intellectuels,
ouvriers, agriculteurs, la communauté commerciale et les ONG. Cette approche
doit aussi se focaliser sur la question de l'identité et de la citoyenneté africaines et l'identité
et la citoyenneté mondiales.
Un agenda progressiste global requiert :
1 la compréhension de la nécessité d'éradiquer la pauvreté, y compris la précarité
liée au sexe ; la prise en compte de l'écart qui se creuse de plus en plus entre les
pauvres et les riches et l'éradication des formes multiples d'inégalité ;
2 la lutte contre le sous-développement et les inégalités de développement d'une
nation ou d'une région à l'autre ;