Différentes stratégies pour survivre à la sécheresse - Ulmer
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<strong>Différentes</strong> <strong>stratégies</strong><br />
<strong>pour</strong> <strong>survivre</strong><br />
<strong>à</strong> <strong>la</strong> <strong>sécheresse</strong><br />
Les p<strong>la</strong>ntes au fil de l’évolution ont adopté de nombreuses <strong>stratégies</strong> <strong>pour</strong> résister <strong>à</strong> des périodes de<br />
<strong>sécheresse</strong>s soit saisonnières soit chroniques.<br />
Parmi les <strong>stratégies</strong> mises en œuvre, certains végétaux évitent le problème, d’autres font face.<br />
Pour contourner le problème, autrement dit <strong>la</strong> période de <strong>sécheresse</strong>, <strong>la</strong> graine chez beaucoup<br />
d’espèces est l’organe de résistance par excellence. Elle peut attendre plusieurs années, voire plusieurs<br />
décennies, des conditions favorables <strong>à</strong> sa germination. C’est <strong>la</strong> solution adoptée par les p<strong>la</strong>ntes<br />
<strong>à</strong> vie courte de milieux désertiques qui sont <strong>à</strong> l’origine des floraisons épisodiques et massives suite<br />
<strong>à</strong> une période de pluie. Ces espèces (annuelles), que l’on appelle éphémérophytes, font leur cycle<br />
complet, de <strong>la</strong> graine <strong>à</strong> <strong>la</strong> graine, en moins de 4 semaines.<br />
Une autre façon d’éviter le manque d’eau se trouve chez les espèces caduques, qui perdent leurs<br />
feuilles en saisons sèches, voire tiges et feuilles <strong>à</strong> <strong>la</strong> fois chez beaucoup de p<strong>la</strong>ntes <strong>à</strong> caudex. C’est<br />
une adaptation <strong>à</strong> des manques d’eau saisonniers, souvent annuels et un mode de résistance que l’on<br />
retrouve chez <strong>la</strong> majorité des p<strong>la</strong>ntes de ce guide que ce soit avec les p<strong>la</strong>ntes pachycaules ou les<br />
p<strong>la</strong>ntes <strong>à</strong> caudex. Dans <strong>la</strong> nature, ces dernières disparaissent alors le plus souvent sous terre (p<strong>la</strong>ntes<br />
géophytes) réduites <strong>à</strong> leur organe de stockage, le caudex. En perdant leurs feuilles, les p<strong>la</strong>ntes perdent<br />
en même temps leur capacité de photosynthèse et entrent dans un repos profond. Cette absence de<br />
photosynthèse est cependant <strong>à</strong> re<strong>la</strong>tiviser chez les p<strong>la</strong>ntes qui conservent une tige plus ou moins<br />
lignifiée avec des tissus verts sous une écorce<br />
translucide. Les cas sont nombreux chez les<br />
p<strong>la</strong>ntes pachycaules (tylecodon, Pachycormus<br />
discolor, Cyphostemma, Sesamothamnus,<br />
Bursera...) et <strong>la</strong>issent entrevoir une activité<br />
de photosynthèse qui peut perdurer au ralenti<br />
même en absence de feuilles.<br />
L’autre grande stratégie permettant <strong>à</strong> certaines<br />
p<strong>la</strong>ntes « d’affronter » plus directement le problème<br />
(certains botanistes parlent de p<strong>la</strong>ntes<br />
arido-actives par opposition aux p<strong>la</strong>ntes aridopassives<br />
précédentes), c’est le développement<br />
de tissus succulents dans <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte <strong>pour</strong> le stockage<br />
de l’eau. Avec comme résultat, des organes<br />
de réserve épais, dodus, joufflus, ou en barriques.<br />
La succulence permet <strong>à</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte de conserver<br />
une activité plus continue, parfois fortement<br />
ralentie en période de disette, mais<br />
jamais autant profondément « endormie »<br />
que dans les cas précédents. Cette adaptation<br />
correspond plus <strong>à</strong> des conditions arides avec<br />
des manques d’eau chroniques : pluviométrie<br />
i Ipomoea sp. (parc Kruger), caudex rétracté <strong>à</strong> <strong>la</strong> fin<br />
de <strong>la</strong> saison sèche.<br />
12<br />
réduite, vent asséchant, accentué par un sol<br />
drainant, retenant peu l’eau par exemple. Les<br />
p<strong>la</strong>ntes succulentes vivent donc des périodes<br />
i Tylecodon reticu<strong>la</strong>tus<br />
Stratégies <strong>pour</strong> <strong>survivre</strong> <strong>à</strong> <strong>la</strong> <strong>sécheresse</strong><br />
où elles font le plein d’eau, entrecoupées de périodes ou elles puisent dans leurs réserves. La transition<br />
entre période de végétation active et ralentie se fait plus en douceur.<br />
La succulence concerne les feuilles, les racines, le caudex et les tiges.<br />
Agave, Aloes, Lithops, Haworthia font partie des p<strong>la</strong>ntes <strong>à</strong> feuilles succulentes, une succulence <strong>la</strong>rgement<br />
adoptée par de nombreuses p<strong>la</strong>ntes. La grande famille des cactus représente l’autre facette<br />
incontournable des p<strong>la</strong>ntes <strong>à</strong> tiges succulentes qui ont perdu leurs feuilles et dont <strong>la</strong> photosynthèse<br />
s’effectue par <strong>la</strong> tige, une sorte d’organe <strong>à</strong> tout faire. Les euphorbes, que l’on dit cactoïdes ou cactiformes<br />
(Euphorbia obesa, Euphorbia meloformis), et les Stapéliées (Stapelia, Orbea, Huernia) ont<br />
aussi adopté des tiges succulentes dé<strong>pour</strong>vues de feuilles. Les baobabs, Pachypodium, Chorisia,<br />
ont un tronc succulent non vert et des feuilles non grasses, représentatifs des p<strong>la</strong>ntes pachycaules.<br />
Dioscorea, Kedrostis, Fockea ont des racines ou un caudex succulent.<br />
Il est <strong>à</strong> remarquer que beaucoup de p<strong>la</strong>ntes pachycaules <strong>à</strong> feuilles succulentes sont en plus<br />
caduques (Tylecodon, Othonna, Sedum oxypetalum, Cyphostemma) et cumulent ainsi les réponses<br />
<strong>à</strong> <strong>la</strong> <strong>sécheresse</strong>. Elles ont en quelque sorte une double succulence, pérenne dans <strong>la</strong> tige et <strong>à</strong> courte<br />
vie dans les feuilles.<br />
Les p<strong>la</strong>ntes utilisent d’autres « tactiques » qui peuvent ou non s’ajouter aux précédentes. Elles se<br />
situent au niveau de <strong>la</strong> feuille par une réduction de sa surface, jusqu’<strong>à</strong> leur disparition totale (Cactées,<br />
quelques euphorbes, Stapelia), une cuticule épaisse, <strong>la</strong> présence de poils, le nombre de stomates<br />
réduits (ouvertures, faces inférieures de <strong>la</strong> feuille <strong>pour</strong> les échanges gazeux, respiration et photosynthèse),<br />
qui tous ont <strong>pour</strong> objet de réduire <strong>la</strong> transpiration.<br />
La photosynthèse en CAM (Crassu<strong>la</strong>cean Acid Metabolism) est un type de photosynthèse adoptée par <strong>la</strong><br />
majorité des p<strong>la</strong>ntes succulentes et quelques non-succulentes. Elle permet de limiter les pertes en eau de<br />
<strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte par <strong>la</strong> fermeture de ses stomates le jour et leur ouverture <strong>la</strong> nuit, soit l’inverse de <strong>la</strong> « normale ».<br />
13
Variations<br />
sur le caudex et<br />
pouvoirs de séductions<br />
Toutes les variantes existent chez les caudex et pachycaules.<br />
La taille est très variable. Les plus petits font 1 ou 2 cm de diamètre chez beaucoup de Peperomia <strong>à</strong> caudex<br />
par exemple, quelques cm aussi <strong>pour</strong> Ceropegia linearis ssp. woodii. Avonia quinaria comme Sarcocaulon<br />
peniculina restent compacts de toute part, caudex et feuilles. Chamaegigas intrepidus, une p<strong>la</strong>nte de Namibie<br />
possède un minuscule caudex de 1 mm de diamètre. La p<strong>la</strong>nte renaît <strong>à</strong> <strong>la</strong> faveur de pluies et <strong>à</strong> <strong>la</strong> formation<br />
de f<strong>la</strong>ques temporaires. Son nom d’espèce, intrepidus (intrépide), décrit ses capacités <strong>à</strong> <strong>survivre</strong> aux alternances<br />
brutales d’eau et d’aridité extrême. L’avantage de ces caudex miniatures est incontestable <strong>pour</strong> les<br />
amateurs ne possédant pas un espace de culture important.<br />
À l’opposé, les géants de plusieurs mètres de<br />
diamètre se rencontrent avant tout dans <strong>la</strong><br />
nature et <strong>pour</strong> des p<strong>la</strong>ntes fort âgées ; c’est<br />
le cas de Dioscorea elephantipes, Calibanus<br />
hookerii, Pyrenacantha. En culture impossible<br />
d’atteindre de tels records mais on observe<br />
de temps en temps dans les collections des<br />
p<strong>la</strong>ntes vénérables qui surprennent par leur<br />
taille. Ce sont toujours des p<strong>la</strong>ntes cultivées en<br />
pleine terre qui permettent un développement<br />
important.<br />
Du côté des p<strong>la</strong>ntes pachycaules, le record<br />
va bien sûr au baobab, dont les 8 espèces ont<br />
toutes une stature imposante. Le record <strong>à</strong><br />
battre est en Afrique du Sud, où le baobab de<br />
Sagole (Adansonia digitata) est mesuré <strong>à</strong> 38 m<br />
de circonférence.<br />
En général, les p<strong>la</strong>ntes <strong>à</strong> caudex ont celui-ci<br />
situé sous terre, juste sous <strong>la</strong> surface ou un<br />
peu plus profondément enterré. Stephania,<br />
Dioscorea elephantipes, Momordica rostrata, Cephalopentandra ecirrhosa,<br />
Fockea, Beaucarnea recurvata, Calibanus hookerii, Pyrenacantha malvifolia,<br />
Adenia spinosa, pechuelii, etc., ont le leur qui se partage<br />
entre partie souterraine et aérienne. Une exception remarquable<br />
se rencontre dans les arbres chez les p<strong>la</strong>ntes épiphytes <strong>à</strong><br />
caudex myrmécophiles (Myrmecodia sp., Hydnophytum<br />
sp. et compagnie).<br />
Les caudex ont une forme qui tourne autour de<br />
<strong>la</strong> sphère ou du cône. Ils ont souvent un profil de<br />
navet ap<strong>la</strong>ti, globuleux ou allongé. La partie<br />
souterraine reste un mystère tant que <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte<br />
n’est pas déterrée <strong>pour</strong> constater un peu déçu<br />
que le globe presque parfait d’Ipomoea bolusiana ne<br />
i Adansonia rubrostipa, une des 6 espèces de baobabs<br />
endémiques de Madagascar.<br />
14<br />
o Peperomia andina<br />
se <strong>pour</strong>suit pas sous terre en parfaite symétrie<br />
mais se termine en pointe. À l’inverse,<br />
Dioscorea mexicana déterré révèle un caudex<br />
en forme de « soucoupe vo<strong>la</strong>nte ».<br />
En culture, les p<strong>la</strong>ntes poussent de façon<br />
plus régulière que dans <strong>la</strong> nature. Un sol pierreux,<br />
les aléas climatiques, les herbivores<br />
les sculptent littéralement et les rendent en<br />
quelque sorte uniques.<br />
L’écorce participe <strong>à</strong> l’attraction de ces<br />
p<strong>la</strong>ntes. Elle est lisse comme une peau de<br />
bébé chez les Adenium, rugueuse, fissurée, ou<br />
liégeuse et profonde chez Dioscorea elephantipes<br />
ou Matelea cyclophyl<strong>la</strong>, exfoliée chez<br />
Cyphostemma ou Commiphora, <strong>à</strong> motif vert<br />
chez Fouquieria purpusii ou Pseudobombax<br />
ellipticum, portant des épines trapues chez<br />
Ceiba, ou fines et longues chez Pachypodium<br />
<strong>la</strong>merei...<br />
Chez les feuilles aussi, <strong>la</strong> variété est grande<br />
et l’attrait incontestable. Certaines p<strong>la</strong>ntes<br />
sont choisies aussi <strong>pour</strong> leurs feuilles. On<br />
préfère un Gerrardantus lobatus <strong>à</strong> feuilles<br />
argentées, Adenia epigea ‘Red Leaf’ <strong>pour</strong> ses<br />
feuilles <strong>pour</strong>pres, ou <strong>la</strong> forme <strong>à</strong> nervures rouge<br />
d’Adenia goetzi. Dans un semis d’Euphorbia<br />
francoisii, <strong>la</strong> variété des coloris des feuilles<br />
d’une p<strong>la</strong>nte <strong>à</strong> l’autre est surprenante. Les<br />
feuilles panachées issues de sélections horticoles<br />
sont rares car hormis récemment chez<br />
les Adenium, les p<strong>la</strong>ntes <strong>à</strong> caudex font rarement<br />
l’objet de sélections poussées. Pour finir,<br />
les feuilles peuvent varier aussi avec l’âge de<br />
<strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte. Begonia dregei, Cephalopentendra<br />
eccirhosa, Pseudobombax ellipticum et bien<br />
d’autres ont des feuilles juvéniles totalement<br />
différentes de celles adultes.<br />
La multitude de familles végétales touchées<br />
par <strong>la</strong> succulence de type caudex assure une<br />
variété florale remarquable. Les fleurs, c’est<br />
un peu <strong>la</strong> récompense attendue. Si certaines<br />
floraisons sont garanties et se manifestent<br />
rapidement (Adenium obesum, Uncarina<br />
roeoesliana, Pe<strong>la</strong>rgonium, Pachypodium<br />
brevicaule, Talinum), d’autres se font plus<br />
attendre (Pachypodium <strong>la</strong>merei, Adenium<br />
socotranum), et certaines sont impossibles<br />
en culture (baobab).<br />
Enfin, les fruits participent parfois <strong>à</strong> l’attrait<br />
des p<strong>la</strong>ntes comme les guir<strong>la</strong>ndes de courges<br />
des Kedrostis africana grosses comme des<br />
groseilles ou avec les gros fruits épineux des<br />
Uncarina.<br />
Types et silhouettes de caudex et pachycaules<br />
i Adenium arabicum<br />
(écorce)<br />
i Cyphostemma <strong>la</strong>za var.<br />
parvifolia (écorce)<br />
i Ceiba insignis (écorce)<br />
i Begonia dregei (feuilles)<br />
i Pe<strong>la</strong>rgonium bowkeri (fleur)<br />
i Adenium obesum (fleur)<br />
i Kedrostis africana (fruit)<br />
i Dioscorea elephantipes<br />
(écorce)<br />
i Pseudobombax ellipticum<br />
(écorce)<br />
i Pachypodium <strong>la</strong>merei<br />
(écorce)<br />
i Gerrardanthus<br />
lobatus (feuille)<br />
i Talinum caffrum (fleur)<br />
i Uncarina roeoesliana (fruit)<br />
15
Ibervillea sonorae<br />
Ibervillée de Sonora<br />
Cucurbitaceae<br />
Genre de <strong>la</strong> famille des courges de 7 <strong>à</strong> 9 espèces originaire du<br />
Mexique et Sud des USA. Trois, quatre espèces ont un caudex plus<br />
ou moins globu<strong>la</strong>ire.<br />
J Distribution : Mexique, Sud-Ouest des USA.<br />
Description<br />
P<strong>la</strong>nte <strong>à</strong> caudex semi-enterré de forme al<strong>la</strong>nt<br />
de conique <strong>à</strong> rond et ap<strong>la</strong>ti, pouvant atteindre<br />
50-60 cm de diamètre et exceptionnellement<br />
jusqu’<strong>à</strong> 90 cm <strong>pour</strong> les très vieux exemp<strong>la</strong>ires.<br />
Les tiges annuelles font 2-3 m de long et portent<br />
des feuilles lobées. Les fleurs jaunes <strong>à</strong> pétales<br />
pubescents sont groupées chez les mâles et<br />
solitaires chez les femelles. Fruit rouge d’environ<br />
3-4 cm. Le genre est dioïque.<br />
Culture<br />
Ibervillea sonorae est une p<strong>la</strong>nte <strong>à</strong> repos hivernal<br />
qui redémarre dans son pays <strong>à</strong> <strong>la</strong> suite de pluies<br />
estivales. Cette espèce se réveille tard en saison,<br />
vers juin, voire juillet (beaucoup plus tard qu’Ibervillea<br />
tenuissecta). Une période chaude et sèche<br />
avant son redémarrage est favorable <strong>à</strong> un bon<br />
réveil, ce qui est facile <strong>à</strong> réaliser en serre au printemps.<br />
Arroser légèrement dès les premiers signes<br />
de départ de nouvelles pousses, puis régulièrement<br />
durant toute <strong>la</strong> période de croissance. Un arrêt trop<br />
long entre deux arrosages peut parfois faire rentrer<br />
<strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte en repos prématuré (jaunissement des<br />
feuilles), mais elle reprendra aussitôt de nouveaux<br />
apports d’eau. Ralentir puis cesser les arrosages en<br />
automne et hiverner au sec.<br />
148<br />
Divers<br />
Les racines sont utilisées traditionnellement<br />
par les Mexicains <strong>pour</strong> traiter le diabète.<br />
Rabattre les tiges en période de repos. C’est une<br />
espèce <strong>à</strong> croissance lente et il faut parfois attendre<br />
10 ans <strong>à</strong> partir du semis <strong>pour</strong> avoir les premières<br />
floraisons.<br />
J T° minimum = rusticité : 5 °C par sécurité, a<br />
déj<strong>à</strong> résisté ponctuellement - 3 °C.<br />
J Multiplication : Semis au printemps <strong>à</strong> 22-30 °C.<br />
Bouturage de tiges possibles, mais il y a une<br />
incertitude quant <strong>à</strong> <strong>la</strong> forme du caudex qui se<br />
formera.<br />
J Problèmes phytosanitaires : Risque<br />
de <strong>pour</strong>riture du caudex en<br />
hivernation trop froide et<br />
humide.<br />
Ibervillea<br />
149
Ipomoea<br />
Convolvu<strong>la</strong>ceae<br />
Avec environ 700 espèces, le genre Ipomoea est le plus important de <strong>la</strong><br />
famille des liserons, belle-de-jour et compagnie. Bien que <strong>la</strong> majorité des<br />
espèces soient <strong>à</strong> tiges volubiles, il existe quelques ipomées arbustives. Ce sont<br />
des p<strong>la</strong>ntes de zones tropicales et subtropicales, dont un certain nombre a<br />
des racines tubéreuses comme <strong>la</strong> patate douce (I. batatas) ou de véritables<br />
caudex succulents <strong>pour</strong> les espèces de climat sec (I. bolusiana).<br />
Ipomoea<br />
bolusiana<br />
Ipomée de Bolus<br />
J Synonymes : Souvent nommé par erreur<br />
Ipomoea holubii ou Turbina holubii. La vraie Ipomoea<br />
holubii s’en distingue aisément par ses feuilles<br />
cordiformes.<br />
J Distribution : Sud de l’Afrique, Madagascar.<br />
Description<br />
Le caudex globu<strong>la</strong>ire d’I. bolusiana peut dépasser<br />
<strong>pour</strong> les plus gros les 22 cm de diamètre. Il<br />
est enterré dans <strong>la</strong> nature et surélevé au-dessus<br />
du sol en culture. Les tiges sont fines et érigées,<br />
parfois rampantes et caduques en saison sèche.<br />
Les feuilles sont linaires, simples ou lobées, le<br />
limbe plié en V au niveau de <strong>la</strong> nervure centrale.<br />
Les fleurs roses autour de 6 cm de diamètre<br />
apparaissent sporadiquement du printemps <strong>à</strong><br />
l’automne avec un pic, 1 mois après le réveil de<br />
<strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte en culture.<br />
Culture<br />
La floraison de cette ipomée n’est pas garantie<br />
d’avance, mais il suffit simplement de bien <strong>la</strong><br />
nourrir par des apports d’engrais <strong>pour</strong> voir le résultat<br />
152<br />
l’année suivante. Le spectacle de ses<br />
trompettes roses sur un globe presque<br />
parfait est une belle récompense. Exposer<br />
le caudex <strong>à</strong> mi-ombre et les tiges<br />
de mi-ombre <strong>à</strong> plein soleil. Arroser<br />
c<strong>la</strong>ssiquement en période de végétation<br />
sans craindre les risques de <strong>pour</strong>riture<br />
par excès d’eau avec un sol drainé.<br />
Suspendre les apports d’eau en hiver<br />
quand les tiges se dessèchent, ce qui<br />
survient avec des températures basses.<br />
Hiverner autour de 10-15 °C. Cette ipomée<br />
est autostérile et nécessite <strong>pour</strong> avoir des<br />
graines deux p<strong>la</strong>ntes et une pollinisation <strong>à</strong><br />
<strong>la</strong> main <strong>pour</strong> plus de sûreté, bien que ses fleurs<br />
soient facilement fréquentées par les abeilles.<br />
Conserver le pollen au réfrigérateur si les floraisons<br />
ne sont pas synchrones.<br />
J T° minimum = rusticité : Résiste <strong>à</strong><br />
- 1 °C, peut-être un peu moins.<br />
J Multiplication : Semis au printemps.<br />
Il faut plusieurs années de culture<br />
<strong>pour</strong> obtenir un caudex bien formé.<br />
J Problèmes phytosanitaires :<br />
Acariens.<br />
Ipomoea
Ipomoea cairica<br />
Ipomée du Caire<br />
J Nom vernacu<strong>la</strong>ire : Liane de sept<br />
ans (île de <strong>la</strong> Réunion).<br />
J Distribution : Origine naturelle incertaine,<br />
peut-être régions tropicales d’Afrique et<br />
d’Asie. I. cairica s’est naturalisée dans plusieurs<br />
régions <strong>à</strong> climat tropical et méditerranéen<br />
comme en Amérique du Sud et du Nord, Japon,<br />
Australie, Nouvelle-Calédonie, Polynésie française.<br />
Elle est considérée par endroits comme<br />
envahissante.<br />
Description<br />
I. cairica est <strong>à</strong> tiges grimpantes, annuelles ou<br />
vivaces en climat non gélif pouvant atteindre<br />
2 <strong>à</strong> 4 m et recouvrir une bonne surface du support<br />
qui l’accueille. En culture en pot, les tiges<br />
peuvent rester rampantes et ne pas dépasser<br />
pas 1 m. Feuilles palmées en 3, 5 ou 7 lobes<br />
plus ou moins <strong>la</strong>rges selon les p<strong>la</strong>ntes. Les fleurs<br />
sont grandes, 9/10 cm de diamètre, éphémères<br />
et de couleurs variées, rose pâle, li<strong>la</strong>s, vio<strong>la</strong>cée.<br />
Le caudex souterrain est une racine tubérisée en<br />
forme de gros navet.<br />
Culture<br />
Il y a deux façons de cultiver cette ipomée, soit<br />
en p<strong>la</strong>nte de jardin, soit <strong>pour</strong> son caudex. Quand<br />
elle est cultivée <strong>pour</strong> son caudex, celui-ci est<br />
exposé de moitié ou trois-quarts au-dessus du<br />
sol. Il faut le protéger du soleil fort tant que les<br />
tiges ne forment pas un ombrage. L’exposition<br />
sera ensuite de mi-ombre <strong>à</strong> plein soleil. Même<br />
si l’ipomée du Caire est résistante au manque<br />
d’eau, le fait de <strong>la</strong> cultiver comme une vraie succulente<br />
<strong>la</strong> prive très souvent de floraison. Les<br />
boutons ne se forment pas ou avortent sous<br />
<strong>la</strong> contrainte des restrictions.<br />
154<br />
Convolvu<strong>la</strong>ceae<br />
Dès que <strong>la</strong> végétation démarre au printemps,<br />
arroser régulièrement et abondamment en augmentant<br />
les doses avec le volume de feuil<strong>la</strong>ge<br />
produit. Faire des apports d’engrais plus importants<br />
si elle est cultivée <strong>à</strong> l’étroit et en sol pauvre.<br />
En France, les fleurs se succèdent de juin-juillet<br />
<strong>à</strong> septembre-octobre. L‘hivernation se fait au sec<br />
total ou partiel. Elle peut être aussi cultivée en<br />
pleine terre au jardin en été et en région chaude,<br />
un peu comme une p<strong>la</strong>nte bulbeuse estivale.<br />
C’est un bon moyen de faire grossir le caudex<br />
rapidement.<br />
J T° minimum = rusticité : Supporte quelques<br />
degrés sous 0 sur de courtes périodes.<br />
J Multiplication : Semis au printemps.<br />
Boutures de tiges et marcottages possibles, mais<br />
avec ces méthodes de reproduction végétatives,<br />
il est possible que le caudex qui se reformera ne soit<br />
pas « conforme ».<br />
Divers<br />
I. cairica est utilisé en médecine popu<strong>la</strong>ire<br />
au Brésil contre les rhumatismes et les<br />
inf<strong>la</strong>mmations.<br />
Ipomoea<br />
155