12.07.2013 Views

dimanche 4 août

dimanche 4 août

dimanche 4 août

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

MJIIIIII DIMANCHE-ILLUSlKli UIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII iiiiimiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiitiiiiimiiiii 12 iiuimimiiniiiiiiiiiii itiiiiiiiiiiiini IIIUIIIIIIIMIIIIIIIIIIIIIIIIIIMIIIIIIMIIIHII LE 4 AOUT 1929 ""mil<br />

CHOC<br />

LA SEMAINE COMIQUE<br />

ESPRIT D'OBSERVATION<br />

— Dis, maman, les petites orphelines<br />

malgaches portent donc des pantalons comme<br />

les messieurs?<br />

— Pourquoi cette question saugrenue?<br />

— Parce que, hier, à la quête de l'œuvre,<br />

papa a mis un bouton de culotte !<br />

(Dessin inédit de CH. DE BUSSY.)<br />

LA BONNE SURPRISE<br />

— Un mot cependant, jeune homme; je<br />

ne veux pas que ma fille souffre d'être séparée<br />

de nous...C'est nous qui nous sacrifierons...<br />

nous irons tous habiter avec vous!...<br />

'(Dessin inédit de MAT.)<br />

L<br />

K contremaître, rouge d'indignation, entra<br />

dans le bureau de M. Fouquereau, qui<br />

était négociant en vins à Bercy.<br />

— Patron, c'est encore Sansonnet que j'ai<br />

chipé en train de piquer un fût... Faut croire<br />

que l'aramon ne lui suffit plus ; grâce à lui, il<br />

y a au moins vingt litres de Pommard qui<br />

ont coulé dans la cave... Ça ne peut pas durer<br />

comme ça.<br />

M. Fouquereau était un homme heureux<br />

et bien portant qui avait renoncé à se faire<br />

dé la bile pour des fichaises ; il calma son<br />

employé :<br />

— Allons, Cassemiçhe ! ne vous en faites<br />

pâs... Nous allons régler cette affaire-là tout<br />

de suite... Où est-il, votre Sansonnet ?<br />

— Il attend devant la porte... il est dans<br />

un bel état...<br />

— Envoyez-le-moi.<br />

Sansonnet fit une entrée modeste. Il porta<br />

son index levé à la hauteur de ses cheveux :<br />

sans doute, voulait-il montrer que, s'il avait<br />

une casquette, il l'ôterait poliment, mais, n'en<br />

ayant pas, il saluait à sa façon.<br />

— Bien le bonjour...<br />

Il baissait vers le sol la plus belle figure<br />

de pochard qu'on pût imaginer : non pas<br />

l'alcoolique méchant, mais le poivrot beat,<br />

lumineux, heureux de vivre, qui connaît son<br />

Vice et n'arrive pas à en avoir honte.<br />

VINGT fois Fouquereau avait essayé de se<br />

mettre en colère quand on lui rapportait les<br />

méfaits de ce ravageur, mais vingt fois il<br />

n'avait pu dominer le fou rire qui s'emparait<br />

L'ART D'ÊTRE ÉCONOME<br />

' Madame. — Je vous ai fait venir pour un<br />

petit travail : vous prendrez ma vieille robe<br />

noire et vous en retaillerez une dedans pour<br />

mon mari...<br />

La couturière. — Madame se moque,<br />

monsieur veut porter une robe?<br />

Madame. — Parfaitement, il est avocat!<br />

(Dessin il Mit d'ARSÈNE BBIVOT.)<br />

LES GRANDS REMÈDES | \<br />

— Plus d'un kilomètre de gaz ce mois-ci !... et il va encore augmenter... ça<br />

va bien...<br />

Désormais, nous mangerons notre viande crue.,<br />

et nous avalerons ensuite un peu d'étoupe enflammée pour la faire cuire I<br />

(Dessin inédit de L. KERN.)<br />

de lui dès qu'il apercevait la trogne allumée<br />

de Sansonnet.<br />

Certainement, il lui lavait la tête, il le<br />

méhaçait de déposer mie plainte, de le faire<br />

ficher en prison comme un voleur qu'il était ;<br />

mais les scènes dérivaient brusquement, parce<br />

que Sansonnet opposait des arguments inattendus<br />

:<br />

— Je pique les fûts, je ne dis pas non,<br />

mais c'est pas pour voler, c'est pour boire.<br />

Allez donc reprocher à un homme qui se promène<br />

toute la journée parmi des tonneaux<br />

pleins, de boire, quand il a soif, un petit coup<br />

qui, selon lui, ne pouvait faire de tort à per-<br />

L aimait le vin pour le vin, ne faisant<br />

I aucune différence entre les gros vins de coupage<br />

et les fins bordeaux délicats ; il buvait<br />

indifféremment du beaujolais ou " du chinon,<br />

du vin de Béziers ou du vin de Beaune ;<br />

sa tasse était merveilleusement patinée,<br />

tous les rubis des vendanges de France<br />

avaient laissé sur le métal un reflet doré ;<br />

peu importe que le jus du raisin qu'il allait<br />

boire, eut mûri sur un coteau bourguignon ou<br />

coulé d'une humble grappe languedocienne;<br />

il mettait son gros pouce noir sur le trou du<br />

tonneau, buvait avec méthode, rinçait sa<br />

tasse dans une dernière goutte qu'il jetait<br />

sur le sable et, la fente aveuglée, allait ailleurs,<br />

non pour faire des comparaisons, mais pour<br />

ne pas boire d'un coup les sept ou huit litres<br />

qui étaient sa ration quotidienne.<br />

Fouquereau l'interpella :<br />

— Alors, ça recommence?... Voilà encore<br />

que Cassemiçhe t'a pincé... et, maintenant, tu<br />

choisis ta camelote?... Il te faut du pommard...<br />

et il paraît que tu en as gâché vingt litres...<br />

Veux-tu parier que je vais te faire emballer<br />

?<br />

Sansonnet secoua une tête mal convaincue :<br />

— Pour ce qui a coulé, c'est de la faute à<br />

tZassemiche : s'il n'était pas toujours à crier,<br />

bien sûr qu'il n'y aurait pas eu de perte...<br />

— C'est la faute à Cassemiçhe ! Parbleu !<br />

Je me disais aussi : « Ce sacré Sansonnet a mie<br />

figure d'honnête homme et ce n'est pas lui<br />

qui se permettrait de boire du vin qui ne lui<br />

appartient pas. »<br />

Tout à coup, Fouquereau aperçut, sur le<br />

sol de son bureau, une large flaque dans<br />

laquelle piétinait Sansonnet.<br />

— Tu es trempé comme une éponge et ton<br />

pantalon suinte l'eau...<br />

— Ce n'est pas de l'eau, c'est du-vin, répondit<br />

modestement Sansonnet ; justement ce<br />

qu'il faut que je vous explique...<br />

H s'essuya les mains sur le revers de son<br />

gilet et prit son temps.<br />

— J'étais tranquillement dans la cave, en<br />

train de laver des baquets, quand j'ai senti<br />

que j'allais avoir soif...<br />

— Tu es un prévoyant de l'avenir, ricana<br />

Fouquereau.<br />

— Faut pas attendre d'avoir soif pour<br />

boire, répondit Sansonnet. Quand on a soif,<br />

on ne boit pas pour son plaisir et on ne se<br />

désaltère pas. Alors, j'ai piqué un fût, le<br />

premier venu, je vous jure, et j'ai tendu ma<br />

tasse qui ne tient pour ainsi dire rien. J'étais<br />

en train de la remplir, quand voilà que j'entends<br />

Cassemiçhe qui s'amène en poussant<br />

des cris. Ce n'est pas qu'il soit plus méchant<br />

qu'un autre, seulement, c'est un gueulard, et<br />

moi, ça me paralyse d'entendre crier. Alors,<br />

je ne fais ni une ni deux : comme quelqu'un qui<br />

n'a l'air de rien, je me retourne et j'appuie<br />

mon derrière, sauf le respect que je vous dois,<br />

contre le tonneau que je venais de piquer...<br />

OUQUEREAU se mordit les lèvres pendant<br />

F que Sansomiet reprenait sa respiration.<br />

— V'ià donc mon Cassemiçhe qui rapplique:<br />

« Qu'est-ce que tu fais là? qu'il me fait. —<br />

Je rince mes baquets, » que j'y dis. Malheureusement<br />

— quand on n'a pas de veine, c'est<br />

toujours comme ça, •—■ j'avais mon gobelet<br />

dans la main avec deux doigts de vin dans<br />

le fond. Mon Cassemiçhe prend avantage de<br />

cela pour m'en dire et pour m'en dire, que, si<br />

j'avais été susceptible, je lui aurais répondu<br />

sur le même ton et que, peut-être, ça pouvait<br />

mal tourner. Mais, moi, je ne pensais qu'à une<br />

chose, monsieur Fouquereau : c'est que si<br />

j'aurais fait un mouvement, votre vin aurait<br />

coulé et c'est pour vous, parole d'honneur, que<br />

je m'en suis laissé dire qu'un autre homme<br />

n'aurait pas supporté deux minutes. En moimême,<br />

je pensais : « Tu peux chanter, mon<br />

garçon, quand tu seras parti, je boucherai<br />

le trou et tu n'y verras que du feu. » Mais il n'y<br />

a pas plus~ bavard que Cassemiçhe quand il est<br />

à cran; il n'y avait pas moyen de le faire taire,<br />

et, au fur et à mesure qu'il parlait, je sentais<br />

le vin qui commençait a mouiller mon pantalon<br />

et qui mê dégoulinait le long des jambes,<br />

jusque dans mes godasses. Ah ! là ! là ! si ça<br />

n'avait point été pour vous et pour pas vous<br />

faire perdre de la marchandise, il y a beau<br />

DÉDUCTION<br />

- — On a découvert son corps découpé en<br />

morceaux !<br />

— Ça ne m'étonne pas ! Il avait toujours<br />

des idées de suicide ! (Dessin inédit de GASTON MAS.)<br />

LES GRANDS DANGERS<br />

— Vire de bord et roule la barre, tonnerre<br />

de Brest!... ou nous sortons de la carte !...<br />

(Dessin inédit de MlMOUCA.)<br />

temps que je serais parti sans m"occuper de ce<br />

que pouvait raconter Cassemiçhe : plus qu'il<br />

criait, plus que je m'appuyais contre le trou<br />

pour arrêter la fuite, et, comme j'en perdais<br />

pas une goutte, au bout d'un moment, ça<br />

dégouttait de partout, au point que Cassemiche,<br />

qui n'est pourtant pas bien malin,<br />

a fini pa* s'en apercevoir : « V'ià le pinard qui<br />

te coule sur les cuisses... » qu'il a dit ; et il me<br />

chipe par le bras pour me conduire ici...<br />

Seulement, moi, monsieur Fouquereau, je suis<br />

pas un gâcheur ; avant de venir jusqu'à votre<br />

bureau, j'ai bouché le trou, car, dans une<br />

affaire entre Cassemiçhe 'et moi, ç'aurait été<br />

trop injuste que ça soye vous qui paye' la<br />

dépense... »<br />

O<br />

ANSONNET se dandinait ; Fouquereau cher-<br />

S chait ce qu'il allait pouvoir dire pour ne pa3<br />

paraître trop indulgent ; il eut une idée :<br />

— Puisque tout mon vin est dans ton<br />

pantalon, tu n'as qu'à, laisser ton pantalon<br />

ici...<br />

Sansonnet roula des yeux hébétés...<br />

— C'est du velours, ça boit et ça ne rend<br />

rien... Tenez... je vas vous montrer.<br />

Et, retournant une de ses poches, il la<br />

tordit au-dessus de la petite tasse dont il<br />

remplit le tiers : « En le tordant du haut en<br />

bas, vous n'en feriez pas sortir une chopine... »<br />

Il tendait son gobelet à Fouquereau qui<br />

n'osait pas le regarder et signait machinalement<br />

son courrier.<br />

Alors, doucement, sans avoir l'air de rien,<br />

le pochard pencha son nez sur la tasse, huma<br />

d'abord et but le vin en disant :<br />

— Il a perdu tout son bon goût...<br />

ROBERT DIEUDONNÉ.<br />

LES COMBINARDS<br />

— Vingt francs pour que je ne me relève<br />

pas ?? Vingt francs seulement !? tu n'es<br />

pas fou ! ? tu veux donc me faire casser la<br />

figure en rentrant à la maison?...<br />

(Dessin inédit de R. LENOIIL)

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!