DIMANCHE-ILLUSTRÉ HiiiiiiHii«i
MiHtui! LE 4 AOUT 1929 """"""■'■■'".MIIII.IIIIUH,,,,„„,„„„„,„„„„„„„„,,„,„„„„„„„ „„„„„„„ \\ iiiHHiiiiiiiiuuiiiiiiiMiiiiuniiiiiiiuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii] DIMANCHE-ILLUSTRÉ PROFITONS DE NOS LOISIRS DU DIMANCHE POUR NOUS INSTRUIRE UN PEU L'INSTITUT DE FRANCE HISTOIRE DE SON ORGANISATION L 'INSTITUT de France, créé par la constitution du 5 fructidor, au III, sous le nom d'« Institut National chargé de recueillir les découvertes, de perfectionner les sciences et les arts », venait, dans l'esprit de ses créateurs, à la place des académies de l'ancien régime. Ces académies: i° Française, créée le 2g janvier 1635, par lettres patentes de Richelieu ; 2 0 des Inscriptions, fondée en 1663, sur l'initiative de Colbert ; 3" des Sciences, créée le 22 décembre 1666, grâce à la même intervention, avaient été supprimées par la Convention. La loi du 3 brumaire IV établit, au sein de l'Institut, trois classes : celle des Sciences physiques et mathématiques (comprenant dix sections) ; celle des sciences morales et politiques (six sections) ; celle de la littérature et des beaux-arts (huit sections). File prévoyait 144 membres résidents et 24 associés étrangers; le Directoire désigna, le 20 novembre 1795, les 48 membres qui auraient à élire les 96 autres. C'étaient, à raison de deux membres par section, dans la première classe : Lagrange, Laplace, Monge, Prony, Lalande, Méchin, Charles, Cousin, Guyton, Bertholet, Darcey, Haiiy, Lamarck, Desfontaines, Daubenton, Lacépède, Desèssarts, Sabatier, Thouyn l'aîné, Gilbert (d'Alfort) ; dans la seconde classe : Volney, Levesquè, Saint- Pierre, Mercier, Daunou, Cambacérès, Sieyès, Creusc-Latouche, Lévesque, Délisle, Buache, Mentelle ; en troisième classe : Sicard, Garât, Dusaux, Bitaubé, Chéuier, Lebrun, Mongez, Dupuis, David, Van Spandonck, Pajou, Oudon, Gondouin, Ouailli, Méhul, Mdlé (la troisième classe comprenait une section de grammaire, une de langues anciennes, une de poésie, rrne d'antiquités et monuments, une de peinture, une de sculpture, une d'architecture, une de musique et déclamation). Une loi du 20 messidor, an IV, régla le montant d'une indeumité, qui fut initialement payable en valeur froment. Le 29 floréal, an VIII, fut pris l'arrêté sur le costume des membres. Le 3 pluviôse, an XI, un arrêté de réorganisation créa quatre classes : sciences physiques et mathématiques ; langue et littérature françaises ; histoire et littérature anciennes ; beaux-arts ; avec chacune un secrétaire perpétuel (deux pour la première classe). Et, le 20 mars 1805, comme nous l'avons dit dans une précédente étude, l'Institut National fut transféré ^lans le local qu'il occupe encore. ' Le 21 mars 1816, ime ordonnance royale restitua aux quatre classes leurs anciens noms d'Académie Française, d'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, d'Académie des Sciences et d'Académie des Beaux-Arts. En 1832, sur la proposition de Ouizot, une ordonnance royale rétablit la classe des sciences morales et politiques, que Bonaparte avait supprimée. Le nombre des membres de l'Institut de France est actuellement fixé à : titulaires, 229 ; membres libres, 40 ; associés étrangers, 32 ; correspondants, 248 ; plusieurs d'entre eux (nos lecteurs ont pu le remarquer en faisant le Concours de l'Académie Idéale), appartiennent à deux ou trois académies. L'Académie Française et l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres ne comprennent plus de sections ; l'Académie des Sciences en comprend 11 ; celle des Beaux-Arts, 5 j celle des Sciences morales et politiques, 3. LE GÉNÉRAL MAISTRE NÉ à. Joinville (Haute-Manie) le 20 juillet 1858, le général Maistré (Paul-André- Marie) passa son enfance à Bourbonne- Ies-Bains, Langres et Nancy. Sans éprouver un goût marqué pour la carrière des armes, il entra néanmoins à Saint-Cyr et en sortit premier de sa promotion. De suite distingué par ses chefs : comme lieutenant, à l'école de tir du camp de Châlons ; ■ comme capitaine breveté, à la suite d'une mission dont il est chargé a r.netz, en Autriche, il entre, «mime chef de bataillon, professeur-adjoint du cours de tactique générale à l'Ecole de Guerre (le titulaire de la chaire étant alors le lieutenant-colonel Foeh); il y enseigne aux côtés de Pétain, de Maud'huy, de Debeney, groupés autour du « grand maître de la stratégie contemporaine ». Son enseignement est lumineux ; il croit à l'initiative aans le commandement : ne pas attendre les ordres, toujours aller de l'avant, etc.. ; ce eont, d'ailleurs, les idées qu'il développera dans son livre Spickeren, universellement lu et construit autour d'un merveilleux exemple : celui du général allemand Alvenslebeu, vainqueur dé cette journée par son inlassable initiative. La guerre le trpuve général de brigade et chef d'état-major de Langle de Cary. Nommé presque ' aussitôt divisionnaire, il reçoit le commandement du 21 E corps d'armée. Il en fait une unité de valeur qui se distinguera autour de Notre-Danie-de-Lorette et en Artois jusqu'à la fin de 1915. Puis ce sont : Verdun, où il arrête les Allemands devant le village et le fort de Vaux ; la Champagne ; la Somme, où il contribue grandement à la victoire de la X e armée. En juin 1917, ^le général Maistre succède à son frère d'armes Mangin à la tête de la VI e armée ; le 23 octobre, il l'enlève, après une minutieuse et scientifique préparation, à l'assaut du Chemin des Dames ; c'est la victoire de la Malmaisou (12.000 prisonniers, 200 canons), dont Maistre, modeste à l'extrême,, attribue tout le mérite à ses soldats : « C'est, ditil, à se mettre à genoux devant eux ! » Et voilà que Maistre s'est révélé au grand public. Fait, le 11 novembre 1917, grand officier de la Légion d'honneur, il est envoyé en Italie. Là, sous les ordres de Fayolle, il reprend le mont Tomba, avant de devenir commandant en chef des forces alliées, qui, sur ce théâtre d'opérations, apporteront aux Italiens une aide constante et précieuse. La France le rappelle. Nommé d'abord au commandement de la Xe LE GÉNÉRAI, MAISTRE armée, il arrête, à sa C tête, l'avance allemande entre l'Aisne et l'Ourcq. Le 10 juin 1918, la confiance du généralissime l'appelle à remplacer Franchet d'Espérey, nommé général en chef en Orient, à la tête de son groupe d'armées. Il a sous ses ordres Dégoutte, de Mitry, Berthelot, Gouraud, avec lui bons artisans de la victoire finale et de la libération du territoire. t Membre du Conseil supérieur de la Guerre et grand'crqix de la Légion d'honneur en 1920, le général Maistre fut nommé, le 10 février 1921, inspecteur général de l'infanterie. Il mourut le 25 juillet 1922, à Paris. Joinville, Bourbonne, Notre - Dame - de - Lo- ce grand soldat, un monument. lui rette, s'honorant d'avoir vu, à des heures différentes de sa vie, ont consacré chacune Grand stratège, particulièrement humain, il fut un des plus remarquables défenseurs de son pays dans la tourmente. LE PONT DE LA CONCORDE E fut eu 1788 (le .11 <strong>août</strong>) que fut posée la première pierre du pont de la Con- corde. L'importance des faubourgs Saint- Germain et Saint-Honoré exigeait cette création. Les plan9 furent exécutés par l'architecte Perronet (architecte du roi et premier ingénieur des Ponts et Chaussées), inachevé Napoléon songea, lui aussi, en 1810, à décorer le pont de la Concorde de statues en marbre et de trophées, mais il n'eut pas le temps de mettre ses projets à exécution. La Restauration reprit l'idée, et y fit placer, en 1828, douze statues de : Bayard, Turenne, Duguay-Trouin, Tourville, Suger, Duguesclin, Condé, Richelieu, Sully, Colbert, Duquesne LE PONT DE EA CONCORDE (en cours de transformation). lorsqu'éclata la Révolution, le pont fut achevé avec des pierres provenant de la, Bastille démolie, « afin que le peuple pût constamment fouler aux pieds l'antique forteresse », symbole du régime détruit. Terminé en 1791, d'abord appelé pont Louis XVI, l'ouvrage fut baptisé successivement: de la Révolution et de la Concorde. C'est ce dernier nom qu'il a conservé depuis. Partisan de piles très légères (comme il le fit encore à Mantes, à Melun, à Saint-Maxence), Perronet a voulu pour les arches des largeurs échelonnées de 25 m. 34 (arche de rive) à 31 m. 19 (arche médiane). Elles sont cinq. Pour la décoration, il avait prévu seize pyramides quadrangulaires en métal à faces ajourées, à usage de candélabres. En 1791, on se proposa d'y placer seize statues de grands hommes en pierre; le projet fut abandonné. L A potasse est un oxyde de potassium (K 2 O), qui compte parmi les éléments indispensables à la vie végétale et Suffren. Elles en furent retirées en 1837. Sa situation au centre du Paris politique et la Construction du Quai, d'Orsay ont valu au pont de la Concorde d'être témoin de nombreuses fêtes. La création de l'organisation des Arts Décoratifs (1924) rendit nécessaire là suppression de ses trottoirs (qui faisaient en tout 4 m. 87 de large), pour l'élargissement de sa chaussée (laquelle n'avait antérieurement que 9m. 75), —-et indispensable, par voie de conséquence, une passerelle connexe réservée à la circulation des piétons. Actuellement, des travaux sont en cours, qui vont élargir de 10 m. 25, de part et d'autre, l'ouvrage principal (portant, par conséquent, sa largeur totale à 35 mètres), tout en respectant sa structure, et permettront ainsi de supprimer la passerelle, plus utile qu'esthétique, de l'Exposition. Us seront terminés en 1931 et coûteront 12 millions de francs. LA POTASSE Parmi les corps qui entrent dans la constitution d'une plante, figurent, au premier rang, l'azote, l'acide phosphorique, la potasse. Ces trois éléments, elle les trouve dans le sol où ils existent, mais pas toujours en quantité suffisante. Les engrais sont les correctifs de cet état de choses fâcheux — une certaine teneur en chaux étant également indispensable au maintien d'un bon état physique et à la qualité de la fonction de nutrition. Le rôle spécial des engrais potassiques est de favoriser, chez les plantes, l'élaboration des hydrates dé carbone (sucre, amidon, fécules, fibres textiles, tissus de soutien) ; ils interviennent de façon très efficace lors de la transformation des albuminoïdes, donnant des rendements beaucoup plus élevés sur les terres où ils sont' employés. Qu'elles soient fourragères ou alimentaires, les légumineuses possèdent une affinité spécifique remarquable pour la potasse. L'emploi d'engrais potassiques, sur les champs de céréales, augmente le poids de la récoite en paille et surtout en grains. En outre, la potasse, protectrice du développement des tissus de soutien, permet de lutter efficacement contre la verse dans les terres où cet accident est à craindre, par suite d'un excès d'azote. Grosse consommatrice de potasse, dès avant la guerre, l'Allemagne connaissait des rendements en pommes de terre de 158,6 quintaux à l'hectare (contre 83,9 quintaux à l'hectare, en France, en la même année). Les doses d'emploi des engrais potassiques varient avec les cultures et les sols. Aussi a-t-on eu recours à tous les moyen» possibles pour obtenir de la potasse pendant la guerre. On en a demandé aux poussières des fours à ciment, aux poussières des hauts fourneaux, aux mélasses, aux cendres de bois, aux algues marines, aux lacs salés de Tunisie et d'Amérique. Mais "il existe, heureusement, à côté de ces procédés producteurs de faibles tonnages et très onéreux, de grands gisements de potasse aux réserves considérables : à Nonneubruch, en Alsace (Haut-Rhin), à Stassfurth, entre l'Elbe et la Weser (Allemagne), en .Catalogne, en Galicie, orientale, à Solikamsk (Russie), à Erythrée (à 75 kilomètres environ du petit port italien de Fatimari). Certains de ces gisements ont des réserves estimées à plus d'un million de tomies, mais celui qui vient en tête de tous est notre bassin alsacien de Nonneilbruch, avec 1.800 millions de tonnes de sel brut et ayant actuellement ime capacité quotidienne de production de 26.000 tonnes: Le sel brut en question est de la sylvinite, c'est-à-dire un mélange de chlorure de sodium et de chlorure de potassium, avec ime très faible quantité de chlorure de magnésie et de sulfate de chaux. Et cette sylvinite contient de 12 % à 22 % de K 2 O (forme sous laquelle le potassium est exprimé dans les analyses de plantes et de matières fertilisantes) . Elle se trouve répartie entre deux couches, situées à des profondeurs variant entre 500 et 850 mètres et séparées l'une de l'autre par 20 mètres environ de sel et de schistes. Elle est abattue dans les chantiers, en forant des trous de mines avec des perforatrices électriques ou à air comprimé, Ces trous de mine sont, ensuite, chargés d'explosifs qu'on fait détoner (300 à 600 grammes d'explosifs par tonne de sel) ; en arrivant à là surface, le sel brut est, soit broyé jusqu'à une grosseur de o à 4 millimètres, soit livré tel quel à l'agriculture, soit envoyé dans des fabriques, qui l'utilisent pour l'industrie où il sert de base à un certain nombre de préparations chimiques (chlorure, chlorate, sulfate, nitrate, bromure, iedure, cyanure, bichromate, alun, etc.). L'extraction est passée de 592.000 tonnes en 1919 (350.000 en 1913) à 2.323.119 tonnes en 1927 (bassin de Stassfurth : 1.239.400 tomies). La France a consommé, en cette même année 1927-1928, 569.133 tonnes de sel brut pour l'agriculture, contre 230.920 tonne» en 1919-1920. L LES GRAMINÉES ES graminées (du latin gratnen, qui signifie gazon) sont très répandues dans la nature, où l'on n'en compte pas moins de trois cents genres, comprenant trois r*"Jle cinq cents espèces. C'est une famille des plus homogènes, dont tous les membres se rallient à un type constant. Ce sont des plantes herbacées ou vivaces, dont la tige cylindrique est un chaume creux, sauf aux noeuds. Les fétrilles sont distiques (isolées, avec la divergence %, alternant d'un nœud au suivant) ; elles se composent, généralement, de deux parties : une gaine fendue dans toute sa longueur, entourant là tige sur plusieurs entre-nœuds; un limbe libre, pouvant affecter la forme d'une lanière parcourue par des nervures parallèles. Au niveau de la jonction de la gaine et de la tige, apparaît une petite 1 languette transparei*! appelée ligule. Les fleurs sont presque toujours rapprochées en épillets, qui s'insèrent, de part et d'autre, au sommet de la tige, sur une série de crans alternés : l'ensemble est un épi d'épillets ou épi composé. L'axe de l'épillet porte des bractées distinctes, dont les deux premières s'appellent glumes, et les écailles protectrices de chaque fleur, glumelles (se terminant par une barde dans certaines espèces de blé). Chaque fleur comprend trois etamines, un ovaire globuleux formé d'une carpelle et deux styles plumeux ; les fruits sont des caryopses (secs indéhiscents, à péricarpe mince se confondant avec les téguments de la graine) ; cette dernière est monocotylédone. Le grain contient un albumen, qui est parfois volumineux et farineux. C'est le cas pour les graminées dites céréales : blé, seigle, orge, avoine, maïs, riz. A côté d'elles, d'autres graminées sont celles qui entrent dans la composition des prairies naturelles et des gazons ; ce sont les graminées fourragères (avoine élevée, brome, dactyle, fléole, flouve, paturin, etc.) ; séchées, elles donnent le foin. Enfin, il faut se garder d'oublier les graminées industrielles, — connue la canne à sucre, dont la tige donné au moulin le vesou, jus sucré duquel on extrait le sucre, — comme l'alfa (employé pour la fabrication des nattes, du papier et de cordes) \ comme le bambou, qui se présente sous dé telles dimensions et une telle robustesse, qu'il sert, en Orient, comme « matériau » de construction et d'ameublement ; le sorgho, employé pour la construction des balais, etc. Le sorgho a une espèce sucrée qui sert à fournir du sucre ; le rhum est le produit de là distillation et de la fermentation du vesou ; la sève du bambou donne, par fermentation, un vin: Telles sont les graminées dont certaines jouent dans la nature un rôle de premier plan.