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dimanche 4 août

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■■< SEPTIÈME ANNÉE : N° 336 iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiimiiii"iiimiiiiiiiiiiiiiiiiniiiiiiiiiiiiii. 50 CCIltlITICS '■■■■■■■■■■"■■•■■■■■:>iiiiuiiuiiiiiiiiiiit'ir ti LE 4 AOUT 19'° "'"<br />

■ III , IIIIIIIIIIIUIIIIIIIIIIIIIIIIIII IIIIIIIIIIIIIIMIIIIIIIIIIII1IIIIIIIIIII Illllillllllllllilllllll 1IIIIIIIII1III1IIIIIIIIIIIIIII1IIIIIIIIIIIIIIIMIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII1II I1MI1IIIIIIIIIIIIIIIIIII Illllllllllllllllllllllllllllllllllllllllltllllllllllllllllllll»<br />

A METZ : UN BLOC DE CHARBON RECORD<br />

On a exposé, à Metz, ce formidable bloc de houille extrait d'une min€ de la région<br />

lorraine. Il pèse, près de quatre tonnes et on imagine aisément le travail 'qu'il<br />

a fallu accomplir pour amener cette masse intacte jusqu'à la surface du sol.<br />

LE PIGEON-PHOTOGRAPHE DE LA REICHWER<br />

En Allemagne, la reichwer possède des pigeons qu'on munit de minuscules appareils<br />

photographiques tels que celui-ci. Un mouvement d'horlogerie, fait dérouler<br />

la pellicule pendant le vol de l'oiseau et photographie la région parcourue.<br />

LE VILLAGE DE L'ILE DES TVLINQUIERS<br />

On se souvient de la récente et d'ailleurs plaisante contestation qui s'est élevée<br />

entre la France et l'Angleterre au sujet de la propriété de l'îlot minuscule des<br />

Minquiers. Voici la « capitale » de l'île avec ses deux ou trois bicoques de pêcheurs.<br />

UN AMUSANT PHÉNOMÈNE DE RÉFLEXION<br />

Une exposition de Londres détient cette curiosité. Des lignes concentriques, mais<br />

irrégulières et de différentes couleurs, sont peintes sur cette toile, au milieu de<br />

laquelle est placé, une tige de cristal où se reflète le portrait du roi George V.<br />

IL Y A VINGT ANS : L'ARRIVEE DE BLÉRIOT EN ANGLETERRE<br />

C'est en juillet £909 que l'aviateur Blériot traversa la première fois la Manche,<br />

pour venir se poser sur la côte anglaise, près de Douvres. N'est-elle pas caractéristique<br />

cette photo rétrospective prise alors que l'appajeil venait d'atterrir?<br />

L'UNIFORME DES JARDINIERS JAPONAIS<br />

Les jardiniers chargés d'entretenir les jardins publics de Tokio, et, par conséquent,<br />

fonctionnaires de la' ville, portent un uniforme orna dans le dos d'un magnifique<br />

femblème indiquant leur profession. Et c'est d'une charmante couleur locale.<br />

II


mi DIMANCHE-ILLUSTRÉ iiiiiiiMiniiiiiiiiniiiiiiMintiiii"'!"'''"»"'"''''""'''''^'"»"'^""" 1 "''' 1 I iiiMiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiitiiiiiiiiiiiiitiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii)iiiiiiii»iitiiii>iiiuiii LE 4 AOUT 1929 IHIIIHH<br />

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mmiiK LE 4 AOUT 1929 iii>iiiiuiiiMiuiiiiiiiiiiiuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii 5 ■■■uiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiuiiiiiuini SEPTIÈME ANNÉE : N° 336 uuut»<br />

DlMANCHE-lLLUSTRrf<br />

ENTRE NOUS<br />

JE ne crois pas que la ratification des accords<br />

sur les dettes fasse oublier aux Américains<br />

leur nouvelle défaite dans la lutte à coups<br />

de raquettes pour la coupe Davis.<br />

D'autre part, maints Français ont dit, en<br />

apprenant les résultats de ce tournoi international<br />

de tennis :<br />

— Voilà qtii nous console un peu d'avoir<br />

à verser tant de dollars aux neveux-de l'oncle<br />

Sam !<br />

Alain Gerbault, en débarquant au Havre, ne<br />

s'est, pas intéressé du tout à là crise ministérielle.<br />

Sa première, question a été :<br />

— Qu'est-ce que nous faisons contre Tilden ?<br />

Mais son propre record maritime a soulevé<br />

autant de commentaires que les récents<br />

événements politiques et diplomatiques.<br />

Bref, le sport, sous toutes ses formes, se<br />

place au premier rang des actualités « mondiales<br />

». Nos contemporains les plus célèbres<br />

sont des aviateurs, des joueurs de tennis, des<br />

boxeurs et Alain Gerbault, l'ermite de la mer.<br />

A vrai dire, Gerbault est plus qu'un sportsman :<br />

c'est aussi un philosophe et de l'école de Diogène.<br />

Mais il doit sa gloire aux qualités d'énergie<br />

morale et physique -qui sont celles des<br />

athlètes. Personne fie le connaîtrait s'il s'était<br />

contenté d'écrire un livre, même admirable,<br />

sur le mépris du superflu et les charmes de la<br />

solitude.<br />

CETTE apothéose du sport est, eu somme,<br />

celle de l'action.<br />

Nous admirons de moins en moins les théoriciens,<br />

les raisonneurs, les spéculatifs, les<br />

gens qui parlent ou qui rêvent... Nous n'applaudissons<br />

plus guère que l'effort dont le<br />

résultat nous apparaît nettement et c'est<br />

pourquoi les compétitions du muscle,' les<br />

records, les luttes contre l'espace et le temps —<br />

les savants disent que c'est tout' comme —<br />

nous intéressent beaucoup plus que les luttes<br />

d'idées.<br />

Alain Gerbault ne va pas dîner en ville, et<br />

ç'eit fort heureux pour les plus illustres académiciens,<br />

car il les éclipserait sans peine, encore<br />

qu'il ne soit pas un brillant causeur.<br />

Aussi, n'est-il pas étonnant que nos fils et<br />

nos filles rêvent de conquérir cette incomparable<br />

gloire sportive ou, du moins, se<br />

tiennent passionnément au courant de ce qui<br />

se passe dans le royaume du muscle.<br />

£es dernières épreuves scolaires ont été,<br />

paraît-il, fort peu rassurantes sur les capacités<br />

Ses jeunes couchés... D'ahurissantes réponses<br />

ont été faites aux questions des examinateurs.<br />

Mais quelle érudition auraient prouvée nos<br />

collégiens si des « colles » de ce genre leur<br />

avaient été poussées :<br />

— Quels soîit les résultats de tennis de<br />

Whnbledon?<br />

— Nommez les aviateurs qui ont traversé<br />

l'Atlantique. .<br />

— Quels sont les avantages de la srx-cyhndres?<br />

,<br />

— Comment s'appelle le champion du<br />

monde de boxe, poids mouche?<br />

Résumez l'histoire du saut à la perche.<br />

Ce sont là, il est vrai, des sujets de conversation<br />

plus usuels que la Pragmatique Sanction,<br />

le Discours sur la Méthode ou les résultats<br />

de la guerre de Sept ans.<br />

Car tout le monde parle « sports » et le<br />

brillant causeur, que tout le monde écoute<br />

en silence, est, aujourd'hui, l'invité qui peut<br />

analyser le jeu de Borotra ou de Tilden,<br />

l'analyse du dernier « chef-d'œuvre » littéraire<br />

n'obtient, en revanche, qu'un succès<br />

d'estime.<br />

0 o<br />

L en est ainsi et rien ne sert de récriminer.<br />

I Au fait, les exploits sportifs sont des chefsd'œuvre<br />

aussi et souvent même d'une émouvante<br />

beauté. N'oublions pas, au surplus, que<br />

sous Périclès à l'époque la plus brillante de la<br />

civilisation athénienne, les athlètes obtenaient,<br />

comme les poètes et les héros, la couronne de<br />

laurier.<br />

* JUAN STYLO.<br />

i ■fiiiiiilllllllMlllllllllllUllllllllllllimillllllllllUIllllllllUIIIM<br />

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44<br />

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RÉFLEXIONS DU DIMANCHE SOYONS AU COURANT...<br />

POUR être heureux, il est nécessaire de<br />

pouvoir exprimer librement sa personnalité<br />

comme de donner \e développement le<br />

plus complet à ses facidtés. Le bonheur consiste<br />

à tirer le maximum de soi-même. Ecoliers et<br />

étudiants ne travaillent que pour arriver à-ce but<br />

idtime. Vous étudiez pour apprendre à connaître<br />

le passé. Vous n'êtes pas Adam, vous n'êtes pas<br />

le premier homme. Avant vous, il y a eu des<br />

centaines de' millions d'hommes. Le inonde a<br />

toujours été un vaste laboratoire dans lequel des<br />

expériences, en nombre infini, ont été faites en<br />

vue du bonheur et du progrès humains.<br />

Le résultat de ces recherches, nous le connaissons<br />

le plus souvent par les livres. Il n'y aurait<br />

pas de sens à perdre votre temps en des tâches<br />

multiples, qui ont été accomplies avant que vous<br />

songiez à les entreprendre, ou à chercher des<br />

conclusions qui ont été tirées depuis des décades.<br />

Sur les bancs de l'école, vous trouvez surtout<br />

le passé. Ceux qui étudient le passé ont une<br />

grande supériorité sur ceux qui l'ignorent : une<br />

supériorité beaucoup plus réelle que celle du<br />

multi-millionnaire sur celui qui ne possède rien.<br />

Car notre véritable héritage, c'est la science<br />

accumulée du monde, et cet Iwrilage est ouvert à<br />

tout le monde. Celui qui en refuse sa part sera<br />

toujours dépassé par celui, qui en a largement<br />

profité. L'ignorant est fatalement handicapé.<br />

Sur les bancs de l'école, vous apprenez encore<br />

à vous servir de vos semblables.<br />

Sans doute, vous êtes un individu, mais vous<br />

êtes surtout partie d'un grand tout. Vous êtes<br />

un fil dans l'étoffe social, une brique dans le mur<br />

social, une maille dans la chaîne sociale.<br />

Ce que vous tirez de la vie dépend autant de la<br />

matière dont vous utilisez les autres que de ce<br />

que vous faites vous-même. A- l'école, vous<br />

apprenez à connaître votre place dans le monde.<br />

Ce qu'il peut y avoir de trop agressif dans<br />

votre personnalité, de trop accusé dans votre<br />

égoïsme humain s'émousse et s'atténue au<br />

contactées autres. Les pensées et les sentiments<br />

qui vous isolaient de vos condisciples, vous en<br />

prenez la mesure exacte. Vous appartenez,<br />

désormais, à un groupe, vous prenez conscience<br />

des devoirs de la, communauté, des exigences<br />

que cette dernière peut avoir vis-à-vis de vous.<br />

Ainsi, vous augmentez votre bagage de bonheur,<br />

et vous devenez plus utile à la société.<br />

Vous apprenez le jeu d'équipe. De même que<br />

les grandes fortunes sont gènémlcment édifiées<br />

grâce à des associations, à des trusts, ainsi les<br />

hauteurs du caractère ne sont atteintes que par<br />

l'intelligent emploi de nos relations avec nos<br />

semblables. Voit» ne serez utile à personne, pas<br />

même à vous si vous ne vous mêlez au monde<br />

de vos pareils.<br />

Sur les bancs de l'école, vous apprenez à vous<br />

connaître vous-même. L'avantage de la culture,<br />

le plus grand de tous ceux qu'elle comporte, est<br />

de nous révéler à nous-même. L'ignorant souffre<br />

de multiples illusions. L'ignorant n'a pas un<br />

esprit vide — ce ne serait rien, il l'a aussi plein<br />

qu'une tête bien meublée. Mais cette tête pleine<br />

l'est de choses absurdes et fausses, de notions<br />

dangereuses. Sur les bancs de l'école, vous vous<br />

débarrassez l'esprit d'erreurs de toutes sortes.<br />

Vous avez non seulement des maîtres, mais<br />

vous êtes encore à l'école des grands maîtres.<br />

Vous apprenez à aimer les livres, et c'est alors<br />

seulement que vous vous rendez compte de ce qui,<br />

en vous, vaut la peine d'être conservé, d'être<br />

cultivé. Chose curieuse, c'est en imitant les<br />

maîtres qu'on découvre généralement ce qu'on<br />

possède d'original, de personnel.<br />

Sur les bancs de l'école, vous apprenez ce qui<br />

donne à la vie sa force et sa valeur — la discipline.<br />

En étant discipliné, vous obtenez de votre<br />

intelligence qu'elle contrôle vos sentiments, et de<br />

votre esprit qu'il conduise vos désirs.<br />

Vous apprenez à connaître la puissance et la<br />

flexibilité des goûts, vous pouvez changer les<br />

vôtres, si prononcés qu'ils soient, et les faire<br />

servir à votre bonheur et à votre influence.<br />

Vous apprenez à penser. Il n'est pas de pensée<br />

qui soit de quelque valeur si elle n'est pas disciplinée.<br />

Les pensées sont des choses, elles vous<br />

font et elles vous défont. Vous arrivez à les<br />

assembler, à les gouverner, à les chasser à votre<br />

guise, au lieu de vous soumettre humblement à<br />

leur commandement. m<br />

Vous apprenez à employer votre volonté. Une<br />

volonté tenace est la plus sûre garantie d'une<br />

carrière heureuse et brillante. Il faut vous<br />

contraindre à accomplir telle besogne, à renoncer<br />

à telle chose que vous désirez uniquement comme<br />

exercice mental, destiné à assouplir, à renforcer<br />

cette volonté défaillante.<br />

Ainsi, vous arrivez à être maître de vous-même.<br />

C'est là ce que vous devez apprendre sur les<br />

bancs de l'école. FRANK CRANË.<br />

LA SEMAINE PROCHAINE<br />

LUNDI 5 AOUT<br />

Lever du soleil ! 4 h. 30 — coucher : 19 h. 23.<br />

Lever lune : 4 h. 18 — coucher : 20 h. 10. x. ç. à 3 h. 40.<br />

Le jour diminue : 2 m. matin ; 1 m. soir.<br />

Saint ABFX : 217 e jour-f 148.<br />

MARDI 6 AOUT<br />

Lever du soleil : 4 h. 31 — coucher : 19 h. 21-<br />

Lever de la lune t 5 h. 45 — coucher : 20 h. 34-<br />

Le jour diminue : 2 m. matin ; 1 m. soir.<br />

TRANSFIGURATION : 218 e jour-f 147.<br />

MERCREDI 7 AOUT<br />

Lever du soleil : 4 h. 33 — coucher : 19 h. 20.<br />

Lever de la lune : 7 h. 10 — coucher : 20 h. 54.<br />

Le jour diminue : 2 m. matin ; 1 m. soir.<br />

Saint GAÉTAN : 219 e jour+146.<br />

Cyclisme: départ du Tour des Pays basques.<br />

JEUDI 8 AOUT<br />

Lever du soleil : 4 h. 34 — coucher : 19 h. 18.<br />

Lever de la lune : 8 h. 30 — coucher : 21 li. 11.<br />

Le jour diminue : 2 m. matin ; 1 m. soir.<br />

Saint JUSTIN : 220 e jour-l-145.<br />

VENDREDI 9 AOUT<br />

Lever du soleil : 4 h. 35 — coucher : 19 h. 16.<br />

Lever de la lune : 9 li. 46 — coucher : 21 h. 27.<br />

Le jour diminue : 2 in. 'matin ;. 1 m. soir<br />

Saint AMOUR : 221 e jour+144.<br />

... de l'érection de deux statues de Claude<br />

Debussy<br />

/~*LAUDE DEBUSSY, l'immortel auteur de Pe'.léàs et<br />

^ Mélisande, aura bientôt — et doublement — sa<br />

statue.<br />

En effet, conseil municipal de Taris a accepté<br />

d'accorder un emplacement au monument- du grand<br />

musicien.<br />

. D'autre part, le conseil municipal de Saint-Germain,<br />

ville natale de Claude Debussy, a émis un vote similaire.<br />

C'est MT'Paul Léon, membre de l'Institut, qui a la<br />

présidence du comité d'érection des deux monuments,<br />

... du voyage de propagande des aviateurs<br />

Assollant et Lefèvre à travers l'Europe<br />

E glorieux équipage de VOiseau-Canan, qui a réalisé<br />

L le raid transatlantique Old-Ordiard-San tander, va<br />

entreprendre uu voyage de propagande à travers<br />

l'Europe.<br />

Les aviateurs Assollant, Lefèvre et Lotli sont chargés<br />

d'une mission officielle du ministère de l'Air pour aller<br />

présenter à l'étranger leur avion français.<br />

Us s'envoleront de l'aérodrome d'Orly pour Madrid<br />

ce <strong>dimanche</strong> matin probablement.<br />

De la capitale espagnole,' ils se rendront successivement<br />

a Lisbonne, Barcelone, Rome, Athènes, Constantiuople,<br />

Belgrade, Bucarest, Prague, Varsovie,<br />

Moscou, Helsiugfors, Riga, Stockholm, Berlin et<br />

Bruxelles.<br />

On estime que la durée dd ce voyage sera environ<br />

d'un mois.<br />

de la création d'un nouveau bac à l'estuaire<br />

de la Seine<br />

E conseil général de la Seine-Inférieure étudie la<br />

L mise en service du bac de Berville, qui doit réduire<br />

le parcours du Havre à Honflcur de 75 à 32 kilomètres<br />

et celui du Havre à Trouville de 90 à 47.<br />

Ce nouveau bac, de conception moderne, pourra<br />

transporter de douze à quinze autos à chaque voyage,<br />

n accostera à des pontons mobiles eu béton armé,<br />

contre lesquels il se placera parallèlement au courant.<br />

Le parcours réel du bac sera d'environ un kilomètre<br />

et d'une durée de cinq minutes.<br />

Ces travaux seront exécutés en majeure partie sur<br />

les prestations en nature.<br />

de la titularisation des instituteurs pourvut<br />

du brevet élémentaire<br />

E ministre de l'Instruction publique a demandé lé<br />

L retrait de l'ordre du jour du Sénat de la proposition<br />

de M. Théry, relative à la titularisation des instituteurs<br />

et institutrices pourvus seulement du brevet élémentaire.<br />

D.'accord avec le sénateur Théry, la commission de<br />

l'enseignement du Sénat et le ministre de l'Instruction<br />

publique étudient un nouveau texte qui permettra,<br />

en tenant compte des légitimes intérêts des instituteurs<br />

et institutrices suppléants, d'admettre dans les<br />

cadres, dans des conditions précises, ceux qui auront<br />

fait preuve de qualités professionnelles nécessaires.<br />

... des abus du déboisement des rives de la<br />

Seine<br />

E Service de la Navigation a constaté un abatage<br />

L Courses hippiques à Deauville.<br />

abusif des arbres en bordure de la Seine. A ce sujet,<br />

il est rappelé que les propriétaires riverains ont toujours<br />

le droit d'abattre les arbres placés sur leurs<br />

SAMEDI 10 AOUT<br />

propriétés ; mais il leur est régulièrement interdit<br />

Lever du soleil : 4 h. 37 — coucher : 19 h. 15. de procéder à celui des arbres placés sur le domaine<br />

Lever de la lune : 11 h. — coucher : 21 h. 43. public fluvial, généralement déterminé par la crête de<br />

Le jour diminue : 2 m. matin ; 1 m. soir. la berge. Toutefois, la limite étant assez souvent indéterminée,<br />

il convient de s'entendre avant cet abatage<br />

Saint LAURENT : 222 avec le service de la Navigation.<br />

e jour+143.<br />

Courses hippiques à Enghien et à Bemay.<br />

DIMANCHE 11 AOUT<br />

Lever du soleil : 4 h. 38 — coucher : 19 h. 13.<br />

Lever de la lune : 12 h. 13 — coucher : 22 h. 1.<br />

Le jour diminue : 1 m. matin ; 2 m. soir.<br />

Sainte SUZANNE : 223 e jour+142.<br />

Cyclisme : arrivée du Tour des Pays basques.<br />

Courses hippiques à Enghien, à Deauville,<br />

à Compiègne et a Vichy.<br />

AUJOURD'HUI DIMANCHE 4 AOUT 1929<br />

Cyclisme : la Roue d'Or au vélodrome Buffalo. — Automobilisme et motocyclisme :<br />

arrivée à Paris de la course Paris-les Pyrénées-Paris, organisée avec le concours du<br />

Petit Parisien. — Courses hippiques à Deauville, à Caen, à Compiègne, auTouquet<br />

et à Vichy.<br />

LE PROBLEME DES MOTS CROISES<br />

HORIZONTALEMENT. — 1, nom vulgaire du cresson<br />

alénois ; 8, certains s'en servent comme d'un lit ; 13,<br />

ordre mineur dans la religion catholique ; 14, elle est<br />

souvent sur le pavé ; 15, directeur d'un théâtre forahi,<br />

mort en 1796; 16, verbe actif pour l'électeur; 17,<br />

disciple de Socrate ; 18, l'oncle ou le cousin ; 19, monnaie<br />

japonaise ; 20, siège dans une église ; 22, au bout de<br />

la langue ; 23, joyeux et content ; 25, fatigué ; 26,<br />

placé dans un certain lieu ; 27, dans la vaisselle ; 28,<br />

ce que sont les lamantins ; 30, nymphéacée aquatique<br />

des' pays chauds ; 32, ville de Russie ; 34, dépourvue<br />

de sens ; 35, regarda en visant ; 36, état de ce qui est<br />

tortueux ; 38, signifie souffle ou vie ; 39, manchon dit<br />

gouvernail ; 41, répandre une odeur; 44, ombellifère<br />

à fruits aromatiques ; 45, Champagne ; 46, célèbre vin<br />

d'Espagne ; 47, a une saveur particulière.<br />

VERTICALEMENT. — 1, ville de France ; 2, port de<br />

Sicile ; 3, hérésie de ceux qui rejettent les mystères et<br />

la divinité de Jésus-Christ ; 4, entouré d'eau de tous<br />

côtés ; 5, cor aux pieds ; ceil-de-perdrlx ; 6, enlèvent ;<br />

7, rongeur ; 9, aime avec passion ; 10, espèce de houx<br />

de l'Amérique du Sud; 11, rendre moins épais ; 12,<br />

très certainement ; 16, exécuta certaine danse ; 18,<br />

murs neufs, en général ; 21, qui est soumis aux chances<br />

'du hasard ; 24, qui aime l'étude ; 26, qui a un caractère<br />

grave ; 27, place de l'ancienne Athènes, où se tenait<br />

l'assemblée du peuple ; 28, bouffette eu rubans ;<br />

29, il habite eu Franche-Comté ; 31, arbre; 33,<br />

qui ne se manifeste pas en dehors ; 37", pronom<br />

personnel; 38, calife vers l'an 660; 40, titre<br />

de noblesse allemand; 41, note; 42, note; 43, pour<br />

finir un métier.<br />

Nous publierons, dans le prochain numéro, la solution de ce problème qui, ne<br />

comportant aucun classement, dispense nos lecteurs de nous envoyer leur solution.<br />

A gauche: Problème proposé; à droite : Solution du problème paru dans le dernier numéro.<br />

... du projet de classement des monuments<br />

de Seine-et-Oise<br />

A commission des Antiquités et des Arts de Seine-<br />

L„et-Oise a tenu, la semaine dernière, à la préfecture<br />

de Versailles, sa réunion trimestrielle.<br />

Elle a émis divers vœux, réclamant notamment t<br />

Le classement définitif de l'Hôpital militaire de<br />

Versailles (ancien Grand Commun) ; A<br />

Le classement de la croix du cimetière de Wy-dit-<br />

Joli-Village, datant du xvie siècle ;<br />

La restauration de l'autel de l'église de Saint-Forget ;<br />

La conservation au musée de Mantes des fragment! -<br />

de sculpture provenant de l'église Notre-Dame de<br />

Mantes.<br />

La commission a été informée du classement de<br />

l'église de Théméricourt. Elle a entendu une intéressante<br />

communication de M. Lasscrre signalant la<br />

découverte à Milly d'un abri sous rodie.<br />

La commission s'est occupée, une fois de plus, des<br />

bornes anciennes de limites de propriétés dont elle<br />

s'attache à dresser l'inventaire.


1<br />

nitiiin DIMANCHE-ILLUSTRÉ iiiiiiiiMiiiiiiiiiHiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiniiiiiiiitiiimiiiiimiiiiiiiiiiiimiiiii 4 MiiiriimiiiiiiiiiiiiiiiniiiiiimiiiiiHiiiiimiimiiii'n"" »""" iiminiiiitinimiiii LE 4 AOUT 1929 «nrim<br />

S<br />

LA SEMAINE QUI VIENT DE S'ÉCOULER<br />

31 e Semaine de VAnnée — Reste à courir 21 semaines<br />

M RAYMOND POINCARÉ AYANT DU DONNER SA DÉMISSION A LA VEILLE<br />

D'UNE INTERVENTION CHIRURGICALE, M. BRIAND LUI SUCCÈDE.<br />

TOUS LES MEMBRES DE L'ANCIEN CABINET RESTENT EN FONCTIONS<br />

M. Aristide Briand avait vainement tenté d'obtenir la collaboration de<br />

deux membres influents du parti radical : MM. Herriot et Daladier.<br />

Après un discours, très applaudi, du nouveau président du Conseil, qui avait montré la nécessité<br />

de liquider, au plus tôt, l'irritante question des réparations, la Chambre vote un ordre<br />

du jour de confiance, présenté par M. Sibille, à 189 voix de majorité.<br />

ous la menace d'une sérieuse intervention<br />

chirurgicale, qui a été faite jeudi, par les<br />

professeurs Gosset, Tuffier et le docteur<br />

Marion, spécialiste des opérations de la prostate,<br />

M. Poincaré a donné sa démission de<br />

président du Conseil, malgré les affectueuses<br />

et pressantes instances de ses collaborateurs.<br />

Dans ces conditions, le Cabinet s'est retiré<br />

tout entier. M. Briand a été désigné par<br />

M. Doumergue, après consultation des présidents<br />

de Chambres, des présidents des grandes<br />

commissions et des représentants des groupes,<br />

pour formelle nouveau ministère.<br />

Dès l'instant où M. Poincaré se retirait, il<br />

était évident que les deux principaux pivots<br />

de la combinaison nouvelle devaient être,<br />

d'une part, M. Briand, de l'autre, M. Tardieu,<br />

qui pratique avec réussite une politique franchement<br />

républicaine en maintenant l'ordre<br />

contre les menées des communistes. Et comme<br />

la politique extérieure, à la veille de l'ouverture<br />

de la conférence de Ira Haye, prime tout,<br />

M. Briand était désigné pour recueillir la succession<br />

de M. Poincaré et continuer son œuvre.<br />

Il était également certain que les radicauxsocialistes,<br />

dès qu'ils seraient mandés par<br />

M. Briand, sotdèveraient des objections non<br />

contre la personne du président du Conseil<br />

de demain, ni contre l'entrée de M. Tardieu<br />

dans le nouveau ministère, mais contre le<br />

maintien de celui-ci au ministère de l'Intérieur.<br />

Par contre, les modérés et les républicains<br />

de gauche et la gauche radicale, fidèles soutiens<br />

de la politique de M. Poincaré, estimaient<br />

qu'il ne pouvait être question du<br />

départ de M. Tardieu de la place Beauvau.<br />

M. Briand tenta d'amener MM. Herriot<br />

et Daladier, deux des membres les plus<br />

influents du parti radical, à lui apporter sa<br />

collaboration. En dépit de ses efforts tous<br />

deux refusèrent, et M. Briand décida de<br />

conserver le ministère dans sa composition<br />

d'hier, le poste de président du Conseil,<br />

qu'occupait M. Poincaré sans autre portefeuille,<br />

lui étant dévolu désormais.<br />

C'est ainsi que l'ancien ministère Poincaré,<br />

moins son chef, s'est présenté devant la<br />

Chambre, convoquée pour une session extraordinaire<br />

qui dura quelques heures.<br />

Le discours de M. Briand<br />

Après que MM. Frossard et Marcel Cachin<br />

eurent développé leurs interpellations,<br />

M. Briand parla :<br />

« Pendant trois ans, déclara-t-il, j'ai été le<br />

collaborateur d'un homme avec qui, quoi<br />

qu'on en dise, j'ai toujours été d'accord.<br />

« J'ai assisté à ses efforts qui sont pour une<br />

part la cause de la maladie qui l'a écarté de<br />

nous. J'ai pensé qu'au fond il ne convenait<br />

pas de procéder à un remaniement, ce gouvernement<br />

n'ayant jamais été renversé.' J'ai<br />

pensé aussi que je devais à mou pays de faire<br />

un effort pour obtenir une sorte de détente et<br />

j'espérais arriver au moment où, sur les questions<br />

extérieures, il n'y aurait pas de division<br />

irréductible entre les représentants de la<br />

nation et que, pour un but limité, dés rapprochements<br />

pouvaient s'opérer et la majorité<br />

pouvait s'élargir. »<br />

Pourtant, le parti radical a refusé. M. Briand<br />

qui ne voulait pas prolonger la crise, a gardé<br />

le même cabinet dans un but déterminé.<br />

On a dit que le cabinet Briand démissionnerait<br />

après la conférence de La Haye. Or,<br />

tous les actes auxquels il va être associé<br />

impliquent une ratification par les Chambres.<br />

En conséquence, le gouvernement se pré-<br />

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LA DÉCLARATION MINISTÉRIELLE<br />

Messieurs,<br />

Nous sommes assurés d'interpréter votre sentiment unanime en adressant tout d'abord Vhommage de<br />

notre déférente sympathie et de nos vœux émus de prompte et heureuse guérison à celui que la maladie vient<br />

d'arrêter, à la limite de ses forces physiques, dans l'accomplissement d'une œuvre nationale assumée en des<br />

heures particulièrement graves.<br />

A cette œuvre, les Iwmmes qui se présentent devant vous s'honorent d'avoir été associés. C'est pour l'achever<br />

qu'ils sont restés groupés.<br />

Ils viennent vous en demander le moyen.<br />

Par le redressement financier à V'intérieur, par l'équilibre budgétaire, par la stabilisation et par le règlement<br />

des dettes extérieures, les deux cabinets précédents ont rendu possible la conférence qui va se réunir<br />

dans quelques fours et dont les résultats doivent consacrer, devant l'opinion nationale, Vaboutissement de<br />

l'œuvre poursuivie pour la sécurité de la France en Europe, aussi bien que pour la défense de ses plus hauts<br />

intérêts, matériels et moraux, dans le monde.<br />

Il nous semble qu'en face d'une telle éventualité l'accord devrait être possible entre nous. Il est permis<br />

d'espérer que ceux-là mêmes qui, dans la liberté de leurs décisions, n'ont pas cru, à notre grand regret, devoir<br />

répondre favorablement à nos offres de participation gouvernementale, pourraient, du moins, par leurs votes,<br />

faciliter notre lâche internationale.<br />

L'heure, en tout cas, est assez grave pour justifier le sacrifice, aux besoins de notre politique extérieure,<br />

de toute autre considération. Demander trois mois de trêve dans les circonstances oA nous sommes ne nous<br />

parait pas une exigence excessive.<br />

La conférence de La Haye sera un anneau essentiel dans la chaîne de l'organisation delà paix. La défense<br />

des droits et des intérêts de la France, dans ce grand débat international, constitue notre véritable raison<br />

d'être; elle est notre programme, nous pourrions dire, dans le moment préstnt, notre unique programme.<br />

Pour le remplir, pour parler, au nom du pays, avec l'autorité indispensable, nous avons besoin de voire<br />

confiance, de toute votre confiance, affirmée nettement par l'expression de vos suffrages.<br />

Nous nous trouvons en face des plus lourdes responsabilités qui aient pesé sur un gouvernement<br />

depuis la fin de la guerre.<br />

A vec votre concours, nous sommes prêts à les prendre.<br />

Nous comptons que, sous la seule inspiration de l'intérêt de la France, vous saurez prendre les vôtres.<br />

sentera devant elles pour leur rendre compte<br />

de ce qu'il aura fait.<br />

Au reste, l'importance de l'œuvre qu'il<br />

importe de mener à bien sur le plan extérieur<br />

ne devrait-elle pas faire oublier la politique<br />

intérieure? Un règlement a été mis sur pied<br />

qui, s'il est appliqué, épargnera à la France<br />

ces gestes déplaisants de créancier impitoyable.<br />

Et tant que cette situation subsiste,<br />

il n'y a pas de rapprochement possible entre<br />

la France et l'Allemagne. Il faut donc hquider<br />

la question des réparations. I_a certitude du<br />

paiement nous étant donnée, il en résultera<br />

une détente pour l'Europe entière.<br />

Depuis quatre ans, M. Briand étudie l'éventualité<br />

d'une constitution des États-Unis<br />

d'Europe.<br />

Grave et délicate question qui pose des<br />

problèmes difficiles et qui se peut seulement<br />

régler dans mie atmosphère de paix.<br />

Reste la Rhénanie. Ici, le gouvernement fera<br />

un effort de bonne volonté. Mais à cet effort<br />

doit correspondre un effort semblable de<br />

l'autre côté : la France ne veut pas d'un engagement<br />

conditionnel.<br />

Le président du Conseil ne méconnaît point<br />

la prépondérance des partis. Aussi ne demandet-il<br />

pas l'impossible, fe'adressantà ceux quiont<br />

la liberté de leur détermination, il insiste sur<br />

le point que le gouvernement ne doit pas être<br />

affaibli dans sa tâche.<br />

« Personne n'ignore, conclut-il, la gravité,<br />

des négociations de demain. Il n'est pas un<br />

Français qui ne sente que, lorsque le ministre<br />

des Affaires étrangères, président du Conseil,<br />

quitte son pays pour aller participer à de telles<br />

L'ÉCHÉANCE DE LA DETTE DES STOCKS<br />

AMÉRICAINS EST AJOURNÉE<br />

La ratification par le Parlement français de l'accord<br />

Mellon-Bcrenger vient de produire son prenùer effet.<br />

L'échéance de la dette représentant l'achat des stocks de<br />

guerre américains et dont le montant est, on le sait, de<br />

407 millions de dollars, soit 10 milliards de francs environ<br />

— échéance qui tombait le 1 er <strong>août</strong> — vient d'être<br />

ajournée, après entente entre les deux gouvernements.<br />

Cette entente résulte d'un échange de correspondances<br />

entre notre^mpassadeur dans la capitale américaine,<br />

M. Claudel, qui avait officiellement notifié la ratification<br />

de l'accord, et le secrétaire du Trésor, M. Mellon.<br />

M. W. VAN EDGE, AMBASSADEUR<br />

DES ÉTATS-UNIS A PARIS<br />

M. Edge, sénateur républicain de New-Jersey, vient<br />

d'être désigné comme ambassadeur des Etats-Unis à<br />

Paris. Il prendra son poste à la fin de la session extraordinaire<br />

du Congrès.<br />

Les Etats-Unis envoient à Paris un homme très représentatif<br />

de ce pays où une fortune brillante couronne<br />

parfois de modestes débuts. M. Edge est né le 20 novembre<br />

1874. Elu en 1917 gouverneur du New-Jersey,<br />

il démissionna pour entrer au Sénat en 1919.<br />

TRAGIQUE ACCIDENT. A BORD D'UN CROISEUR ANGLAIS<br />

Un communiqué de l'Amirauté britannique fait<br />

connaître qu'à la suite d'un sérieux accident de tir qui<br />

s'est produit à bord, du croiseur Devonshire, actuellement<br />

dans les eaux orientales de la Méditerranée, Six<br />

hommes, officiers ou soldats, ont été tués sur le coup,<br />

six autres sont morts des suites de leurs blessures, trois<br />

sont grièvement blessés et dix plus ou moins légèrement.<br />

,J<br />

négociations, il importe qu'il ne soit pas<br />

affaibli.<br />

« Jl n'est personne qui ne comprenne que,<br />

s'il est accompagné par la nation tout entière<br />

ou l'expression massive des suffrages de la<br />

nation, ses moyens d'action seront multipliés.<br />

« Ce qui doit sortir de cela, c'est quelque<br />

chose de complet et de définitif. Da France ne<br />

peut pas être condamnée pendant des années<br />

à payer sans être sûre de recevoir.<br />

« Il est certain qu'il y aura des exigences<br />

excessives. Cela arrive dans toutes les conférences<br />

internationales. Mais il vient toujours<br />

un moment où il faut s'en aller, où il faut<br />

conclure. Auparavant, il n'est même pas<br />

mauvais que 1 atmosphère soit un peu troublée.<br />

o D'essentiel, c'est que chacun vienne là<br />

avec bonne volonté et loyauté. Je suis certain<br />

que la conférence se terminera dans de très<br />

bonnes conditions.<br />

« Avant de descendre de cette tribune, j'insiste<br />

sur ceci : ce n'est pas de politique qu'il<br />

s'agit. Demain, c'est la cause de la France qui<br />

va être plaidée à Da Haye. Je pourrai parler<br />

plus ou moins haut, ma parole pourra porter<br />

plus ou moins loin, suivant que vous m'accorderez<br />

plus ou moins de confiance. Je voudrais<br />

l'avoir entière. »<br />

A la suite de ce discours, l'ordre du jour de<br />

confiance présenté par M. Sibille a été voté<br />

par 325 voix contre 136. Puis le ministre des<br />

Finances a fait adopter plus de 500 millions<br />

de dégrèvements pour les cinq derniers* mois<br />

de l'année en cours, représentant, pour une<br />

année entière, 1.200 millions de réductions ou<br />

de suppressions d'impôts.<br />

LE DIRIGEABLE " GRAF-ZEPPELIN " EST<br />

PARTI POUR L'AMÉRIQUE<br />

Le dirigeable Graf-Zeppelin est parti jeudi pour son<br />

voyage en Amérique. Outre les voyageurs, il transporte<br />

2.000 kilos de marchandises ou envois postaux, 2 singes<br />

et 600 canaris.<br />

420 HEURES DANS LES AIRS<br />

Le 13 juillet, â 7 h. 17, à Saint-Louis (Missouri),<br />

l'avion Saint-Louis-Robin, piloté par les Américains<br />

Dale Jackson et O'Brien, s'envolait pour tenter le<br />

record de durée avec ravitaillement eu plein vol.<br />

L'exploit semblait difficile, car, récemment, Reinhart<br />

et Mendell avaient tenu l'air 246 heures 42 minutes.<br />

Mardi dernier, à 2 h. 17, l'avion Saint-Louis-Robin<br />

avait volé plus de 415 heures, c'est-à-dire qu'il avait<br />

dépassé d'une semaine le précédent record de distance<br />

établi par VA ngelo. L'organisateur du vol, le major<br />

Roberson, conjura les pilotes d'atterrir, leur sécurité<br />

étant en jeu, mais ceux-ci restèrent d'abord sourds à<br />

son-appel, et c'est seulement mercredi soir, à 7 h. 38<br />

qu'ils firent, sur un terrain boueux, un atterrissage<br />

parfait, en présence de quinze mille spectateurs, après<br />

avoir tenu l'air pendant 420 h. 21'<br />

ALAIN GERBAULT EST DE RETOUR<br />

Après avoir accompli le tour du monde, seul'sur son<br />

petit bateau le Firecrest, Alain Gerbault est arrivé au<br />

ternie de son voyage. Une réception enthousiaste lui<br />

a été faite lorsqu'il a débarqué au Havre. *<br />

A l'occasion du retour de l'intrépide navigateur, le<br />

ministre de la Marine a pris un décret par lequel Alain<br />

Gerbault est promu .officier de la Légion d'honneur.<br />

POLITIQUE<br />

MEMENTO<br />

28 juillet. — L'élection législative complémentairede<br />

la première circonscription de Blois se termine pat<br />

un ballottage. M. Gimille Chautemps se classe en tête<br />

avec 7.346 voix.<br />

PARIS<br />

27 juillet. — M. Louis Blériot, qui, vingt ans plus tôt<br />

traversa la Manche en avion, est fait commandeur dé<br />

la Légion d'honneur.<br />

— Le pacte Kellogg-Briand de renonciation à la<br />

guerre, signé à Paris le 27 <strong>août</strong> 1928, est promulgué<br />

par décret du ministère des Affaires étrangères.<br />

— Le physicien suisse Raoul Pictet meurt à l'âge<br />

de quatre-vingt-quatre ans.<br />

— Le sultan du Maroc est reçu à l'Elysée par M. Gaston<br />

Doumergue.<br />

ÉTRANGER<br />

30 juillet. — Un boy-scout tchécoslovaque sauve<br />

M. Benès en danger de se noyer dans le lac Schlume,<br />

— A Friedenhoffnung (Silésie)^ une explosion dé<br />

grisou fait vingt-quatre morts.<br />

— Cinq personnes meurent d'insolation à New*<br />

York, où sévit une vague de chaleur.<br />

31 juillet. — MM. Mussolini et Venizelos s'entre"<br />

tiennent, à Rome, du plan Voung.<br />

FAITS DIVERS<br />

27 juillet. — A Flins-sur-Seine, un enfant de onze<br />

ans, Jean Botton, trouve sa mère assassinée dans son<br />

lit. Son père, que tout accuse d'être le meurtrier, avait<br />

pris la fuite.<br />

— Une voiture de l'express Le Croisic-Paris déraille<br />

en gare de Nantes : treize voyageurs sont grièvement<br />

blessés.<br />

2S juillet. —Au Chesnay, près de Versailles, un septuagénaire,<br />

Eugène Thibault, assomme à coups de<br />

bâton son locataire, Pierre Kundoff, âgé de quatrevingt-quatorze<br />

ans.<br />

30 juillet. — A Tours, un ouvrier boulanger, Roger<br />

Moussard, poignarde son patron, M. Viau, parce que<br />

« cela lui faisait plaisir et parce qu'il se déclare conunuv<br />

niste ». v<br />

TRIBUNAUX<br />

27 juillet. — Les cambrioleurs de la prison de Melun,<br />

Caille, Pansu, Ghiglli et Gatusso, sont co damnés à<br />

cinq ans de travaux forcés.<br />

30 juillet. — A !a suite des incidents du procès Barataud,<br />

l'ancien député Comevin est condamné par défaut<br />

à un an de prison.<br />

SPORTS<br />

28 juillet. — L'équipe de France de tennis, victorieuse<br />

de l'équipe des Etats-Unis par 3 victoires contre i<br />

grâce aux succès de Cochet sur Tilden et Lott et dé<br />

Borotra sur Lott, conserve la Coupe Davis.<br />

— Le Tour de France cycliste se termine par la victoire<br />

de Dewaele, ont le temps total pour parcourir<br />

les 5.500 kilomètres de l'épreuve, est de 186 h. 38' 34'\<br />

Se classent ensuite : Demuysère, Pancera, Cardcnà,<br />

Frantz, de Lannoy et Antonin Magne.<br />

— L'épreuve Paris-Strasbourg à la marche est gagnée<br />

par Godart, en 72 h. 48' 10", devant Romens et<br />

Roger Marceau.<br />

— Le match d'athlétisme France-Angleterre, disputé<br />

au stade de Colombes, revient à l'équipe de France<br />

par 62 points contre 58.<br />

— La rencontre France-Belgique de natation est<br />

gagnée par la France, les tricolores gagnant l'épreuve<br />

de relais et faisant match nul en water-polo.<br />

29 juillet. — L'aviatrice Maryse Baftié bat le record<br />

féminin de durée en tenant l'air pendant 26 h. 46'.<br />

L'ÉTAT DE SANTÉ DU ROI GEORGE V<br />

Après une récente visite au palais de Buckhingham,<br />

les docteurs Hewett, Rigby, Trotter et Dawson of<br />

Penn ont rédigé le communiqué suivant :<br />

« L'état de Sa Majesté s'est encore amélioré durant<br />

la semaine qui vient de s'écouler ; la cavité de l'abcès<br />

reste exempte de toute suppuration. La guérison de la<br />

plaie a effectivement commencé, mais ses progrès seront<br />

nécessairement graduels.»<br />

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EN VENTE PARTOUT :<br />

Chaque album 12 frs


munir J_JT 4 AOUT 1929 '■•Hiuiiiuiitiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiniiiiiiiiiiniiiiiiiiiiiiiiiiiiiiuiiiiuiimiiiiiuiiiui S iiiiiiiiniiMnitiiiiiiiiuiiniiiiuiiuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiniiiiniiiiiiiiiiniiiii' DIMANCHE-ILLUSTRÉ uiiinn<br />

LES ROM ANS DE LA VIE<br />

BOLIVAR, LE LIBÉRATEUR<br />

II, était impossible, après avoir fait figivrer<br />

Washington dans notre série des Romans<br />

de la Vie, de ne pas y donner place à<br />

Bolivar, le libérateur de l'Amérique<br />

du Sud.<br />

Libérateur ! Personne ne mérita mieux<br />

ce titre que ce -grand citoyen, qui, toute sa<br />

vie, batailla cruellement pour arracher sa<br />

patrie à la domination espagnole. De grande<br />

famille, suffisamment riche, il aurait pu couler<br />

une existence facile dans les joies paisibles de<br />

quelque gouvernement que lui auraient,<br />

certes, donné avec joie les Espagnols, mais il<br />

fut toujours hanté, dès son rjlus jeune âge,<br />

par cette grande idée de l'indépendance. Il lui<br />

consacra toutes les minutes d'une vie qui fut<br />

pleine de péripéties. Il connut les enivrantes<br />

satisfactions de la victoire comme les haines<br />

et les écœurantes trahisons, fatales autour de<br />

tous ceux qui s'élèvent au-dessus-de la commune<br />

humanité. Jamais abattu, ne lâchant<br />

l'épée du conquérant que pour se plonger dans<br />

les travaux du législateur; puis, obligé de reprendre<br />

cette épée pour défendre les institutions<br />

qu'il venait d'établir, il lutta ainsi jusqu'à<br />

sa dernière heure, sans désespérer jamais,<br />

même dans les circonstances les plus tragiques<br />

et les plus écœurantes.<br />

IMON BOLIVAR naquit à Caracas (Véné-<br />

S zuela), le 24 juillet 1783 ; il resta orphelin<br />

à l'âge de six ans ; son père, le colonel Juan<br />

Vicente Bolivar, mourut en 1785, et sa mère,<br />

Conception Palacios y Sigo, en 1789. Cet enfant<br />

était le seul héritier mâle d'une famille d'origine<br />

espagnole établie au Vénézuela après la<br />

conquête et faisait figure parmi les plus riches<br />

et les plus anciennes du Nouveau Monde.^ La<br />

première éducation de Simon fut assez négligée,<br />

car sou tuteur l'avait confié à un précepteur,<br />

très savant, certes, mais d'un esprit<br />

quelque peu incohérent. Il n'est pas douteux<br />

que c'est à l'influence de ce maître exalté<br />

et imprégné d'idées humanitaires qu'il faut<br />

attribuer la carrière tourmentée et superbe<br />

qui devait être celle de Bolivar.<br />

Pour le moment, l'enfant semblait manifester<br />

plus de goût pour les exercices du corps<br />

et la vie en plein air que pour l'étude. Son<br />

tuteur, ainsi que c'était la coutume pour les<br />

fils de famille, l'envoya en Espagne pour<br />

compléter ses études. En route, il s'arrêta<br />

au Mexique, et le vice-roi tint à le recevoir ;<br />

mais, au cours de leur entrevue, le fonctionnaire<br />

espagnol fut effrayé des hardiesses échappées<br />

à cet enfant de seize ans, lui parlant avec<br />

fougue de la Révolution française.<br />

Arrivé à Madrid, Simon, comme tous les<br />

jeunes gens de véritable valeur, s'aperçut<br />

des lacunes de son éducation, et,, sans qu'il<br />

fût besoin de l'y pousser, se mit au travail<br />

avec acharnement. Il faut croire qu'un rapport<br />

du vice-roi du Mexique avait du le suivre<br />

en Espagne, car il eut bientôt une aventure<br />

assez bizarre et qui met en valeur son caractère.<br />

Un jour qu'il se promenait à cheval<br />

dans les environs de la ville, il fut arrêté, en<br />

vertu d'une ordonnance du ministre des<br />

Finances, sous le prétexte qu'il avait sur lui<br />

des diamants dont le port était interdit. Il<br />

protesta, et on voulut le fouiller.<br />

— Jamais ! s'écria-t-il en tirant un poignard,<br />

jamais je ne permettrai à un louche<br />

policier de porter la main sur Bolivar !<br />

Devant cette ferme attitude, les argousins<br />

cédèrent, mais un ordre d'expulsion ordonnait<br />

le lendemain au courageux jeune homme<br />

de quitter l'Espagne. Ce fut naturellement<br />

en France qu'il se rendit, heureux, dit-il, d'y<br />

admirer les beautés d'un pays républicain.<br />

Mais ces grands sentiments politiques ne<br />

l'empêchaient pas de se rappeler les amours<br />

qu'il avait laissées en Espagne,-où il avait<br />

f romis mariage à une jeune fille, Mll « Zoro.<br />

1 l'épousa, à peine âgé de dix-neuf ans, et<br />

s'embarqua avec elle pour son pays. A son<br />

arrivée au Vénézuela, il s'établit dans ses<br />

propriétés, qu'il s'occupait* de faire valoir,<br />

mais sans s'absorber tellement dans l'agriculture<br />

qu'il ne trouvât le temps de lire beaucoup<br />

et de méditer sur ces questions de liberté<br />

des peuples qui lui étaient de plus en plus<br />

chères. Sa jeune femme, qu'il, adorait, tomba<br />

malade et mourut au bout de cinq mois à<br />

peiné de mariage. Le coup fut dur pour Bolivar,<br />

et, afin d'oublier, il se remit à voyager,<br />

orienté plus -que jamais vers les idées libertaires.<br />

Il revint en France, mais resta stupéfait<br />

en constatant les changements qui s'étaient<br />

produits dans les esprits depuis son dernier<br />

séjour. Bonaparte n'était plus le soldat de<br />

la République qu'il avait tant admiré, et il<br />

ne pouvait admettre de l'y voir coiffé de la<br />

couronne impériale. Ce spectacle l'indigna<br />

à tel point qu'il renvoya avec dédain les cartes<br />

que l'ambassade d'Espagne lui faisait tenir<br />

pour assister à la cérénomie du couronnement.<br />

Non seulement il refusa de s'y rendre, mais<br />

il passa, enfermé dans sa chambre, cette jour<br />

née, qu'il qualifiait de honteuse. Une per<br />

sonne vient frapper à sa porte : c'est son<br />

ancien professeur, qu'il retrouva avec joie<br />

et avec lequel il se remit à philosopher, étudiant<br />

avec lui Spinosa, Montesquieu et Jean-<br />

Jacques Rousseau.<br />

JLe hasard, grand maître du monde, le mit,<br />

par JULES CHAMCEL<br />

r Il va y avoir bientôt cent ans que mourût Bolivar. Ce fut le libérateur<br />

et l'organisateur de cette "Amérique latine dont l'essor grandissant est<br />

le plus beau couronnement de l'œuvre de celui qui voua sa vie à<br />

l'unité de sa patrie.<br />

en ce moment critique de son existence, en<br />

présence d'un écrivain politique . nommé<br />

Humbold, qui avait particulièrement étudié<br />

l'histoire des colonies espagnoles, et ce savant<br />

estimait que ces colonies étaient arrivées au<br />

point où elles pouvaient et devaient exiger<br />

leur indépendance. On devine l'effet que produisit<br />

sur le jeune exalté ces théories qui<br />

s'accordaient si bien avec ses espoirs personnels.<br />

— Il ne manque à nos colonies, pour réus-<br />

dans la mère patrie. A ce moment, Bolivar<br />

était colonel d un de ces régiments d'infanterie<br />

qui venaient d'être créés pour lutter<br />

contre l'Espagne. Ce n'était cependant pas<br />

avec les deux ou trois mille soldats dont disposaient<br />

les révoltés qu'on pouvait entreprendre<br />

utilement la lutte ; aussi les révoltés<br />

songèrent à s'assurer l'appui de l'Angleterre.<br />

Bolivar est envoyé à Londres, non pour y<br />

soutenir la cause de l'indépendance, mais<br />

simplement pour demander aux Anglais de<br />

SIMON BOLIVAR, NÉ A CARACAS EN 1783, MORT EN 1830<br />

sir, qu'un homme, lui dit Humbold, et vous<br />

serez celui-là.<br />

— Je le serai ! répondit simplement Bolivar.<br />

A la suite de cet entretien mémorable, qui<br />

venait d'orienter définitivement sa vie, le<br />

jeune homme ne se lança pas légèrement à<br />

l'aventure. Il prit tout son temps et, avant<br />

d'essayer la moindre tentative, voulut aller<br />

aux Etats-Unis pour y étudier l'œuvre de<br />

son grand prédécesseur, Washington. Ce fut<br />

au cours de ce voyage qu'il alla voir le pape,<br />

qui lui tendit sa mule à baiser.<br />

— Jamais! refusa l'orgueilleux jeune<br />

homme.<br />

Son ambassadeur-, qui l'avait accompagné<br />

dans sa visite, était fort marri de cet esclandre,<br />

mais Pie VII le calma.<br />

— Laissez faire ce jeune Américain, dit-il<br />

en souriant.<br />

Quatre années se passèrent, quatre années<br />

durant lesquelles Bolivar se prépara à accomplir<br />

ce qu'il considérait comme sa mission,<br />

attendant avec patience l'occasion favorable<br />

pour agir. Cette occasion se présenta en 1810,<br />

quand Bonaparte envahit 1 Espagne. Ce fut<br />

cette guerre, en effet, qui devait amener,<br />

par contre-coup, l'indépendance de l'Amérique<br />

espagnole, par suite de l'anarchie qu'elle créa<br />

se joindre aux troupes des colonies espagnoles,<br />

afin d'en fermer l'entrée aux Français. Wellington,<br />

trop heureux d'avoir une occasion<br />

d'entrer en lutte avec la. France, accepta<br />

cette proposition, mais l'Espagne, qui en<br />

comprit les dangers, refusa toute coopération<br />

avec des révoltés. Ce fut une grosse faute<br />

politique qui précipita les événements. Bolivar<br />

arriva à décider le vieux général Miranda<br />

à se mettre à la tête d'un mouvement d!émancipation,<br />

et, avec lui, il débarqua à la Luaira,<br />

au mois de décembre 1810. Le Vénézuela<br />

fut proclamé indépendant, et, aussitôt, la<br />

lutte commença pour la conquête de Valencia.<br />

Au moment où Bolivar allait se mettre en<br />

route vers ce pays à la tête de ses troupes, survint<br />

un tremblement de terre qui causa l'effroi<br />

parmi ses soldats superstitieux et leur enleva<br />

toute énergie, car ils voyaient, dans ce boule<br />

versement de la nature, un avertissement du<br />

ciel. Mais Bolivar est lancé et" rien ne<br />

l'arrêtera.<br />

— Si la nature, crie-t-il à la foule, s'oppose<br />

à notre désir d'indépendance, nous vaincrons<br />

aussi la nature 1<br />

Les premiers résultats de sa campagne ne<br />

répondirent pas à cette belle confiance, car,<br />

eu cette année 1812, le général espagnol<br />

Monteverde ne connut que des victoires et<br />

arriva à reprendre peu à peu tout le territoire<br />

vénézuélien. Il entra à Caracas le 29 juillet. Les<br />

représailles furent terribles : fusillades, prisons,<br />

mais Bolivar arrive à échapper à ces périls et<br />

s'embarque à Curaçao. Nullement découragé,<br />

regroupe tous les révolutionnaires et<br />

réclame un chef unique, indispensable pour<br />

conduire la guérre. Ce chef unique, ce ne fut<br />

pas lui, mais un certain général Labatut qui,<br />

jaloux de Bolivar, essaya de lui nuire en lui<br />

confiant des postes sans gloire et en le maintenant<br />

dans des emplois inférieurs. Mais l'homme<br />

était de taille à se défendre. Sans tenir compte<br />

des ordres qui lui étaient donnés, il s'embarqua<br />

sur des canots avec deux cents hommes bien<br />

armés et s'empara de Ténériffe. Ce haut fait<br />

militaire ne fut que le commencement d'une<br />

série de victoires ininterrompues; aussis on<br />

armée gïossit tous les jours, le succès appelle<br />

le succès. Bolivar défait les Espagnols à Chiriquana,<br />

prend des navires de guerre, des canons,<br />

des fusils, et ce fut, dès lors, une marche triomphale.<br />

Le libérateur était devenu le chef<br />

îeureux, celui à qui tout réussit; tout le monde<br />

veut le suivre, et, quand le général Labatut<br />

prétend accuser son subordomié de rébellion,<br />

on ne l'écoute même pas. Il n'y a plus qu'un<br />

maître désormais : c'est Bolivar. Il fait traverser<br />

la Cordillère à ses. soldats, arrive en<br />

trombe à Cunta et met en déroute l'armée<br />

espagnole. La Nouvelle Grenade tout entière<br />

fut libérée, mais Bolivar tenait, par-dessus<br />

tout, à libérer également le Vénézuela, sa<br />

patrie. Comme tout chef victorieux, Bolivar<br />

eut à lutter contre les rivalités et les trahisons,<br />

mais il avait le peuple pour lui, ce qui lui<br />

permit de lancer cette fameuse proclamation<br />

dont on lui a reproché la sauvage cruauté :<br />

» Tout Espagnol, écrivait-il, qui ne conspirera<br />

pas contre la tyrannie et qui ne travaillera<br />

pas en faveur de notre noble cause par tous les<br />

moyens en son pouvoir, sera considéré comme<br />

un ennemi et impitoyablement fusillé. »<br />

C'était, on le voit, un terrible appel à la<br />

lierre à mort, évidemment discutable an point<br />

le vue morale, mais qui s'excusait par les<br />

cruautés des Monteverde, des Zuozola ; d'ailleurs,<br />

l'effet de cette proclamation fut considérable,<br />

puisque Bolivar entrait, lé 2 <strong>août</strong>,<br />

triomphalement à Valencia. Ce n'était pas<br />

tout de conquérir, il fallait aussi garder ces<br />

territoires, il fallait administrer ces peuples<br />

auxquels il ne suffisait pas de dire : vous êtes<br />

libres, mais dont il fallait assurer la liberté. Ce<br />

fut alors que ce jeune général de trente ans se<br />

transforma brusquement en administrateur.<br />

Il décréta la liberté du commerce sous les yeux<br />

de l'ennemi, attira les étrangers et commença<br />

la préparation d'une constitution, mais il ne<br />

put la terminer. Monteverde avait reçu des<br />

renforts et attaquait de nouveau. Bolivar le<br />

bat à Las Trincheras et il entre à Caracas en<br />

triomphateur, aux cris, si doux à son cœur, de :<br />

« Vive le libérateur ! " Ces hommages ne grisèrent<br />

pa^l'homme épris de l'égalité et il se<br />

charge de rappeler ces concitoyens à la raison<br />

par la proclamation suivante :<br />

«Je vous ai donné des lois provisoires, j'ai<br />

organisé le Trésor public ; enfin, je vous ai<br />

donné un gouvernement, mais, citoyens, je ne<br />

suis pas le souverain, et ce sont,vos représentants<br />

qui doivent faire les lois. Un soldat<br />

heureux n'acquiert aucun titre à gouverner<br />

sa patrie. »<br />

ATURELLEMENT, l'assemb'lée, réunie, décida<br />

N à l'unanimité que le général Bolivar, à qui<br />

tout le monde rendait hommage, tant pour son<br />

courage que pour ses capacités, serait nommé<br />

chef des révoltés. Après un nouveau refus,<br />

Bolivar accepta ces fonctions dans une période<br />

particulièrement difficile car il n'y avait<br />

aucune entente entre les provinces, et la guerre<br />

recommençait contre les Espagnols.<br />

Le libérateur se replongea dans la lutte avec<br />

acharnement, cumulant à la fois les fonctions<br />

de général, de chef de bande et de dictateur.<br />

Veut-on un exemple de son héroïsme et de ses<br />

qualités militaires ? A Aregua, il trouve la<br />

route interceptée par les -royalistes. Sans<br />

hésiter, il'se met lui-même à la tête de cinq<br />

cents nommes et commande de sa plus forte<br />

voix :<br />

— Ouvrez le feu à droite et à gauche.<br />

L'ennemi croit se trouver en présence d'une<br />

uissante armée et bat en retraite. Aussitôt,<br />

Eolivar passe fièrement avec ses cinq cents<br />

hommes, personne ne pouvant se figurer qu'un<br />

général en chef serait assez hardi pour traverser<br />

ainsi presque seul les rangs de l'ennemi.<br />

Grâce à cette manœuvre, Bolivar arriva à<br />

conquérir Luyana et le cours de l'Orénoque.<br />

L'effet de ses succèsfutconsidérableenEurope ;<br />

aussi le libérateur jugea le moment venu de<br />

réaliser son .grand projet, c'est-à-dire la réunion<br />

d'un congrès des représentants des provinces<br />

gagnées à la cause républicaine. A l'ouverture<br />

de ce congres, à Angoustoura, son premier<br />

soin est de se démettre de ses fonctions.<br />

a L'exercice du pouvoir par une même personne,<br />

disait-il, à été souvent la fin des gouvernements<br />

démocratiques. Rien n'est plus<br />

dangereux que de laisser l'autorité entre les<br />

mains d'un seul homme; le peuple s'habitue à<br />

{Lire la suite pag* jf, 3* colonne.)


w» DIMANCHE-ILLUSTRÉ IIIIIIIIIIIIIIIIIIlllllllllllllllllllllllllllllllItlIlIUlllllllllItlIlIlllllllllllllMUIIIIIIl Ç llll^llllllllllll^llllllllllllHllllllllllIlll^llllllllm»»"^'»"»'•' , » , "" ,I,, """ l """"" 1 " LE 4 AOUT 1929<br />

UN CONTE D'ACTION<br />

LE CERCUEIL DE LISSA<br />

JE fus submergé par l'horreur que me<br />

causa la condamnation ; elle m'enveloppa<br />

comme la nuit enveloppe la terre<br />

et sonna le glas de mon existence. Je<br />

demeurai anéanti, muet, devant la gravité<br />

de la sentence. Mes yeux ne virent<br />

presque plus les juges vêtus de leurs<br />

robes noires, m tandis que je me levais et<br />

qu'on m'emmenait hors de la salle pour faire<br />

place à un autre malheureux.<br />

; Au dehors, la nuit était venue et contribuait<br />

à augmenter mon découragement, car je n'entrevoyais<br />

aucune lueur d'espoir. J'étais condamné,<br />

condamné à mourir sous la torture,<br />

la lente torture du cercueil de fer !<br />

Les derniers mots que les inquisiteurs<br />

avaient prononcés, résonnaient lourdement<br />

dans mon cerveau engourdi.<br />

Les effets du premier choc s'atténuèrent<br />

lentement, et je repris conscience de ce qui<br />

m'entourait. Les geôliers nie conduisaient à<br />

travers un long couloir, à l'extrémité duquel<br />

quelques chandelles grésillaient sur leurs<br />

supports. Au bout d'un instant, je me trouvai<br />

devant la porte d'acier de la chambre de torture.<br />

Tandis que le lourd battant grinçait sur ses<br />

gonds rouflles, la lueur vacillante des chandelles<br />

fit danser des ombres menaçantes sur le<br />

terrible cercueil posé au centre de la pièce.<br />

Cette vue ranima mon horreur et je fus<br />

Saisi d'un intense désir de liberté ; mais l'effort<br />

que je tentai pour me dégager, fut immédiatement<br />

réprimé par mes gardiens qui étaient<br />

infiniment plus robustes que moi. Je fus brutalement<br />

jeté dans le cercueil dont le couvercle<br />

avait été enlevé ; ma tête heurta sa dure paroi<br />

et je sombrai dans l'inconscience.<br />

A partir de cet instant, je ne me rendis que<br />

yaguement compte de ce qui se passa. Lorsque<br />

je revins à moi, je me trouvai dans les ténèbres<br />

et je demeurai immobile quelques minutes,<br />

faisant appel à toutes mes facultés. Mais,<br />

malgré tous mes efforts, je n'arrivai pas à<br />

percer l'obscurité qui paraissait tourbillonner<br />

aevant mes yeux. Je refermai ceux-ci pour<br />

goûter un peu de repos, puis, soudain, je<br />

songeai à remuer les bras, mais ce mouvement<br />

lue causa une vive douleur près de l'épaule, i<br />

- Je pensai qu'elle était produite par les<br />

crampons dont j'avais souvent entendu parler<br />

'par des personnes qui avaient assisté à des<br />

exécutions...<br />

A ce moment, le souvenir des derniers événements<br />

me s


«Htiiiuii LE 4 AOUT 1929 ■'■< immmHmuiimmiHNmiuimniHiininMimiitiiiniimiiiiiiiiiiimiiiiiiiiiiii f iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiHiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiuiiiiiiiuiliiHliillilillllUHiliiniiiiliiiliir WMANCHE»ILLUSTRÉ<br />

UN CONTE D'AVENTURE<br />

LES P I R A N H A ZS<br />

par EDOUARD DE KEYSER<br />

Il sait découvrir à propos les indices imper-<br />

Nous nous trouvions au Chiquito,<br />

temple basque. Enfouis dans les m<br />

ceptibles qui ouvrent une voie. Mais, quand il<br />

est sur la piste, le gibier lui appartient. Ses<br />

fauteuils qui s'adossent à la mu-<br />

yeux... Avez-vous évalué ses yeux ?... Devant<br />

raille, devant des cocktails qui Les piranhas sont des poissons carnassiers qui peuplent certains lui, un coupable est fasciné.... S'il n'a que des<br />

embuaient le haut des verres,<br />

nous jouissions de l'heure, Astrugo fleuves de l'Amérique du Sud. Par un jeu étrange de la destinée, soupçons vagues, Coxwel se contente de regarder<br />

l'individu. A-t-il affaire à un innocent, ce<br />

etmci, et nous nous efforcions d'oublier qu'outre vont-ils se substituer à la justice immanente ? C'est ce que nous diable de Yankee ne s'y trompera pas. Devant<br />

• les aquariums'd'eau opaline, et les chasseurs<br />

aux boutons d'or, guettaient les soucis, les<br />

Verrons en lisant cette nouvelle d'un intérêt tragique. .<br />

lui, un malfaiteur n'a aucune chance de ne pas<br />

affaires et les encombrements. Nous regar-<br />

se trahir.<br />

— Vous l'avez connu au Brésil ?...<br />

dions entrer les jolies Parisiennes, voguer les<br />

J — Oui... A Sao-Paulo... Je vous le dis,<br />

mannequins d'une maison de couture qui<br />

charmant compagnon. Il se trouvait là avec<br />

achevait d'exhiber ses modèles, et s'affairer<br />

les garçons coiffés de la toque américaine quand deux hommes qui entraient, attirèrent était coulé un métal chargé de magnétisme, un autre détective, son élève..., Archibald<br />

blanche, qui avait fait fureur sur les plages, mon regard.<br />

qui , attirait et retenait comme l'aimant Jonlison... Les Américains du Nord possèdent<br />

tout l'été.<br />

Ils s'arrêtaient un instant entre les aqua- dompte la limaille. Un métal dur, inflexible. au Brésil des intérêts de plus en plus enche-<br />

Les derniers tangos du dancing nous berriums lumineux, pour choisir d'avance leur Cet homme regarda la salle. Quand ses vêtrés. Il n'était donc pas étonnant de l'y<br />

çaient et les dames qui sortaient, chattées de table. Si le premier se classait dans la moyenne yeux me touchèrent, je sentis un malaise, trouver. Il parlait d'ailleurs un portugais<br />

fourrures, se chargeaient, en passant devant de l'élément masculin, l'autre paraissait immé- comme si l'on avait dardé sur mon échine une correct.<br />

hous, de réjouir nos yeux par leur luxe et leur diatement digne d'étude, et je me demande salve de haute fréquence un peu trop violente. Son regard ne quittait pas les élégants pois-<br />

minois. Lorsque ce divertissement fut terminé, quel peintre eût pu rendre exactement, dans Il reconnut Astrugo, lui fit signe de laniain. sons qui évoluaient dans les aquariums<br />

et comme Astrugo, perdu dans des souvenirs toute sa puissance, la valeur de ses traits. «Puis il alla^'asseoir à l'autre bout de la salle, opalins.<br />

brésiliens, s'obstinait à garder le silence, je me — Hi !... Rex Coxwell... murmura Astrugo. et nous tourna le dos.<br />

•— Ils ont la grandeur des truites, dit-il tout<br />

mis à regarder les vitraux supérieurs de la — Vous le connaissez ? Je suppose que J'aimais mieux ça.<br />

à coup. Par Nossa Senhora de la Penha !<br />

salle, noirs et.blancs, dans le goût moderne. c'est du plus grand que vous parlez ?... — Votre Coxwell m'épouvante, dis-je au d'ici, on dirait des piranhas...<br />

La lumière, peut-être unique féerie de notre —• Oui... le plus grand...<br />

Brésilien.<br />

Ce brusque changement de sujet me surprit :<br />

époque, incorporait dans les fonds des pâtes<br />

— Hî... Il n'est méchant que pour ceux qui — Qu'est-ce que vos piranhas ? m'écriai-je.<br />

O<br />

çTonyx et d'agathe, injectant en eux je lie<br />

le méritent. Le meilleur garçon du monde... Il Et pourquoi me parlez-vous de ces poisspns<br />

aime s'amuser... Mais il a du malheur. Aucune alors que nous discutons golice ?<br />

gavais quelle matière précieuse. Parfois, j'y<br />

voyais une étoile d'argent, une poudre de OUT ai dévisageant l'homme, je remarqua femme ne veut de lui...<br />

— Parce que tout, dans la vie, a son enchaî-<br />

platine. J'étais heureux, béatement, de ne que je n'étais pas seul à le faire. Serré — Je comprends ça... Dès qu'il la regarde... nement. Si vous étiez au Brésil, vous vous<br />

penser à rien, —■ chose si rare à Paris—, de T dans un pardessus marron à martingale, — Elle prend peur... Hî... étomieriez de voir pousser Sur un arbre vingt<br />

m<br />

savoir qu'eu baissant les yeux je découvrirais, le cou entouré d'un foulard feuille morte, il — Qu'est-ce qu'il fait dans la vie, ce plantes aussi éloignées de son essence qu'une<br />

pans cette salle qui donnait l'illusion d^un coin n'avait d'autre élégance que cet air véritable- Yankee ?... Car je présume qu'il se drape dans piranha d'un détective. Pourtant, ce que jVe<br />

pasque sous l'invasion anglo-saxonne, dix ment yankee, qui, je l'avoue, apporte quelque les stars and stripes...<br />

vais ypus raconter...<br />

nouvelles beautés de ce Paris définitif et mon- distinction à une bonne moitié des Etats-Unis. — Policier, mon cher. !<br />

— Notez encore que j'ignore au juste ce<br />

dial, qui a pour limite la Madeleine et pour De son» visage, je notai vaguement un nez — J'en aurais tenu le pari...<br />

qu'est une piranha.<br />

Axe les Champs-Elysées.<br />

assez fort, une bouche droite, une courbe — Et je parierais, moi, que votre Panam, -— Un joli poisson. Rien d'autre, cher ami...<br />

. , Lorsque je considérai à nouveau la salle, il pleine, dénotant la vigueur..^ Mais les yeux.. qui ne le connaissait pas encore, pourrait bien Pas plus grand que ceux de cet aquarium, et<br />

r en avait, éparpillées aux tables devant des Quels yeux!... Je me demande encore ce qui entendre parler de lui, sous peu. Il ne se rend aussi fin, aussi rapide, Mais il a, du point de<br />

\erres glacés d'or et croquant des pommes leur donnait cet inquiétant, ce fascinant éclat. jamais dans un endroit du globe sans un motif vue brésilien, deux défauts. Le premier, c'est<br />

Chips avec les plus jolis doigts du monde, deux Ces yeux n'étaient pas grands, d'une couleur grave. Le huitième arrondissement vivra-t-il d'être doté d'une double rangée de dents si<br />

fois plus que je n'en attendais. Elles étaient terne que je n'ai pu analyser... Une eau d'étang l'épilogue de quelque drame commencé dans serrées, si pointues, si solides, qu'il tranche<br />

ïoses, mignonnes, délicieuses et point maigres. voilée de brouillard ? Du gris vert?... Mais, la cinquième Avenue ?...<br />

d'un coup de mâchoires l'os le plus dur, et<br />

Vrais articles de Paris.<br />

là-dedans, un métal dur. Pas de l'acier. Nous — D'après ce que vous me dites, le flair de qu'une mince barre de métal n'y résiste pas.<br />

-Parmi les hommes, surtout des Américains en avons tous connu, des regards acérains... votre Coxwell égalerait celui des limiers les Le second, c'est d'exercer ces mâchoires vax<br />

flu ïsford -et des Anglais.<br />

J.e me rappelle celui du général Gouraud, plus fameux. • dépens de tout ce qui passe à sa portée.<br />

Quelques types caractéristiques, qui n'au- terrible dans sa pâleur.<br />

— C'est-à-dire... il réunit en lui plusieurs — Une bête féroce, votre piranha !<br />

raient pas fait mal à l'écran, eu policeinen de Que tous les criminels remercient le diable qualités qui, chez les autres, existent seules. — Un peu plus, même... Car ces poissons<br />

Chicago. Aucune physionomie digue d'arrêter de n'avoir pas fait de Gouraud un juge d'ins- Sherlock Holmes n'est qu'un déducteur génial. vivent par bandes nombreuses. La proie,<br />

l'attention par son intelligence, le reflet exact truction...<br />

Qu'aurait-il donné si une affaire l'avait trans- attaquée, est entamée sur cent points à la fois.<br />

de sentiments extrêmes, la profondeur ou la Eh bien ! le regard de Gouraud pouvait orté loin de Londres, dans une colonie, jeté Eî»ts*^e :rt lç mot exact... La piranha ne<br />

force des pensées. J'allais me borner à l'étude passer pour indifférent et candide auprès de Ees méditations dans la lutte ardente, pour sa<br />

îles poupées mondaines à colliers de perles, celui de Coxwell. Au fond de ces pupilles peau... Rex Coxwell déduit bien. Il est fin. (Lire la suite page 10, 3e colonne.)<br />

• Arrête-loi donc, fit Coxwell. Où veux-tu aller î Tu sais bien que je dois te mener an bagne.» Domino reculait plus m. D'un bond, xl avait sauté sur les caisses qui encombraient l^poupe.


, I ,,<br />

DIMANCHE-ILLUSTRÉ roiiHiiuiimï^ 5 1.1.....1..H...1..1. faiimiiuiM ....""1I■.■1">■■"»»»"'»»" »" "" "<br />

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Copyright par Dimanche-Illustré,


DIMANCHE-ILLUSTRÉ HiiiiiiHii«i


MiHtui! LE 4 AOUT 1929 """"""■'■■'".MIIII.IIIIUH,,,,„„,„„„„,„„„„„„„„,,„,„„„„„„„ „„„„„„„ \\ iiiHHiiiiiiiiuuiiiiiiiMiiiiuniiiiiiiuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii] DIMANCHE-ILLUSTRÉ<br />

PROFITONS DE NOS LOISIRS DU DIMANCHE<br />

POUR NOUS INSTRUIRE UN PEU<br />

L'INSTITUT DE FRANCE<br />

HISTOIRE DE SON ORGANISATION<br />

L<br />

'INSTITUT de France, créé par la constitution<br />

du 5 fructidor, au III, sous le nom<br />

d'« Institut National chargé de recueillir<br />

les découvertes, de perfectionner les sciences<br />

et les arts », venait, dans l'esprit de ses créateurs,<br />

à la place des académies de l'ancien<br />

régime.<br />

Ces académies: i° Française, créée le<br />

2g janvier 1635, par lettres patentes de Richelieu<br />

; 2 0 des Inscriptions, fondée en 1663, sur<br />

l'initiative de Colbert ; 3" des Sciences, créée<br />

le 22 décembre 1666, grâce à la même intervention,<br />

avaient été supprimées par la<br />

Convention.<br />

La loi du 3 brumaire IV établit, au sein de<br />

l'Institut, trois classes : celle des Sciences<br />

physiques et mathématiques (comprenant<br />

dix sections) ; celle des sciences morales et<br />

politiques (six sections) ; celle de la littérature<br />

et des beaux-arts (huit sections). File prévoyait<br />

144 membres résidents et 24 associés<br />

étrangers; le Directoire désigna, le 20 novembre<br />

1795, les 48 membres qui auraient à élire les<br />

96 autres. C'étaient, à raison de deux membres<br />

par section, dans la première classe :<br />

Lagrange, Laplace, Monge, Prony, Lalande,<br />

Méchin, Charles, Cousin, Guyton, Bertholet,<br />

Darcey, Haiiy, Lamarck, Desfontaines, Daubenton,<br />

Lacépède, Desèssarts, Sabatier,<br />

Thouyn l'aîné, Gilbert (d'Alfort) ; dans la<br />

seconde classe : Volney, Levesquè, Saint-<br />

Pierre, Mercier, Daunou, Cambacérès, Sieyès,<br />

Creusc-Latouche, Lévesque, Délisle, Buache,<br />

Mentelle ; en troisième classe : Sicard, Garât,<br />

Dusaux, Bitaubé, Chéuier, Lebrun, Mongez,<br />

Dupuis, David, Van Spandonck, Pajou,<br />

Oudon, Gondouin, Ouailli, Méhul, Mdlé (la<br />

troisième classe comprenait une section de<br />

grammaire, une de langues anciennes, une de<br />

poésie, rrne d'antiquités et monuments, une<br />

de peinture, une de sculpture, une d'architecture,<br />

une de musique et déclamation). Une<br />

loi du 20 messidor, an IV, régla le montant<br />

d'une indeumité, qui fut initialement payable<br />

en valeur froment. Le 29 floréal, an VIII, fut<br />

pris l'arrêté sur le costume des membres. Le<br />

3 pluviôse, an XI, un arrêté de réorganisation<br />

créa quatre classes : sciences physiques et<br />

mathématiques ; langue et littérature françaises<br />

; histoire et littérature anciennes ;<br />

beaux-arts ; avec chacune un secrétaire perpétuel<br />

(deux pour la première classe). Et, le<br />

20 mars 1805, comme nous l'avons dit<br />

dans une précédente étude, l'Institut National<br />

fut transféré ^lans le local qu'il occupe<br />

encore.<br />

' Le 21 mars 1816, ime ordonnance royale<br />

restitua aux quatre classes leurs anciens noms<br />

d'Académie Française, d'Académie des Inscriptions<br />

et Belles-Lettres, d'Académie des<br />

Sciences et d'Académie des Beaux-Arts.<br />

En 1832, sur la proposition de Ouizot, une<br />

ordonnance royale rétablit la classe des<br />

sciences morales et politiques, que Bonaparte<br />

avait supprimée. Le nombre des membres de<br />

l'Institut de France est actuellement fixé à :<br />

titulaires, 229 ; membres libres, 40 ; associés<br />

étrangers, 32 ; correspondants, 248 ; plusieurs<br />

d'entre eux (nos lecteurs ont pu le remarquer<br />

en faisant le Concours de l'Académie Idéale),<br />

appartiennent à deux ou trois académies.<br />

L'Académie Française et l'Académie des<br />

Inscriptions et Belles-Lettres ne comprennent<br />

plus de sections ; l'Académie des Sciences en<br />

comprend 11 ; celle des Beaux-Arts, 5 j<br />

celle des Sciences morales et politiques, 3.<br />

LE GÉNÉRAL MAISTRE<br />

NÉ à. Joinville (Haute-Manie) le 20 juillet<br />

1858, le général Maistré (Paul-André-<br />

Marie) passa son enfance à Bourbonne-<br />

Ies-Bains, Langres et Nancy. Sans éprouver<br />

un goût marqué pour la carrière des armes, il<br />

entra néanmoins à Saint-Cyr et en sortit<br />

premier de sa promotion.<br />

De suite distingué par ses chefs : comme lieutenant,<br />

à l'école de tir du camp de Châlons ;<br />

■ comme capitaine breveté, à la suite d'une<br />

mission dont il est chargé a r.netz, en Autriche,<br />

il entre, «mime chef de bataillon, professeur-adjoint<br />

du cours de tactique générale<br />

à l'Ecole de Guerre (le titulaire de la chaire<br />

étant alors le lieutenant-colonel Foeh); il y<br />

enseigne aux côtés de Pétain, de Maud'huy,<br />

de Debeney, groupés autour du « grand maître<br />

de la stratégie contemporaine ». Son enseignement<br />

est lumineux ; il croit à l'initiative<br />

aans le commandement : ne pas attendre les<br />

ordres, toujours aller de l'avant, etc.. ; ce<br />

eont, d'ailleurs, les idées qu'il développera<br />

dans son livre Spickeren, universellement lu et<br />

construit autour d'un merveilleux exemple :<br />

celui du général allemand Alvenslebeu, vainqueur<br />

dé cette journée par son inlassable initiative.<br />

La guerre le trpuve général de brigade et<br />

chef d'état-major de Langle de Cary. Nommé<br />

presque ' aussitôt divisionnaire, il reçoit le<br />

commandement du 21 E corps d'armée. Il en<br />

fait une unité de valeur qui se distinguera<br />

autour de Notre-Danie-de-Lorette et en<br />

Artois jusqu'à la fin de 1915.<br />

Puis ce sont : Verdun, où il arrête les Allemands<br />

devant le village et le fort de Vaux ;<br />

la Champagne ; la Somme, où il contribue<br />

grandement à la victoire de la X e armée. En<br />

juin 1917, ^le général Maistre succède à son<br />

frère d'armes Mangin à la tête de la VI e armée<br />

; le 23 octobre, il l'enlève, après une<br />

minutieuse et scientifique<br />

préparation, à<br />

l'assaut du Chemin<br />

des Dames ; c'est la<br />

victoire de la Malmaisou<br />

(12.000 prisonniers,<br />

200 canons),<br />

dont Maistre, modeste<br />

à l'extrême,, attribue<br />

tout le mérite à ses<br />

soldats : « C'est, ditil,<br />

à se mettre à genoux<br />

devant eux ! »<br />

Et voilà que Maistre<br />

s'est révélé au<br />

grand public. Fait, le<br />

11 novembre 1917,<br />

grand officier de la<br />

Légion d'honneur, il<br />

est envoyé en Italie.<br />

Là, sous les ordres de<br />

Fayolle, il reprend le<br />

mont Tomba, avant<br />

de devenir commandant<br />

en chef des forces<br />

alliées, qui, sur ce théâtre d'opérations,<br />

apporteront aux Italiens une aide constante<br />

et précieuse.<br />

La France le rappelle. Nommé d'abord au<br />

commandement de la Xe LE GÉNÉRAI, MAISTRE<br />

armée, il arrête, à sa<br />

C<br />

tête, l'avance allemande entre l'Aisne et<br />

l'Ourcq. Le 10 juin 1918, la confiance du<br />

généralissime l'appelle à remplacer Franchet<br />

d'Espérey, nommé général en chef en Orient,<br />

à la tête de son groupe<br />

d'armées. Il a sous<br />

ses ordres Dégoutte,<br />

de Mitry, Berthelot,<br />

Gouraud, avec lui<br />

bons artisans de la<br />

victoire finale et de la<br />

libération du territoire.<br />

t Membre du Conseil<br />

supérieur de la Guerre<br />

et grand'crqix de la<br />

Légion d'honneur en<br />

1920, le général Maistre<br />

fut nommé, le 10<br />

février 1921, inspecteur<br />

général de l'infanterie.<br />

Il mourut le 25<br />

juillet 1922, à Paris.<br />

Joinville, Bourbonne,<br />

Notre - Dame - de - Lo-<br />

ce grand soldat,<br />

un monument.<br />

lui<br />

rette, s'honorant d'avoir<br />

vu, à des heures<br />

différentes de sa vie,<br />

ont consacré chacune<br />

Grand stratège, particulièrement humain,<br />

il fut un des plus remarquables défenseurs<br />

de son pays dans la tourmente.<br />

LE PONT DE LA CONCORDE<br />

E fut eu 1788 (le .11 <strong>août</strong>) que fut posée<br />

la première pierre du pont de la Con-<br />

corde. L'importance des faubourgs Saint-<br />

Germain et Saint-Honoré exigeait cette création.<br />

Les plan9 furent exécutés par l'architecte<br />

Perronet (architecte du roi et premier ingénieur<br />

des Ponts et Chaussées), inachevé<br />

Napoléon songea, lui aussi, en 1810, à<br />

décorer le pont de la Concorde de statues en<br />

marbre et de trophées, mais il n'eut pas le<br />

temps de mettre ses projets à exécution. La<br />

Restauration reprit l'idée, et y fit placer, en<br />

1828, douze statues de : Bayard, Turenne,<br />

Duguay-Trouin, Tourville, Suger, Duguesclin,<br />

Condé, Richelieu, Sully, Colbert, Duquesne<br />

LE PONT DE EA CONCORDE (en cours de transformation).<br />

lorsqu'éclata la Révolution, le pont fut achevé<br />

avec des pierres provenant de la, Bastille<br />

démolie, « afin que le peuple pût constamment<br />

fouler aux pieds l'antique forteresse », symbole<br />

du régime détruit.<br />

Terminé en 1791, d'abord appelé pont<br />

Louis XVI, l'ouvrage fut baptisé successivement:<br />

de la Révolution et de la Concorde. C'est<br />

ce dernier nom qu'il a conservé depuis.<br />

Partisan de piles très légères (comme il le fit<br />

encore à Mantes, à Melun, à Saint-Maxence),<br />

Perronet a voulu pour les arches des largeurs<br />

échelonnées de 25 m. 34 (arche de rive) à<br />

31 m. 19 (arche médiane). Elles sont cinq.<br />

Pour la décoration, il avait prévu seize pyramides<br />

quadrangulaires en métal à faces<br />

ajourées, à usage de candélabres. En 1791,<br />

on se proposa d'y placer seize statues de<br />

grands hommes en pierre; le projet fut abandonné.<br />

L<br />

A potasse est un oxyde de potassium<br />

(K 2 O), qui compte parmi les éléments<br />

indispensables à la vie végétale<br />

et Suffren. Elles en furent retirées en 1837.<br />

Sa situation au centre du Paris politique<br />

et la Construction du Quai, d'Orsay ont valu<br />

au pont de la Concorde d'être témoin de nombreuses<br />

fêtes. La création de l'organisation<br />

des Arts Décoratifs (1924) rendit nécessaire<br />

là suppression de ses trottoirs (qui faisaient<br />

en tout 4 m. 87 de large), pour l'élargissement<br />

de sa chaussée (laquelle n'avait antérieurement<br />

que 9m. 75), —-et indispensable, par voie<br />

de conséquence, une passerelle connexe réservée<br />

à la circulation des piétons. Actuellement,<br />

des travaux sont en cours, qui vont<br />

élargir de 10 m. 25, de part et d'autre, l'ouvrage<br />

principal (portant, par conséquent, sa<br />

largeur totale à 35 mètres), tout en respectant<br />

sa structure, et permettront ainsi de supprimer<br />

la passerelle, plus utile qu'esthétique, de<br />

l'Exposition. Us seront terminés en 1931 et<br />

coûteront 12 millions de francs.<br />

LA POTASSE<br />

Parmi les corps qui entrent dans la constitution<br />

d'une plante, figurent, au premier<br />

rang, l'azote, l'acide phosphorique, la potasse.<br />

Ces trois éléments, elle les trouve dans le sol<br />

où ils existent, mais pas toujours en quantité<br />

suffisante. Les engrais sont les correctifs<br />

de cet état de choses fâcheux — une certaine<br />

teneur en chaux étant également indispensable<br />

au maintien d'un bon état physique et à<br />

la qualité de la fonction de nutrition.<br />

Le rôle spécial des engrais potassiques est de<br />

favoriser, chez les plantes, l'élaboration des<br />

hydrates dé carbone (sucre, amidon, fécules,<br />

fibres textiles, tissus de soutien) ; ils interviennent<br />

de façon très efficace lors de la<br />

transformation des albuminoïdes, donnant<br />

des rendements beaucoup plus élevés sur<br />

les terres où ils sont' employés.<br />

Qu'elles soient fourragères ou alimentaires,<br />

les légumineuses possèdent une affinité spécifique<br />

remarquable pour la potasse. L'emploi<br />

d'engrais potassiques, sur les champs de<br />

céréales, augmente le poids de la récoite en<br />

paille et surtout en grains. En outre, la potasse,<br />

protectrice du développement des tissus de<br />

soutien, permet de lutter efficacement contre<br />

la verse dans les terres où cet accident est à<br />

craindre, par suite d'un excès d'azote. Grosse<br />

consommatrice de potasse, dès avant la<br />

guerre, l'Allemagne connaissait des rendements<br />

en pommes de terre de 158,6 quintaux à<br />

l'hectare (contre 83,9 quintaux à l'hectare,<br />

en France, en la même année).<br />

Les doses d'emploi des engrais potassiques<br />

varient avec les cultures et les sols.<br />

Aussi a-t-on eu recours à tous les moyen»<br />

possibles pour obtenir de la potasse pendant la<br />

guerre. On en a demandé aux poussières<br />

des fours à ciment, aux poussières des hauts<br />

fourneaux, aux mélasses, aux cendres de bois,<br />

aux algues marines, aux lacs salés de Tunisie<br />

et d'Amérique. Mais "il existe, heureusement,<br />

à côté de ces procédés producteurs de faibles<br />

tonnages et très onéreux, de grands gisements<br />

de potasse aux réserves considérables : à<br />

Nonneubruch, en Alsace (Haut-Rhin), à<br />

Stassfurth, entre l'Elbe et la Weser (Allemagne),<br />

en .Catalogne, en Galicie, orientale,<br />

à Solikamsk (Russie), à Erythrée (à 75 kilomètres<br />

environ du petit port italien de Fatimari).<br />

Certains de ces gisements ont des réserves<br />

estimées à plus d'un million de tomies, mais<br />

celui qui vient en tête de tous est notre bassin<br />

alsacien de Nonneilbruch, avec 1.800 millions<br />

de tonnes de sel brut et ayant actuellement ime<br />

capacité quotidienne de production de 26.000<br />

tonnes:<br />

Le sel brut en question est de la sylvinite,<br />

c'est-à-dire un mélange de chlorure de sodium<br />

et de chlorure de potassium, avec ime très<br />

faible quantité de chlorure de magnésie et<br />

de sulfate de chaux. Et cette sylvinite contient<br />

de 12 % à 22 % de K 2 O (forme sous<br />

laquelle le potassium est exprimé dans les<br />

analyses de plantes et de matières fertilisantes)<br />

.<br />

Elle se trouve répartie entre deux couches,<br />

situées à des profondeurs variant entre 500 et<br />

850 mètres et séparées l'une de l'autre par<br />

20 mètres environ de sel et de schistes. Elle est<br />

abattue dans les chantiers, en forant des trous<br />

de mines avec des perforatrices électriques ou<br />

à air comprimé, Ces trous de mine sont,<br />

ensuite, chargés d'explosifs qu'on fait détoner<br />

(300 à 600 grammes d'explosifs par tonne<br />

de sel) ; en arrivant à là surface, le sel brut<br />

est, soit broyé jusqu'à une grosseur de o à<br />

4 millimètres, soit livré tel quel à l'agriculture,<br />

soit envoyé dans des fabriques, qui l'utilisent<br />

pour l'industrie où il sert de base à un certain<br />

nombre de préparations chimiques (chlorure,<br />

chlorate, sulfate, nitrate, bromure, iedure,<br />

cyanure, bichromate, alun, etc.).<br />

L'extraction est passée de 592.000 tonnes<br />

en 1919 (350.000 en 1913) à 2.323.119 tonnes<br />

en 1927 (bassin de Stassfurth : 1.239.400<br />

tomies). La France a consommé, en cette<br />

même année 1927-1928, 569.133 tonnes de sel<br />

brut pour l'agriculture, contre 230.920 tonne»<br />

en 1919-1920.<br />

L<br />

LES GRAMINÉES<br />

ES graminées (du latin gratnen, qui signifie<br />

gazon) sont très répandues dans la<br />

nature, où l'on n'en compte pas moins<br />

de trois cents genres, comprenant trois r*"Jle<br />

cinq cents espèces.<br />

C'est une famille des plus homogènes, dont<br />

tous les membres se rallient à un type constant.<br />

Ce sont des plantes herbacées ou vivaces,<br />

dont la tige cylindrique est un chaume creux,<br />

sauf aux noeuds. Les fétrilles sont distiques<br />

(isolées, avec la divergence %, alternant<br />

d'un nœud au suivant) ; elles se composent,<br />

généralement, de deux parties : une gaine<br />

fendue dans toute sa longueur, entourant là<br />

tige sur plusieurs entre-nœuds; un limbe<br />

libre, pouvant affecter la forme d'une lanière<br />

parcourue par des nervures parallèles. Au<br />

niveau de la jonction de la gaine et de la tige,<br />

apparaît une petite 1 languette transparei*!<br />

appelée ligule.<br />

Les fleurs sont presque toujours rapprochées<br />

en épillets, qui s'insèrent, de part et<br />

d'autre, au sommet de la tige, sur une série<br />

de crans alternés : l'ensemble est un épi<br />

d'épillets ou épi composé.<br />

L'axe de l'épillet porte des bractées distinctes,<br />

dont les deux premières s'appellent<br />

glumes, et les écailles protectrices de chaque<br />

fleur, glumelles (se terminant par une barde<br />

dans certaines espèces de blé). Chaque fleur<br />

comprend trois etamines, un ovaire globuleux<br />

formé d'une carpelle et deux styles plumeux<br />

; les fruits sont des caryopses (secs<br />

indéhiscents, à péricarpe mince se confondant<br />

avec les téguments de la graine) ; cette dernière<br />

est monocotylédone.<br />

Le grain contient un albumen, qui est parfois<br />

volumineux et farineux. C'est le cas pour<br />

les graminées dites céréales : blé, seigle, orge,<br />

avoine, maïs, riz. A côté d'elles, d'autres graminées<br />

sont celles qui entrent dans la composition<br />

des prairies naturelles et des gazons ; ce<br />

sont les graminées fourragères (avoine élevée,<br />

brome, dactyle, fléole, flouve, paturin, etc.) ;<br />

séchées, elles donnent le foin. Enfin, il faut se<br />

garder d'oublier les graminées industrielles,<br />

— connue la canne à sucre, dont la tige donné<br />

au moulin le vesou, jus sucré duquel on extrait<br />

le sucre, — comme l'alfa (employé pour la<br />

fabrication des nattes, du papier et de cordes) \<br />

comme le bambou, qui se présente sous dé<br />

telles dimensions et une telle robustesse, qu'il<br />

sert, en Orient, comme « matériau » de construction<br />

et d'ameublement ; le sorgho, employé<br />

pour la construction des balais, etc.<br />

Le sorgho a une espèce sucrée qui sert à<br />

fournir du sucre ; le rhum est le produit de là<br />

distillation et de la fermentation du vesou ; la<br />

sève du bambou donne, par fermentation, un<br />

vin: Telles sont les graminées dont certaines<br />

jouent dans la nature un rôle de premier plan.


MJIIIIII DIMANCHE-ILLUSlKli UIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII iiiiimiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiitiiiiimiiiii 12 iiuimimiiniiiiiiiiiii itiiiiiiiiiiiini IIIUIIIIIIIMIIIIIIIIIIIIIIIIIIMIIIIIIMIIIHII LE 4 AOUT 1929 ""mil<br />

CHOC<br />

LA SEMAINE COMIQUE<br />

ESPRIT D'OBSERVATION<br />

— Dis, maman, les petites orphelines<br />

malgaches portent donc des pantalons comme<br />

les messieurs?<br />

— Pourquoi cette question saugrenue?<br />

— Parce que, hier, à la quête de l'œuvre,<br />

papa a mis un bouton de culotte !<br />

(Dessin inédit de CH. DE BUSSY.)<br />

LA BONNE SURPRISE<br />

— Un mot cependant, jeune homme; je<br />

ne veux pas que ma fille souffre d'être séparée<br />

de nous...C'est nous qui nous sacrifierons...<br />

nous irons tous habiter avec vous!...<br />

'(Dessin inédit de MAT.)<br />

L<br />

K contremaître, rouge d'indignation, entra<br />

dans le bureau de M. Fouquereau, qui<br />

était négociant en vins à Bercy.<br />

— Patron, c'est encore Sansonnet que j'ai<br />

chipé en train de piquer un fût... Faut croire<br />

que l'aramon ne lui suffit plus ; grâce à lui, il<br />

y a au moins vingt litres de Pommard qui<br />

ont coulé dans la cave... Ça ne peut pas durer<br />

comme ça.<br />

M. Fouquereau était un homme heureux<br />

et bien portant qui avait renoncé à se faire<br />

dé la bile pour des fichaises ; il calma son<br />

employé :<br />

— Allons, Cassemiçhe ! ne vous en faites<br />

pâs... Nous allons régler cette affaire-là tout<br />

de suite... Où est-il, votre Sansonnet ?<br />

— Il attend devant la porte... il est dans<br />

un bel état...<br />

— Envoyez-le-moi.<br />

Sansonnet fit une entrée modeste. Il porta<br />

son index levé à la hauteur de ses cheveux :<br />

sans doute, voulait-il montrer que, s'il avait<br />

une casquette, il l'ôterait poliment, mais, n'en<br />

ayant pas, il saluait à sa façon.<br />

— Bien le bonjour...<br />

Il baissait vers le sol la plus belle figure<br />

de pochard qu'on pût imaginer : non pas<br />

l'alcoolique méchant, mais le poivrot beat,<br />

lumineux, heureux de vivre, qui connaît son<br />

Vice et n'arrive pas à en avoir honte.<br />

VINGT fois Fouquereau avait essayé de se<br />

mettre en colère quand on lui rapportait les<br />

méfaits de ce ravageur, mais vingt fois il<br />

n'avait pu dominer le fou rire qui s'emparait<br />

L'ART D'ÊTRE ÉCONOME<br />

' Madame. — Je vous ai fait venir pour un<br />

petit travail : vous prendrez ma vieille robe<br />

noire et vous en retaillerez une dedans pour<br />

mon mari...<br />

La couturière. — Madame se moque,<br />

monsieur veut porter une robe?<br />

Madame. — Parfaitement, il est avocat!<br />

(Dessin il Mit d'ARSÈNE BBIVOT.)<br />

LES GRANDS REMÈDES | \<br />

— Plus d'un kilomètre de gaz ce mois-ci !... et il va encore augmenter... ça<br />

va bien...<br />

Désormais, nous mangerons notre viande crue.,<br />

et nous avalerons ensuite un peu d'étoupe enflammée pour la faire cuire I<br />

(Dessin inédit de L. KERN.)<br />

de lui dès qu'il apercevait la trogne allumée<br />

de Sansonnet.<br />

Certainement, il lui lavait la tête, il le<br />

méhaçait de déposer mie plainte, de le faire<br />

ficher en prison comme un voleur qu'il était ;<br />

mais les scènes dérivaient brusquement, parce<br />

que Sansonnet opposait des arguments inattendus<br />

:<br />

— Je pique les fûts, je ne dis pas non,<br />

mais c'est pas pour voler, c'est pour boire.<br />

Allez donc reprocher à un homme qui se promène<br />

toute la journée parmi des tonneaux<br />

pleins, de boire, quand il a soif, un petit coup<br />

qui, selon lui, ne pouvait faire de tort à per-<br />

L aimait le vin pour le vin, ne faisant<br />

I aucune différence entre les gros vins de coupage<br />

et les fins bordeaux délicats ; il buvait<br />

indifféremment du beaujolais ou " du chinon,<br />

du vin de Béziers ou du vin de Beaune ;<br />

sa tasse était merveilleusement patinée,<br />

tous les rubis des vendanges de France<br />

avaient laissé sur le métal un reflet doré ;<br />

peu importe que le jus du raisin qu'il allait<br />

boire, eut mûri sur un coteau bourguignon ou<br />

coulé d'une humble grappe languedocienne;<br />

il mettait son gros pouce noir sur le trou du<br />

tonneau, buvait avec méthode, rinçait sa<br />

tasse dans une dernière goutte qu'il jetait<br />

sur le sable et, la fente aveuglée, allait ailleurs,<br />

non pour faire des comparaisons, mais pour<br />

ne pas boire d'un coup les sept ou huit litres<br />

qui étaient sa ration quotidienne.<br />

Fouquereau l'interpella :<br />

— Alors, ça recommence?... Voilà encore<br />

que Cassemiçhe t'a pincé... et, maintenant, tu<br />

choisis ta camelote?... Il te faut du pommard...<br />

et il paraît que tu en as gâché vingt litres...<br />

Veux-tu parier que je vais te faire emballer<br />

?<br />

Sansonnet secoua une tête mal convaincue :<br />

— Pour ce qui a coulé, c'est de la faute à<br />

tZassemiche : s'il n'était pas toujours à crier,<br />

bien sûr qu'il n'y aurait pas eu de perte...<br />

— C'est la faute à Cassemiçhe ! Parbleu !<br />

Je me disais aussi : « Ce sacré Sansonnet a mie<br />

figure d'honnête homme et ce n'est pas lui<br />

qui se permettrait de boire du vin qui ne lui<br />

appartient pas. »<br />

Tout à coup, Fouquereau aperçut, sur le<br />

sol de son bureau, une large flaque dans<br />

laquelle piétinait Sansonnet.<br />

— Tu es trempé comme une éponge et ton<br />

pantalon suinte l'eau...<br />

— Ce n'est pas de l'eau, c'est du-vin, répondit<br />

modestement Sansonnet ; justement ce<br />

qu'il faut que je vous explique...<br />

H s'essuya les mains sur le revers de son<br />

gilet et prit son temps.<br />

— J'étais tranquillement dans la cave, en<br />

train de laver des baquets, quand j'ai senti<br />

que j'allais avoir soif...<br />

— Tu es un prévoyant de l'avenir, ricana<br />

Fouquereau.<br />

— Faut pas attendre d'avoir soif pour<br />

boire, répondit Sansonnet. Quand on a soif,<br />

on ne boit pas pour son plaisir et on ne se<br />

désaltère pas. Alors, j'ai piqué un fût, le<br />

premier venu, je vous jure, et j'ai tendu ma<br />

tasse qui ne tient pour ainsi dire rien. J'étais<br />

en train de la remplir, quand voilà que j'entends<br />

Cassemiçhe qui s'amène en poussant<br />

des cris. Ce n'est pas qu'il soit plus méchant<br />

qu'un autre, seulement, c'est un gueulard, et<br />

moi, ça me paralyse d'entendre crier. Alors,<br />

je ne fais ni une ni deux : comme quelqu'un qui<br />

n'a l'air de rien, je me retourne et j'appuie<br />

mon derrière, sauf le respect que je vous dois,<br />

contre le tonneau que je venais de piquer...<br />

OUQUEREAU se mordit les lèvres pendant<br />

F que Sansomiet reprenait sa respiration.<br />

— V'ià donc mon Cassemiçhe qui rapplique:<br />

« Qu'est-ce que tu fais là? qu'il me fait. —<br />

Je rince mes baquets, » que j'y dis. Malheureusement<br />

— quand on n'a pas de veine, c'est<br />

toujours comme ça, •—■ j'avais mon gobelet<br />

dans la main avec deux doigts de vin dans<br />

le fond. Mon Cassemiçhe prend avantage de<br />

cela pour m'en dire et pour m'en dire, que, si<br />

j'avais été susceptible, je lui aurais répondu<br />

sur le même ton et que, peut-être, ça pouvait<br />

mal tourner. Mais, moi, je ne pensais qu'à une<br />

chose, monsieur Fouquereau : c'est que si<br />

j'aurais fait un mouvement, votre vin aurait<br />

coulé et c'est pour vous, parole d'honneur, que<br />

je m'en suis laissé dire qu'un autre homme<br />

n'aurait pas supporté deux minutes. En moimême,<br />

je pensais : « Tu peux chanter, mon<br />

garçon, quand tu seras parti, je boucherai<br />

le trou et tu n'y verras que du feu. » Mais il n'y<br />

a pas plus~ bavard que Cassemiçhe quand il est<br />

à cran; il n'y avait pas moyen de le faire taire,<br />

et, au fur et à mesure qu'il parlait, je sentais<br />

le vin qui commençait a mouiller mon pantalon<br />

et qui mê dégoulinait le long des jambes,<br />

jusque dans mes godasses. Ah ! là ! là ! si ça<br />

n'avait point été pour vous et pour pas vous<br />

faire perdre de la marchandise, il y a beau<br />

DÉDUCTION<br />

- — On a découvert son corps découpé en<br />

morceaux !<br />

— Ça ne m'étonne pas ! Il avait toujours<br />

des idées de suicide ! (Dessin inédit de GASTON MAS.)<br />

LES GRANDS DANGERS<br />

— Vire de bord et roule la barre, tonnerre<br />

de Brest!... ou nous sortons de la carte !...<br />

(Dessin inédit de MlMOUCA.)<br />

temps que je serais parti sans m"occuper de ce<br />

que pouvait raconter Cassemiçhe : plus qu'il<br />

criait, plus que je m'appuyais contre le trou<br />

pour arrêter la fuite, et, comme j'en perdais<br />

pas une goutte, au bout d'un moment, ça<br />

dégouttait de partout, au point que Cassemiche,<br />

qui n'est pourtant pas bien malin,<br />

a fini pa* s'en apercevoir : « V'ià le pinard qui<br />

te coule sur les cuisses... » qu'il a dit ; et il me<br />

chipe par le bras pour me conduire ici...<br />

Seulement, moi, monsieur Fouquereau, je suis<br />

pas un gâcheur ; avant de venir jusqu'à votre<br />

bureau, j'ai bouché le trou, car, dans une<br />

affaire entre Cassemiçhe 'et moi, ç'aurait été<br />

trop injuste que ça soye vous qui paye' la<br />

dépense... »<br />

O<br />

ANSONNET se dandinait ; Fouquereau cher-<br />

S chait ce qu'il allait pouvoir dire pour ne pa3<br />

paraître trop indulgent ; il eut une idée :<br />

— Puisque tout mon vin est dans ton<br />

pantalon, tu n'as qu'à, laisser ton pantalon<br />

ici...<br />

Sansonnet roula des yeux hébétés...<br />

— C'est du velours, ça boit et ça ne rend<br />

rien... Tenez... je vas vous montrer.<br />

Et, retournant une de ses poches, il la<br />

tordit au-dessus de la petite tasse dont il<br />

remplit le tiers : « En le tordant du haut en<br />

bas, vous n'en feriez pas sortir une chopine... »<br />

Il tendait son gobelet à Fouquereau qui<br />

n'osait pas le regarder et signait machinalement<br />

son courrier.<br />

Alors, doucement, sans avoir l'air de rien,<br />

le pochard pencha son nez sur la tasse, huma<br />

d'abord et but le vin en disant :<br />

— Il a perdu tout son bon goût...<br />

ROBERT DIEUDONNÉ.<br />

LES COMBINARDS<br />

— Vingt francs pour que je ne me relève<br />

pas ?? Vingt francs seulement !? tu n'es<br />

pas fou ! ? tu veux donc me faire casser la<br />

figure en rentrant à la maison?...<br />

(Dessin inédit de R. LENOIIL)


HriAnii LE 4 AOUT 1929 •"«•niiiiiiiiiiiiiiiiiiiiimiiiiiinrniiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii iiiimiiiiniiiiiiiiiiiiiiiiiir JjJ iiiiiiiiiiitniniiiiiiiiiiiuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiit DIMANCHE-ILLUSTRÉ<br />

UNE PASSION<br />

— J'espère que vous ne mendiez pas pour<br />

aller boire /...<br />

— Oh ! non : c'est pour aller me faire<br />

photographier t... (Dessin inédit de M. SAUVAYBE.)<br />

UNE FIN<br />

Et votre flirt de l'été dernier ?<br />

•— Fini I<br />

— Vous êtes brouillés ?<br />

«— Non, mariés !...<br />

(Dessin inédit d'A. DE Roux.)<br />

JEUNESSE<br />

Lui. — Savez-vous quelle est la charmante<br />

enfant avec laquelle je viens de danser?<br />

Elle. — Oui, c'est ma mère ! ! I<br />

(Dessin inédit de S.-M. BERTIN.)<br />

UN RÊVE<br />

Moi, mon rêve, c'était d'être jockey I<br />

Et il nè s'est pas réalisé ?<br />

Euh! un peu !... je...'joue aux courses t<br />

(Dessin inédit de GASTON MAS.)<br />

CRUEL DILEMME<br />

Alors !... j'ai fumé ma clef /..<br />

... Tu ne pourras jamais ouvrir ta porte<br />

avec ça, mcm bonhomme, c'est ton cigare<br />

que tu mets dans la serrure...<br />

(Dessin inédit de M. W. JlILHES.)<br />

HISTOIRE DE CHASSE<br />

(Dessin inédit de GABRIEL CHAPT.)<br />

GALANT<br />

— Ce lustre, j'ai failli le recevoir sur la<br />

tête...<br />

— Oh ! ma bonne madame... un de plus l<br />

(Dessin inédit de LUC-CYL.)<br />

PATIENCE ET CONFIANCE<br />

— Elle m'avait donné rendez-vous ici, à<br />

midi : il est minuit. Je commence à avoir<br />

l'impression qu'elle a dû m'oublier !...<br />

(Dessin inédit de G. QUESTIAU.)<br />

POIDS LOURDS<br />

Chérie, on devrait~~s'arrêter.<br />

Mais, je ne suis pas fatiguée...<br />

Oui, mais c'est pour ton vélo...<br />

(Dessin inécit d'A. DuBOUT.)


DIMANCHE-ILLUSTRÉ JIHIIHIIIIIIHHUIHIIIHIIHIIIIIIIIUÎH iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiMiBinmiiii 14 ■iiiiiMiiiiiiiHiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiimiiiMiiiiiiuiiiiuiiiiiiiiiiiiiiiiiiHiiiiiiiiiiiiiiiniiiii LE 4 AOUT 1929 »i»"i<br />

B R<br />

C - A - B R A G<br />

NOUVELLES DE PARTOUT<br />

BOLIVAR, LE LIBÉRATEUR<br />

' (Suite du texte de la pàge 5.)<br />

ÉCHOS E<br />

salle de classe, pense Praehauser (Der Neue Weg), qu'il<br />

L'ORIGINE DU SPIRITISME<br />

appartient d'apporter là compensation nécessaire. Les<br />

ANS un -cours fait à l'Asile clinique (service du traditionnels « tableaux muraux », quelle que puisse<br />

D professeur Claude) M. J. Lévy-Valensi parle ainsi être leur valeur artistique, ne sauraient suffire. Il<br />

des débuts du spiritisme contemporain :<br />

convient que les yeux de l'écolier puissent se reposer<br />

Depuis que l'humanité existe,, les hommes, tentés sur quelques belles reproductions, choisies précisément<br />

d'explorer l'au-delà ont essayé d'eu percer le mystère. pour leur beauté, sans préoccupation didactique immé-<br />

Le spiritisme ne date donc pas d'hier, et, si vous vouliez diate. Peu nombreuses, pour ne pas disperser et éînous-<br />

vous donner la peine de rechercher dans les religions ser l'attention, adroitement mises en valeur par leur<br />

passées, vous verriez les hommes s'efforçant sans place et par un encadrement simple et discret, ces<br />

cesse d'interroger les esprits ou les dieux, les foules gravures pourront être périodiquement renouvelées.<br />

accourant aux temples, à lîpidaure, ou à Ephèse, pre- Elles resteront toutefois exposées assez longtemps<br />

mières concurrences que les immortels firent à la méde- pour soumettre à une lente et salutaire imprégnât ion<br />

cine : mais le spiritisme moderne, celui qui nous inté- les sensibles imaginations des enfant3. La libre et<br />

resse aujourd'hui, date de 1847 : il est né à Hydescity, joyeuse fantaisie créatrice de l'artiste agira par une<br />

dans l'Etat de New-York. Lat vivait un Monsieur Week- imperceptible contagion ; le sentiment du beau s'aimanu<br />

qui s'aperçut, un jour, chez -lui de phénomènes guisera dans les jeunes esprits, et ce sera bientôt pour<br />

étranges ; il entendit des bruits inusités ; pensant que les élèves une récompense appréciée que d'être appelés<br />

sa maison était hantée, et, peu courageux, il s'en alla, à collaborer' éventuellement au choix et à la mise en<br />

cédant la place à la famille du docteur John Fox. place des tableaux.<br />

Les til!es du docteur, qui, elles, avaient l'imagination<br />

L'École et la Vie.<br />

vive, ne furent pas effrayées de cette intervention des<br />

esprits, mais, bien au contraire, décidèrent d'entrer en VIEILLES CITÉS<br />

communication avec eux. C'est de cette initiative<br />

qu'est né le spiritisme. Je ne suivrai pas dans leur année est une année de jubilé pour les villes<br />

odvsséc ces jeunes filles, répandant leur doctrine à eTïE<br />

allemandes. Voici Veissenburg, en Bavière, qui,<br />

travers le monde ; il est bien certain qu'elles ne pré- fondée en 792, fêta, en juin, le 600<br />

voyaient pas le succès de la religion dont elles furent<br />

les' initiatrices et n'envisageaient pas du moins qu'un<br />

jour cette religion servirait de sujet de dissertation<br />

dans un asile d'aliénés.<br />

La diffusion de la nouvelle doctrine fut telle<br />

qu'en 1906, dans une thèse, premier travail français<br />

sur les folies spirites, M. Duhem relatait, en France<br />

seulement, 37.000 adeptes du spiritisme. Comme, depuis<br />

1906, les hommes ont continué de mourir, et très tragiquement,<br />

pendant les quatre années de guerre, il est<br />

probable que le spiritisme a recruté depuis un nombre<br />

incalculable de fervents.<br />

Le Progrès Médical.<br />

CIGARETTES ET PUBLICITÉ<br />

ANS une petite ville du Kansas, on put voir, récem-<br />

D ment, des affiches représentant une jeune fille, la<br />

cigarette aux lèvres, et qu'une maison de tabac avait<br />

fait apposer partout. Les habitants de la ville manifestèrent<br />

leur indignation à laquelle donna voix un<br />

magazine mensuel de la localité en question. Des<br />

enquêtes montrèrent que le cas n'était pas exceptionnel.<br />

Les affiches de ce genre déplaisaient eu maints endroits.<br />

De même l'heure qui, dans les émissions de T. S. F., est<br />

consacrée à la publicité du tabac.<br />

Certaines chambres de commerce ont voté des interdictions<br />

touchant l'apposition d'affiches tendant à<br />

répandre ia consommation du tabac.<br />

Il ne s'agit pas seulement d'opinions de ruraux et<br />

d'habitants de petites villes ; des citadins, appartenant<br />

à de grands centres, ont souvent exprimé cet avis : il est<br />

inutile de faire croire que toutes les jeunes filles<br />

fument et plus inutile encore de travailler à leur<br />

donner à toutes le goût du,tabac.<br />

Pour nous, nous avons reçu de nombreuses lettres de<br />

lecteurs nous felicitaut de ne donner en nos colonnes<br />

aucune place à la publicité du tabac. Nous trouvons que<br />

ce n'est pas le rôle qui convient à un magazine de la<br />

famille. Et nous pensons que les manufactures de cigarettes<br />

devraient montrer assez de respect aux femmes<br />

américaines pour les laisser en dehors de leur publicité.<br />

People's Popnlar Monthly.<br />

RIEN NE SERT DE COURIR<br />

i expéditifs soient-ils, les Américains donnent<br />

S l'impression de n'agir jamais avec précipitation,<br />

tant ils savent prévoir et s'organiser.<br />

Aussi, toutes proportions gardées, le nombre des<br />

accidents d'autos cst-il moindre aux Etats-Unis<br />

qu'en France où, parmi les 1.100.000 détenteurs de<br />

permis, il est pas mal de jeunes chauffeurs n'ayant pas<br />

encore jeté leur gourme.<br />

A l'approche des beaux jours, c'est le moment de leur<br />

rappeler :<br />

c Ne croyez point qu'il suffise de corner sans ralentir<br />

quelques mètres avant un croisement de routes. Ne<br />

vous dites pas qu'il n'arrive certainement pas d'autre<br />

voiture, parce que votre appel est resté saus réponse.<br />

Le conducteur que vous ne voyez pas encore peut être<br />

distrait, il peut n'avoir pas entendu ; il peut être<br />

imprudent... Soyez maître de votre vitesse là ou la<br />

visibilité est mauvaise, et rattrapez-vous en route<br />

libre. »<br />

Les Echos.<br />

LA VALEUR ÉDUCATIVE DE LTMAGE<br />

'ENTANT est uu visuel. Chacun de nous peut retrou-<br />

L ver eu lui le souvenir de tableaux, œuvres de<br />

maîtres ou banales litliographies qui agirent fortement<br />

sur sa jeune imagination. Les exemples littéraires ne<br />

manquent pas. Gœthe rapporte dans ses Mémoires<br />

l'impression profonde qu'il reçut des gravures italiennes,<br />

reproductions de monuments et de statues,<br />

dont était ornée la maison paternelle. Tous les enfants<br />

lie bénéficient malheureusement pas, au foyer familial,<br />

de ce constant commerce avec des chefs-d'œuvre ; trop<br />

.souvent les. murs demeurent tristes et nus. C'est à la<br />

LES CORS AUX PIEDS<br />

Il y a cent moyens de les traiter, mais un seul de<br />

s'en délivrer promptement : c'est « Le Diable r. « Le<br />

Diable » enlève les cors en six jours, pour toujours.<br />

3 fr. 40, toutes pharmacies. Attention !... Exigez « Le<br />

Diable ». Ëperuay : pharmacie Weinmann.<br />

LA DESTRUCTION CHIMIQUE DES PUNAISES<br />

est obtenue instantanément avec le flozof. Un seul<br />

badlgeonnage avec cette composition , scientifique<br />

nouvelle détruit, séance tenante, toutes les punaises et<br />

leurs œufs, sans rien tacher. 4 fr. 95 le flacon. Toutes<br />

Pharmacies, Drogueries, Tîpiceries, etc. A Paris :<br />

Pharmacie Principale Canorine et Pharmacie de Rome,<br />

Bailly.<br />

e anniversaire de<br />

son rattachement direct iWEmpire.<br />

Les droits d'indépendance qu'elle possède, Diez-surle-Lahu<br />

les a reçus en 1329, il y a juste six cents ans.<br />

Depuis quand existait la petite ville avec sa forteresse<br />

au.centre, bâtie sur le granit ? On sait qu'en 790 elle<br />

appartenait au monastère de Prum.<br />

Duderstadt, dans l'Eichsfeld, célèbre ses mille ans.<br />

Nous savons qu'en 929 elle appartenait au duc de<br />

Saxe. Elle a passé depuis sous diverses souverainetés,<br />

pour échoir enfin à la Prusse avec le Hanovre.<br />

Et, pour finir, Brandebourg, sur le Hanel, se vante<br />

aussi de son millénaire. • Il y a mille ans qu'elle fut<br />

délivrée des Slaves par le roi Henri Ier, ce qui ne<br />

l'empêcha pas d'être encore, au xne siècle, âpieinent<br />

disputée entre les Slaves et les Allemands.<br />

Leipziger Illuslrierte Zeitung.<br />

LES BILLETS SONT-ILS VÉRIPIABLES ?<br />

HACUN sait que les billets de.banque portent des<br />

C signes récognitifs, c'est-à-dirê des lettres et des<br />

chiffres qui sont appelés indices dans le langag* bancaire.<br />

Ces indices servent à numéroter les billets et à<br />

leur donner le caractère d'authenticité.<br />

Les billets sont divisés en séries désignées par des<br />

lettres de l'alphabet, et chaque série va de r à 1.000.<br />

Sur les billets de 100 francs, ces chiffres donnant la série<br />

sont imprimés en haut à gauche et répétés eu bas à<br />

droite.<br />

Il y aurait donq normalement 26 séries, puisqu'il y a<br />

26 lettres dans l'alphabet français, mais la lettre I<br />

a été supprimée pour sa ressemblance trop grande avec<br />

la lettre J. Il reste donc 25 séries que l'on appelle un<br />

alpliabet.<br />

L'ordre des lettres est le suivant : A, B, C, D, E, F,<br />

fi, II, J, K, L, M, N, O, P, Q, R, S, T, U, V, X, Y, Z, W.<br />

Chaque alphabet comprend, par conséquent, 25.000<br />

billets, qui sont numérotés suivant leur ordre de fabrication.<br />

Ces numéros de fabrication sont situés en haut à<br />

droitte et en bas à gauche sur les billets de 10b francs.<br />

Enfin, un numéro de contrôle indique le rang individuel<br />

de chaque billet dans la fabrication ; ce numéro<br />

est placé immédiatement au-dessous des mots « Banque<br />

de France », au centre de la coupure.<br />

Voici, par exemple, un billet de 100 francs portant le<br />

n° 349 et le rang M. 20.603 avec, comme numéro de<br />

contrôle, le chiffre 5r5.06r.349.<br />

Pour le vérifier, il faut : 1° Multiplier par 20.602 les<br />

25.000 billets de chacun des alphabets qui précèdent<br />

les 20.603e, soit : 25.000 x 20.602 a- 515.050.000 ;<br />

2° Ajouter autant de fois 1.000 unités qu'il y a de<br />

lettres avant M, qui est la douzième dans l'alphabet<br />

donné plus haut, c'est-à-dire :<br />

515.050.000 + 11.000 = 515.061.000.<br />

3° Ajouter le numéro de série du billet examiné, soit :<br />

5r5.050.00o + 349 = 515.061.349, qui est le numéro<br />

exact. £ e Courrier des Tournois.<br />

PROSATEURS ET POÈTES CATALANS<br />

OMBRE de lecteurs vont s'étonner d'apprendre<br />

N qu'il existe une jeune littérature catalane, dit le<br />

Père Artigas. Le séparatisme catalan qui, sous son<br />

aspect politique, est connu par tout le monde, correspond<br />

effectivement à l'existence d'une collectivité qui,<br />

par sa constitution matérielle, morale et intellectuelle,<br />

forme une nation. Il n'est pas extraordinaire que<br />

l'existence de ce groupe ayant un caractère défini ait<br />

donné naissance à une littérature originale. La langue<br />

catalane, régie par une grammaire, un dictionnaire, un<br />

institut, un richissime lexique, a été un auxiliaire précieux<br />

à la création d'une forme •littéraire. La jeune<br />

littérature catalane a connu, ces derniers temps, un<br />

épanouissement qui a étonné les esprits les plus sceptiques.<br />

Lors de la dernière exposition du livre catalan,<br />

qui a été organisée en toute hâte, on a réuni, en effet,<br />

plus de six mille exemplaires différents. Monde<br />

FÊTES NATIONALES-<br />

'EST le mois de mai qui tient le record des fêtes<br />

C nationales. En effet, le 3 mai est réservé à la Pologne<br />

; le 10, à la Roumanie ; le 14, au Paraguay;<br />

le 17, à l'Espagne ; le 25, à l'Argentine.<br />

Le dernier <strong>dimanche</strong> de juin appartient à l'Italie ;<br />

le 5 Juin, au Danemark ; le 4 juillet, aux Etats-Unis ;<br />

le 14, à la France ; le 21, à la Belgique ; le Ier lui obéir et lui s'habitue à commander, d'où<br />

usurpation et tyrannie. »<br />

En dépit de cette théorie, évidemment beaucoup<br />

plus électorale que réelle, Bolivar accepta<br />

la présidée<br />

<strong>août</strong>, à<br />

la Suisse ; le 25, à l'Uruguay ; le 15 septembre, au<br />

Mexique ; le r8, au Chili ; le 5 octobre, au Portugal ;<br />

le 28, à la Tchécoslovaquie ; le 11 novembre, à la<br />

France ; le i" décembre, à la Serbie ; le 25 mars, à la<br />

Grèce.<br />

Et les seuls commerçants qui, ces jours-là, ne veulent<br />

pas qu'on plante des drapeaux chez eux, ce sont les<br />

mastroquets...<br />

« L'Européen.<br />

1 1. Appliquez-le — 2. Attendes<br />

quelques minutes — 3. Rincez<br />

ce de la République. Voici le portrait<br />

et les poils ont dis-<br />

que trace de lui, à cette époque, un de ses<br />

paru I Alors que les<br />

contemporains : « Bolivar avait le front haut,<br />

rasoirs et les dépila-<br />

semé de rides profondes depuis sa jeunesse,<br />

toires ordinaires n'enlèvent<br />

du duvet que<br />

indice du penseur ; ses yeux noirs étaient vifs<br />

la partie apparente,<br />

et pénétrants,. sa bouche laide aux lèvres<br />

Vyzo le dissout jus-<br />

épaisses/ Il était grand, mince et d'une résisqu'à<br />

la racine. C'est<br />

tance étonnante à la fatigue. Après une journée<br />

une crème douce et<br />

entière de marche, il dansait ou travaillait<br />

parfumée présentée en<br />

toute la nuit. II. préférait, cependant, la vie<br />

tube comme une pâte<br />

paisible des champs au mouvement des villes,<br />

dentifrice. Voiisn'avez<br />

et sa plus grande joie était de s'enfoncer dans<br />

qu'à l'étendre telle<br />

qu elle sort du tube, l'enlever après quelques<br />

la campagne et d'y manger le frugal repas des minutes et le duvet a disparu. Elle a été em-<br />

Indiens. Au moral, il était doux, sauf quand il ployée par des millions de femmes et est la<br />

s'irritait, et alors il devenait terrible. Sa colère seule solution satisfaisante du problème posé<br />

se manifestait surtout envers les menteurs et par la pousse de duvets disgracieux. Satisfac-<br />

les joueurs, qu'il détestait. L'amitié était pour tion garantie ou argent remboursé. Vous trou-<br />

lui une chose sacrée et, aussi bien vis-à-vis de verez Vyzo dans toutes les bonnes maisons<br />

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possédait et s'endettant même pour les autres.<br />

Sans être un orateur, il possédait une grande<br />

facilité d'élocution. Dans ses ordres, il pré- JUMELLES<br />

voyait tout, jusqu'au moindre détail, et savait<br />

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la Colombie, puis, presque en même temps,<br />

dictateur du Pérou. Après les victoires de MOIS<br />

Junin et d'Ayacucho, il avait triomphé défi-<br />

Contre remb. du l<br />

nitivement de l'Espagne ; les provinces du<br />

Haut-Pérou se constituent sous le nom de<br />

Bolivie en l'honneur de Bolivar. U prétend<br />

mettre une sourdine à ces excès d'honneur et<br />

prouver qu'il n'en est pas enivré èii déclarant<br />

à ceux qui l'appelait le Napoléon de l'Amérique<br />

:<br />

« Je ne suis point Napoléon et ne veux pas<br />

l'être, pas plus que je désire être César. De<br />

pareils exemples sont indignes de ma gloire : le<br />

titre de libérateur est supérieur à tous ceux que<br />

l'orgueii humain peut enfanter. »<br />

Après être arrivé à ces sommets, Bolivar ne<br />

pouvait plus que descendre. C'est d'abord la<br />

lutte avec ses rivaux, dont Paez j on l'accuse<br />

de tyrannie, et il avoue, en plein congrès, qu'il<br />

est temps qu'il s'en aille car il se sentait devenir<br />

ambitieux. Pourtant, il ne s'en alla pas,<br />

et sa dictature de 1828 fut, pour sa mémpirè,<br />

mie lourde faute. U connut, en effet, les périls<br />

habituels à toute dictature : les calomnies, les<br />

trahisons, les attentats. Combien de fois<br />

n'essaya-t-on pas de l'assassiner ?<br />

Son palais fut attaqué; il se" sauva par la<br />

fenêtre, et le voici entraîné, malgré lui, dans<br />

la guerre civile. Encore mie fois, il déclare<br />

qu'il veut se retirer, encore une fois, il ne le<br />

fait pas ; mais il tombe gravement malade, et<br />

est obligé de, se laisser transporter, très<br />

affaibli, à Sabanilla. Ce fut au cours de cette<br />

sorte de retraite avant la mort qu'il avoua<br />

en faisant son examen de conscience : «Ma<br />

bile a beaucoup influé sur mon intelligence et<br />

mon caractère. »<br />

Simon Bolivar rendit le dernier soupir à<br />

quarante-sept ans, le 17 septembre 1830,<br />

après mie longue agonie. Il laissait son pays<br />

dans une situation difficile et constatait,<br />

légèrement désabusé à ses derniers moments,<br />

qu'il n'était pas parvenu à réaliser complètement<br />

ses grandes espérances.<br />

— Je rougis en le confessant, dit-il, mais<br />

l'indépendance est le seul bien que nous ayons<br />

acquis au prix de tous les autres... C'est peu !...<br />

La postérité ne trouvera pas que cette<br />

indépendance à laquelle notre héros avait<br />

sacrifié sa vie était si peu de chose qu'il le<br />

disait, car il fut unanimement regretté.<br />

Aussitôt après sa mort, de la Colombie au<br />

Pérou, et du Pérou à la Bolivie, tout le monde<br />

se répétait le testament du libérateur :<br />

unité 1 unité !<br />

Bolivar avait été injuste envers lui-même,<br />

car, eu réalité, il a été un très gçand homme ;<br />

il a accompli une œuvre qui lé place au<br />

Panthéon de l'histoire, à côte de Washington.<br />

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