Inventaire des Coléoptères de la RNN du Val d'Allier - Lpo Auvergne
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Cependant, il faut rester pru<strong>de</strong>nt. Ce<strong>la</strong> reste tout <strong>de</strong> même <strong><strong>de</strong>s</strong> suppositions, nous n'avons<br />
aucun support d'étu<strong>de</strong> pour étayer ces propos.<br />
Il est difficile voire impossible d'affirmer que les crues ont un impact sur les effectifs <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
popu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> <strong>Coléoptères</strong>. Il faudrait pour ce<strong>la</strong> quantifier les effectifs d'une espèce " témoin "<br />
d'une année sur l'autre après le passage d'une crue (ceci est irréalisable).<br />
On peut penser qu'étant donné le substrat sableux <strong>de</strong> <strong>la</strong> Réserve (sol filtrant), une longue<br />
crue risque d'affaiblir les effectifs <strong><strong>de</strong>s</strong> espèces dont les <strong>la</strong>rves vivent enterrées (<strong>la</strong>rves phytophages).<br />
L'Hoplie bleue (Hoplia caerulea) en est peut-être un exemple. Cette espèce, facilement observable,<br />
dont <strong>la</strong> <strong>la</strong>rve vit enterrée au pied <strong><strong>de</strong>s</strong> racines <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ntes, paraît avoir <strong><strong>de</strong>s</strong> popu<strong>la</strong>tions importantes le<br />
long <strong>du</strong> <strong>Val</strong> <strong>de</strong> Loire, mais par taches et dont les effectifs sont variables suivant les années (Binon<br />
com. pers., 2004). Ceci est observable aussi sur <strong>la</strong> Réserve et l'on peut s'interroger s'il n'y a pas une<br />
corré<strong>la</strong>tion entre les effectifs <strong>de</strong> cette espèce et les crues <strong>de</strong> l'Allier.<br />
Cependant, on peut toujours s'étonner <strong>de</strong> <strong>la</strong> capacité <strong>de</strong> résistance <strong>de</strong> certains insectes à <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
conditions ou <strong><strong>de</strong>s</strong> phénomènes climatiques extrêmes. Malgré <strong>la</strong> crue " <strong>de</strong> 15 ans " <strong>de</strong> l'Allier en<br />
décembre 2003, les effectifs <strong>de</strong> l'Hoplie bleue se sont avérés assez importants et très dilués sur <strong>la</strong><br />
Réserve.<br />
L'une <strong><strong>de</strong>s</strong> para<strong><strong>de</strong>s</strong> sans doute <strong>la</strong> plus efficace pour toutes les espèces aptères et en particulier<br />
forestières, telles que les Carabes, reste <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> corridors qui relient notamment les ripisylves<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> Réserve aux bois périphériques. Les haies <strong>du</strong> réseau bocager constituent principalement ces<br />
corridors, voies <strong>de</strong> dép<strong>la</strong>cement privilégiées. En cas <strong>de</strong> crue, ces espèces peuvent aussi les<br />
emprunter.<br />
1.3) Rôle <strong><strong>de</strong>s</strong> haies<br />
Les haies servent <strong>de</strong> refuge à beaucoup d'espèces animales qui y trouvent les conditions<br />
climatiques favorables et une source <strong>de</strong> nourriture. Elles relient entre elles divers îlots, et sont <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
structures qui servent <strong>de</strong> corridors aux faunes forestières et dont l'importance est considérable<br />
(DAJOZ, 1998).<br />
La plupart <strong><strong>de</strong>s</strong> Carabus <strong>de</strong> <strong>la</strong> Réserve ont été trouvés sur <strong><strong>de</strong>s</strong> secteurs boisés et connectés par<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> haies extérieures au DPF (secteur 13 à Châtel-<strong>de</strong>-Neuvre, secteur 23 à Chemilly, secteur 29 à<br />
Bressolles, secteur 9 à Monetay-sur-Allier, secteur 10 à <strong>la</strong> Ferté-Hauterive...).<br />
En rive gauche, le nombre <strong>de</strong> haies connectées à <strong>la</strong> Réserve est égal à 22, ce qui représente<br />
un linéaire d'environ 53 kilomètres. En revanche, en rive droite, le nombre <strong>de</strong> connections avec <strong>la</strong><br />
Réserve est égal à 16 et représente un linéaire d'environ 28 kilomètres (DUPUY, 2001).<br />
C'est aussi en rive gauche que <strong>la</strong> qualité écologique <strong><strong>de</strong>s</strong> connexions est supérieures. Celle-ci<br />
tient compte notamment <strong>de</strong> <strong>la</strong> nature <strong>de</strong> connexion (configuration en L, T, X) et <strong>de</strong> <strong>la</strong> nature <strong>du</strong><br />
contact (DUPUY, op. cit.).<br />
Il est donc important <strong>de</strong> conserver ce réseau <strong>de</strong> haies <strong>de</strong> <strong>la</strong> matrice agricole bordant <strong>la</strong><br />
Réserve, voire <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsifier en particulier en rive droite. Ce réseau est essentiel pour <strong>la</strong> survie <strong>de</strong><br />
nombreux groupes zoologiques (insectes, mammifères, ...). Il est probable que <strong>la</strong> présence <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
grands Carabes sur <strong>la</strong> Réserve tels que Carabus auratus, Carabus purpurascens, Carabus monilis et<br />
Procrustes coriaceus est intimement liée à <strong>la</strong> connexion <strong>de</strong> haies à <strong>la</strong> Réserve.<br />
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