L'industrie lithique taillée de Wadi El-Arab (Soudan) - Université de ...
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II. Cadre d’étu<strong>de</strong><br />
Entre 9 e et 7 e millénaires en Nubie<br />
La fin du Pléistocène se caractérise par <strong>de</strong> grands changements climatiques : une<br />
alternance <strong>de</strong> pério<strong>de</strong>s ari<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> pério<strong>de</strong>s humi<strong>de</strong>s. A la suite d’une phase extrêmement<br />
sèche, qui concor<strong>de</strong> en Europe avec la fin <strong>de</strong> la <strong>de</strong>rnière glaciation, le Nil entre brusquement<br />
dans une phase <strong>de</strong> très forte activité, appelée Nil sauvage. En effet, entre 12000 et 10000<br />
avant notre ère, une augmentation <strong>de</strong>s précipitations en Afrique centrale provoque <strong>de</strong>s<br />
montées importantes du niveau <strong>de</strong>s eaux (MIDANT-REYNES 2003). Des crue violentes<br />
modifient considérablement la physionomie <strong>de</strong> la vallée et déstabilisent l’équilibre <strong>de</strong>s<br />
populations en place. A la fin du 11 ème millénaire, après un court intervalle ari<strong>de</strong>, le débit du<br />
fleuve se régularise. Cependant, les pluies perdurent. La frontière <strong>de</strong> la zone désertique<br />
remonte donc vers le nord, pour se situer à plus <strong>de</strong> 400 km <strong>de</strong> la limite actuelle. La phase<br />
humi<strong>de</strong> qui se met en place perdure globalement jusqu’au 5 ème millénaire (KUPER et KRÖPLIN<br />
2006).<br />
Les conditions environnementales permettent aux populations <strong>de</strong> s’installer aux abords<br />
du fleuve, mais également dans <strong>de</strong>s zones plus éloignées. Des mouvements saisonniers sont<br />
alors envisageables, entre les sites <strong>de</strong> la plaine alluviale, occupés à la saison sèche, et les sites<br />
du « désert », occupés à la saison <strong>de</strong>s pluies (HONEGGER 2003). Si l’occupation <strong>de</strong>s sites n’est<br />
parfois que temporaire ou <strong>de</strong> très courte durée, leurs dimensions ainsi que la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>s<br />
vestiges retrouvés dénotent <strong>de</strong>s tendances à la sé<strong>de</strong>ntarisation. Celles-ci semblent aller <strong>de</strong> pair<br />
avec une <strong>de</strong>nsification <strong>de</strong> l’exploitation <strong>de</strong>s ressources aquatiques (GARCEA 1996). Les<br />
premières céramiques <strong>de</strong> la vallée du Nil apparaissent également à cette pério<strong>de</strong> : vers 8300<br />
avant notre ère dans la région <strong>de</strong> Kerma, quelques siècles plus tard dans la région <strong>de</strong><br />
Khartoum2. Un <strong>de</strong>s modèles d’habitat connu est la cabane semi-enterrée (la base <strong>de</strong> la structure étant<br />
creusée dans le sol). De tels aménagements ont été observés sur le site d’<strong>El</strong>-Barga<br />
2<br />
Actuellement, les plus anciennes productions <strong>de</strong> céramiques connues en Afrique proviennent du Mali et du<br />
Niger (10 ème millénaire avant notre ère ; OZAINNE et al. 2009 et ROSET 2000). Il s’agirait d’un foyer<br />
d’invention indépendant du foyer proche-oriental.<br />
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