L'industrie lithique taillée de Wadi El-Arab (Soudan) - Université de ...
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L’état de conservation le moins bon se situe au niveau de la surface. Effectivement, en comparaison des décapages inférieurs, certainement recouverts de manière rapide et/ou protégés des facteurs détériorants, le taux de pièces patinées y est extrêmement haut (fig. 18). D’autre part, il est intéressant de relever la très forte proportion d’éléments grignotés (fig. 18), qui, ici, sont très clairement à mettre en lien avec des questions taphonomiques, tel que le piétinement, plutôt qu’à des questions techniques. Au cours du temps, les pièces de surface ont en effet subi le passage des hommes et des bêtes, c’est pourquoi nous ne retenons pas le grignotage comme traces éventuelles d’utilisation. Les pièces grignotées ne sont donc pas considérées comme outils. Décapage Total Débris et esquilles Su 168 90 53.6 1 398 242 60.8 2 318 189 59.4 3 248 139 56.0 4 234 116 49.6 5 118 52 44.1 6 116 51 44.0 7 57 24 42.1 8 35 16 45.7 9 15 6 40.0 10 1 0 0.0 Total 1708 925 54.2 38 Décapages Su 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 0% 50% 100% Débris et esquilles Fig. 19. Nombre et proportion des débris et esquilles par décapage (sondage 2005-2006). Le niveau de fragmentation25 conforte également ces constatations. Même si la démonstration est moins flagrante (fig. 19), le nombre de débris et d’esquilles - donc également les petits éléments fractionnés - est un peu plus important dans les décapages supérieurs. Ce taux dépend cependant de la qualité des matériaux débités, mais aussi de facteurs techniques (technique de taille), économiques (disponibilité de la matière première26) ou taphonomiques (éclatements au feu, piétinements) (PIGNAT et WINIGER 1998, p. 131). 25 Nous prenons comme élément témoin la proportion de débris et d’esquilles (pièces inférieures à 2 cm) en fonction du total de pièces par décapage. 26 En estimant, par exemple, qu’une matière première peu disponible est reprise et réutilisée intensément jusqu’à un niveau de fragmentation trop important pour être encore utilisable. %
Nous espérions, par l’analyse de ce taux, observer d’autres changements entre les niveaux 27 . Les proportions ne varient toutefois pas assez entre chaque décapage pour pouvoir en tirer des conclusions pertinentes28. Matières premières La reconnaissance et l’analyse des matières premières débitées sont faites de manière macroscopique. Nous les classons en six types. 1. Chert Sous ce terme est regroupée une grande variété de silex. Leur point commun est leur provenance ; dépôts de wadi, ou plus certainement des dépôts du Nil. Roulés, ils ont pris la forme de galets qui mesurent rarement plus de 5 cm (cf. p. 50, fig. 31). Nous en avons repéré sur les terrasses alluviales à environ 5 km à l’ouest de Wadi El-Arab, de l’autre côté de la dépression située à l’avant du site, dans des zones d’accumulation utilisées aujourd’hui comme gravières. La qualité de ce matériau est très variable. Alors que certains galets sont homogènes et fins, d’autres ont des inclusions, sont grenus et parfois même fissurés. En général opaques, ils peuvent aussi être légèrement translucides. La gamme de leurs couleurs varie du jaune-beige au gris, en passant par le brun et même le rouge ou le noir lors de contacts avec le feu. 2. Quartz Comme le chert, le quartz utilisé provient de galets des dépôts fluviaux, où il se trouve en abondance. Matériau grenu et souvent faillé, il n’est par contre pas facile à tailler. Sa couleur est blanche et il est légèrement translucide, il s’agit de quartz hyalin (laiteux). 3. Grès Les formations de grès couvrent une grande partie du pays (MARCOLONGO et SURIAN 1997). La roche est très facilement accessible dans les zones d’affleurement, comme c’est le cas sur le site même de Wadi El-Arab ou sur les reliefs alentours, bordant la plaine alluviale. 27 Cette idée nous vient de l’étude publiée par G. Pignat et A. Winiger pour l’abri du Mollendruz (PIGNAT et WINIGER 1998). Nous sommes cependant conscient que le contexte environnemental n’est pas du tout le même. 28 Nous ne tenons pas compte du décapage 10, pour lequel trop peu de pièces ont été trouvées. 39
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Nous espérions, par l’analyse <strong>de</strong> ce taux, observer d’autres changements entre les niveaux 27 .<br />
Les proportions ne varient toutefois pas assez entre chaque décapage pour pouvoir en tirer <strong>de</strong>s<br />
conclusions pertinentes28. Matières premières<br />
La reconnaissance et l’analyse <strong>de</strong>s matières premières débitées sont faites <strong>de</strong> manière<br />
macroscopique. Nous les classons en six types.<br />
1. Chert<br />
Sous ce terme est regroupée une gran<strong>de</strong> variété <strong>de</strong> silex. Leur point commun est leur<br />
provenance ; dépôts <strong>de</strong> wadi, ou plus certainement <strong>de</strong>s dépôts du Nil. Roulés, ils ont pris la<br />
forme <strong>de</strong> galets qui mesurent rarement plus <strong>de</strong> 5 cm (cf. p. 50, fig. 31). Nous en avons repéré<br />
sur les terrasses alluviales à environ 5 km à l’ouest <strong>de</strong> <strong>Wadi</strong> <strong>El</strong>-<strong>Arab</strong>, <strong>de</strong> l’autre côté <strong>de</strong> la<br />
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comme gravières.<br />
La qualité <strong>de</strong> ce matériau est très variable. Alors que certains galets sont homogènes et<br />
fins, d’autres ont <strong>de</strong>s inclusions, sont grenus et parfois même fissurés. En général opaques, ils<br />
peuvent aussi être légèrement transluci<strong>de</strong>s. La gamme <strong>de</strong> leurs couleurs varie du jaune-beige<br />
au gris, en passant par le brun et même le rouge ou le noir lors <strong>de</strong> contacts avec le feu.<br />
2. Quartz<br />
Comme le chert, le quartz utilisé provient <strong>de</strong> galets <strong>de</strong>s dépôts fluviaux, où il se trouve<br />
en abondance. Matériau grenu et souvent faillé, il n’est par contre pas facile à tailler. Sa<br />
couleur est blanche et il est légèrement transluci<strong>de</strong>, il s’agit <strong>de</strong> quartz hyalin (laiteux).<br />
3. Grès<br />
Les formations <strong>de</strong> grès couvrent une gran<strong>de</strong> partie du pays (MARCOLONGO et SURIAN<br />
1997). La roche est très facilement accessible dans les zones d’affleurement, comme c’est le<br />
cas sur le site même <strong>de</strong> <strong>Wadi</strong> <strong>El</strong>-<strong>Arab</strong> ou sur les reliefs alentours, bordant la plaine alluviale.<br />
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Cette idée nous vient <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> publiée par G. Pignat et A. Winiger pour l’abri du Mollendruz (PIGNAT et<br />
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Nous ne tenons pas compte du décapage 10, pour lequel trop peu <strong>de</strong> pièces ont été trouvées.<br />
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