Rapport Charles Perrens - Mission Nationale d'Appui en Santé ...

médical de masquer sa réelle désunion et son incapacité à se retrouver autour d’un projet
fédérateur. L’histoire récente de la CME avec la démission de son président l’illustre.
Comment expliquer autrement la multiplication d’initiatives concernant des
segments d’activités particuliers, leur concrétisation voire leur duplication : gérontopsychiatrie,
adolescents, unités au long cours, toxicomanies, psychiatrie de liaison et dans le
même temps l’incapacité à définir une politique d’établissement sur des thèmes prioritaires,
tels les urgences. Même si la départementalisation en cours constitue un élément de
clarification et de meilleure lisibilité du dispositif, on peut craindre qu’elle ne reproduise,
voire n’amplifie les tendances centrifuges.
Le projet médical actuel se présente davantage comme une suite de propositions
mises bout à bout, sans vision d'ensemble et sans ambition à la hauteur des enjeux que comme
la traduction d'une véritable politique médicale commune, déclinée en projets de soins
élaborés par des personnels associés à une réflexion et portée par l'institution comme par la
communauté hospitalière
Les autorités de tutelle, en soutenant cette politique du coup par coup sans vision
globale, ont également leur part de responsabilité dans cette situation.
Ce défaut d’unité pèse sur l’image du centre hospitalier et limite les coopérations
nécessaires sur les problématiques départementales, les partenaires naturels (CHU, centres
hospitaliers publics et privés) craignant d’être contaminés par ces dysfonctionnements.
3.5.6) L’ACCOMPAGNEMENT SOCIAL
L’élargissement croissant des missions à la demande des pouvoirs publics alors que
les moyens restent au mieux globalement constants, voire décroissent, conduisent à un
désarroi et un désenchantement général des personnels. Face à cette situation, deux situations
sont possibles :
- la première, refuse l’engagement dans tout projet, avec à terme, une nouvelle perte
de moyens et la dégradation du service public.
- la seconde s’engage dans une démarche de projet, approche peu aisée puisqu’il ne
s’agit plus simplement comme autrefois d’accumuler des moyens sans toucher à
l’existant mais de répartir les effectifs sur les missions prioritaires déclinées par le
projet d’établissement. Seule, cette seconde attitude permettra d’obtenir des moyens
nouveaux sur des projets fléchés.
En dépit d’un abandon du cadre unique et du souci de certains services de diversifier
les métiers, l’emploi infirmier demeure largement prépondérant au CHCP. Le projet
d’établissement constitue l’opportunité de diversifier les professions mais aussi de
« requalifier vers le haut » les emplois existants.
Le défaut d’un réel projet médical limite sa déclinaison en terme de programme
infirmier et social limitant par là-même la démarche impulsée par la DRH en termes de
gestion prévisionnelle des emplois et des compétences. Elle conduit à des glissements de
tâches contribuant à nourrir une atmosphère délétère dans l’établissement.
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