Rapport Charles Perrens - Mission Nationale d'Appui en Santé ...

La non discrimination, postulat du secteur, a conduit à la cohabitation de patients
déprimés avec des malades déficitaires, renvoyant aux patients et à leur famille une image
délétère et stigmatisante de la discipline. Sans épouser la spécialisation revendiquée par
certains, il convient d’organiser des soins diversifiés et personnalisés en respectant
l’accessibilité et la continuité des soins pour fluidifier le segment hospitalier. Les services de
Charles Perrens l’ont compris, en distinguant dans un premier temps, les unités d’admissions
des hospitalisations au plus long cours et en développant actuellement, à l’instar du
département 3-4-7, pionnier en ce domaine, des formules départementales qui verraient les 9 à
10 secteurs de psychiatrie générale regroupés en 4 départements.
Au delà des simples regroupements de certaines tranches d’âges, de pathologies et
prises en charges spécifiques (adolescents et jeunes adultes, géronto-psychiatrie, unités de
réadaptation, addictions…..) qui relèvent encore trop de stratégies sectorielles, s’impose la
définition d’une véritable politique d’établissement au profit de pôles transversaux : la
réadaptation et la réinsertion, les toxicomanies, la géronto-psychiatrie, les adolescents etc….
qui rassembleraient et conjugueraient des efforts par trop dispersés.
Encore faut-il définir les missions de cette intersectorialité qui ne doit, en aucun cas,
constituer un « Aventin psychiatrique » d’où l’on contemplerait un secteur renvoyé à son
inefficacité, mais bien au contraire, aider, enrichir et féconder la démarche sectorielle.
3.5.3) UN AMBULATOIRE A PROMOUVOIR
80 % des effectifs sont affectés à l’intra-hospitalier, laissant à l’ambulatoire la
portion congrue, phénomène amplifié par l’application des 35 heures.
Certaines DMS anormalement longues au regard des moyennes nationales
s’expliquent par une insuffisance de l’équipement sectoriel et/ou par des dysfonctionnements
dans les prises en charge que traduit la chronicisation de la file active. La création des
départements permettra, sans doute, de spécifier certains hôpitaux de jour, autorisant par des
prises en charge plus adaptées, un meilleur renouvellement des files actives.
Si des postes sont créés (cf infra sur les moyens), ils devront être affectés
prioritairement au profit des alternatives à l’hospitalisation et notamment les CMP qui
devraient, comme le rappelle opportunément la circulaire de Mars 1990, constituer le pivot du
dispositif.
Soulager la pression des urgences et permettre un aval ambulatoire, supposent que
les CMP assurent sur une plage de temps importante (de 8 H à 20 H) l’accueil quasi-exclusif
des patients qui s’adressent à ceux, sans un renvoi facile comme aujourd’hui sur le SAAU.
Seule l’intersectorialité mobilisera des moyens nécessaires pour assurer la permanence des
soins sur une plage horaire suffisante. Quelques CMP intersectoriels dans les quartiers à forte
morbidité s’avèreront donc nécessaires.
3.5.4) L’INTERROGATION RELATIVE AUX MOYENS
Eu égard à sa réputation, le centre hospitalier Charles Perrens se vit comme un
établissement pauvre lorsqu’il se compare aux CHS ruraux, qu’ils soient départementaux ou
régionaux. Sur le plan global et pour les effectifs soignants, cette affirmation est à la fois vraie
et fausse.
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