Rapport Charles Perrens - Mission Nationale d'Appui en Santé ...

Des besoins importants et pour l’instant non satisfaits, sont également recensés dans
les centres hospitaliers de Lesparre (300 tentatives de suicides par an) et d’Arcachon.
3.5.1.3) Un aval à développer
Le niveau de réflexion des acteurs, leur qualité ont permis de dépasser les débats
idéologiques sur l’utilité d’un secteur médico-social connexe à l’institution psychiatrique. Le
projet de MAS l’illustre. Il s’avère toutefois quantitativement et qualitativement insuffisant :
- le nombre de patients dépendants s’avère bien supérieur aux capacités de la MAS
prévue dont la création s’effectue, pour l’essentiel, à partir des capacités et
moyens existants. La centaine de patients « inadéquats » bloque actuellement sur
la base d’une DMS de 20 jours, 1 825 admissions, soit les unités d’admissions de
5 secteurs. Le maintien d’emplois sanitaires pour des fonctions prioritairement
médico-sociales empêche tout redéploiement vers l’ambulatoire. Les besoins
dépassant l’institution nécessitent une démarche coordonnée et solidaire des
divers acteurs départementaux publics (centres hospitaliers Perrens et de
Cadillac) en liaison avec le secteur associatif en lien naturel avec la société civile
afin que d’autres MAS, foyers à double tarification ou simples complètent l’offre
existante.
- l’hébergement dans le secteur ne saurait, toutefois, représenter l’unique réponse
aux besoins. Le développement d’équipements sanitaires, soins de suite et au
long cours (foyers de post-cure, hôtel thérapeutique, structure de réadaptation du
handicap psychique….), s’avère indispensable. Cette graduation de l’offre
suppose une segmentation de l’hospitalisation difficile à réaliser dans le cadre
étroit du secteur.
3.5.2) LA PRESSION SUR LES LITS
Le Centre hospitalier Charles Perrens dispose, à lui seul, de l’ensemble des capacités
théoriquement autorisées sur la CUB et un arrêté récent de l’ARH (Août 2002) rappelle
l’interdiction de créer des lits. En comptant le dispositif privé commercial, l’excédent sur ce
bassin de population (sous réserve des flux de population hors CUB dans la capitale
régionale), atteint 160 lits.
La situation paraît exacerbée par une inégalité capacitaire entre secteurs au regard de
leur population et/ou de leur DMS. Les secteurs, les mieux dotés en lits comme en moyens,
sont paradoxalement les plus occupés en dépit de files actives, relativement faibles.
Dans ce contexte difficile, le libre choix qui irrigue actuellement l’ensemble des
structures universitaires et contamine d’autres secteurs, constitue un élément supplémentaire
de désorganisation que traduit la notion, peu flatteuse, « d’hébergement ». Très clairement,
l’accueil par le secteur des patients relevant de son bassin de population, revêt un caractère
prioritaire afin d’éviter, et c’est l’un des principes cardinaux du secteur, la discrimination des
malades. Le libre choix ne peut être envisagé (sauf dans les 40 lits universitaires et sans
débordement) que dans un second temps, une fois cette mission principielle remplie. La
détermination de la capacité en lits ne s’avère possible que dans le cadre d’une véritable
politique d’établissement. Car pour limiter la pression sur les lits, encore faut-il les organiser !
89