Rapport Charles Perrens - Mission Nationale d'Appui en Santé ...

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Sur le modèle d’autres réalisations de l’ADAPEI en Aquitaine et notamment le FDT de Bègles, a été retenue une répartition architecturale de maison communautaires de 8 à 9 résidents : soit deux unités accueillant 17 personnes à temps complet et 3 personnes à la journée ainsi qu’ une troisième unité accueillant 16 personnes à temps complet et 4 à la journée. Le projet de service se décline en un projet de vie et un projet individualisé du résident. Les grands objectifs du projet de vie concernent l’amélioration de la sociabilité, le traitement de la destructuration psychotique, l’acquisition d’une plus grande autonomie, la lutte contre les troubles liées à la sédentarité, le maintien ou le rétablissement des contact avec la famille et la santé physique. Cinq programmes accompagnent ces objectifs : - la constitution d’un réel lieu de vie qui permette l’hébergement, l’hygiène et l’alimentation, - un accompagnement constant à visée éducative et thérapeutique face à l’absence d’autonomie, - des activités occupationnelles et thérapeutiques favorisant l’épanouissement personnel et l’ouverture sur la vie sociale et culturelle (en intra et en extra-muros), - les relations avec les familles pour leur permettre de mieux se situer et s’investir dans une dynamique participative, - l’attention à la santé par des prise en charge kinésithérapiques, psychomotriciennes, balnéothérapiques et sportives. COMMENTAIRES Le sentiment des personnels de la MAS apparaît emblématique du besoin de reconnaissance des personnels de Charles Perrens et plus particulièrement de ceux travaillant en intra. Le renforcement et la stabilisation des équipes constitue un élément préalable pour mettre fin à la démoralisation ambiante et enclencher une dynamique positive. Ces difficultés de communication interne se retrouvent dans les difficultés relationnelles de l’établissement avec le secteur associatif. Cette situation s’impose comme d’autant plus préjudiciable que le poids, l’expérience et l’implication dans la société civile du secteur associatif en font un partenaire indispensable à la constitution de réseaux de santé mentale et au développement des projets médico-sociaux. Et ce, d’autant plus que le projet actuel ne suffira pas à répondre à l’ensemble des besoins du Centre hospitalier Charles Perrens dans le domaine particulier des inadéquations. 3.5)TENTATIVE DE CONCLUSION Le centre hospitalier Charles Perrens qui a su développer des soins de grande qualité bénéficie, à juste titre, d’une excellente réputation. Il ressent de façon particulière, la crise profonde que subit la psychiatrie française du fait de l’inflation quantitative et quantitative de la demande de soins. 87

Soumise à un changement d’équilibre radical et douloureux, dans un environnement sanitaire et social lui-même fragilisé, la discipline peine à apporter de nouvelles réponses. L’exemple le plus frappant de cette crise réside dans l’embolisation des lits et le ralentissement corrélatif de la désinstitutionnalisation alors même que la réponse apporter à cette demande devrait se concrétiser dans le développement d’une psychiatrie communautaire où l’ambulatoire occuperait, légitimement, la première place. Dans cette situation difficile, l’institution n’a pas toujours su mobiliser ses nombreux atouts au premier rang desquels figure la qualité de ses personnels médicaux et soignants. 3.5.1) L’ABSENCE D’AMONT ET D’AVAL 3.5.1.1) Des urgences à organiser Le centre hospitalier Charles Perrens demeure un dispositif hospitalo-centré où la réponse à la demande s’exprime de façon prioritaire en termes de lits. Leur engorgement, la pression pour créer de nouvelles capacités et l’affectation de personnel supplémentaire au détriment de l’extra-hospitalier (cf l’application des 35 heures, pour l’instant) témoignent de ses difficultés de l’institution à sortir de ce modèle univoque. «Caisse de résonance des dysfonctionnements ambiants en même temps qu’instrument de leur pérennisation », le SAAU en manifeste le premier symptôme. Le maintien d’un dispositif spécialisé d’une discipline transversale (à la croisée des chemins médicaux et sociaux) conduit à replier la psychiatrie sur elle-même alors que sa problématique consiste précisément à s’ouvrir. Accueillir les urgences là où elles s’expriment naturellement, c’est-à-dire au CHU, voire dans les UPATOU, notamment celles de Lesparre et d’Arcachon, constitue la première action à mener permettant corrélativement de transformer le SAAU en centre de crise et d’observation. Seul ce dispositif permettra d’éviter de nombreuses hospitalisations, d’autant plus néfastes qu’elles sont souvent perçues par le triangle patient-famille-professionnels comme une solution d'apprentissage, ayant tendance à se répéter au cours du temps. Le développement d’alternatives apparaît donc crucial, particulièrement pour les patients qui rencontrent pour la première fois le dispositif psychiatrique. Tel est l'objectif d'un dispositif d'urgences psychiatriques articulant l'ensemble des acteurs concernés, y compris le centre hospitalier de Cadillac. Cette politique ne peut consister uniquement à trier et à orienter. Elle doit participer activement à la régulation de l'entrée, en partageant le principe plus général de désinstitutionnalisation. (cf infra l’ambulatoire). 3.5.1.2) Une psychiatrie de liaison à définir Situé à quelques mètres d’un des plus gros CHU de France, la psychiatrie de liaison, facteur important de prévention des hospitalisations reste balbutiante et inorganisée. Livrée à quelques initiatives individuelles (UICA, addictions, psychiatrie infanto-juvénile), elle ne répond pas à la définition d’une politique d’établissement impliquant les différents secteurs dans un cadre intersectoriel nécessitant un coordonnateur médical et des effectifs spécifiques. L’opposition entre universitaires et non universitaires (cf infra) explique en partie, cette situation particulière qui conduit le CHU à développer en interne son propre dispositif contrevenant ainsi à la politique de secteur et à la nécessaire continuité des soins. 88

Sur le modèle d’autres réalisations de l’ADAPEI <strong>en</strong> Aquitaine et notamm<strong>en</strong>t le FDT<br />

de Bègles, a été ret<strong>en</strong>ue une répartition architecturale de maison communautaires de 8 à 9<br />

résid<strong>en</strong>ts : soit deux unités accueillant 17 personnes à temps complet et 3 personnes à la<br />

journée ainsi qu’ une troisième unité accueillant 16 personnes à temps complet et 4 à la<br />

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Le projet de service se décline <strong>en</strong> un projet de vie et un projet individualisé du<br />

résid<strong>en</strong>t. Les grands objectifs du projet de vie concern<strong>en</strong>t l’amélioration de la sociabilité, le<br />

traitem<strong>en</strong>t de la destructuration psychotique, l’acquisition d’une plus grande autonomie, la<br />

lutte contre les troubles liées à la séd<strong>en</strong>tarité, le mainti<strong>en</strong> ou le rétablissem<strong>en</strong>t des contact avec<br />

la famille et la santé physique.<br />

Cinq programmes accompagn<strong>en</strong>t ces objectifs :<br />

- la constitution d’un réel lieu de vie qui permette l’hébergem<strong>en</strong>t, l’hygiène et<br />

l’alim<strong>en</strong>tation,<br />

- un accompagnem<strong>en</strong>t constant à visée éducative et thérapeutique face à l’abs<strong>en</strong>ce<br />

d’autonomie,<br />

- des activités occupationnelles et thérapeutiques favorisant l’épanouissem<strong>en</strong>t<br />

personnel et l’ouverture sur la vie sociale et culturelle (<strong>en</strong> intra et <strong>en</strong> extra-muros),<br />

- les relations avec les familles pour leur permettre de mieux se situer et s’investir<br />

dans une dynamique participative,<br />

- l’att<strong>en</strong>tion à la santé par des prise <strong>en</strong> charge kinésithérapiques,<br />

psychomotrici<strong>en</strong>nes, balnéothérapiques et sportives.<br />

COMMENTAIRES<br />

Le s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t des personnels de la MAS apparaît emblématique du besoin de<br />

reconnaissance des personnels de <strong>Charles</strong> <strong>Perr<strong>en</strong>s</strong> et plus particulièrem<strong>en</strong>t de ceux travaillant<br />

<strong>en</strong> intra.<br />

Le r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t et la stabilisation des équipes constitue un élém<strong>en</strong>t préalable pour<br />

mettre fin à la démoralisation ambiante et <strong>en</strong>cl<strong>en</strong>cher une dynamique positive.<br />

Ces difficultés de communication interne se retrouv<strong>en</strong>t dans les difficultés<br />

relationnelles de l’établissem<strong>en</strong>t avec le secteur associatif. Cette situation s’impose comme<br />

d’autant plus préjudiciable que le poids, l’expéri<strong>en</strong>ce et l’implication dans la société civile du<br />

secteur associatif <strong>en</strong> font un part<strong>en</strong>aire indisp<strong>en</strong>sable à la constitution de réseaux de santé<br />

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actuel ne suffira pas à répondre à l’<strong>en</strong>semble des besoins du C<strong>en</strong>tre hospitalier <strong>Charles</strong><br />

<strong>Perr<strong>en</strong>s</strong> dans le domaine particulier des inadéquations.<br />

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Le c<strong>en</strong>tre hospitalier <strong>Charles</strong> <strong>Perr<strong>en</strong>s</strong> qui a su développer des soins de grande qualité<br />

bénéficie, à juste titre, d’une excell<strong>en</strong>te réputation. Il ress<strong>en</strong>t de façon particulière, la crise<br />

profonde que subit la psychiatrie française du fait de l’inflation quantitative et quantitative de<br />

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