Rapport Charles Perrens - Mission Nationale d'Appui en Santé ...

Même si les locaux demeurent globalement inadaptés et les personnels trop peu
nombreux, les membres de la MNASM éprouvent quelques difficultés à se retrouver dans le
discours défaitiste voire dépressif décrivant ces unités comme des lieux de défectologie, ce
qu’elles ne sont à l’évidence pas, et ce d’autant moins qu’un projet de MAS est en cours de
réalisation. Le discours de l’équipe, revêt, à l’unisson, un aspect persécutif sans doute lié à un
sentiment d’absence de reconnaissance de la part de la direction en dépit de conditions de
travail difficiles. L’absentéisme dépasserait de 30% celui déjà élevé de Charles Perrens, les
non–remplacements, l’impasse faite sur l’incidence des 35 heures conduiraient au cercle
vicieux d’un turn-over accéléré des personnes, préjudiciable à la stabilisation indispensable de
ces patients avant leur intégration dans la future MAS.
Alors que l’objectif est de parvenir à fixer le personnel pour définir des stratégies de
soins et des prises en charge construites autour de plannings réguliers avec des référents pour
réaliser un travail institutionnel de qualité, on constate au contraire le départ de certains
personnels rebutés par des conditions de travail trop difficiles.
3.4.2) LE PROJET MAS
Initié et promu par l’ancienne équipe de Direction, la MAS devait s’édifier en
collaboration avec l’ADAPEI qui apportait son savoir-faire à la réalisation de l’opération. La
nouvelle équipe s’est recentrée sur un projet porté par le seul centre hospitalier Charles
Perrens. Ce projet de Mas a été entériné par le Préfet de la région Aquitaine le 8 Mars 2000.
D’une capacité de 50 lits et 8 places de jour, cette MAS sera située dans la
communauté urbaine de Bordeaux à environ 25 km à l’Ouest dans la commune de St Médard
en Jalles.
Elle concerne « une population d’adultes atteints d’un trouble global précoce du
développement ayant entraîné comme séquelles, un dysfonctionnement grave tant sur le plan
des interactions sociales que de la communication verbale ou non verbale du
comportement ».
Participant à la réduction des inadéquations, elle propose une articulation entre un
cadre de vie avec possibilité d’accompagnement pour les soins, l’autonomie et la réinsertion
sociale et un lieu de soins à temps complet pour les décompensations psychotiques. C’est la
raison pour laquelle un centre de crise de 10 lits et 5 places, situé cette fois dans l’enceinte
hospitalière de Charles Perrens, complète cette MAS.
Compte tenu de ces 10 lits de crise, la contribution de Charles Perrens se limite à 32
lits avec une création complémentaire de 18 lits et de 10 places . Le budget d’investissement
s’élève à, environ 3 800 000 euros.
Le centre hospitalier se propose de transférer le personnel de deux unités de soins,
soit 40 agents et demande la création de 22.5 postes (avant le passage aux 35 heures) sur
l’enveloppe médico-sociale. Le budget de fonctionnement s’établit à environ 3 millions
d’euros soit un prix de journée moyen de 150 euros.
Cette MAS réalisée à l’extérieur de l’établissement, ne se limite pas à un simple
transfert mais constitue la réalisation authentique d’un nouveau lieu de vie avec projet
architectural et projet de vie .
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