Rapport Charles Perrens - Mission Nationale d'Appui en Santé ...

Toutefois, la psychiatrie universitaire, activité particulière, doit pouvoir bénéficier
d’un financement ciblé. En effet, la conjugaison d’une activité universitaire et d’un
accroissement démographique réduit la marge d’autonomie du service. Plus qu’un nouveau
découpage, un regroupement des deux services hospitalo-universitaires sous forme de
département ou fédération, sous réserve d’un léger renforcement de leurs moyens ou d’une
diminution de leurs charges, constituerait l’opportunité de soulager ce secteur, de développer
l’ambulatoire et de mutualiser les capacités d’hospitalisation pour accroître la fluidité globale
du dispositif.
La lutte stérile où chaque protagoniste trouve un bénéfice secondaire à une situation
dont il dit souffrir mais dont il maintient les fondements, doit être dépassée et la psychiatrie
universitaire retrouver sa place, à côté et avec le secteur, dans le cadre d’un enrichissement
mutuel.
3.2.5) LE SECTEUR 33 G06
Le secteur 33 G06 constitue l’un des deux services hospitalo-universitaires de
psychiatrie générale, créés en 1981 au départ du Professeur Blanc.
Actuellement dirigé par le Professeur Verdoux, successeur du Professeur Bourgeois,
il dessert les communes du Bouscat et de Caudéran, regroupant une population de 63 000
habitants en augmentation de + 5.1 %. Plutôt favorisé socialement, la langueur économique de
ces vingt dernières années a, néanmoins, entraîné une certaine dégradation sociale sur le
Bouscat (augmentation du taux de RMIstes).
Disposant de 60 lits, deux unités de psychiatrie générale à laquelle s ‘ajoute une
troisième à vocation extra-sectorielle, le service fonctionne, depuis peu, à flux tendu, mettant
en péril l’engagement de reprendre le canton de Bruges pour soulager le secteur 33 G05 et la
baisse de capacité nécessaire pour alimenter le secteur. Cette augmentation de la demande de
soins s’accompagne d’une évolution qualitative : pathologies lourdes et patients violents
(hospitalisation d’office). La file active est importante avec 1307 patients dont 809 nouveaux
patients.
Selon la chef de service, l’offre de soins au niveau de l’établissement dans son
ensemble, n’a pas su répondre à la nouvelle demande exprimée. Le caractère hospitalo-centré
du dispositif s’oppose à une démarche préventive et réadaptatrice du secteur ; l’aspect
médico-centré fait obstacle à l’émergence de nouvelles responsabilités au profit de certaines
professions infirmières et psychologues, voire, à l’émergence de nouveaux métiers.
Le secteur vit, de façon particulière, un phénomène qui affecte le centre hospitalier
Charles Perrens dans son ensemble : l’ambulatoire reste minoritaire même si, récemment, un
hôpital de jour en intra a pu être externalisé. Pour le Professeur Verdoux, le problème de
l’hospitalisation doit être abordé au niveau de l’établissement et elle souhaite un renforcement
massif de l’ambulatoire au détriment de l’hospitalisation complète.
Dans ce contexte, elle est favorable à une plus grande coopération avec le secteur
G05 avec lequel un partage des activités a déjà été opéré (sismothérapie). Cela accroîtrait la
lisibilité de la discipline pour le CHU et permettrait peut-être la dévolution d’une enveloppe
spécifique, au moins pour les soins tertiaires En effet, si le caractère universitaire inhérent au
service diffuse au niveau de chaque activité, les capacités et projets liés à cette spécificité
(création d’un réseau de soins aux psychotiques débutants, UICA.) ne bénéficient pas de
financement particulier.
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